Toujours dans le Carré, Esther accepte volontiers la proposition des deux amis, même si elle ne sait pas trop comment cela va se passer. Elle explique la raison de son départ à ses amies et reçoit les félicitations d'usage : clins d’œil, rires gras, tapes dans le dos. Encourager est plus facile que demander « Tu es sûre ? Après David, es-tu prête ? ». Esther n'en est pas si certaine... Malgré ce qu'il pense, elle ne l'a jamais trompé. Oui, elle a déjà embrassé d'autres hommes dans des afterworks... Mais embrasser n'est pas tromper. Et oui, effectivement, elle ne finissait pas toujours le boulot à 19 heures, mais c'est un peu du teambuilding aussi d'aller boire un verre avec les collègues non ? David ne l'avait pas entendu de cette oreille et était parti, du jour au lendemain. Merde ! Mais pourquoi elle pense à ça maintenant alors qu'elle a deux charmants petits culs à sa disposition ?!

Esther suivit les coquins jusqu'à leur appartement donnant sur la Meuse, situé à seulement une quinzaine de minutes à pied du centre-ville. L'attente dans l'ascenseur est long, onze étage. Dans leur état, impossible d'envisager de les faire à pied. La petite marche les a un peu dégrisés, le trio est beaucoup moins à l'aise maintenant que dans la ruelle du Carré. Esther ne montre rien mais elle n'en mène pas large. Comment satisfaire deux personnes en même temps ? Est-ce qu'elle sera à la hauteur ? Le « ding » de l'ascenseur annonçant leur arrivée fait sortir Esther de ses pensées. Gabriel ouvre la voie et la mène directement dans le salon/salle à manger. C'est clairement un appartement de mec ! Ils se sont lâchés sur les photos aux murs et sur le nombre de coussin de toutes les tailles dans le canapé !

Pour détendre un peu l'atmosphère trop sérieuse, Martin allume son ordinateur pour mettre un peu de musique. Esther en profite pour demander la direction de la salle de bain. Quel capharnaüm ! Le meuble du lavabo est rempli de crème anti-cerne, boîtes de faux-cils et autres produits de beauté masculine. Elle avise même un slip échancré qui a manqué de peu le bac à linge sale. Malgré le bazar, la pièce est propre et sent bon. Ça l'a change de sa propre salle de bain qui sent le renfermé depuis que David n'est plus là pour ouvrir la fenêtre tous les matins. En secouant la tête pour chasser ces pensées, elle vérifie son porte-feuille : ouf, elle a bien pensé à prendre un préservatif féminin ! Elle remonte sa robe, retire sa culotte et introduit le condom en elle, comme le précise la notice. Elle n'a plus fait ça depuis si longtemps ! Les garçons doivent être sous pilule contraceptive, mais il faut toujours se protéger des MST. Avant de sortir, elle se rhabille et vérifie son reflet dans le miroir : peut mieux faire... mais bon, il est passé deux heures du matin aussi ! De retour dans le salon, elle avise les garçons dans le divan, la bouteille de Tequila et les trois verres sur la table, bonne idée : ça la détendra.

- Alors ? Ça t'exite de voir deux hommes s'embrasser ? Dit Gabriel en caressant langoureusement la cuisse de Martin.

- Quand ils sont aussi mignon que vous, oui ! Dit Esther en allant s'installer entre eux.

Après deux shots de Tequila, Esther se sent assez de courage pour débuter les hostilités. Elle embrasse Martin et Gabriel à tour de rôle. Ils ont encore le goût du sel et du citron sur les lèvres. Pendant qu'elle dépose des baisés dans le cou de Martin, Gabriel s'enhardit et glisse une main entre les cuisses de la jeune femme.

- Huum, je veux vous voir d'abord ! Dit Esther.

Avec un sourire coquin, les garçons poussent la petite table de salon et s'exécutent en se déshabillant mutuellement. Gabriel a les fesses bien rebondies, comme elle les aiment. Elle préfère quand il y a un peu de gras à attraper et à palper.

- Retire lui son slip et suce-le, dit la jeune femme à Martin.

Celui-ci s'exécute et fait asseoir son ami au sol de manière à permettre une vue imprenable à Esther. Tout en caressant sa verge déjà bien tendue, Martin embrasse son cou, son torse et s'attarde sur ses tétons dressés. Gabriel commence à gémir et montre des signes d'impatience ; il a besoin de sentir les lèvres chaudes de son amant autour de son sexe. Martin joue avec son membre d'une main et l'enfourne profondément. La vue de ses deux corps magnifiques excite Esther qui se caresse les seins. Elle en oublie toutes ses appréhensions lorsque Martin lui fait signe d'entrer dans la danse.

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Esther se réveille en sursaut sans savoir où elle se trouve exactement. Il lui faut quelques secondes pour se rappeler la nuit qu'elle vient de passer. Elle a la bouche pâteuse, la tête qui tourne et une furieuse envie de pisser. Elle s'extirpe tout doucement du lit, s'habille discrètement et appelle un Uber. Elle n'arrivera jamais à retourner à pied chez Magali dans son état. Elle arrive à peine à aligner deux pensées cohérentes ! Elle part sans bruit pour ne pas éveiller ses amants d'un soir. Tant pis, elle se soulagera dehors.

La chaleur de l'habitacle contraste avec l'air frais de la nuit. La course ne sera pas longue car Magali habite à l'autre bout de la ville et qu'il n'y a aucune circulation à 5h30 du matin. A la radio, Esther reconnait leur chanson, « I'm kissing you », de ce film à l'eau de rose que David adore. Elle n'essaie même pas de se souvenir du titre, pas la peine vu son état. La jeune femme repense au sms reçu plutôt dans la soirée et se demande si elle ne devrait pas y répondre, même maintenant.

Mais noooon... Il est bien connu que c'est toujours une mauvaise idée d'envoyer un message en étant bourrée !

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