R.H.B

2 minutes de lecture

C’était comme une dernière aube qui s’esquissait au loin. Les premiers rayons du Soleil caressaient les visages des anges, qui miraient la scène depuis le ciel. La ligne d’horizon était plate, avec ça et là quelques touches de vert, élégants feuillages qui boisaient la vue. Les montagnes, fragiles, se dressaient face au temps comme piliers inébranlables. Quand au vent, il cheminait entre les rochers, silencieusement, malicieusement. Pas un oiseau ne chantait en cette aube funeste, lendemain du jour des supplices. Il n’y avait là que les astres et les quatre éléments, l’eau, la terre, le feu, et l’air, parmi lesquels survivaient quelques fougères, tenaces, ainsi que des insectes luisants et quelques mammifères aux faces apeurées.

Des terres entières avaient été dévastées, privant ces derniers survivants de tout refuge. Des tonnes de métaux forgés, du béton et du verre soufflé, mais aussi des cadavres brûlés, tapissaient la quasi totalité du sol terrestre. Cette scène épouvantable n’était que le résultat de la dévastatrice humanité, qui était passée par là les quelques poignées de millénaires précédents. Cette humanité pourtant si bien gardée par la nature, choyée. Il n’y avait plus d’espoir, non, aucun. Le temps était voué à perpétuité sans vie, le temps était donc vain.

Le passé était à jamais gravé sur Terre. La plume était levée, l’encre séchée ; jamais ce lourd passé ne pourrait disparaître de l’Histoire. Il battait dans le cœur des dernières forêts, coulait dans la sève des derniers arbres désolants. Tel un venin, il empoisonnait chaque être, l’empêchant de se déployer. Mais malgré cela, quelques êtres courageux dégageaient une aura d’espoir, se battant chaque jour pour leur survie. La nature reprenait toujours le dessus quand l’Homme quittait ses terres. Les plantes restantes grimpaient obstinément sur chaque ruine délaissée. La nature se battait pour la vie, et elle continuerait de le faire, pour ainsi repeupler la Terre. Mais quand l’humanité reverrait-elle le jour ?

Il fallait garder en tête que l’humanité avait était conçue pour disparaître, comme toute espèce ayant vu le jour sur la planète bleue. Mais l’Homme en avait décidé autrement. L’humanité, la dernière Création, la plus sophistiquée, ne pouvait point céder sa place à ces êtres inférieurs, quoi qu’il arrivât. La Terre se devait trouvée sublimée par la présence de cette intelligence supérieure. L’Homme avait prévu un avenir resplendissant pour son espèce. Certes, il n’avait pas pu fuir, ni survivre à la catastrophe qu’il avait lui-même engendrée ; les explosions ayant tout emporté avec elles. Mais l’Homme avait programmé sa régénération, à peine cent ans après sa disparition.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Blue Cat ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0