Comme tous les matins, depuis que je suis adolescente, je me regarde. Je regarde à travers le reflet sur la vitre de la fenêtre de ma chambre. Chambre que je partage encore avec mon frère. Enfin partager est un bien grand mot après tout ce temps. Les années ont passé depuis que nous sommes tout deux allez étudier ensemble... Des épreuves ont failli nous séparer. Cette chambre, je m'y rends quotidiennement bloquée dans le passé devant la fenêtre qui abrite encore le reflet de nos nombreux moments d'innocence, loin de ce monde que nous pensions sage. Sage.. Ça aussi, c'est un bien grand mot ! J'ai été bien naïve, ça oui. Pourtant, j'ai cru que mon jumeau et moi ne serions jamais séparés. J'ai été bien naïve, ça oui.
Comme tous les matins, depuis qu'il n'est plus à mes côtés, je regarde le reflet dans l'espoir de ne plus apercevoir mon visage, mais le sien. Comme tous les matins, je désire ardemment que mes longs cheveux blonds polaires se teintent en châtains. Comme tous les matins, je désire fortement que mes yeux bruns se transforment en de beaux yeux bleus glacier.
Même si parfois, je viens ici le soir, me rapproche jusqu'à avoir ma tête sois coller à la vitre et pose ma paume de main sur la surface réfléchissant mes espoirs vains. Mes espoirs que si je prenais mon courage à deux mains pour briser le vitrage pour en prendre un morceau et me taillader les veines ou encore me trancher la gorge pour enfin rejoindre la seule personne qui me reste. Dans ces moments seule cette envie me viens. Je ne supporte plus de voir ce qui se trouve devant moi qui représente ma peur d'affronter la vie sans ma famille. Délaissée dans le monde des vivants. Alors pour changer mon quotidien morbide face aux reflets de mes regrets, je prends une grande inspiration, mon élan et brise le verre.