Chapitre IX

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L'ennemi dans la galerie

  Josuah Kearney progressait rapidement éclairant le boyau devant lui à l'aide du puissant projecteur fixé sur son épaule. Il se demandait avec quelle machine cette galerie d'environ trois mètres de diamètre avait pu être creusée dans la glace. Les parois en étaient parfaitement lisses et pour ce qu'il en voyait, semblaient s'étendre sur plusieurs kilomètres.

— Jo ! Adi vient de me dire qu'il y a une construction repérée par satellite à six bornes du chalet. La patronne y est allée et a repéré une entrée, elle a demandé à l'hélico de revenir prendre Fitz, Diégo et Pepe qui venaient de s'engager dans la galerie derrière nous. Ils vont prendre l'ennemi à revers.

— On marche depuis près d'une heure, on a dû faire au moins trois miles. Tenez-vous sur vos gardes on va toucher au but le bâtiment est à environ un kilomètre si leurs calculs sont exact...

— Chut ! Taisez-vous... Vous entendez ?

— En effet, je pense que c'est l'hélico qui passe au-dessus, il doit voler près du sol.

— Ou alors on n'est pas aussi profond qu'on pensait, comme ça remonte par moment...

— Non, je crois que vous avez tort tous les deux, moi aussi j'entends comme des crissements, collez votre oreille contre la paroi vous verrez ! C'est quelque chose qui approche et plutôt vite je pense, peut-être un véhicule éectrique.

— Jo, il porte à combien ton projecteur ?

— Environ trois cents mètres je pense;

— On devrait pas tarder à voir arriver... Mmmaais... c'est quoi ça ? Adi, un truc monstrueux arrive sur nous, on va tirer... Tirez les gars !

— Putain, il avance toujours, ça le freine à peine... Les grenades et à plat-ventre les gars...

— Adi, c'est une espèce de monstre noir de deux mètre cinquante, au moins... [...] il a une tête affreuse pleine d'yeux [...] avec des mand... [...] souffle des grenades l'a un peu soulevé mais il continue d'avancer, il est à une dizaine de mètres, on recule en cour... [...] Aaarrrgh ...

— Sergueï,... que se passe-t-il ? Sergueï... réponds, bordel... j'entends plus tirer, plus rien... Sergueï , Merde...

  La radio n'émettait plus que des crachotements, des parasites et... ce qu'Adeliaïde eut peur de comparer à des bruits de succion écœurants.

  En proie à une profonde détresse, elle appela Norma pour la mettre au courant, mais ce fut le pilote qui lui répondit et lui dit qu'il arrivait avec ses gars mais que Madame Manson n'était plus là où il l'avait laissée et qu'il ne l'apercevait nulle part.

— J'atterris et les gars vont aller voir l'entrée du bâtiment avec un lance-rocket puiqu'il résiste aux grenades...

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Dans le vaisseau

J'ai eu comme un étourdissement pensa Norma en se relevant avec difficulté, le corps de Norman affaissé sur le sien la gênant. Elle tenta de le ranimer en le giflant, mais rien à faire. Elle constata qu'il respirait et que son cœur battait faiblement, ses blessures ne semblaient pas si graves, mais il paraissait très affaibli et avait dû perdre beaucoup de sang. Elle entendait des coups de feu éloignés dont le son se répercutait de salle en salle de façon assourdie. Elle tenta de contacter Adélaïde par radio, mais elle ne fonctionnait pas dans cet endroit.

  Elle regarda autour d'elle cherchant quelque chose qui lui permettrait de transporter Norman jusqu'à l'extérieur. Elle aperçut entre les sièges un objet qui ressemblait vaguement à une luge. elle s'approcha, les fauteuils paraissaient gigantesques, l'assise se situait au niveau de sa tête. Elle passa à côté , récupéra sa "luge" étonnamment légère, et se retournant poussa un cri de terreur, sur le siège voisin était assis un monstre, elle recula d'un pas, ses armes étaient restées près de Norman.

