Thomas
Chapitre 1 : L’accident
L’avion survolait la jungle africaine depuis déjà plusieurs heures, à l’intérieur avec le pilote et le copilote, se tenait un couple d’européens avec un enfant dans son berceau.
L’homme est le président d’une importante compagnie d’extraction forestière, il est accompagné cette fois ci exceptionnellement par son épouse et leur fils Florian âgé de quelques mois.
- (La femme) Nous sommes bientôt arrivés Pierre ?
- (L’homme) Oui, les photos sont prises et nous n’allons pas tarder à rebrousser chemin Hellène, pourquoi ? La balade ne te plaît déjà plus ?
- (Hellène) Bien sûr que si mais tes parents avaient raison, Florian est trop jeune nous aurions dû le leur laisser.
Pierre regarde tendrement le bébé.
- Bah !! Il dort comme un loir, ça n’a pas l’air de beaucoup le déranger.
L’avion fait une embardée, le copilote se tourne vers eux avec le sourire.
- Pas d’inquiétude, ce n’est juste qu’un trou d’air, ça arrive fréquemment dans le coin.
- (Pierre) Je connais oui, peut-être devrions nous baisser un peu notre altitude.
- (Le copilote) Trop dangereux par ici.
Une deuxième secousse plus forte que la précédente le fait se remettre aux commandes pour aider son collègue, des boules de feu encerclent alors l’appareil.
- (Hellène apeurée) Qu’est-ce que c’est ?
Le pilote sans se retourner.
- Une pluie de météorites madame.
- (Hellène) C’est dangereux ?
- (Le pilote) ça peut l’être oui, si l’une d’entre elle suffisamment grosse nous percute.
L’appareil se cabre en perdant soudainement de l’altitude, les courants d’air le malmènent en le faisant tanguer dans tous les sens.
Une pierre incandescente traverse le cockpit entre eux et les deux pilotes, puis ressort par le plancher pour poursuivre sa course vers le sol.
L’appel d’air dû à la décompression chahute encore plus l’avion qui perd de plus en plus d’altitude.
Une, deux puis trois météorites grosses comme un pouce traversent à nouveau la cabine, quand l’une d’entre elles percute la tête du copilote en inondant les hublots de son sang.
Maintenant l’appareil se retrouve mitrailler de toutes parts, l’un des deux moteurs s’arrête après avoir été lui aussi transpercer par un projectile rendu incandescent par la traversée de notre atmosphère.
Le pilote envoie un message tout en armant la balise de détresse, avant de lui aussi succomber au choc d’un projectile qu’il reçoit en pleine poitrine.
Pierre se rend compte que c’est la fin pour eux, l’avion pique maintenant droit vers les arbres qui se rapprochent très vite, bien trop vite.
Il repousse énergiquement le pilote pour atteindre le manche qu’il tente de ramener vers lui, dans le but de redonner une ligne de vol à l’engin qui redresse le nez avec une extrême lenteur.
Le deuxième moteur jusque-là épargner s’arrête à son tour, victime de la même avarie que le premier.
Les projectiles sont de plus en plus gros et heurtent avec force l’appareil qui finit par aller s’écraser dans une clairière, le choc d’arrivé brise la nuque d’Hellène qui meurt sur le coup.
L’avion dans sa lancée continue sa course sur le ventre, passant entre deux arbres immenses qui démembrent complètement l’appareil en n’en séparant les ailes de la carlingue.
Pierre voit l’énorme branche arriver sur lui qui le transperce de part en part, son dernier regard va sur le berceau au moment où il pousse son dernier soupir juste après avoir constaté que celui-ci était vide.
L’enfant en effet s’est retrouvé éjecter lors du premier choc d’atterrissage, son petit corps emmailloté rebondissant sur un énorme tas d’humus qui amorti suffisamment sa chute pour le maintenir en vie.
Le nourrisson évanoui, trônant au milieu d’une clairière en feu.
Chapitre 2 : Le rescapé
La pluie d’astéroïdes ne cesse pas en prenant même une ampleur certaine, quand les plus gros blocs tombent justement sur cette clairière où gît l’enfant sans toutefois le heurter mais en l’encadrant de suffisamment prêt pour que l’intense radiation en émanant l’affecte au plus haut point.
C’est alors que son petit corps devient rouge, brûler par la forte chaleur dégager par les blocs de matière incandescente.
Ses vêtements tombent en lambeaux, le faisant se retrouver presque nu toujours inconscient mais miraculeusement vivant.
La nuit arrive tandis que la pluie d’astéroïdes cesse enfin, la matière céleste refroidit petit à petit tout en gardant suffisamment de chaleur pour en imprégner la zone d’impact qui de ce fait protège le petit corps nu des affres du froid.
L’enfant commence à s’agiter alors que son organisme gravement endommager lui fait pousser des cris de douleurs et de faims, une ombre s’approche alors furtivement en guettant autour d’elle tous mouvements pouvant indiquer qu’un danger venant de l’orée des arbres pourrait surgir.
Rassurée l’ombre s’avance vers le nourrisson alors que ses hurlements emplissent la nuit, l’animal rase le sol les oreilles aux aguets.
Sa tête à la fourrure noire comme la nuit et aux yeux verts fendus à la verticale, fixe le corps cloquer de toute part par la chaleur intense auquel il a été confronté.
Sa langue s’approche d’abord timidement, puis prenant de plus en plus d’assurance lape l’enfant sur les zones les plus touchées en tentant ainsi d’apaiser sa douleur.
Petit à petit après plusieurs heures, les cris cessent remplacés par un babillement du bébé qui n’ayant plus mal ressent maintenant les chatouilles liées aux passages des moustaches de la bête sur son corps.
Le nourrisson recommence doucement à pleurer, car la soif et la faim le tenaillent, n’ayant pas été nourri depuis le crash de l’appareil.
L’animal le sent comme un appel et enjambant l’enfant, elle présente ses pies devant la petite bouche affamée pour que le bébé dans un réflexe purement instinctif, tète ce sein qui se présente à lui afin d’en tirer le lait nourricier nécessaire à sa subsistance.
Un bruit de branche fait dresser les oreilles de l’animal, le vent venant de tourner elle sent la présence de l’homme qui guette non loin de là.
Un feulement d’avertissement venant de sa gorge le met en garde, lui faisant comprendre qu’elle a conscience de sa présence.
***/***
Le garçon est là depuis déjà un moment, il cherchait l’endroit où l’oiseau géant des hommes blancs s’est écrasé quand il est arrivé au bord de la clairière en feu.
Au début il n’a pas osé y pénétrer tellement la chaleur était forte dans cette zone, c’est en décidant d’en faire le tour qu’il s’est aperçu qu’il y avait un enfant au milieu de ce brasier.
Il s’est donc posé le long d’un arbre pour attendre qu’il lui soit possible de récupérer le corps pensant que de toute évidence il était mort.
C’est quand il l’a entendu crier que son visage s’est figé de stupeur, l’enfant est vivant et Pour lui c’est un miracle vu l’état des lieux qui l’entourent.
Il va pour se lever quand il perçoit juste à temps un mouvement de l’autre côté à la lisière des arbres, quand il reconnaît l’animal la peur lui noue l’estomac car il sait bien qu’il n’a aucune chance si celui-ci venait à l’attaquer.
Il assiste d’abord avec effroi puis ensuite avec stupéfaction durant les heures qui suivent, aux soins que prodigue inlassablement la panthère noire sur le bébé.
Quand il la voit l’enjamber et lui présenter sa poitrine, il n’en croit pas ses yeux jusqu’au moment où le vent tourne et où un léger mouvement de son pied brisant une brindille, le fait repérer aussitôt par l’animal.
À ce moment précis, il croit sa dernière heure arrivée et de frayeur trempe d’urine son étui pénien.
Au lieu de l’attaque prévue l’animal se contente de le prévenir de ne pas approcher, du moins c’est ce qu’il ressent à ce moment-là, par un feulement d’avertissement qui lui glace le sang.
L’enfant cessant de téter repu, lâche le pis et s’endort, la bête comprenant qu’elle ne peut en faire plus commence lentement à reculer du côté opposer d’où se trouve le « marche debout ».
Jusqu’à ce qu’elle se sente suffisamment éloignée pour faire volte-face et en quelques bonds gracieux disparaître dans la forêt.
Le garçon attend toujours en tremblant, le temps nécessaire pour que son esprit reprenne le pas sur la peur animale qui entravait son corps tout entier.
L’odeur d’urine imbibant l’étui ceint autour de ses reins lui fait froncer le nez de dégoût envers lui-même, mais le temps n’est pas à se poser des questions sur la maîtrise de son corps qu’il a perdu pendant ses quelques instants de frayeurs intenses, mais plutôt d’aller au plus vite au-devant du nourrisson pour l’emmener le plus loin possible pour le cas où d’autres dangers ne surviennent brusquement.
Chapitre 3 : Le dispensaire
Une fois l’enfant dans ses bras tout en courant à perdre haleine vers l’endroit où il sait qu’il sera en sécurité, il repense à la scène à laquelle il vient d’assister.
C’est un fait que l’enfant n’a jamais été en danger, il le reconnaît volontiers même s’il n’en comprend absolument pas la raison.
Pendant presque deux heures, sans s’arrêter plus de quelques minutes pour se repérer et reprendre son souffle, il court ainsi à bride abattue vers le dispensaire du père blanc qui soigne les enfants de son village en leur parlant de son dieu unique, ce qui les fait bien rires à peine a-t-il le dos tourné.
Il aime beaucoup le père blanc car il y a quelques années, un jour qu’il s’était fracturé la cheville, celui-ci l’avait emmené pour le soigné durant presque une lune.
Lui-même est encore très jeune, à peine dix-neuf étés et il n’a passé le rite de l’âge adulte qu’il y a un été seulement, mais c’est un guerrier maintenant et il en est fier.
Il se dit qu’il va peut-être éviter de tout raconter à la tribu, surtout le passage où son corps s’est lâché sous lui mais il sourit en pensant à la tête des autres chasseurs quand il racontera comment il a sauvé un bébé d’homme blanc d’une panthère noire particulièrement féroce.
***/***
Le père Antoine est dans son potager quand il voit surgir au loin le jeune homme qu’il reconnaît immédiatement, Okoumé de la tribu Massaï est un gentil garçon qu’il a soigné il y a quelques années et qui ne manque jamais depuis de lui rendre visite au moins une fois par mois, lui apportant des produits de sa chasse.
La surprise le fait se redresser quand il reconnaît la nature du fardeau que le garçon tient entre ses bras, au début il pensait à une pièce de viande fraîchement tuée mais là plus de doute, c’est bien un bébé nu que le jeune guerrier transporte avec lui.
Okoumé qui aperçoit lui aussi le père Antoine, poursuit sa course effrénée en se dirigeant droit sur lui jusqu’à n’être plus qu’à quelques centimètres pour lui tendre l’enfant qui recommençait depuis peu à s’égosiller de faim.
Le père comprend tout de suite les besoins de l’enfant et avant toutes questions, il le prend des bras du garçon puis se dirige rapidement suivit par Okoumé vers la hutte où il sait que se trouve sœur Dorothée, celle-ci étant plus particulièrement chargée de l’intendance du dispensaire.
- (Père Antoine) Tenez ma sœur, donner vite quelque chose à manger à se bébé.
Sœur Dorothée lui prend l’enfant des bras et le berçe doucement.
- Bien mon père !
Elle remarque les nombreuses brûlures marquant le petit corps affamé.
- Oh !! Mon dieu !!
- (Père Antoine) Ne blasphémer pas ma sœur, occupez-vous plutôt de nourrir et de soigner cette enfant, nous parlerons de tout ça plus tard quand j’en saurais moi même un peu plus.
Il se tourne vers le garçon.
- Va te nettoyer au puits et rejoint moi aux cuisines, je te prépare quelque chose à manger et après nous pourrons discuter.
- Bien mon père.
Pendant ce temps Antoine se dirige vers l’émetteur radio qui le relie à la civilisation, une mise en service de l’appareil et quelques réglages de mises au point plus tard, le voilà en contact avec le poste de police de la ville la plus proche se situant quand même à plus de cinq cents kilomètres d’ici.
- Ici le père Antoine vous me recevez ?
Quelques grésillements puis une voix s’élève.
- Cinq sur cinq mon père, ici le lieutenant M’bala !! Que puis-je pour vous ?
- Un jeune Massaï vient d’arriver, nous apportant un enfant nourrisson affamé et gravement brûlé.
Quelques secondes de silences.
- D'où venait-il ? Il vous l’a dit ?
- Pas encore, je l’ai envoyé se nettoyer !! Mais assurément de pas très loin, vu qu’il semble avoir couru tout le trajet.
- (Nouveau silence) l’enfant est-il blanc ?
- Oui !!
Des voix animées à l’autre bout.
- Un avion est porté disparu dans cette zone hors justement il y avait un bébé à bord, nous serons là demain matin mon père. Pensez-vous que les soins nécessaires puissent attendre jusque-là ?
- Bien sûr lieutenant, rappelez-vous que nous sommes un dispensaire donc nous avons ce qu’il faut… mais je pense qu’une hospitalisation rapide sera néanmoins à prévoir.
- Ne laissez pas partir le garçon et interroger le sur d’éventuels survivants. D’après nos renseignements il y aurait quatre adultes avec l’enfant, les parents et les pilotes de l’appareil.
- Je vous rappelle si j’en sais plus d’ici ce soir lieutenant.
- Merci mon père, à demain ! Communication terminée.
Il est grand temps pense Antoine d’aller questionner Okoumé, mais avant ça il doit avoir faim et soif, Antoine se dirige donc vers les cuisines glaner quelques nourritures (il sourit) et quelques sucreries pour ce brave garçon.
Chapitre 4 : Retour à la civilisation
Le 4 x 4 est garé devant le bâtiment principal, le lieutenant et trois de ses hommes sont installés devant le petit bureau d’Antoine, avec Okoumé de retour de son village et d’Antoine en vis-à-vis.
M’bala stupéfié par ce qu’il vient d’entendre.
- C’est incroyable !!
Okoumé croyant qu’il met en doute son témoignage.
- Je n’ai dit que la vérité.
Le père Antoine qui a déjà entendu le récit durant la soirée d’hier.
- Je pense qu’en effet il ne ment pas et d’ailleurs il aurait été plus simple pour lui de le faire, ce qu’il nous raconte prêterait plutôt à le traiter de menteur !! Comme ce garçon n’est pas bête, je ne lui en vois pas l’intérêt.
M’bala referme son calepin dans lequel il a pris note mot pour mot du témoignage du jeune Massaï.
- Un tel animal porter secours à un enfant !! Reconnaissez mon père que c’est très dur à avaler.
Le père Antoine se lève.
- C’est en effet la même réflexion que je me suis faite jusqu’à ce que je me rende compte d’une chose tout aussi anormale. Attendez-moi deux secondes, je reviens.
