Je perdis foi en toi,

Je portai nos croix

Ô Seigneur,

Mon « Saigneur » !

Je te pensais à jamais éteint,

Déjà, j'imaginais une inexorable fin...

Après ton très long voyage

Dans le Royaume des Morts,

Tu me reviens avec rage.

Conjure cet inéluctable sort !

Je me l'étais infligée

durant ton absence,

je ne pouvais supporter

votre totale abstinence

Ô sentiments si intenses!

Sans cesse tu me les procurais

Même si souvent ils me torturaient...

Dès- à- présent, à nouveau,

Ces battements, quelques mots :

« Cognez si fort dans ma poitrine

Que puisse résonner votre écho.

Au diable les amphétamines,

Soulagez ainsi tous mes maux ! »

Ô Coeur, nulle prétention ;

Seule ta présence suffit

Pour envahir mon esprit.

Une larme ? Vive l'émotion !

Ô regarde- moi !

Que suis- je sans toi ?

Un être sans voix...

Pitié ! Je m'égare :

Ni issue, ni voie...

Quelle funeste gare

Où se perd toute notion

À y vivre sans passion !!!

Puisses-tu donc me l'insuffler

Pour ce linceul en enfer brûler.

Adieu macabre destinée

Par ces flammes étiolées !

Ô très chère Ame- soeur,

Imagines- tu mes frayeurs ?

M' accrocher à ces leurres

Fut une méprisable erreur !

Je t'en prie, ne me quitte pas...

Quand mon esprit déraisonne,

Guide- moi plutôt pas- à- pas !

Promis, juré ? Tu me pardonnes ?

Chut ! Hé Vous là- bas ! Ho silence !

Comment ? Ha ! Serais- je en tort ?

Quoi ! Me plier à votre insistance,

Amnistier vos défunts remords ???

Fou- rire ! Nulle complaisance

Envers toutes vos exigences,

Jetez donc un oeil à vos corps

Maîtres à penser et consorts !

Allez- y ! Il est grand temps...

Confrontez- vous à la vérité :

Ce que vous étiez antan

N' est plus votre réalité !!!

Les épitaphes sur ces tombes...

Ça y est, la pièce tombe ?

Bon, je me lasse... Hâtez- vous,

J'en deviens presque saoul !

Eureka, vous avez deviné !

A votre plus grand regret,

Par ma simple pensée,

Vous vous dématérialisez !

Quel comble ! Notre différence ?

Vous fustigez en vain votre évanescence

Tandis que j'accueille ma renaissance

Avec une telle ferveur ô jouissance !

Jouissance,
© J- H& Co ,07.05.2015- 04.04.2022