L'Attaque

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L’homme enjamba les corps sans vie de ses amis.

Ils étaient morts pour leur cause. Il devait, en leur mémoire, la perpétuer. Même si pour cela il fallait affronter seul une cinquantaine de miliciens.

Comment les avaient-ils retrouvés ? Il ne le savait pas. C'était censé être un endroit sûr, un lieu de paix. Mais quand ils arrivèrent au lieu du rassemblement, ce fut le chaos. L'organisation si millimétré des parjures vola en éclat. Le massacre était inévitable.

Il évita de justesse une balle, et répliqua avec son revolver. Il tira trois fois. Il tua trois fois. Il brûlait d’envie d’utiliser ses dons pour en finir plus vite. Non, il devait éviter à tout prix d’utiliser ses pouvoirs pour tuer. Cela leur donnerait raison, et nuirait à la cause.

Ce fut donc avec sa seule arme qu’il abattait les miliciens assez hardis pour s'approcher. Il ne devait pas se laisser tuer, pas ici, pas maintenant. C’était le dernier porte-parole de la liberté.

Il tira encore une fois. Le couloir d'en face était maintenant jonché de cadavres.

- Tu ne peux pas t’enfuir, crachèrent les haut-parleurs. Tu devrais te rendre.

Pour une exécution publique ? Non merci. Il était allé trop loin pour s’arrêter maintenant.

Il tenta d’avancer. Il tirait sur tout ce qui bougeait, car il n’avait plus que des ennemis ici.

Il se changea en brume pour éviter les balles. Il vola à travers les salles, une à une, passant à travers les miliciens. Il dut cependant reprendre forme physique pour ouvrir la porte qui l’arrêta.

Une balle le cueillit. Des miliciens l’attendaient de l’autre côté. L’homme poussa un grognement de douleur, tenant son bras meurtri. Non, ce n’était pas l’heure de mourir. Il ne pouvait tout simplement pas se le permettre.

Il se cacha pour éviter une autre rafale. Malédiction. S’il voulait s’en sortir il n’avait pas le choix. Après tout tant pis, tant qu’il ne subsistait aucun témoin.

Il leva le bras. Tous les soldats lâchèrent leurs armes, pour se porter les mains au cou, ou à la poitrine.

Ils étouffaient. Cherchaient de l’air. Et souffraient terriblement.

Mais l’homme savait que c’était eux ou lui.

Ils s’effondrèrent, morts.

C’était fini.

L’homme avança vers la porte. Il fallait qu’il prévienne sa fille. Il fallait qu’il prévienne la base. Il fallait qu’il…

Une détonation. Il tomba à terre. Quand il y porta sa main à son ventre, il vit que du sang en coulait. Ainsi donc il avait échoué même sa mort...

- Je suis déçu, Zeltos. Tu m’aurais donc oublié ?

L’homme leva les yeux vers l’individu qui s’approchait, portant un revolver encore fumant.

- J’aurais préféré… Romuald. Si je peux encore t’appeler par le nom que tu as renié !

L’autre grimaça.

- Toujours dans le passé, hein. Tu ne vois pas que les temps changent. Que la société change. Et la société n’a pas besoin de gens comme toi. Regarde autour de toi. Tous ces morts. Tes morts, Zeltos. Non, nous n’avons pas besoin d’assassins de ton espèce. Votre temps est fini.

L’homme ne dit rien, mais, malgré sa douleur, se força à sourire.

-Non. D’autres viendrons. D’autres nous défendrons contre votre oppression. C’est vous qui êtes finis, avant même d’avoir commencé.

-Si c’est ce que tu penses, c’est que la folie t’as bel et bien déjà emportée.

Et il leva son arme vers le visage de l’homme, à bout portant. Mais ce dernier souriait toujours. Il gardait espoir. La lutte ne s’arrêtera pas avec lui. Le flambeau se transmettra tant bien que mal. Il avait confiance en l’humain. Il avait confiance en sa fille.

Le coup de feu retentit dans toute la salle.

Ainsi mourut Zeltos Herrman, dernier défenseur des Marges.

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