En effet il va très vite, revenant avec l’enfant dans les bras ainsi que quelques photos qu’il tend au lieutenant.
- Tenez !! Regardez ces clichés pris hier quand l’enfant est arrivé !!
M’bala les regarde attentivement.
- Oui !! Et alors ?
- Regardez… non !! Prenez-le plutôt !!
Il lui tend l’enfant.
- Vous ne remarquez rien ?
Le bébé babille doucement, faisant de grands sourires à l’homme impressionnant qui le porte comme s’il était en porcelaine.
- Non !! Je ne vois pas où vous voulez en venir ?
- Regardez la photo de son torse !!
Il voit le changement d’expression du policier.
- Vous comprenez maintenant ?
M’bala incrédule, passe le doigt sur le torse parfaitement sain de l’enfant.
- Comment est-ce possible ? il n’y a plus aucunes traces !!
- (Le père sourit) Tout aussi incroyable que l’histoire avec la panthère, non ? Et regardez ses bras !! On ne voit déjà presque plus rien non plus. Je pense que dans à peine quelques heures, cet enfant sera complètement guéri.
Les quatre hommes en uniformes restent sans voix.
- Je pense que nous pouvons laisser partir Okoumé maintenant, de toute façon vous n’en tireriez rien de plus.
M’bala retrouve l’usage de sa voix.
- Bien sûr !! Merci d’avoir rapporté cet enfant mon garçon !! C’était très courageux de ta part, j’en ferais part aux sages de ta tribu quand je passerais leur rendre ma visite annuelle.
Okoumé se rengorge, fier d’entendre ses félicitations de la bouche de Mbala qui est très respecté dans son village.
- Merci beaucoup !!
Il se tourne vers le père Antoine en souriant.
- Au revoir mon père, je reviendrais bientôt avec un beau morceau de gibier cette fois.
- Au revoir Okoumé et un conseil !! Reste évasif sur ce qu’il s’est réellement passé, je ne pense pas que les personnes de ton village croient en cette histoire et tu risquerais de passer pour un menteur, ce qui ne serait pas très bon pour toi reconnaît le.
- (Okoumé réfléchi) Je vais y penser mon père, mais vous avez sans doute raison… je repasserais avant la prochaine lune.
Quelques heures passent encore en discussion quand enfin les policiers décident de repartir, ils ont prévenu les autorités qui ont immédiatement envoyé des équipes de sauveteurs dans la zone du crash.
Quant à eux, ils doivent remettre rapidement l’enfant qui doit passer des examens de santé avant d’être rendu à l’ambassade Française qui en a fait la demande quand ils ont appris qu’il avait été retrouvé vivant.
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Une fois l’enfant pris en charge par le corps hospitalier, M’bala retourne à son bureau pour y faire son rapport.
Il étale les photos prises la veille et dodeline de la tête en cherchant à en percer le mystère.
Il se décide quand même à reporter sur son rapport l’exacte vérité, sachant bien les nombreuses questions que ça allait poser par la suite.
Aussi se met-il rapidement au travail, travail qui lui prend le reste de la journée quand enfin il se lève en tenant une enveloppe où il joint les photos au rapport et qu’il scelle en soupirant avant de la faire envoyer à sa hiérarchie.
***/***
Le médecin de l’hôpital tient à la main les radios qu’il vient de faire passer à l’enfant rescapé, il les accroche sur le panneau lumineux suspendu au mur de son bureau.
Il chausse ensuite ses lunettes et inspecte méticuleusement celles-ci, en y cherchant de quelconques séquelles dues à l’accident duquel l’enfant a été la victime.
Il n’est pas franchement étonné de ne rien voir sur les radios car déjà lors de la palpation du bébé, il n’avait remarqué ni écorchures ni traces d’hématomes.
Ce qui l’avait réellement surpris, surtout suite au rapport reçu sur l’état de l’appareil qui a quand même été retrouvé avec quatre personnes décédées à bord.
- Tu as eu une chance phénoménale petit, tu dois être né sous une sacrée bonne étoile.
Il décroche son téléphone et compose le numéro inscrit sur le carnet près de lui.
Chapitre 5 : Retour en France
- Allô !! Ambassade de France ? Pouvez-vous me passer l’ambassadeur Dupuis s’il vous plait, de la part du docteur Paerson.
- …
Il attend quelques secondes, puis.
- …
- Allô !! Ambassadeur ?
- …
- Lui-même !!
- …
- Il va bien oui !!
- …
- Demain ? Oui pas de soucis, il faudra juste que quelqu’un nous signe la décharge et vous pourrez le faire emmener.
- …
- Entendu, je les préviendrai.
- …
- Bonsoir monsieur l’ambassadeur, heureux d’avoir pu vous parler.
Le médecin raccroche et retourne dans la nursery regarder une dernière fois le nourrisson qui dort du sommeil du juste.
***/***
Le lendemain matin, l’infirmière en charge de l’enfant lui fait prendre son bain, elle s’amuse avec son zizi tout raide en sachant pertinemment comment ça va se terminer et en effet ça ne rate pas, un jet d’urine s’échappe de l’engin tout dur en faisant gazouiller de joie le bébé dans la baignoire.
- Eh bien !! Ça promet mon garçon !! Déjà à ton âge ça te fait plaisir qu’on te touche la bistouquette ? Hein, petit coquin !!
Elle rit de bon cœur devant les gentils sourires de l’enfant et doucement comme une maman qui elle l’a appris avec tristesse il n’aura jamais, sa main vient doucement caresser le crâne du bambin en essayant de plaquer cette petite mèche rebelle toute rousse qui semble bien être réfractaire à toute discipline.
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« Aix en Provence »
Michel et Maryse s’étreignent depuis de longues minutes, ils viennent d’apprendre la mort de leur fils unique ainsi que de leur belle fille.
Ils avaient déjà été avertis l’avant-veille de la disparition de leur avion au-dessus de la jungle, tout comme du peu de probabilité qu’ils aient pu en réchapper vivants.
Michel en essuyant ses larmes et celles de sa femme.
- Calme toi maman !! Dis-toi qu’ils n’ont pas eu le temps de souffrir et que notre petit Florian en a réchappé.
Maryse est encore sous le choc de la perte de son fils.
- Mourir si jeune ça ne devrait pas être permis, c’était à nous de partir les premiers pas à eux
- Allons !! Allons !! Pense au petit, il va falloir être forte pour lui.
- Tu as pensé à notre âge papa ? J’ai soixante-douze ans et toi soixante-dix, comment pourrons nous l’élever et combien de temps ?
- Tant que nous en aurons la force maman !! Tant que nous en aurons la force (Répète-t-il pour lui)
- Ils nous l’amènent quand ?
- Aujourd’hui, j’ai eu l’assistante sociale ce matin. Elle m’a assuré que nous serions aidés et puis ce n’est pas comme si nous n’avions pas les moyens de nous adjoindre une nourrice pour prendre soin de lui pendant la journée
- Je sais, mais je suis si fatigué Michel.
- Pense à ton petit-fils, allons !! Ressaisis-toi maman, ressaisis-toi.
Ils ont passé la matinée à recevoir des gens, qui pour l’assurance vie, pour l’enfant, pour un journal, pour l’entreprise de leur fils et ils sont épuisés tous les deux, mais doivent encore attendre qu’on leur amène leur petit-fils.
Il n’a pas d’autre famille qu’eux dorénavant, leur belle fille étant orpheline n’a connu ni père ni mère et comme pour leur part ils n’ont eu eux non plus ni frères ni sœurs à qui se raccrocher.
Les voisins avec qui ils s’entendent bien leurs ont proposé leurs aides, qu’ils ont acceptées avec soulagement en attendant de trouver quelqu’un pour s’occuper du bébé à plein temps.
***/***
Une voiture freine devant chez eux, ils entendent les portes qui claquent puis les bruits de pas sur le gravier de la cour.
Michel se redresse, aide sa femme à s’asseoir sur son fauteuil et d’un pas lent se dirige vers la porte pour l’ouvrir, juste au moment où le carillon résonne dans la maison.
Le couple devant lui a un sourire de circonstance qui sonne un peu faux, le bébé dort dans les bras de la femme qui précédé de l’homme entre dans la maison et une fois dans le salon cherche des yeux un endroit pour y déposer l’enfant.
Maryse raccroche à l’instant le téléphone et s’approche d’eux d’un pas vacillant.
- Quelqu’un arrive qui va s’en occuper pour ce soir.
- (La femme) Nous ne sommes pas pressés !!
Tout en elle indique pourtant le contraire.
- (Maryse) Asseyez-vous, ils ne devraient pas tarder.
L’ambiance est plutôt tendue et le malaise que tous éprouvent est tangible, quand enfin la porte s’ouvre et qu’une jeune femme souriante n’entre dans le salon.
Elle comprend tout de suite la situation car elle se précipite sur le bébé pour le prendre des bras de la femme guindée, recevant de par son geste un sourire reconnaissant de Maryse qui se permet enfin de s’asseoir pour souffler un peu.
Chapitre 6 : (1/3) dix ans plus tard (Aix en Provence)
Maryse s’est levée tôt ce matin, c’est la rentrée scolaire et Florian qui entre en sixième malgré ses dix ans ne va pas tarder à descendre.
Elle est fière de son petit-fils qui depuis qu’il est arrivé chez eux ne leur a donné que des satisfactions, c’est un petit gars sympathique qui s’est fait un tas d’ami(e)s et qui ne montre pas sa supériorité intellectuelle en prenant soin quand il est avec eux de rester à leurs niveaux.
Une tornade rousse déboule alors de la cage d’escalier et lui saute dans les bras qu’elle n’a que le temps de tendre vers lui pour le recevoir.
- Doucement petite brute !! Je n’ai pas ton âge !!
- Bonjour grand-mère !!
Il la couvre de bisous.
- Hum !! Ça sent bon !! Qu’est-ce que c’est ?
- Des crêpes accompagnées d’un délicieux chocolat chaud pour que tu partes le ventre plein, tu n’as pas l’air trop stressé dis-moi ?
- Bah !! Non, pourquoi je devrais ?
Amusée devant sa bouille grêlée de tâches de sons.
- Il n’y aura personne que tu connais là-bas tu sais, presque tous tes amis restent à l’école primaire.
- Bah oui mais il y aura quand même Thomas et Éric et puis aussi Chloé !
- Oui c’est vrai !! Ou avais-je la tête.
Elle le regarde avec tendresse avaler son petit-déjeuner avec gourmandise, puis gentiment lui dit d’aller se brosser les dents.
Elle repense à lui quelques années plus tôt quand le directeur de l’école les a convoqués elle et Michel, Il les a fait entrer dans son bureau pour leurs demandés s’il y avait un problème avec Florian.
Bien sûr que non avaient-ils répondu car vraiment le bambin qu’il était à l’époque ne leur apportait que du bonheur, aussi demandèrent-ils la raison de cette question plutôt surprenante venant de la part de cet homme.
- En classe il se met dans un coin et reste là des heures sans rien dire, sa maîtresse dit qu’il s’ennuie et que rien ne l’intéresse. Ni les collages, ni l’apprentissage des lettres qu’il connaît fort bien d’ailleurs, ni rien des activités en classe quelles qu’elles soient.
Ils en furent étonnés et promirent de l’amener auprès d’un spécialiste, Florian avait alors quatre ans et quand le rendez-vous pris ils se présentèrent devant l’éminent psychiatre pour enfant qui leur avait été recommandé, ils eurent la surprise de leur vie sitôt la première séance.
***/***
« Six ans plus tôt »
Une secrétaire les a fait entrer dans la salle d’attente, où ils découvrent une rangée de sièges placée de chaque côté d’une grande table basse recouverte de jeux éducatifs de toutes sortes et de quelques livres.
Ils attendent donc patiemment leur tour et Florian prend un livre qu’il feuillette tranquillement, ce qui déjà surprend les personnes qui sont déjà dans la salle car tous les autres enfants sont eux à genoux devant la table et jouent avec les cubes et autres puzzles mis à leurs dispositions.
Le spécialiste sort de son bureau en raccompagnant ses clients vers la sortie et fait appeler les suivants qui se lèvent pour entrer à leurs tours dans la pièce.
Avant de refermer la porte sur eux, il jette un coup d’œil dans la salle et regarde surpris ce petit rouquin assis sagement sur une chaise, qui semble lire attentivement le livre qu’il tient sur ses genoux.
Son visage prend alors un air tout d’abord surpris, puis en bon professionnel son regard s’allume d’un intérêt soudain.
L’attente dura assez longtemps car il y avait du monde avant eux, mais chaque fois que l’homme ressortait pour raccompagner et accueillir ses clients, il fixait quelques secondes ce gamin qui décidément l’intéressait de plus en plus de par son comportement qui ne correspondait pas vraiment à son âge.
Enfin se fut autour de la famille De Bierne, Michel et Maryse entendant leurs noms, se lèvent et sous le regard acéré du spécialiste, vont prendre tendrement leur petit-fils par la main pour entrer avec lui dans le grand bureau où le psychiatre les prie de s’installer.
- Bonjour, asseyez-vous !! Comme c’est notre première séance, j’aimerais que vous m’instruisiez sur ce qui vous a poussés à venir me consulter !!
Il tend alors un livre en faisant semblant de rien au petit garçon assis tranquillement entre ses deux grands-parents.
- Tiens, heu… !!
Il regarde sa fiche.
- Florian c’est ça ?
L’enfant avec un sourire hoche la tête.
- Pendant que je parle avec papy et mamy, regarde donc ce beau livre.
Il voit l’enfant prendre un sourire moqueur et gentiment il lui demande.
- J’ai dit quelque chose de drôle ?
Florian le regarde amusé, met son pouce dans sa bouche et lui fait en riant un magnifique et sonore.
- Areu !!!!!
Chapitre 6 : (2/3) dix ans plus tard (Aix en Provence)
- (Michel gêné) Florian !! Excusez le docteur, mais il trouve que papy et mamy ça fait trop bébé.
De plus en plus intéresser.
- Ah oui ??
Il relit sa fiche.
- Florian n’a que quatre ans ? non ?
- (Michel soupire) Allez lui expliquer ça vous !!!
Pendant qu’il interroge ses braves gens, l’homme de l’art surveille attentivement l’enfant qui s’est plongé avidement sur le livre qui lui a été prêté.
Un bon quart d’heure lui est néanmoins nécessaire pour comprendre la raison de leur visite, jusqu’à ce qu’il commence à se faire une petite idée du problème.
- Pourriez-vous me laisser seul avec votre petit-fils s’il vous plaît ? Je sais que ce n’est pas l’habitude pour ce genre de séances avec des enfants mineurs, mais je crois que ce sera beaucoup plus instructif pour nous tous.
Maryse se lève.
- Bien sûr je comprends, viens Michel et toi Florian soit sage avec le monsieur, d’accord ?
L’enfant lève le nez du bouquin et sourit.
- Oui grand-mère.
