Tête-à-tête avec toi-même
Tête a tête avec toi-même.
Ce soir, j'ai ri avec des amis. J'ai profité de la vie. Pas pleinement. Mais j'ai donné ce que je pouvais.
Nous avons joué de la musique. J'ai même tenter de leur montrer la scottish. Mais c'est si different. C'est si loin. Je suis comme un marin en pleine tempête sans outils de navigation.
Je me souviens des sourires, des effluves, des silences, des secrets et du mystère. Je me souviens des peaux, des mains, des regards, des sourires. Des perles sur le front, des tempes qui se réconfortent. Je me souviens des poursuites en bourrées, des souffles en mazurka, des surprises en scottish, des rires en polka, des péniches qui vacillent. Je me souviens des quais d'Austerlitz et de ses couchers de soleil, de tout ce que j'ai écrit sur les au-revoirs et quais de métro. Je me souviens tant et tant. Jamais d'amertume. Juste je me souviens. Et ca me tient chaud. Je me souviens rejoindre avec excitation les jardins secrets.
Aujourd'hui les herbes folles les envahissent. Mais parmi les broussailles, je crois que je retrouverai toujours le chemin. Enfin non. Mais quelle puissance de lire ce que personne ne soupçonne. Quelle puissance d'effleurer les silences. Quelle puissance de lire l'absence comme un soutien. Quelle bonheur de te savoir finalement là. Loin. Qu'importe. Quelle puissance, cette folie.
Dans quelques jours, je rejoindrai ponctuellement les étoiles. Les vraies. De celles qui font néant en la mémoire. Juste avant, j'embrasserai les grigris de mes enfants, je le serrerai contre moi et puis j'irai fragile vers cette route sans rêves. 45 minutes. Je concentrerai toutes mes forces, qui de fait m'abandonneront, sur ces phares en suspens, sur ces milliers de points dans le bleu de mes nuits d'antan, sur mon étoile cilée.
Alors de chair apaisée, c'est à toi que je penserai in fine pour nager dans ce ciel artificiel. Pense à moi. Fort. Le plus fort que tu pourras.
Et ramène moi ici, parmi eux.
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