Dernièrement j'ai vu quelques défis sur le thème de l'Ego, sujet ô combien riche et passionnant !

J'ai cru y remarquer que quand on parle d'égo, on se focalise surtout sur l'aspect extérieur de la chose : Le besoin de briller, de paraître, d'attirer sur soi la lumière, l'amour, la reconnaissance d'autrui. C'est en effet la façon dont l'égo suintant s'exprime le plus évidemment à chacun.

En réaction à cela, l'attitude juste serait la prise de distance, envers soi et autrui, dans une ligne de conduite très bouddhiste. En effet, ce n'est un secret pour personne, on associe beaucoup la démarche bouddhiste et la lutte anti-égo. Le procédé, poussé à l'extrême, (et résumé grossièrement) serait simple : se débarrasser de son "Soi", de ses peines, de ses envies, pour s'assimiler au "grand tout", et y dissoudre son égo pour n'être plus que conscience en présence. Sans jugement, ni désir, ni haine etc...

Suivant ce schéma de pensée, la solution intermédiaire pourrait prendre cette forme : Je me suffit à moi-même > donc > je n'ai pas besoin du regard d'autrui pour me valoriser > donc > Je n'ai pas d'égo car je ne suis pas dans le paraître.

Mais cette attitude de repli n'est-elle pas le comble de l'égo ? L'autre extrémité de l'aspect évoqué au dessus (extérieur/intérieur) ? Car se replier sur soi (même en prétendant s'ouvrir à un niveau supérieur de l'univers ou de la conscience), se détacher de la vie commune, d'autrui, de l'amour, pour aller parfois jusqu'à se complaire dans un idéal de jouissance méditative solo et éternelle (trip permanent ?) n'est-elle pas aussi paradoxalement la façon ultime de ne se préoccuper et de ne penser qu'à soi ?