L’homme attend patiemment qu’ils soient sortis, puis vient se rasseoir en face du petit garçon.
- Il te plaît ce livre ?
- Oh !! Oui monsieur, j’aime beaucoup l’histoire.
Léger moment de surprise.
- Tu veux parler des images ?
- Oui aussi, mais l’histoire est très belle également et puis le capitaine Achab n’est vraiment pas gentil de vouloir tuer Moby Dick. Je vais demander à mon grand-père de m’acheter le livre pour que je puisse terminer de le lire.
- Attend !! Tu sais lire ? À ton âge ? Qui t’a appris ?
- J’ai appris tout seul quand ma grand-mère me faisait la lecture quand j’étais petit, je suivais ses doigts sur la page et j’ai appris à reconnaître le sens des mots.
Philippe écoute l’enfant, sidéré.
- Quand tu étais petit ??? Mais !! C’était quand ?
- L’année dernière et aussi un peu celle d’avant, mais au début j’avais du mal à suivre !
Le psychiatre n’en croit pas ses oreilles.
- Et tu sais faire quoi d’autre ?
- J’aime beaucoup le calcul aussi et puis…
Florian regarde l’homme, fier de lui.
- J’aide mon grand-père pour ses mots croisé.
Pas loin de penser que l’enfant se moque effrontément de lui.
- Tu serais d’accord pour que je te fasse passer quelques tests ?
- Si vous voulez oui.
Philippe réfléchit un moment.
- Bon !! Disons que j’ai dans ma main une vingtaine de bonbons et que je te les donne, tu en offres cinq à ton meilleur copain et tu rentres chez toi, jusque-là ça va ?
- Oui monsieur.
- Combien il t’en reste quand tu les ranges ?
- (Florian sourit) Je dirais une douzaine monsieur.
- Tu as fait une erreur, non ?
- Bah non !! Je suis gourmand vous savez et en manger trois en rentrant chez moi c’est le minimum, après ce ne serait pas raisonnable !!
Il éclate de rire sous la repartie du minot.
- D’accord !!! Et en plus monsieur à de l’humour !!
Philippe se lève et va chercher son livre de mots croisés qui lui sert durant sa pause de déjeuner.
- Bon voyons voir !! En deux lettres « marque de propriété ».
Il montre la page au petit bout de chou.
- Tu vois, c’est ici !!
Décidément il le prend pour un kéké ou quoi.
- Ma !!
Stupéfait devant la rapidité du gamin.
- Oui mais ça pourrait être « ta » ou « sa » ?
- Aussi oui, mais ça n’irait pas avec la question horizontale « polype des mers chaudes » en neuf lettres dont la réponse est « madrépore »
Le livre tombe au sol, lâché par le spécialiste qui en reste sur le cul.
- Pas croyable !!! Donc si je comprends bien, tes problèmes d’écoles sont que tu t’ennuies parce que les programmes te semblent puérils ?
Le psychiatre cherche un autre mot car il doute que celui-ci, il le comprenne.
- Heu !! Excuse-moi je voulais dire…
Florian ne lui laisse pas le temps de terminer sa phrase.
- Enfantin ? J’ai bien compris et vous avez raison, je m’ennuie terriblement à l’école.
Philippe en bégaie de stupeur devant cette enfant qui parle comme un adulte.
- Mais...mais...
Il se reprend.
- Pourquoi tu ne le dis pas alors ?
L’enfant regarde l’homme en rougissant.
- Pour garder mes amis monsieur.
Perplexe devant la maturité du gamin.
- Je comprends, être différent ne doit pas être facile à vivre.
Philippe remarque le sourire de compréhension du garçon.
- Bon !! Je crois qu’il est temps de faire revenir tes grands-parents.
L’homme se dirige alors vers la salle d’attente, demande à ceux-ci de les rejoindre dans son bureau et une fois tout le monde installé confortablement, il se racle la gorge en se donnant ainsi le temps nécessaire pour trouver les mots qu’il doit dire.
Chapitre 6 : (3/3) dix ans plus tard (Aix en Provence)
Devant l’air inquiet de Michel et Maryse.
- Rassurez-vous, Florian va très bien.
- (Michel) Mais alors pourquoi est-il comme ça à l’école ?
- C’est tout simple, votre petit Florian s’ennuie.
- (Maryse surprise) Il s’ennuie ? Comment ça ?
- Votre petit-fils est un cas extrêmement rare, à cet âge-là tout du moins !! c’est un enfant surdoué qui devrait suivre une scolarité spécifique.
Il voit l’enfant se crisper sur son siège.
- Mais il a tout simplement peur de le montrer.
Michel sidéré par les paroles du psychiatre.
- Surdoué !!!
Il repense à certaines réflexions qu’il s’est déjà faites à ce sujet.
- Oui !! Sûrement maintenant que vous le dites, mais de quoi a-t-il peur ?
Michel reste un moment comme absent.
- Je ne comprends pas.
Philippe choisit ses mots.
- Il a tout simplement peur d’être rejeté par les autres enfants de son âge et de se retrouver seul.
Maryse se tourne vers Florian.
- C’est vrai mon doudou ?
- (Crispé) Oui grand-mère, tu sais ce ne serait pas drôle de passer pour un monstre de foire que tout le monde montre du doigt parce qu’il n’est pas comme eux.
- Je pense qu’il ne sera pas nécessaire de poursuivre cette thérapie car vraiment et je le pense sincèrement, il n’en a pas besoin !! Florian est pour son âge incroyablement mature et si vous m’y autorisez, je serais heureux de continuer à le voir gratuitement car pour moi je vous l’avoue c’est un cas d’école et je suis curieux de voir jusqu’où cela va le mener.
- (Michel) Vous disiez à l’instant qu’il n’avait pas besoin de thérapie ?
- Oui c’est ce que j’ai dit en effet, mais c’est plus pour mon intérêt personnel et professionnel que je vous demande cette faveur.
Philippe regarde Florian.
- Si tu es d’accord bien sûr !!
- Moi je veux bien monsieur.
Florian sourit à l’homme devant lui.
- En plus je vous aime bien !!
Philippe lui rend son sourire.
- Alors ne m’appelle plus monsieur, dorénavant ce sera Philippe (clin d’œil) d’accord ?
Florian lui rend son clin d’œil accompagné d’un magnifique sourire.
- D’accord (Il hésite, rit) Philippe !!
Maryse voit la complicité entre l’homme de l’art et l’enfant s’instaurer entre eux deux.
- Alors c’est entendu, je vois bien qu’avec vous il est très à l’aise.
Michel sourit également.
- Nous allons prendre rendez-vous avec votre secrétaire dans ce cas.
- Non !! Ce n’est pas la peine.
Il lui tend un stylo et une feuille de papier.
- Notez-moi votre adresse et votre numéro de téléphone, c’est moi qui vous rendrais visite pendant mon temps libre si cela vous va comme ça ?
- (Michel) bien sûr, il n’y a aucuns problèmes.
Ils vont pour repartir quant au moment de quitter le bureau, Philippe rappelle l’enfant.
- Florian ? Tiens !! (Il lui tend le livre) C’est pour toi.
- (Énorme sourire) oh !! Merci !!
Il va faire un bisou à l’homme qui sourit tendrement.
- Je vais le lire ce soir !!
***/***
Voilà pourquoi à dix ans il va faire son entrée en sixième, après avoir aménagé un emploi du temps spécifique avec ses professeurs et lui avoir fait sauter deux classes ou plutôt lui avoir permis de ne faire que deux trimestres par classe afin que tout se passe en douceur avec les autres élèves qui du fait son fier de leur copain.
***/***
À l’entrée du collège, il est accueilli gentiment par le proviseur avec qui ses grands-parents ont eu de nombreux contacts pendant la fin de l’année scolaire précédente.
Il s’est arrangé pour mettre Florian dans la même classe que ses trois amis de CM2 et pendant le trajet jusqu’à la salle ou aura lieu son premier cours, il le rassure du mieux qu’il peut.
Voyant bien que le petit bout de chou est soudainement devenu mal à l’aise et en remarquant surtout les regards appuyer des « grands », se demandant ce que venait faire ici ce « bébé » de dix ans.
Au début du cours, Florian se présente bravement en faisant sourire les autres élèves, pour qu’au fils des jours et aidé par ses trois amis, il finisse petit à petit par être accepter de sa classe d’abord puis voyant qu’il ne se prend pas la tête, de tout le lycée ensuite.
Il n’y a qu’en gymnastique que Florian est un peu perdu, non pas qu’il n’aime pas le sport mais il est vraiment trop jeune pour certains comme le hand-ball ou le volley-Ball, mais pour le reste et en fonction de sa taille, il se débrouille plutôt bien en faisant souvent rire aux éclats ses camarades de sports devant ses pitreries.
Chapitre 7 : (1/3) trois ans plus tard (Aix en Provence)
La gentillesse et la bouille craquante du petit bonhomme, firent rapidement de lui la coqueluche de l’établissement et c’est à l’âge de treize ans qu’il termine sa troisième sous la protection de tous, qui le considèrent depuis comme leur mascotte et ne cessent de lui démontrer par de nombreuses marques d’affections combien ils sont fiers de lui.
***/***
Chloé hurle de douleur alors qu’ils sont dans le jardin de ses parents à s’amuser ensemble dans la piscine.
Thomas en chahutant avec Éric et Florian, pousse sans le faire exprès sa copine qui tombe alors dans l’eau et s’ouvre la cuisse en frottant rudement une arête vive de carrelage.
Ils la sortent aussitôt de là puis l’allongent doucement sur le transat en prenant soin de mettre sa jambe blessée de façon à ce que le sang ne le tache pas, c‘est un peu la panique chez les garçons car la coupure occasionnée par cette chute à l’air quand même bien profonde.
Éric en panique.
- Il faut appeler de l’aide vite !!
Chloé qui à la vue du sang ne se sent pas vraiment bien.
- Mes parents ne rentrent pas tout de suite, qu’est-ce qu’on fait ??
- (Thomas) Il faut appeler quelqu’un !!
Florian lui ne panique pas.
- Il y a une trousse à pharmacie chez toi ? On pourrait déjà nettoyer et désinfecter, si ça tombe ce n’est pas grand-chose.
- (Thomas) Ça saigne bien en tout cas !!
Chloé entre deux grimaces.
- Il y en a une dans la salle de bains.
- (Florian) j’y vais, surveillez là les gars je reviens.
Il court à l’étage et après un petit moment à se repérer, il trouve enfin la mallette blanche avec la croix rouge dessiner dessus.
Florian prend en passant une serviette propre et ressort aussitôt, c’est en redescendant l’escalier qu’il aperçoit un nécessaire de couture qu’il prend également en passant ayant bien une petite idée derrière la tête, puis fonce comme un dératé rejoindre les autres dans le jardin.
- Thomas !! File prévenir tes parents s’il te plaît !!
- J’y vais !!
Pendant que le garçon part en courant chercher des secours, Florian ouvre la mallette et en sort le désinfectant avec une bande de gaze.
Il commence à nettoyer la plaie doucement en faisant attention de ne pas faire de mal à son amie, qui déjà avant même qu’il la touche pousse des petits « aïe » d’appréhension.
- Je ne t’ai encore pas touché Chloé, alors arrête de faire ta chochotte tu veux bien ?
- Aïe !! On voit que ce n’est pas à toi que c’est arrivé !!
La plaie semble propre, mais l’ouverture est quand même bien profonde.
- Éric ? Tiens-la s’il te plaît et toi ne regarde pas ok ? Tu me fais confiance ?
Pour lui faire confiance c’est sûr qu’elle lui fait confiance, il pourrait lui demander n’importe quoi qu’elle le ferait sans rechigner tellement elle est en admiration depuis des années devant son ami.
- Qu’est-ce que tu vas me faire ?
- T’occupe, ferme les yeux et toi, tiens lui bien la jambe !!
Florian prend alors une aiguille suivit d’un fil de coton nature, qu’il imbibe ainsi que ses mains d’alcool à quatre-vingt-dix degrés et enfile le fil dans le trou de l’aiguille.
Il commence alors à rapprocher les deux bords de la blessure et tel qu’il l’a vu faire dans un livre qu’il a lu récemment, il commence à faire des points de sutures pour refermer la petite plaie béante.
Les deux autres ne disent plus rien, le regardant faire avec dans les yeux une lueur d’admiration pour leur copain si doué dans tout ce qu’il entreprend.
Ils savent au plus profond d’eux pour le connaitre depuis si longtemps que quand il fait un truc, non seulement il va jusqu’au bout mais en plus il le réussit toujours comme tout ce qu’il entreprend.
Finissant sa tâche en terminant par un petit pansement autocollant, après avoir nettoyé une nouvelle fois la coupure parfaitement refermée.
- Là !! Voilà !! Tu es comme neuve ma puce !!
Il se penche et fait un petit bisou sur le sparadrap, ce qui fait rire bêtement ses amis.
- Guéri !! (Il regarde son amie) Ça mérite une « tite » récompense non ? (Il tend sa joue).
Chloé lui fait un gros smack, morte de rire.
- Merci docteur !
C’est à ce moment-là qu’arrivent les parents de Thomas courant dans le jardin, affolés par ce que leur a raconté leur fils.
Quand ils voient le pansement et le sourire que font les trois jeunes, ils soufflent quelque peu rassurer de voir qu’apparemment il y a eu plus de peurs que de mal.
Chapitre 7 : (2/3) trois ans plus tard (Aix en Provence)
- (Le père de Thomas) Et bien !! Ce n’est pas aussi grave que ça non ? D’après « Thom » il fallait t’emmener à l’hôpital pour te recoudre !! Très beau pansement, lequel de vous deux à fait ça ?
- (Chloé) c’est « Flo » et il m’a aussi recousu, je n’ai rien senti !!
Là elle ment un peu, mais bon !! Ils l’ont traité de chochotte quand même, alors faut pas pousser.
- ça ne saigne déjà plus !!
Le père de Thomas incrédule.
- Quoi !! Tu l’as recousu ? Mais !! C’est dangereux et si ça s’infecte ? Il ne faut pas jouer avec ça tu sais !! Ce n’est pas une poupée, ni un jeu !!
La mère de Thomas se tient la main devant la bouche pour ne pas montrer sa crainte.
- Il faut vite l’amener à un médecin, viens Alain !! Nous devons la conduire aux urgences !!
***/***
C’est dans un crissement de freins, que la voiture stoppe sur une place de parking tout près de la porte d’entrée des urgences.
Alain et Evelyne sa femme, descendent alors en quatrième vitesse et sortent Chloé qui du coup ne se sent plus rassurée du tout, surtout devant la mine toujours inquiète des parents de Thomas.
Elle est emmenée tambours battant jusque dans la salle heureusement vide ce jour-là, pour y être vite prise en charge par un infirmier auquel les deux adultes racontent les mésaventures de la jeune fille.
