Destinée
Mort, fascinante.
A la naissance, elle nous ignore, elle est absente.
Il faut avant tout, apprendre à vivre,
Elle nous côtoie, nous frôle, nous invite à la découvrir,
Mais nous préférons rester,
Les yeux fermés.
L'enfance nous montre de la mort, un aperçu, une idée,
Les prémices de l'absence,
Les limites de la souffrance.
La mort nous laisse nos pensées d'immortalité,
L'espoir d'une vie rêvée.
Adolescent, elle nous fascine,
La mort nous interroge, nous devine,
Nous fait signe,
Et devient parfois,
Au-delà de toutes fois,
Nous ! Asservis,
Une alternative à la vie.
Mais elle reste encore cachée,
Il ne faut surtout pas en parler,
Chuchoter son nom, pourrait la provoquer.
Adulte, la mort se montre à nous,
Devient de plus en plus présente,
Elle frappe aux portes, se révèle omniprésente.
Elle nous apprivoise par-ci, par-là, je suis là.
Nous apprenons à la connaître, à la détester,
En colère, nous comprenons que c'est une fatalité.
La mort, pourtant,
A beaucoup d'amis !
Elle s'entoure de sa fidèle, la Maladie.
Parfois elle préfère son pote, l'Accident.
Travaillant souvent,
Avec sa collègue, la Vieillesse.
Précédée par la détresse,
Elle est attendue comme une déesse.
Âgé, si la vie nous a épargné de croiser sa route,
Nous nous rapprochons d'elle,
Souhaitons un face à face devant l'Eternel,
Mais sans aucun doute,
La mort restera toujours et à jamais,
Notre Destinée.
Annotations
Versions