Être un Homme
Aujourd’hui je ne suis pas chez moi,
et je suis tombé malade.
C´est déjà énervant de rester allongé toute la journée, d’avoir mal, et ça l’est encore davantage quand on n’a pas ses repères, et qu’on devait s’amuser, voir des amis...
Cela me donne le loisir de penser, de ruminer, de délirer tout en essayant de trouver ce sommeil qui m’a échappé toute la nuit.
Des souvenirs ont refait surface. Une pensée m’a effleuré l’esprit. Je me suis dis que j’aimerais être une femme là.
Oui, et pouvoir trouver du réconfort auprès de quelqu’un sans avoir peur d’être mal jugé, pouvoir lâcher prise totalement, en toute confiance en sachant que quelqu’un veille sur moi. Quelqu’un qui pourrait me protèger tout en me disant que tout ira bien.
Au CP je me suis écrasé de tout mon long dans la cour de récré. J’ai glissé sur des graviers en poursuivant une fille qui jouait au loup avec moi. J´ai pleuré et je me souviens encore de la honte que j’ai ressentie. À ce moment précis j’ai juré de ne plus jamais pleurer de toute ma vie ( du moins en public).
Aujourd’hui les larmes ne coulent ( presque) plus. Mon coeur s’est il asséché ou mon armure est devenue trop épaisse pour qu’on puisse l’entendre battre ?
Quand j’ai mal je ne montre rien je suis devenu bon. Quand je veux me plaindre je me plains à moi-même. Quand je veux quelque chose je ne compte que sur moi.
Je me suis entrainé toute ma vie pour devenir celui sur qui on peut compter. Devenir plus fort pour me protéger tout seul. Protéger ceux que j’aime et ce que j’ai.
Je ne regrette pas, même si parfois ça m’a rendu froid, arrogant, dur... Même si parfois mon égo attise ma colère jusqu’à me faire blesser ce que je me suis donné à protéger. Toute force est à double-tranchant.
Aujourd’hui je suis malade, et mon petit frère m’a proposé de me faire un’massage énergétique. Mais je n’aime pas qu’un autre homme me touche, et je suis trop fier. Moi le grand frère, je ne dois pas montrer de signe de faiblesse. Même si nous avons grandi, je ne dois pas lui montrer que je souffre, que je pourrais avoir besoin d’aide: de son aide.
Mais aujourd’hui j’ai pensé que j’aimerais bien être une femme des fois. ( bien sûr je n’en vois que les bons côtés) Alors je me suis laissé faire. J’ai laissé tomber l’armure que mon égo a mal utilisé. Ça n’a pas été facile... A plusieurs moments j’ai eu envie de dire que ça ne servirait à rien, que je me débrouillerais comme d’habitude. Moi qui ne prends jamais de médicaments, c´est devenu une question de réputation. Je n’ai pas besoin d’aide.
C’est faux.
Je le sais. On a tous besoin d’aide à un moment ou un autre et pour nous les hommes c’est plus dur à admettre.
Aujourd’hui j’ai au moins réussi à l’admettre, ici (mais je suis anonyme) mais surtout à mon frère que je vois si souvent. Ce soin m’a fait du bien. Merci Bro.
La maladie je veux la mettre à profit. Je peux tomber Ko là, mais je ferai tout pour me relever. Et quand ce sera le cas, j’espère que ça m’aura changé. Car ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort, mais cela nous rend il meilleur ?
La force est importante, et mon intention n’est pas de cracher sur la virilité comme c’est coutume aujourd’hui. Car on parle et on se souvient des hommes qui battent et qui violent, mais pourquoi on oublie toujours ceux qui sauvent ? Ceux qui sautent à l’eau pour sauver un enfant, qui plongent dans l’incendie, qui se prennent un coup de couteau oubde matraque pour protéger..
Mais la force seule ne suffit pas, et si on ne laisse pas respirer son coeur à côté il ne reste que la brutalité.
Quand je me relèverai je me battrai encore pour devenir plus fort, et mon principal adversaire ce sera encore moi même. Je le ferai parce que même si j’ai des faiblesses je suis fier d’être un homme et que je veux en devenir un meilleur qu’aujourd’hui.
Et pour moi cela signifie:
Ne jamais oublier la juste cause que l’on veut servir. Surtout si c’est une femme et des enfants...
( Au cas où je précise qu’à ce jour je n’ai pas de maladie grave déclarée ou d’autres choses inquiétantes ;] )
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