Celui-ci alarmé par ce qu’il apprend, s’empresse de faire appeler l’interne de service pour ensuite faire entrer Chloé dans une salle blanche afin de lui prodiguer rapidement les soins dont elle a assurément besoin.
L’interne un jeune homme souriant, arrive et pose quelques questions à ceux qu’il pense être les parents de Chloé.
- Qu’est-ce qu’il lui est arrivé
- (Alain) Elle est tombée dans la piscine et s’est ouverte la cuisse, mais le plus grave c’est qu’un de ses copains un gamin de treize ans s’est amusé à la recoudre.
L’interne n’en croit pas ses oreilles.
- Quoi !! Décidément ces jeunes ne savent plus quoi faire pour se rendre intéressant.
Il s’adresse à Chloé.
- Tu as mal ?
- Non docteur, pas du tout.
L’interne visiblement surpris de sa réponse.
- Tient donc !!!
Il l’installe sur une table d’opération.
- Regardons voir ça de plus près !!
Il ôte alors le pansement, s’attendant au pire et reste un moment scotché devant ce qu’il découvre sous ses yeux.
- Ne bouge pas jeune fille, je reviens.
Il s’adresse alors au couple d’adultes.
- Ne vous inquiétez pas, je vais juste chercher mon chef de service.
Alain et Evelyne se regardent leurs visages blancs comme un linge, ils ont bien vu le regard du jeune interne et depuis s’inquiètent sur ce qui l’a poussé à aller chercher de l’aide auprès d’un spécialiste.
Quand celui-ci revient accompagné cette fois par un homme d’une cinquantaine d’années, ils ne prennent même pas le temps de s’adresser aux « parents » qu’ils sont déjà auprès de Chloé à inspecter méticuleusement la cicatrice recousue par Florian.
- (Le patron) Je veux une radio immédiatement, vous entendez ?
L’interne avec respect.
- Oui professeur.
Pendant que le jeune homme emmène Chloé faire l’examen demandé, le chirurgien se tourne vers le couple en se voulant rassurant.
Du moins c’est ce qu’ils croient, quand il s’approche d’eux avec un sourire tout professionnel.
- Je suis le professeur Charlier, chirurgien urgentiste depuis presque trente ans et je vous avoue que ce que je viens d’apprendre me stupéfie !! Vous êtes les parents de la jeune fille ?
- (Alain) Euh !! Non docteur, nous sommes ceux d’un de ses amis qui étaient présents lors de sa chute.
- Celui qui l’a recousu ?
- (Evelyne) Bien sûr que non !! Jamais notre fils n’aurait fait une chose pareille, d’ailleurs nous avons sermonné le garçon qui a fait ça.
- Ah oui ? D’après mon jeune collègue ce garçon n’aurait que treize ans ?
- (Alain) C’est bien l’âge de Florian en effet, pourtant je vous assure que c’est un garçon très bien que nous aimons beaucoup… mais je ne comprends pas ce qui lui a pris.
- Vous lui en avez parlé ?
- (Alain) Un peu, juste avant que nous amenions Chloé ici.
- (Curieux) Et que lui avez-vous demandé ?
- (Alain) Pourquoi il a fait une chose pareille bien sûr !!
- Et qu’a-t-il répondu ?
- (Alain) Qu’il avait fait le nécessaire pour arrêter la plaie de saigner, qu’il avait lu comment le faire dans un livre.
- (Evelyne dépassée) Vous vous rendez compte docteur !! À treize ans recoudre une plaie !! C’est vrai que c’est un gentil garçon, mais là je pense qu’il a été un peu trop loin !!
- (Le professeur) Hum !
Il voit revenir l’interne avec la jeune fille en tenant les radios dans sa main.
- Alors ??
Chapitre 7 : (3/3) trois ans plus tard (Aix en Provence)
Le jeune homme clips les négatifs sur le tableau lumineux.
- Regardez par vous-même professeur, c’est purement incroyable !!
Ahuri par les images qu’il fixe intensément, les yeux presque collés dessus.
- Comme vous dites jeune homme, incroyable !!
Il se retourne vers le couple.
- Pourrions-nous voir ce garçon ? Où habite-t-il ?
Alain se faisant du mauvais sang pour le petit Florian.
- Il ne va rien lui arriver de fâcheux j’espère ? Comme je vous l’ai dit c’est un gentil gamin et dans le quartier personne ne supporterait qu’on lui fasse du mal.
De plus en plus surpris.
- Qui vous a dit qu’on lui voulait du mal ? Je voudrais juste le rencontrer et lui poser quelques questions, c’est tout !! Mais dites-moi ? Vous avez drôlement l’air d’y tenir beaucoup à ce gamin ?
Evelyne qui prend elle aussi la défense de Florian.
- C’est qu’il est tellement adorable et en plus très intelligent, pour preuve il termine actuellement sa troisième au collège.
- Ça lui fait voyons !! Deux à trois ans d’avances ? Pas mal !!
Il prend sa décision et regarde sa montre.
- Bon !! À cette heure il devrait être chez lui alors ne perdons pas plus de temps, allons-y !
L’interne en prenant Chloé par la main.
- Tu peux remettre ton pantalon, c’est terminé !!
- (Alain surpris) Mais !! Je ne comprends pas !! Vous ne l’opérez pas ?
- (Le professeur) Pourquoi faire ?
Alain ahuri par la question à laquelle la réponse lui paraissait tellement évidente.
- Pour refaire ses points de suture tiens !! Et puis vérifier si ça n’est pas infecté par la même occasion (il s’énerve) enfin faire votre métier quoi !!!
Le professeur comprend qu’il s’est mal exprimé.
- Ne vous fâchez pas, je me suis juste mal fait comprendre !! Je voulais dire, pourquoi faire puisque même moi je n’aurais pas mieux fait.
Il quitte alors la pièce pour se mettre en civil en laissant les parents de Thomas comme deux ronds de flan à tourner en boucle sa dernière phrase, puis eux aussi après avoir récupérer Chloé retournent vite fait jusqu’à près de chez eux où habitent également les grands-parents du petit Florian.
Ils arrivent en même temps que le chirurgien devant le pavillon joliment décoré par Maryse et sans cesse entretenu par Michel qui d’ailleurs justement est en cours de rénover le portail, il voit arriver le petit groupe auquel il sourit cordialement en reconnaissant ses voisins et amis.
Quelques mots d’explications au vieil homme sur la raison de leur visite, celui-ci amicalement les prie d’entrer et les installe dans le salon.
- Si vous pouviez patienter quelques minutes, mon petit-fils n’est pas seul il est avec…
Il hésite.
- …Un ami à nous, mais il ne devrait pas tarder à descendre. En attendant puis je vous offrir quelque chose ? Et toi Chloé, un jus d’ananas comme d’habitude ?
La jeune fille est comme chez elle ici, la jeune fille considère depuis toujours Michel et Maryse comme ses grands-parents, n’ayant jamais eu la chance de connaitre les siens.
- Oui papy !!
Pendant qu’il s’affaire en cuisine, des pas dans l’escalier annoncent la venue de Florian accompagné d’un homme qui dès qu’il le voit fait bondir le professeur de son fauteuil.
- Philippe ? Mais !! Qu’est-ce que tu fais ici ?
- Claude ? Eh bien ça alors !! Comme le monde est petit.
Se rappelant de la question.
- Je suis venu rendre visite…
Il ébouriffe la touffe de cheveux qui ne demandait sûrement pas ça du gamin près de lui.
- …à mon petit prodige, et toi ?
- Apparemment je suis là pour la même raison.
Son regard devient inquisiteur en scrutant Florian qui inconsciemment vient se serrer un peu plus contre Philippe, qui l’entoure alors d’un bras protecteur.
- C’est bien toi le jeune garçon qui a soigné cette jeune fille cet après-midi ?
Florian jette un coup d’œil rapide vers Chloé qui lui fait un grand sourire.
- Oui monsieur, elle s’était fait mal en tombant !
- Et ou as-tu appris à faire ça ?
- Dans un bouquin monsieur.
Philippe voit aussitôt le sursaut de son ami.
- Il y a un problème avec Florian ?
Claude détache ses yeux de l’enfant pour se tourner vers son camarade d’université.
- Aucun si ce n’est que ce jeune garçon a fait ce qui demande d’habitude plusieurs années de pratique et ça simplement en lisant un livre, alors j’aimerais juste comprendre et d’ailleurs puisqu’on parle de comprendre, qu’est-ce que tu fais là toi ?
Philippe sourit à son vieil ami.
- J’essaye aussi de comprendre figure toi et à mon avis ce n’est pas en cinq minutes que tu vas y arriver !! Crois-moi !!
Chapitre 8 : (1/3) trois ans encore plus tard (Aix en Provence)
Seize ans aujourd’hui et plus qu’une journée à attendre pour les résultats du bac, Florian descend à la cuisine en chantant à tue-tête.
- Quoi ma gueule !! Qu’est-ce qu’elle a ma gueule !! Ce n’est pas comme une que je connais !! Une qui m’a laissé tout seul !! Ma gueule à moi…
Il est vite stoppé par Maryse morte de rire.
- Mes oreilles !! Pitié pour mes oreilles !! Mais tu es déchaîné ce matin !
Grand sourire à sa grand-mère.
- C’est le grand jour aujourd’hui, je vais connaître mes notes du bac !!
Elle le regarde amusée.
- Comme si tu ne les connaissais pas d’avance ?
- (Il soupire) Normalement oui !! Mais tu sais que ça dépend aussi du correcteur, s’il a envie de saquer ou pas. Mais s’il est juste, alors je me suis arrangé pour avoir entre seize et dix-huit partout. De cette façon, ça me laisse un peu de marge.
- (Maryse soupire) Aller mange !! Je ne vois pas où il te reste du plaisir à découvrir les choses, tu sais tout d’avance.
Il la regarde avec reproche.
- Comme si j’y étais pour quelque chose, tu crois quoi ? Que ça m’amuse d’être obligé de faire des erreurs pour ne pas passer pour un fayot, ou voir pire encore aux yeux de mes copains ?
Elle préfère ne pas répondre et en rester là car c’est un sujet qu’elle sait trop sensible pour Florian, qui s’arrange pour toujours faire en sorte de paraître normale aux yeux des autres.
Lui de son côté, il termine son petit-déjeuner et prévoit de passer une journée loukoum dans le jardin devant quelques bons bouquins.
Après une bonne douche et avoir enfilé un short plus un tee-shirt, il s’installe donc comme prévu dehors en prenant soin de se mettre à l’ombre car sa peau blanche a plus tendance à rougir qu’à prendre le hale du bronzage.
Dans la maison d’en face, Thomas et Éric viennent de se mettre à la fenêtre de la chambre d’Éric, Thomas ayant passé comme souvent la nuit chez son ami.
C’est justement Thomas qui le premier remarque Florian installé dehors à bouquiner, il reste un moment pensif à le regarder avant de se tourner vers son pote.
- Florian ne sortira pas aujourd’hui, on parie ?
- Pourquoi ? Ne me dis pas qu’il est déjà avec ses bouquins !!
- Et si !!!
- Il n’y a pas à dire, il est spécial ce mec !!
Thomas n’arrive pas à décrocher le regard du garçon dans le jardin.
- Oh oui !! Pour être spécial, il l’est !!
Éric se retourne étonné de l’intonation de voix de son pote.
- Dis-moi que ce n’est pas vrai ? Tu le kiffes à ce point-là ?
Thomas jette un œil rapide amusé à son ami et reprend aussitôt l’observation de l’autre garçon plongé dans son livre, loin d’imaginer la discussion dont il est le principal intéressé.
- C’est bien à toi de me dire ça !!
Éric vient s’accouder à la fenêtre près de son copain et regarde également le petit rouquin.
- Et dire qu’il ne s’en rend même pas compte.
Thomas en soupirant.
- S’il savait !!
Éric soupirant à son tour.
- Là je crois qu’on rêve non ? Et puis il y a Chloé, je ne sais pas comment elle fait pour ne pas craquer. Ou il ne voit rien, ou il n’y pense même pas.
- (Thomas) Je crois bien que c’est la deuxième solution, il ne voit pas tous les regards porter sur lui depuis l’année dernière. Mais !! Regarde-le !! Ce mec est super canon et il fait comme s’il était toujours un môme, dis Éric ? Tu crois qu’il se branle toi ?
- (Ricanement) Si c’est le cas il cache bien son jeu, jamais une allusion ni quoi que ce soit qui pourrait y faire penser.
Il rit franchement.
- Ce n’est pas comme nous hein ? Ça me donne des idées d’en parler pas toi ?
Thomas regarde son pote en souriant, jette un œil vers la protubérance qui orne déjà son slip.
- Je vois ça mon salaud, tu ne penses vraiment qu’à ça !!
Éric met la main directe sur le boxer en plein développement de Thomas.
- Parce que toi tu n’y penses jamais peut-être ?
- Avec toi il n’y a pas de risque d’oublié !! Peux-tu me dire ce que fait ta main sur ma queue ?
Il l’enlève en souriant.
- Ok !! Je vois que tu n’as pas envie, alors je vais le faire tout seul.
- Maintenant que tu m’as bien excité continue !! Mais tu me le fais pendant que je mate « Flo », ok ?
- (Éric amusé) Ça va être vite fait alors vu comme tu le kiffes
Thomas préfère ne pas répondre et s’accoude à nouveau à la fenêtre pour regarder celui qui le fait fantasmer depuis plus d’un an déjà.
Éric reprend ses caresses sur le boxer pour bien faire durcir l’animal à l’intérieur et une fois qu’il sent la chose bien raide, sa main part à l’intérieur du sous-vêtement pour le saisir et lui appliquer les petits va et vient rapide qui vont mener son camarade à la jouissance.
Chapitre 8 : (2/3) trois ans encore plus tard (Aix en Provence)
Ce genre de petits jeux est pour eux monnaie courante, depuis qu’ils se sont avoués préférer les hommes lors d’une soirée alcoolisée où Thomas a fini sa nuit dans le lit d’Éric et que celui-ci toutes barrières levées par l’ivresse, l’a déniaisé manuellement et buccalement jusqu’au plaisir suprême.
Le lendemain quand ils se sont réveillés, leur position étant sans équivoques les a bien fait rire et redonner l’envie de bisser la fin de soirée.
Depuis ce jour-là, ils s’appliquent ce petit traitement réciproque dès qu’ils se sentent des envies et ce sans aucune gêne l’un envers l’autre.
Au contraire leur amitié ne s’en est trouvé que renforcer et maintenant ils sont l’un pour l’autre les meilleurs confidents qu’il soit, d’où cette conversation sur leur camarade que tous deux s’avouent sans honte qu’ils se le taperaient bien tellement il est à croquer.
***/***
Chloé marche toute pensive dans la rue, c’est maintenant une belle jeune fille que les garçons aiment regarder quand elle passe près d’eux.
Seulement voilà ils n’ont aucune chance avec elle car Chloé est amoureuse, c’est en pensant à celui qui fait battre son cœur qu’elle se promène sans réel but depuis bientôt une heure.