  Malgré la température glaciale, elle sentit la sueur couler le long de son dos et dans son cou. Au bout de quelques secondes, comme rien ne bougeait elle avança et put voir qu'i s'agissait d'une combinaison sanglée sur le siège. Sans doute était-elle vide car flasque au toucher. Deux autres sièges étaient également occupés. Cependant, à l'intérieur du casque de l'un deux, qui avait explosé, on pouvait voir une vague tête dont plus de la moitié avait été transformée en bouillie. Desséchée, une "main" munie de seulement quatre doigts noirâtres, avait essayé de manœuvrer un verrou au milieu de la poitrine et demeurait accrochée à la manette.

  Elle prit soudain conscience que le quatrième siège inoccupé avait dû forcément servir au dernier passager qui, lui, avait survécu et tué ceux qui croisaient sa route comme on détruit quelque chose de répugnant, une araignée ou un cafard. Cet endroit ce doit être le poste de pilotage d'un vaisseau spatial extra-terrestre se dit-elle. Elle se mit à chercher des armes sur les combinaisons, mais ne trouva rien qui y ressemblât.

  Désappointée, elle retourna vers Norman avant de l'installer du mieux qu'elle le put sur le traîneau improvisé. et le poussa vers la sortie, inspectant les lieux du regard. Malheureusement, rien ne lui paraissait vraiment utile et, en approchant de l'extérieur, entendit des crachotements dans le talkie qui captait à nouveau les ondes radio. Elle appela immédiatement Adélaïde, pour l'informer de ses découvertes et prendre des nouvelles de ses hommes :

— Adi, c'est Norma...

— Norma, c'est vous ? Mon Dieu, c'est terrible, Sergueï et les autres... ils sont tous morts...il paraît qu'il y a un monstre gigantesque et même les grenades ne l'ont pas arrêté...

— Vous ont-ils contactée ? Êtes-vous sûre qu'ils sont morts ?

— La radio était toujours branchée, j'entendais les tirs et les cris et puis plus rien, juste des bruits horribles de mastication, comme si le monstre les... mangeait... insupportable...

— Fish et les deux autres... eux aussi...

— Non, le pilote est venu les récupérer avant, ils sont près de l'entrée où vous vous trouviez et vous cherchent, où êtes-vous ?

— Je suis à l'intérieur de ce qui doit être le vaisseau spatial des monstres, trois d'entre eux sont morts... depuis longtemps je crois. J'ai retrouvé Norman, vivant, mais en piteux état, dites à ceux qui me cherchent de me rejoindre à l'intérieur, j'ai besoin d'aide pour ramener Monsieur Bates et chercher les trois autres disparus.

— Dieux du ciel ! Norma, par la fenêtre... je vois le monstre sortir de la galerie à trois cents mètres ... Il vient vers le chalet...

— Restez calme, il doit y avoir avec vous, le second lance-rocket, chargez-le et tirez lui-dessus sans attendre...

  Pendant quelques secondes, Norma n'entendit que des bruits divers au milieu des grésillements du talkie-walkie, puis soudain une détonation suivie une seconde après d'une explosion.

— Adi ? Adélaïde ?

— Je l'ai touché... le missile l'a projeté plusieurs mètres en arrière. Mais, mais... qu'est-ce... il s'est relevé, il paraît indemne... il vient vers moi ; je vais tirer la deuxième... Dieu, aaah, trop tard... aaaargh !

— Adi ? Adi... Bon sang, comment joindre les autres...

— Madame Manson, c'est Adolf lüdke. Je viens de capter le dernier message d'Adi, je pense qu'elle est morte et sans doute le pilote de l'autre hélico également. Ce gars fait le vide, dépêchez vous de revenir, où vous trouvez-vous ?

— Dans l'engin spatial du monstre, j'ai retrouvé Gacy, j'ai besoin d'aide pour le ramener; dites à mon mari de venir avec Joseph et...

— Ils sont en route et ont pénétré à l'intérieur, ils arrivent...

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Ad'H & JI 30/09/20

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