Quand elle s’est rendu compte qu’elle éprouvait des sentiments autres que ceux de l’amitié envers Florian, elle a commencé à essayer de l’approcher sur ce sujet avec des questions d’abord anodines puis plus direct en voyant qu’il n’était pas réceptif.
Sa réponse l’a alors bouleversée et depuis elle s’accroche en tentant par tous les moyens de changer les sentiments qu’il a envers elle.
Elle se souvient de cette fameuse journée quelques semaines auparavant ou elle a vaincu sa timidité pour faire le premier pas, voyant que celui-ci ne viendrait pas de lui.
***/***
Chloé avale difficilement sa salive et courageusement se lance.
- Dis-moi « Flo » ? Je peux te poser une question personnelle ?
Il la regarde avec surprise, puis en souriant.
- Pourquoi d’habitude tu n’as pas ta langue dans ta poche il me semble.
- (Chloé troublée) Je sais « Flo », mais là ce n’est pas pareil.
- (Intrigué) Ok !!
Il s’arrête alors pour la regarder franchement dans les yeux.
- Qu’as-tu à me dire de si important et personnel pour te mettre dans un état pareil ?
Chloé dans un souffle avant de ne plus oser.
–Je t’aime « Flo »
- (Surpris) Moi aussi, tu le sais bien !! C’était ça ta question ?
Voyant qu’il n’a pas compris.
- Tu le fais exprès ou quoi ? Je t’aime !! Pas comme une amie ou comme une sœur mais comme une amoureuse, c’est plus clair maintenant ?
Vite un endroit ou disparaître pense-t-il.
- Heu !! Ça te prend comme ça ?
Elle sent les larmes lui monter aux yeux.
- Mais réponds-moi enfin !! Tu ne vois pas dans quel état ça me met de ne pas savoir ?
Il la prend dans ses bras et après un bref instant de réflexion.
- Tu me demandes si je t’aime, je te réponds oui mais si c’est comme un amoureux là je te dis non. Pour moi tu es comme ma sœur ou ma meilleure amie comme tu veux, mais pour le reste sache que ce n’est pas possible.
Elle fond en larmes.
- Mais pourquoi ? Je ne te plais pas ?
Comment lui dire se demande-t-il.
- Tu es très belle Chloé et tu le sais très bien, mais je ne veux pas te faire espérer quoi que ce soit d’autre qu’une sincère et profonde amitié avec moi.
Ses larmes coulent de plus en plus le long de ses joues.
- Je ne comprends pas !! Dis-moi au moins pourquoi ?
Il cherche quoi lui dire.
- Parce que je vais bientôt partir d’ici, dans trois mois je pars en fac de médecine à Reims et je ne rentrerai plus que pendant les vacances et encore, si je n’ai pas de devoirs ou de permanences à faire. Alors tu vois bien que ce ne serait pas sérieux de ma part d’engager une histoire avec toi et puis je te l’ai dit, je n’éprouve pas envers toi les sentiments qu’il faut pour ce genre de relation.
Elle s’échappe de ses bras et court comme une folle pour pouvoir pleurer tout son saoul sans qu’il puisse la voir, trop malheureuse pour supporter ses paroles de réconfort qu’il ne manquerait pas d’avoir pour elle.
Florian la laisse partir atterrer par ce qu’il vient de se passer, il ne comprend pas car pour lui Chloé c’est une grande sœur qu’il aime réellement mais pas pour ce qu’il a compris qu’elle voudrait de lui.
Non car ça il ne le peut pas, il prend alors une décision et en courant à perdre haleine, il tente de la rattraper pour lui avouer ce qu’il n’a encore jamais dit à personne.
Il ne met pas longtemps à la retrouver, assise sur un banc dans le petit parc jouxtant la rue où ils habitent.
Doucement il vient s’asseoir près d’elle et gentiment lui entoure ses épaules de son bras puis la tient serrée contre lui.
- Arrête de pleurer ma puce, tu n’y es pour rien !! C’est moi qui ne peux pas !!
Elle tourne son visage triste vers lui.
- Mais !! Pourquoi ??
Dans un souffle.
- Les filles ne m’intéressent pas voilà pourquoi !!
Elle ne comprend pas.
- Comment ça ?
Chapitre 8 : (3/3) trois ans encore plus tard (Aix en Provence)
- Je ne suis pas attiré par le sexe pour l’instant, voilà pourquoi !!
Il se met à trembler à son tour.
- J’ai tant de choses dans la tête tu sais, je n’ai pas encore eu le temps pour penser à ça.
Qu’est-ce qu’il est en train de me dire là !!
- Mais enfin ce n’est pas possible !! Il n’y a pas à y penser !! C’est une chose aussi naturelle que respirer ou manger.
Florian sent les larmes sortir de ses yeux.
- Tu n’as pas encore compris que je ne suis pas comme vous ? Que je me force pour vous ressembler ? Pendant que vous pensez à des choses puériles, moi je suis plongé dans des calculs de probabilités à plusieurs chiffres après la virgule !! Même au bahut je me force à faire des fautes pour ne pas avoir que des vingt et passer pour une bête curieuse, j’ai su lire à deux ans et à quatre ans j’étais capable de choses que certains adultes n’arriveront jamais à faire.
Chloé n’en revient pas et pourtant elle le croit, la tristesse qu’elle lit dans ses yeux est si émouvante qu’elle le serre à son tour très fort dans ses bras.
- Je ne savais pas, ça doit être très dur à vivre.
***/***
Toute à ses pensées sur ce jour où elle apprit le secret de Florian, Chloé ne s’aperçoit pas qu’elle passe justement « comme par hasard » devant chez lui et c’est en butant assez rudement contre un vélo poser le long d’un mur, qu’elle revient enfin à la réalité et s’arrête un instant en se demandant où elle est.
Chloé sourit quand elle reconnaît la maison à quelques mètres d’elle, aussi c’est d’un pas rapide en se massant le genou qu’elle entre dans la cour en se dirigeant vers la porte d’entrée.
Comme à son habitude, elle entre sans frapper et connaissant parfaitement les lieus, elle va déjà s’assurer qu’il n’y a personne au rez-de-chaussée avant de monter à l’étage voir si Florian est dans sa chambre.
C’est par la porte-fenêtre du salon qu’elle le voit tranquillement assis avec une pile de livres à ses pieds, elle le regarde alors en sentant son cœur s’accélérer comme à chaque fois qu’elle est non loin de son copain.
Chloé n’a pas déclaré forfait sur son amour pour Florian et entend bien l’amener petit à petit à découvrir sa libido, afin de pouvoir enfin avoir la relation qu’elle souhaite de tout son cœur avec ce garçon si craquant et gentil.
- Eh bien Chloé !! On ne dit plus bonjour ?
Elle sursaute, se retourne et cherche quelques secondes, quand elle voit enfin Michel grimpé sur un escabeau dans un coin de la pièce occuper à redresser une applique.
- Bonjour papy !! Mais ce n’est plus de ton âge de grimper sur un escabeau, tu ne pouvais pas demander à « Flo » ?
- Si bien sûr !! Mais j’avais envie de le faire moi-même et puis je ne sais pas ce qu’il m’arrive, mais j’ai la forme en ce moment.
- Je vois ça !! À quatre-vingt-six ans, quand même fais attention.
- Oui mademoiselle la rabat-joie (il rit) tu es venue voir « Flo » ? Essaie de lui changer les idées, il est toujours plongé dans ses livres en ce moment.
Chloé sourit au vieil homme.
- Pas évident ça !! Une drôle de mission que tu me donnes là papy.
- Bah !!! Qui ne tente rien n’a rien.
Elle prend un air conquérant.
- Bon !! Je vais régler son compte à l’intello de service.
- Voilà une femme de poigne ou je ne m’y connais pas hé ! Hé ! Bon courage soldat !! Hé ! Hé !
Elle part donc d’un pas décidé et stoppe juste derrière Florian qui ne l’a pas entendu venir.
Chloé le regarde tendrement et s’amuse de sa mèche rebelle qui s’oppose à toutes les tentatives de domestication de sa part.
Sa main ne résiste pas et se porte doucement sur son épaule en le faisant sursauter, il tourne la tête puis sourit en la reconnaissant et se lève pour la quadruple bise habituelle.
- Ça va ma Chloé ? Je n’attendais pas ta visite, c’est une bonne surprise.
- Je n’arrivais pas à rester en place, d’attendre les résultats du bac tu ne peux pas savoir comment ça me stresse.
- Je vois ça !!
- Ça n’a pas l’air de t’inquiéter beaucoup par contre ?
- Bah non !! De toute façon cela ne changerait rien !! Mais prends un transat et installe-toi près de-moi si tu veux.
Ne demandant que ça.
- De toute façon toi tu es sûr de l’avoir, alors que moi ça ne sera jamais que la deuxième fois que je le passe !!!
- N’y pense pas, relaxe !! Tu as prévu quoi pour l’année prochaine ?
- J’aimerais me diriger vers le social, et toi ?
- Médecine, mais je te l’ai déjà dit !! Je suis inscrit à la fac de Reims et Philippe doit m’y accompagner ce mois-ci pour me montrer les lieux.
- Tu vas vivre où ?
- Justement c’est pour toutes ces choses-là qu’il faut qu’on aille sur place, j’aurai bien aimé louer un studio mais mon grand-père ne veut pas en entendre parler sous prétexte que je suis trop jeune.
- Alors tu vas faire quoi ?
- Ils pensent me mettre en cité U !!
Il grimace.
- Mais ça ne me plaît pas du tout.
Chapitre 9 : (1/3) (La même année (Paris)
« Les Viala »
Annie est heureuse, elle vient d’obtenir du parquet l’autorisation de suivre son mari et elle a reçu au courrier de ce matin sa feuille de mutation pour un poste de juge pour enfants au palais de justice de Reims.
Son époux Frédéric c’est vu proposer une opportunité de carrière au centre universitaire de Reims et a repris depuis déjà deux ans les cours nécessaires pour y être nommer comme professeur de chirurgie réparatrice cette année-là, donc à la prochaine rentrée.
Il est actuellement en poste comme chirurgien à l’hôpital Salpetrière, mais n’a jamais pu s’habituer à la vie parisienne étant originaire d’un petit village marnais.
Le directeur de l’hôpital l’a convoqué ce matin-là pour tenter une dernière fois de le faire changer d’avis, car il va perdre en le laissant partir un élément de grande valeur qu’il aura un mal de chien à remplacer s’il ne lui fait pas changer sa décision.
Guillaume par contre n’est pas très chaud pour abandonner son collège parisien où il s’est fait un tas d’amis, mais surtout d’avoir à quitter Juliette la jeune fille de tous ses fantasmes d’adolescent.
Aussi ce jour-là il n’est pas de très bonne humeur, ayant entendu ses parents hier soir discuter de leur prochain déménagement dans cette ville de plouc appeler Reims et où il n’y connaît personne.
Damien lui est heureux comme tout car comme son père il n’aime pas vivre ici, la capitale que tout le monde vante comme la plus belle ville du monde n’est pour lui qu’un lieu sale couvert de monde qui court partout et tout le temps.
Aurélien lui s’en fout royalement, vivre ici ou ailleurs lui est complètement égal du moment qu’il est avec sa famille tout va bien pour lui.
No stresse, no soucis, tel est sa devise et il montre bien que là encore il la respecte à la lettre.
Cette soirée en famille s’annonce donc contrastée, il va être question du départ avec les modalités qui vont avec.
Frédéric n’a pas cédé à son patron et a donc maintenu son préavis qui se termine à la fin du mois, il est heureux de sa décision et sifflote dans le métro sur le chemin du retour, sous le regard éternellement indifférent des autres utilisateurs.
Une fois le repas terminé, ils s’installent tous dans le salon et pour les plus jeunes, attendent qu’un de leurs parents prenne la parole.
- (Frédéric) Bon !! Vous savez tous pourquoi nous sommes réunis ce soir, le mois prochain nous faisons nos valises et partons nous installer à Reims ou votre mère et moi avons trouvé des opportunités de travail que nous ne pouvons refuser !! Le but de cette discussion familiale n’est donc pas de dire si oui ou non vous êtes d’accord, mais pour répondre à toutes les autres questions que vous pourriez vous poser.
- (Damien) Nous allons habiter où p’pa ?
- Nous avons signé un compromis de vente cette semaine pour un bel appartement dans un quartier tranquille.
Aurélien plus terre à terre.
- Nous aurons chacun notre chambre ?
Annie prend la parole en souriant.
- Bien sûr cela va de soi, vous êtes grand maintenant et plus en âge de partager votre chambre comme en ce moment.
- (Guillaume taciturne) On pourra inviter nos amis pendant les vacances ?
- (Annie) Bien sûr !! (Elle rit) Mais pas tous en même temps quand même.
- Et le bahut sera loin ?
Frédéric qui connaît bien le quartier où ils vont habiter.
- Pas très non, juste trois arrêts de bus.
Aurélien l’aîné des trois garçons.
- Et le mien p’pa ?
- Pareil dans l’autre direction, mais c’est la même ligne de bus et elle s’arrête à cinq cents mètres de chez nous.
Damien le cadet de la famille.
- Waouh !! C’est loin !!
- (Annie amusée) Un peu de marche le matin te fera le plus grand bien et puis (clin d’œil) ton grand frère pourra te porter ton cartable s’il est trop lourd.
Guillaume en levant les yeux au ciel.
- M’man !!! Il est assez grand pour le porter tout seul.
Damien usant du vieux subterfuge des yeux de cockers.
- Guigui !! Tu m’aideras hein !!!
Guillaume en soufflant fort.
- Nous verrons ça !!
Ce qui en parole de grand frère ou tout du moins de celui-là, veut dire oui en faisant sourire tendrement leur mère heureuse d’avoir des enfants qui s’entendent aussi bien.
Le reste de la soirée passe à régler les détails et c’est bien après vingt-deux heures qu’ils montent tous se coucher.
Les garçons partagent la même chambre car quand leurs parents ont emménagé dans cette petite maison située à la périphérie de la capitale, Frédéric et Annie venaient juste de se marier et ne pensaient pas avoir trois enfants aussi rapidement.
Ensuite ils ont souvent abordé le sujet de changer de résidence, mais ils en n’ont toujours reculée l’échéance du seul fait qu’ils se plaisaient trop ici.
Chapitre 9 (2/3) (La même année (Lille)
« Les Dufour »
Mélanie adore faire du shopping, surtout quand c’est avec son grand frère et que celui-ci chahute sans arrêt avec elle.
Ils sont dans le centre-ville Lillois depuis deux heures et elle tient déjà un joli tas de paquets sur ses genoux, car l’arrière de son fauteuil roulant étant déjà encombré par les achats de sylvain.
Un accident de voiture l’année passée lui a fait perdre l’usage de ses jambes, les médecins l’ont prévenue qu’il y avait de gros risques que cela soit définitif.
De longs mois passés dans divers services hospitaliers, ont fini par lui confirmer qu’il en serait sans doute hélas ainsi.
Son grand frère profite de ses congés scolaires pour la promener un peu partout afin de lui changer les idées et il ne se force absolument pas, aimant sa petite sœur plus que tout.
Leurs parents ont du mal à se remettre de l’accident qui a rendu leur fille infirme et tentent par tous les moyens de trouver une solution pour qu’elle retrouve l’usage de ses jambes.
Pour cela ils ont consulté un tas de spécialistes qui ne leur ont pas donné beaucoup d’espoirs, Sauf un peut-être un qui leur a indiqué le nom d’un éminent confrère très réputé pour les opérations de la moelle épinière.
Confrère qui pense-t-il pourrait tenter une intervention peu courante, mais qui a donné quelques résultats positifs depuis quelques années dans d’autres pays.
Quand ils ont annoncé à leurs enfants que c’est pour cette raison étant donné les multiples examens ainsi que le temps nécessaire à leurs réalisations, qu’ils ont décidé de partir vivre pour quelque temps dans la maison que leurs ont laissé les parents d’André leur père.
Ils ont décidé de prendre chacun une année sabbatique et d’inscrire les enfants pour un an dans l’école du village pour Mélanie et à la faculté de Reims pour la première année d’étude de droit de Sylvain, pensant que celui-ci pourrait les y poursuivre si le cursus lui convient.
Ils sont donc en ville cet après-midi-là pour faire les derniers achats nécessaires à leur nouvelle vie.
- (Mélanie) Je suis contente de partir tu sais.
- (Sylvain surpris) Pourquoi donc ? Tu as toutes tes amies ici et là-bas tu ne connaîtras personne.
- (Mélanie) Des amies ? Où ça ? Depuis un an elles me fuient comme la peste, à croire que ça s’attrape !!
Sylvain reconnait à juste titre qu’elle n’a pas tout à fait tort.
- C’est juste qu’elles se sentent gênées de te voir comme ça, tu ne dois pas leurs en vouloir.
Mélanie regarde son frère tendrement.
- Pour toi ça n’a rien changé non ?
Sylvain sourit à sa petite sœur.
- Mais moi je suis ton grand frère qui t’aime, ce n’est pas pareil.
- C’est toi qui es le plus à plaindre dans tout ça, tu vas te retrouver loin de tes amis et de Carole
- Comment ça Carole ?
Mélanie se moque gentiment de son grand frère.
- C’est ta petite copine non ?
- (Sylvain rougit) Mais non !! C’est juste une bonne copine, tout de suite !! Ah lala !! Tu en as de l’imagination sœurette. Et puis de toute façon je devais quitter Lille cette année pour la fac, alors tu vois ? Je serais encore avec vous pendant au moins un an, tu n’es pas contente ?
- Bien sûr que oui !!
- Alors tu vois que je ne suis pas autant à plaindre que ça.
- (Mélanie réfléchit) Vu comme ça tu as sans doute raison.
- (Sylvain sérieux) Apprenez jeune fille qu’un grand frère a toujours raison !
Et il éclate de rire.
Sur le trajet du retour il cogite sur cette conversation, ce n’est pas Carole qui va lui manquer terriblement mais plutôt Sébastien son frère jumeau qu’il aime en cachette depuis déjà quelques années.
S’il est proche de Carole, c’est également pour avoir le plus souvent possible l’occasion de rencontrer son frère même s’il s’avoue que ce n’est pas « tip top » comme façon de penser.
Mélanie regarde son frère sans rien dire, elle n’est pas si crédule qu’elle en a l’air et a déjà remarqué les changements d’expressions du visage de Sylvain quand Sébastien est dans les parages.
Elle en a d’ailleurs discuté une fois avec Carole qui elle aussi avait déjà repéré le manège mais aimant beaucoup Sylvain qu’elle considère comme son meilleur ami homme, elle s’est juré de garder ça pour elle.
Le jeune homme soupire et son visage s’assombrit car il sait bien que de longues années d’études vont l’éloigné de celui qui passe son temps à s’introduire dans tous ses rêves depuis qu’il a l’âge d’avoir ce genre de sentiments.
Les réveils en sueur le sexe tendu, il les connaît pour les vivres suffisamment souvent et toujours avec le même visage souriant et le même corps parfait de Sébastien.
Ses nuits agitées où la seule solution pour retrouver le sommeil est de se masturber dans son lit afin de libérer la pression trop forte pour ensuite pouvoir s’endormir à nouveau plus sereinement et redémarrer une nouvelle journée pendant laquelle sa seule idée fixe sera celle de trouver encore et encore, un prétexte pour être ne serait-ce qu’une minute en sa compagnie.
Chapitre 9 : (3/3) (La même année (Orléans)
« Les Lemont »
Flavien sort du dojo après avoir pris une bonne douche pour se nettoyer de toute cette sueur qui a coulé durant ses quatre heures d’entraînement, il pète la forme et c’est en trottinant, qu’il part pour les deux kilomètres qui le séparent du club à chez lui.
Champion de France junior de karaté et de kendo, il manie aussi bien le bâton que les pieds ou les poings.
Les sports de combats sont sa passion depuis toujours mais entre ça et les études, il ne lui reste guère de temps pour d’autres loisirs.
Les résultats du bac ne sont pas folichons mais il a obtenu néanmoins les notes nécessaires pour être accepté en fac de médecine à la prochaine rentrée, Il a dû redoubler une fois sa cinquième et du coup c’est avec une année de retard sur les autres qu’il va postuler pour l’université de son choix.
Il a choisi Reims car il aime bien cette ville qu’il a eu l’occasion de visiter plusieurs fois avec ses parents, qui y vont régulièrement pour y refaire leurs provisions de champagne.
Boisson que lui n’apprécie pas vraiment, préférant de beaucoup comme ses amis le whisky ainsi que la vodka dont il abuse mais pas trop quand même certains week-ends quand il part en boîte de nuit avec eux.
Du haut de ses un mètre quatre-vingt-douze pour quatre-vingt-cinq kilos de muscles, il en fait se retourner plus d’une sur son passage et comme un garçon de dix-neuf ans il ne se prive pas d’additionner les conquêtes féminines, au grand détriment ensuite de ses demoiselles qui espèrent toujours avoir une nouvelle fois la chance de retourner dans les bras de ce beau blond à la coupe en brosse et au regard enchanteur d’un bleu si clair.
Mais Flavien est de ces garçons qui ne couchent jamais plus d’une fois avec ses partenaires féminines et qui en est très satisfait comme ça, ne voulant surtout pas s’attacher à son âge.
Il aborde les derniers cinq cents mètres en petites foulées souples et félines, ce qui pour un gars de sa corpulence est assez exceptionnel pour le souligner.
Ce n’est qu’arrivé devant chez lui, qu’il ralentit pour faire quelques exercices de respirations et d’étirement, le temps nécessaire à son corps d’athlète pour se refroidir suffisamment dans de bonnes conditions.
Une fois entré dans l’appartement, il dépose son sac à dos après en avoir sorti ses affaires de sport pour les déposer dans la corbeille à linge.
Ensuite direction la chambre où il s’installe à son bureau, allume l’ordinateur et passe un moment sur Internet avec ses potes connectés.
C’est un garçon très calme qui n’aime pas les embrouilles et son vrai plaisir hormis le sport, sont ses moments privilégiés de détentes qu’il passe seul dans sa chambre.
Garçon plutôt solitaire pour ne pas dire que c’est un ours, il n’apprécie pas les réunions en bandes et encore moins les personnes garçons ou filles se la jouant trop en frimant, ou encore ceux cherchant sans cesse à démontrer qu’ils sont les plus forts.
Son groupe d’ami de ce fait est assez limité mais il se plaît à leur dire avec son grand sourire désarmant, triés sur le volet.
Un bruit dans le couloir lui fait tendre l’oreille en gloussant d’amusement, ses parents rentrent avec son petit frère.
Celui-ci, un bambin de six ans arriver sur le tard qui il le sait car déjà il compte les secondes dans sa tête pour voir s’il va battre son record, ne va pas tarder à ouvrir la porte de la chambre à la volée pour lui sauter sur le paletot en poussant des cris de guerre.
À peine a-t-il le temps de compté jusqu’à dix, que le petit monstre déboule telle une furie et saute sur son « grand » frère en poussant ses hurlements.
C’est mort de rire qu’il le reçoit dans les bras et le soulève tel un fétu de paille pour lui coller la tignasse contre le plafond, ce qui bien sûr a le don d’écrouler de rire le petit bout d’homme qui ceinture bientôt le cou de son frangin en le constellant de bisous baveux.
Henriette et Bastien ses parents, les regardent attendris et ne sont pas peu fiers du grand escogriffe façon « Schwartzy » qu’est leur fils aîné en se demandant souvent comment eux, du haut de leur mètre soixante-douze pour le père et du mètre soixante pour la mère, ont pu faire une telle armoire à glace.
Ils savent que dans quelque temps ce bonheur de l’avoir avec eux va se terminer et que le petit Ludovic va en avoir gros sur la patate de ne plus avoir son grand frère près de lui.
Ils sont pourtant conscients qu’ils ne peuvent faire autrement et sont fiers de leur grand garçon qui va faire des études qu’eux n’auraient jamais envisagé de pouvoir réaliser un jour.
Déjà depuis plusieurs années ils économisent sous par sous pour lui permettre de les mener à bien sans avoir à se préoccuper de problèmes financiers, qu’ils savent pertinemment qu’il n’aurait pas le temps avec les études qui l’attendent d'y pourvoir par lui-même.
Aussi font ils en sortent de profiter le plus possible des derniers mois qu’ils passent ensemble.
Chapitre 10 : (1/3) (Philippe et Claude cette année-là)
Philippe et Claude se sont rencontrés très souvent depuis qu’ils se sont retrouvés il y a déjà trois ans, les souvenirs de fac et surtout le cas Florian, a ressoudé une très vieille amitié qu’ils avaient perdu cause à l’éloignement et à une vie très riche avec un emploi du temps plus que charger.
Depuis un an maintenant, ils s’emploient à renouer avec d’anciens contacts et à rencontrer leurs amis pour préparer au mieux l’arrivée de leur petit protégé dans ce monde déjà adulte qu’est la faculté.
Ils ont même été jusqu’à s’y rendre plusieurs fois en voiture, pour être sûr que tout se passera bien.
Philippe connaît très bien de nombreux professeurs qui enseignent dans cette fac et a eu l’assurance de leurs parts qu’ils surveilleraient de près le jeune garçon, mais sans toutefois lui apporter un quelconque favoritisme.
Ce que ne leur demande d’ailleurs pas Philippe qui en les écoutant prononcer ses mots, sourit intérieurement en se disant qu’ils allaient vite devenir accros du gamin quand ils commenceront à peine à comprendre quelques-unes de ses possibilités.
Claude lui s’occupe plus particulièrement du CHU où il y a également de nombreuses connaissances, aussi bien datant elles aussi des années fac que des nombreuses cessions de mises à jour qu’ils sont obligés de suivre pour rester au top de leurs métiers.
Il est justement ce jour-là dans le bureau du directeur de l’établissement qui est heureux d’avoir accepté de le recevoir, car la réputation de Claude n’est plus à faire dans le milieu hospitalier.
- (Le directeur) Ravi de vous rencontrer professeur Charlier, j’ai beaucoup entendu parler de vous.
Claude qui apprécie le compliment.
- Ravi également professeur Mercier, j’ai moi aussi entendu parler de vous et je suis heureux de faire votre connaissance.
- Appelez-moi Robert.
- Entendu Robert, moi c’est Claude.
- Mon cher Claude, j’ai été intrigué par votre demande de rendez-vous. Il s’agirait si j’ai bien compris, d’un jeune garçon que vous avez placé sous votre aile et qui commencerait cette année ses études dans notre ville, c’est bien de cela que nous allons parler ?
Claude sort alors de sa sacoche un dossier assez épais qu’il tend à son éminent collègue.
- Tenez ! ! Je vous laisse prendre connaissance de ce dossier, il sera plus explicite que des paroles.
Dans les fiches qu’il vient de remettre à Robert, il y a le rapport complet de Philippe sur les douze dernières années qu’il a passé à étudier son petit protégé.
Il y a joint également les radios avec son rapport personnel sur ce qui s’est passé avec Chloé il y a déjà trois ans de ça, rajoutant les quelques observations faites par lui-même lors de ses rencontres avec Florian depuis cette année-là.
Robert dans un premier temps réalise une lecture rapide du dossier puis les sourcils froncés, il revient assez nerveusement au début pour reprendre une lecture plus traditionnelle.
Claude s’installe confortablement dans son fauteuil, il sait pour avoir déjà montré le dossier à plusieurs collègues qu’il va en avoir pour un certain temps à attendre.
Robert marmonne, s’exclame et émet divers borborygmes de stupeur quand enfin une bonne demi-heure plus tard, il lève son nez des feuillets éparpillés sur le bureau.
- Je ne connaîtrais pas votre réputation ainsi que celle du professeur Espinach, je serais amené à penser que l’on se moque très certainement de moi. Mais venant de vous je ne peux que me poser des milliers de questions, suite à la lecture de cette analyse fortement intéressante je vous l’avoue.
- Je comprends Robert et c’est tout naturel, j’ai moi-même il y a trois ans quand j’ai connu cet enfant et revu par la même occasion mon vieil ami Philippe, eu un grand moment de doutes. Les années passées près de Florian m’ont démontré l’exactitude de ce rapport et comme vous l’avez très certainement remarqué, j’y ai joint les quelques faits auxquels j’ai été moi-même témoin.
- Comment se fait-il que ce jeune garçon n’ait pas été suivi par une administration compétente ? C’est une vraie mine d’or pour notre pays vous en rendez-vous compte ?
- Bien sûr, mais nous nous sommes tus volontairement après en avoir débattu longuement.
- Mais enfin !! Pourquoi ?
- Pourquoi ? Mais parce qu’il ne le voulait pas, voilà pourquoi !! Quand vous le connaîtrez mieux, vous comprendrez qu’il fait tout !! Vous m’entendez ? Tout !! Pour paraître normal aux yeux de tous. Jusqu’à volontairement faire des erreurs à ses examens pour qu’on lui foute la paix.
- Je vois que vous êtes très impliqué mon cher Claude et je présume que pour votre ami Philippe il en va de même, j’attendrais donc de savoir ce que vous attendez tous les deux de moi pour juger si votre silence est ou non justifié.
- J’aimerais et je sais que ce que je vais demander n’est pas dans les règlements d’un centre comme le vôtre mais j’espère que vous accepterez ma requête qui est de prendre Florian comme interne chez vous.
Robert le regarde, visiblement surpris.
- Mais ce n’est pas une requête ça !! Bien sûr après tout ce que je viens de lire sur ce garçon qu’il sera le bienvenu au CHU, je ne vois absolument pas le problème de règlement que cela pose ?
- (Claude sourit) Et si je vous dis dès sa première année de prépa ? Pas comme un vrai interne bien entendu, mais plutôt comme apprenti ou observateur et c’est vous qui jugerez quand ce sera le bon moment pour lui de le devenir réellement.
Chapitre 10 : (2/3) (Philippe et Claude cette année-là)
Philippe pendant ce temps-là vient juste de quitter la faculté après y avoir déposé le dossier de Florian, il sourit en se rappelant la tête de la secrétaire fort jolie au demeurant quand elle l’a rappelé car il y avait soi-disant une grave erreur dans le dossier du candidat ainsi que des deux heures d’explications qui ont suivi.
- Monsieur !!! S’il vous plaît ?
Il se retourne comprenant que c’est à lui que l’on parle.
- Oui ?
- Il y a une erreur dans le dossier, la date de naissance ne correspond pas.
- (Surpris) Comment ça ?
- C’est noté mille neuf cent quatre-vingt-cinq et comme nous sommes en l’an deux mille cela ne donnerait que quinze ans au candidat.
Il comprend et sourit.
- C’est bien une erreur en effet Florian vient d’avoir seize ans, il faut modifier le dossier.
Elle décroche le téléphone.
- Alors patientez un instant s’il vous plaît.
Quelques minutes d’explications puis elle se tourne une nouvelle fois vers Philippe.
- Monsieur le doyen désire vous rencontrez, puis je vous faire attendre un moment ?
Elle lui tend une fiche.
- Si vous vouliez bien renseigner cette fiche en attendant ?
- Mais très certainement !!
Il regarde de quoi il s’agit, en fait juste quelques renseignements sur lui et le lien de parenté avec l’élève.
- Je vous rends ça tout de suite.
Il sort son stylo et en quelques secondes termine de remplir le questionnaire, qu’il dépose ensuite devant la jeune femme.
- Tenez et puis agrafez-y ceci s’il vous plaît ?
Il tend sa carte de visite.
- Entendu monsieur heu !! (Elle lit la carte) Professeur Espinach ? Mais pourquoi ne pas l’avoir dit plus tôt ?
Elle reprend le téléphone et signale à son interlocuteur qui est la personne qu’il doit recevoir puis raccroche.
- Monsieur le doyen arrive tout de suite et vous prie de l’excuser pour cette attente.
Il ne faut en effet pas longtemps avant que n’arrive un homme d’âge avancé, qui tout essoufflé se présente devant Philippe.
- Professeur Espinach ? Honoré de faire votre connaissance, il y a beaucoup d’amis à vous dans cette université et je n’ai entendu que des éloges de leurs parts.
- C’est trop gentil vraiment monsieur ? heu… !!
- Oh !! Excusez mon impolitesse, je me présente Alain Dupré doyen de cet établissement.
- Enchanter monsieur Dupré.
- Ils se serrent la main, puis revenant à l’origine de leur rencontre.
- Notre secrétaire à l’accueil m’a parlé d’un jeune homme de quinze ans qui voudrait s’inscrire ici cette année ?
- C’est une erreur Florian a seize ans depuis deux mois !! Il vient d’avoir son bac avec mention « excellence » et son plus grand désir serait de devenir médecin.
- (Étonné) Mais nos établissements ne sont pas réellement adaptés à des personnes si douées vous le comprenez bien ?
- Florian s’adaptera très vite ne vous faites pas de soucis pour ça, en plus il a l’habitude de fréquenter des personnes moins intellos que lui vu les classes qu’il a dû passer très rapidement pour arriver ou il en est.
- Je n’en doute pas mais l’établissement n’a pas vocation de prendre en charge les enfants surdoués, mineurs qui plus est !!
- Une demande d’émancipation est en cours, cela devrait être réglé avant le début des cours.
- Dans ce cas !! Il ne devrait plus y avoir de difficultés récurrentes à le recevoir parmi nous !! Mais dites-moi pourquoi ce jeune homme est-il une des préoccupations d’un si éminent psychiatre ?
- Parce que ce garçon est pour moi toujours une énigme et qu’au fil du temps, je m’y suis attaché comme s’il faisait partie de mes proches !! Mais n’en doutez pas monsieur le doyen, vous risquez fort de ressentir ses mêmes sentiments si vous vous intéressez à lui un tant soit peu.
Suit une longue conversation dans le bureau de cet homme sensible et intelligent qui quand il fit sortir Philippe de son bureau où ils s’étaient installés, n’avait plus qu’une hâte, celle de Rencontrer Florian.
***/***
Claude se secoue et reprend son chemin après avoir repensé à cette visite qui il n’en doute pas un instant sera fructueuse pour l’avenir de Florian, il sort du CHU pour rejoindre la voiture où Philippe ne devrait plus tarder à le retrouver du fait qu’il reste encore à s’occuper de certains aspects pratiques comme le logement ou même la chose idéale de trouver une pension pour Florian.
Tout à ses pensées, il heurte involontairement une personne sur le trottoir.
- Excusez-moi !!
- De rien !! Il n’y a aucun mal !!
Il lève les yeux vers la personne.
- J’étais distrait je m’en excuse encore.
L’étonnement se lit sur le visage de l’homme.
- Professeur Charlier !!!
Claude surpris qu’on l’appelle par son nom, détaille l’homme plus attentivement.
- Frédéric !!! Bon Dieu !! Si je m’attendais à te trouver par ici !!
Il vient étreindre le garçon qu’il a eu de longues années comme interne.
- Eh bien ça alors !! Tu vas bien mon garçon ?
Chapitre 10 : (3/3) (Philippe et Claude cette année-là)
- Et vous professeur ? Vous n’êtes plus à Aix ?
- Si !! Si !! Mais c’est une très longue histoire, mais toi qu’est-ce que tu fais là ? Je te croyais bien casé à la « Salpé » ?
- C’est aussi une longue histoire.
Frédéric rit, visiblement heureux de revoir son vieux prof.
- Ça vous dit de prendre un verre ?
- Bien sûr !!
Claude regarde sa montre.
- Mais avant je dois attendre un ami qui est venu avec moi, si ça ne te dérange pas il ne devrait plus tarder.
- C’est bon !! J’ai le temps, j’ai presque fini ce que je venais faire ici de toute façon.
Philippe arrive quelques instants plus tard, surpris de voir son ami en pleine conversation avec un homme encore jeune.
Quand les présentations furent faites, ils se dirigèrent vers un bar réputé à Reims près du CHU.
En effet, la chaise au plafond (c’est le nom du bar) tient son nom d’une explosion pendant la guerre qui projeta comme le nom l’indique, une chaise qui se retrouva plantée au plein milieu du plafond de la pièce.
Assis à une table, les trois hommes entamèrent une discussion très joviale devant des demis servis très frais avec la bonne épaisseur de mousse bien blanche.
Allant des retrouvailles aux carrières de chacun jusqu’au but de leurs séjours à Reims, qui étonna beaucoup Frédéric.
- Je ne savais pas que vous aviez un fils professeur ?
- (Claude étonné) Mais je n’en ai pas ?
Il voit le regard de Frédéric se tourner vers Philippe.
- Ni Philippe d’ailleurs, du moins plus en âge d’aller à la fac.
- Mais alors, qui est ce garçon dont vous parlez depuis un moment ? Un neveu ? Un cousin ?
Philippe amusé par la curiosité de Frédéric.
- Rien de tout ça, c’est juste un ami à nous que nous aimons beaucoup et pour qui son avenir nous tient particulièrement à cœur.
- Ah !! (Il rit) J’allais dire je vois, mais en fait je ne vois rien du tout.
Petite synthèse de nos deux provençaux qui se termine par la journée d’aujourd’hui, des résultats obtenus ainsi que la dernière démarche qu’ils leur restent à faire pour clôturer au mieux l’arrivée de Florian dans la ville des sacres à la prochaine rentrée.
Frédéric après les avoir écoutés attentivement.
- Eh bien !! Apparemment c’est un sacré phénomène votre Florian ? J’aurais bien aimé le rencontrer rien que pour voir à quoi il ressemble.
Philippe en souriant sort de l’enveloppe posée sur la table une photo prise récemment où l’on voit un tout jeune garçon roux les cheveux en pétards, souriant jusqu’aux oreilles avec de magnifiques yeux vert.
- Voilà pour combler votre curiosité, cette photo date de la semaine dernière. Je l’ai prise pour en faire des copies à joindre dans ses différents dossiers au cas où une photo serait réclamée.
Frédéric la lui prend des mains et pensif observe en détail l’image du gamin.
- Il s’entendrait bien avec mes fils celui-là !! Il a une bonne bouille et semble déluré, mais après tout ce que vous m’avez dit sur lui je n’en suis pas étonné. Il ne vous reste plus qu’à l’inscrire en cité U si j’ai bien compris ?
- (Claude pensif) Oui mais nous allons quand même passer au centre social voir s’il n’y aurait pas une famille d’accueil qui pourrait l’héberger pendant ses années de fac. Tout au moins le temps qu’il est mineur, ce garçon ne pense qu’aux études et j’ai bien peur qu’il ne gère pas ou très mal le fait de vivre seul.
- (Philippe) Il vit dans un monde à lui les trois quarts du temps, il serait bon pour lui de découvrir la vraie vie avec des gens qui prendraient le temps de s’en occuper un minimum.
- (Frédéric étonné) Pourquoi il est asocial ? À vous entendre on ne le dirait pas pourtant.
Il regarde une nouvelle fois la photo.
- Ni à le voir d’ailleurs !!
- (Claude) Non pas du tout !! Juste qu’il n’attache pas la même importance aux choses courantes et que nous avons peur que tout seul il soit un peu perdu.
- (Philippe) Enfin nous verrons bien si nous arrivons à trouver ou pas, sinon ce sera la cité U
- (Frédéric) Et ses parents ? Ils ne peuvent pas l’accompagner ? S’il est si « fragile » que ça, ce serait une solution non ? À moins que leur travail les y en empêche bien sûr.
- (Philippe) Il n’a pas de parents, ils ont été tués dans un accident d’avion en Afrique quand il n’avait que quelques mois. Accident dont il a réchappé miraculeusement.
Il raconte l’histoire en quelques mots.
- Et donc ce sont ses grands-parents qui l’ont élevé, très bien d’ailleurs à n’en pas douter mais ils sont très âgés et je ne suis pas sûr que ce serait une bonne chose pour eux de les faire changer de région.
Frédéric songeur en reposant la photo.
- Je comprends, pauvre gosse !!
Il prend une décision.
- Ecoutez !! Je ne vous promets rien mais je vais en parler à ma femme ainsi qu’à mes enfants, je suis chirurgien et il veut le devenir déjà une, ensuite je dois beaucoup à mon vieux (Il rit) professeur pour toutes ses années passées à me soutenir. Promettez-moi de ne pas prendre de décisions avant que je vous appelle ? D’accord ? Je vais voir s’il ne pourrait pas vivre avec nous.
Chapitre 11 : (1/5) (prélude à l’histoire) (Fin août début septembre de cette année-là)
Une nouvelle fois la famille Viala est réunie dans le salon juste après le dîner du soir, Frédéric a déjà parlé longuement avec sa femme et celle-ci très vite émue par ce qu’il lui a dit sur ce jeune homme orphelin élevé par ses grands-parents, a accepté sous une condition la demande de son mari.
La condition étant d’avoir avec le garçon une discussion afin de se faire une idée par elle-même de ce qu’il est réellement, ne voulant pas faire entrer dans son foyer quelqu’un qui n’y serait pas supporté ou l’inverse.
Ils se sont donc rendus le vendredi suivant à Aix en Provence avec toute la famille, pour un week-end de vacances dans le sud de la France à la grande joie des garçons.
Un rendez-vous avec Philippe Espinach a donc été pris pour le samedi matin dans son cabinet de consultation.
Ils y sont arrivés sans les garçons car Annie tient à se faire son opinion avant d’engager quoi que ce soit, aussi as-t-elle pensé qu’il ne servait à rien de leurs mettre des idées dans le crâne si ça ne se faisait pas.
Alors qu’ils sont devant la porte prêts à sonner pour s’annoncer, un rire cristallin se fait entendre qui les enchante par sa sonorité et sa fraîcheur.
Un deuxième rire plus masculin, vient en écho du premier ainsi que quelques phrases hachées et incompréhensibles qui parviennent à leurs oreilles.
Ils se regardent en souriant, car l’ambiance régnant dans la pièce semble pour eux de bon aloi pour la suite de la matinée.
Frédéric sonne alors deux petits coups brefs qui font cesser les voix rieuses, des pas aussitôt suivit de la serrure qui s’actionne pour découvrir la tête souriante et encore mouillée de larmes de Philippe.
Il reconnaît immédiatement Frédéric et un grand sourire les accueille, alors qu’il les invite à entrer.
- Bonjour Frédéric, madame. Vous êtes en avances !! Mais entrez donc !!
Frédéric voyant le brillant psychiatre se frotter les yeux pour essuyer du mieux qu’il peut les dernières traces de son hilarité.
- On ne s’ennuie pas ici ? Philippe, je vous présente Annie mon épouse.
- Enchanté de vous connaître madame, mais je vous en prie asseyez-vous. Excusez-moi.
Il se frotte à nouveau les yeux.
- Mais j’ai mon protégé qui s’est mis en mode clown ce matin.
- (Annie sourit) Nous avons entendu, où est-il ?
- (Rire) Excusez-moi !! Mais c’est plus fort que moi, figurez-vous qu’il s’est mis sur son trente et un pour vous recevoir, sauf que ses cheveux ne veulent rien savoir.
Ses mains au-dessus de sa tête font un geste mimant une explosion.
- Et… Pfutt !!! Mais je vous laisse juger par vous-même, Florian !!! Tu peux venir !!! Je les ai mis au courant de ta coupe de rockeur.
Un rire énorme lui répond en écho et le garçon débarque dans la pièce les yeux trempés de larmes et mort de rire.
-TATATAAAA !!!
Frédéric et Annie devant la bouille du gamin qui vient de leur apparaître, une main tenant un micro n’existant que dans son imagination et de l’autre tenant apparemment le fil qui va avec, les deux genoux écartés glissant à terre.
Ils éclatent de rires à leur tour et au bout de quelques secondes Annie n’en pouvant plus, à le regard qui cherche quelque chose d’apparemment important quand Philippe en bon psy lui dit.
- Deuxième porte à gauche
Celle-ci fonce sans demander son reste sous les éclats de rire des trois garçons ayant bien compris son problème.
Frédéric essaie par tous les moyens de se calmer et y parvient plus ou moins, Il regarde amuser le clown en herbe devant lui.
- Là tu me scotches sur place mon garçon !! Je crois que tu as trouvé la parade à un tas de questions que ma femme avait l’intention de te poser.
Florian se relève et vient se tenir bien droit devant Frédéric.
- Excusez-moi monsieur si j’ai fait une bêtise.
- Ce n’est pas ce que je voulais dire bien au contraire, connaissant ma femme tu ne vas pas tarder à comprendre.
Annie revient dans ces entrefaites, elle en a profité pour se rafraîchir le visage.
- Ah !! Ça va mieux !!
Elle observe attentivement ce petit rouquin si craquant avec sa mèche rebelle, ses taches de rousseur et son sourire jusqu’aux oreilles, cherchant ensuite autour d’elle.
- Eh bien !! Où sont tes valises ?
Frédéric devant l’air sidéré que prend Florian.
- Qu’est-ce que je t’avais dit ?
Chapitre 11 : (2/5) (prélude à l’histoire) (Fin août début septembre de cette année-là)
Frédéric donc a réuni sa famille ce soir-là et entame la conversation, commençant par tourner autour du pot en ne sachant pas comment présenter les choses à ses fils qui se demandent bien ce qu’il se passe encore dans cette famille.
- Bon !! Les garçons écoutez bien !! Nous avons besoin votre mère et moi de votre accord à tous les trois.
- (Guillaume) Eh bien !! Ce sera bien la première fois !!
- (Annie sèchement) N’interromps pas ton père tu veux bien ? Surtout pour balancer ce genre d’ânerie.
Frédéric sourit quand il voit la tête de son fils peu habitué à se faire remettre ainsi à l’ordre par sa mère, surtout devant tout le monde.
- Je peux continuer ? Oui ? Alors c’est bien !! Les papiers de l’appartement sont signés chez le notaire, nous en sommes dorénavant propriétaire. Nous emménagerons donc à Reims dans deux semaines, le temps de tout emballer ici. Je compte sur vous trois pour nous aider !! Mais ce n’est pas tout, il risque d’y avoir un « petit » changement dans l’organisation des chambres. Un de mes amis qui m’a rendu de très gros services pendant mon internat de chirurgien, cherchait à loger un de ses protégés et nous allons lui proposer avec votre mère de le prendre avec nous le temps de ses études, seulement voilà !! Nous préférerions que vous soyez tous d’accord. Accord que nous attendons de votre part avant d’annoncer la nouvelle à mon ami.
Aurélien toujours égal à lui-même.
- Quand tu dis étude, c’est quoi ?
- (Frédéric) Première année prépa en médecine.
- (Damien) Mais p’pa ? Quel âge il a ? C’est un vieux !!
Guillaume toujours grognon.
- Plus vieux ou du même âge qu’Aurel c’est sûr, ce mec a au moins dix-neuf ans pour entrer en fac.
Annie revoyant dans sa tête le phénomène qui l’a fait encore sourire rien que d’y penser.
- Détrompez-vous les enfants, Florian est plus jeune qu’Aurélien.
Aurélien sortant pour une fois de son je-m’en-foutisme si bien ancré en lui.
- Tu dois faire erreur m’man ce n’est pas possible d’aller en fac à cet âge-là, je n’ai redoublé aucune classe et je ne suis qu’en première cette année.
- (Frédéric) Et pourtant je vous assure qu’à seize ans passer de quelques mois, Florian va entrer en fac dès la rentrée prochaine.
Une explication succincte sans non plus entrer dans les détails, sur la vie et les avancées scolaires du jeune garçon qu’ils veulent accueillir chez eux, est donc nécessaire pour que les trois enfants se fassent une idée plus précise de ce qu’il est.
- (Guillaume) J’imagine bien le gars genre BCBG, des lunettes en forme de hublot avec une tronche de rat de bibliothèque boutonneux façon premier de la classe et qui demande pardon en mettant la main sur sa bouche quand il pète à table. Non merci !! Pas pour moi.
Damien mort de rire.
- T’as fait ton portrait là « Guigui » à part peut-être le BCBG, sauf si pour toi ça veut dire « beau cul belle gueule ».
Aurélien amusé lui aussi, décidément qu’est ce qui lui arrive ce soir ?
- Holà !! Vous deux il serait temps de vous changer de chambre ça devient louche là. Tiens oui au fait en parlant de chambres ?
Il regarde ses parents.
- Vous avez prévu quoi ?
Guillaume qui croit bon de préciser.
- Si nous sommes d’accord pour qu’il vienne habiter chez nous.
Frédéric sent que c’est le bon moment pour sortir la photo que lui a laissée Philippe.
- Tenez déjà pour répondre à votre première question, voici le gaillard et tenez-vous bien !! Le scoop de l’année !!
Il regarde sa femme, amusé.
- Il a failli faire pisser votre mère dans sa culotte à peine l’a-t-elle vu quelques secondes.
Ils se penchent tous les trois pour regarder la photo, qui est la même que celle montrée à Frédéric lors de sa rencontre avec Claude.
- (Damien conquis) Waouh !! Il a l’air cool.
Il regarde Guillaume.
- Pas vraiment la tête d’un premier de la classe non ?
- (Aurélien troublé) Ouaih !! Par contre je le vois bien péter à table moi.
Guillaume en riant de bon cœur, conquis lui aussi.
- Et belle gueule avec ça !! Manque plus qu’à voir le reste !!
- (Aurélien) P’pa !! M’man, ce n’est pas possible !! Y a Guillaume qui vire sa cuti là !!
Damien fixe toujours avec attention l’image de Florian souriant.
- Il a l’air vraiment cool, pour moi c’est ok. J’aimerais vraiment l’avoir comme copain
- (Guillaume) Vendu pour moi aussi !!
Aurélien voyant que les regards sont maintenant portés sur lui.
- Heu !! Je veux bien, mais comment on fait pour les chambres ?
Annie regarde son mari d’un air soulagé.
- Vous serez quatre et il y a trois chambres, alors débrouillez-vous comme vous voulez.
- (Frédéric) Faites comme bon vous semble juste que ce soit clair quand Florian sera là, je ne voudrais pas qu’il se sente exclu à cause d’une dispute à ce sujet.
Annie amusée et vu son métier connaissant très bien les adolescents.
- De toute façon je suis sûr d’une chose, s’il y a une dispute ce ne sera pas contre mais pour lui.
Annie voit bien les trois têtes médusées par ses paroles.
- Et vous savez que j’ai du nez pour ce genre de chose.
- (Frédéric) Tellement votre mère a du nez qu’elle a juste oublié de lui poser les quelques milliers de questions qu’elle avait préparées pour lui, alors c’est vous dire !!
Sa femme en riant lui met une tape sur l’épaule.
- Aïe !!!
Chapitre 11 : (3/5) (prélude à l’histoire) (Fin août début septembre de cette année-là)
André et Fabienne entrent dans la maison ou aussitôt une forte une odeur de renfermé les prend à la gorge, aussi partent-ils rapidement chacun de leur côté pour ouvrir en grand toutes les fenêtres afin d’aérer les pièces rester inhabitées depuis trop longtemps.
Pendant ce temps-là Sylvain a ouvert le coffre pour en sortir le fauteuil roulant de sa petite sœur, qu’il déplie avant de le présenter à l’arrière de la voiture afin de pouvoir ensuite y installer Mélanie confortablement.
La maison est un héritage venant du père d’André décédé l’année dernière suite à une embolie pulmonaire, ils ont décidé plutôt que de prendre un congé sans solde de chercher un emploi sur Reims ou dans la région.
André et Fabienne étant tous deux infirmiers, ils ne doutent pas trouver un poste très vite et puis vis-à-vis des finances, ce sera plus facile comme ça car du coup ils ont mis en vente leur appartement Lillois en pensant en tirer un bon profit, argent qui sera très utile pour soigner leur petite Mélanie.
D’ailleurs ils ont déjà reçu des réponses et dès la semaine suivante ils vont aller passer des entretiens d’embauche, Fabienne à la polyclinique de Courlancy et André à l’hôpital américain.
La seule chambre au rez-de-chaussée est bien sûr d’office attribuée à Mélanie, qui y entre sans enthousiasme vu la décoration année mille neuf cent qu’elle a sous les yeux et son grand frère placé comme il est derrière elle, ne peut pas manquer de s’en apercevoir.
- Ne t’inquiète pas beauté, demain nous irons faire un tour en ville et tu choisiras la peinture, le papier et les décorations qui te feront plaisir, comme ça d’ici quelques jours tu seras dans une vraie chambre de princesse.
Elle lui sourit, ravie.
- Oh oui !! Avec des arcs-en-ciel partout et des poneys.
Sylvain rit avec elle, mais son cœur se serre devant la joie évidente malgré son handicap de cette petite fille de dix ans qu’il adore.
Il décide de la laisser se débrouiller un peu seule pour porter ses affaires dans sa chambre, il n’a aucune surprise en y entrant car cette chambre il la connaît bien y ayant passé de nombreux séjours durant les vacances scolaires.
Son portable vibre à sa ceinture, un texto ? Mais de qui ? Carole ? Il entre son code, ouvre sa messagerie et là son souffle s’arrête !! Un message de Sébastien, il appuie sur la touche lecture pour en prendre connaissance.
***/***
« Message »
Salut Sylvain ça va ? Tu aurais pu me dire au revoir ce n’est pas sympa !! J’espère te revoir d’ici pas trop longtemps, le fait que tu ne sois plus là m’a fait réfléchir et il faut qu’on parle. Tu me manques déjà, ah oui !! Carole t’embrasse. Salut mec, (signé) Ton Seb.
***/***
Sylvain relit plusieurs fois le texto n’arrivant pas à cerner ce qui le dérange dans le texte, enfin dérange ce n’est pas vraiment ça mais plutôt ce qui l’intrigue ou encore le perturbe.
Déjà une il ne se rappelle pas avoir déjà reçu un message de Sébastien, ceux-ci venaient toujours de sa jumelle Carole même si la question ou la demande venait de lui.
Quand son ami écrit « le fait que tu ne sois plus là me fait réfléchir » ? Sylvain ne comprend pas trop le sens de la phrase ou peut-être ne veux-il pas y trouver là un espoir.
Quant à la signature ? Allons Sylvain !! Reprends-toi, tu voudrais que tes désirs se réalisent voilà tout, reviens les pieds sur terre sinon tu risques de souffrir pour rien.
Il décide alors d’aller se changer les idées en repensant qu’il y a toujours son inscription en fac à valider, il décide alors de s’y rendre maintenant.
Ce n’est qu’après avoir prévenu ses parents, qu’il monte sur la mobylette du grand-père et que le voilà parti jusqu’à Reims, le temps étant propice à ce genre de balades.
***/***
Sébastien vient d’envoyer le texto, il a eu un pincement au cœur quand il a appuyé sur la touche envoi.
Sylvain lui manque déjà et pourtant ils se sont vus hier, que lui arrive-t-il ? Jamais il n’a ressenti ce début de dépression qui depuis ce matin ne lui donne plus envie de rien.
C’est sa sœur qui lui a donné l’idée de ce texto car d’habitude il la charge volontiers de cette corvée, elle lui a dit que cela lui ferait du bien mais au contraire il se rend compte que rien qu’à la pensée d’écrire à Sylvain son cœur saigne de ne plus le voir et ça, il ne comprend pas pourquoi.
Carole sourit, enfin son frère se rend compte que Sylvain n’est plus là et qu’il lui manque déjà.
Elle n’a pas été surprise quand il est venu la voir pour le texto, texto qu’il a envoyé lui-même et rien que ce fait étant déjà à marquer d’une pierre blanche.
Pour elle aussi ne plus savoir son meilleur ami près d’elle la rend triste, aussi elle rejoint son frère pour vérifier si l’idée qui vient de lui passer par la tête serait aussi simple que ça.
- Dis frangin !! Pour la fac !! Ça ne te dirait pas d’aller à Reims plutôt qu’à Paris ?
Chapitre 11 : (4/5) (prélude à l’histoire) (Fin août début septembre de cette année-là)
Bastien tient sa femme dans ses bras et tente de la consoler, le petit Ludovic n’est pas encore rentré de chez sa marraine où il a passé la nuit et la journée d’aujourd’hui afin de ne pas être présent au départ de son grand frère.
- Calme-toi Henriette, le petit va rentrer il ne faudrait pas qu’il te voie dans un état pareil.
- (Pleurant toujours) Je le sais bien mais c’est plus fort que moi, notre grand est parti.
- Ce n’est que le temps de ses études, il reviendra tu sais. Déjà pendant les vacances et puis c’est son avenir qui se joue en ce moment, alors au contraire il faut être heureux pour lui.
- Vous les hommes !! Vous n’avez pas de cœur !! On dirait que rien ne vous touche jamais.
- Détrompe-toi, simplement nous arrivons mieux à le garder pour nous.
***/***
Pendant ce temps Flavien entre dans ce qui va être son chez lui pour quelques longues années, il n’a pas encore mis le pied dans la pièce que déjà il fait la grimace.
Déjà que pour un gars « normal » c’est plutôt riquiqui, mais pour un gars d’une carrure comme la sienne ça devient franchement exigu.
Quatre mètres de long sur trois mètres de large avec un plafond qu’il touche en tendant les bras, le tout équipé avec un lit de soixante de large sur deux mètres de long et d’une double étagère murale qui fait toute la longueur de la pièce en passant au-dessus du lit.
Il entre dans son nouveau chez lui quand il remarque une porte invisible depuis l’entrée, l’ouvre et entre dans un cabinet de douche / toilette de Lilliputien.
Flavien s’assied sur le siège des WC en constatant qu’il lui sera impossible de refermer la porte derrière lui, dans le cas contraire il faudra qu’il se mette les genoux en l’air.
L’idée le fait rire malgré tout car il imagine facilement la posture, la douche n’est pas mieux avec ses soixante centimètres au carré et le fait que le bac soit surélevé va lui imposer d’avoir toujours la tête baissée pour ne pas toucher le plafond, pas facile pour se laver les cheveux pense-t-il.
- (Il rit) Bah !! À part ça tout baigne !!
Bon !! Voilà qu’il se met à parler tout seul maintenant !! Les affaires sont vite rangées sur l’étagère du haut pour ce qui concerne les vêtements et sur celle du bas pour le reste de ses affaires.
Donc que ce soit radio, micro-onde, etc. toutes trouvent finalement leurs places, Flavien se gardant l’emplacement au-dessus du lit pour ses livres et il se servira de la petite table pour le reste.
Il prend son portefeuille et en sort les différentes cartes qu’on vient de lui remettre, celle pour le restaurant universitaire où il prendra ses repas et celle pour la bibliothèque où il pourra emprunter les différents livres nécessaires pour sa formation.
Il garde en main sa nouvelle carte bleue, en ayant une pensée attendrie envers ses parents qui prennent en charge tous ses frais.
Bien sûr une fois tout payer, il ne lui reste qu’une centaine d’Euros par mois pour ses petits plaisirs mais le fait de n’avoir à se préoccuper que de ses études n’a pas de prix, en plus il se voyait mal travailler en dehors des heures de cours chez Mac Donald ou autres fast-foods.
Du bruit dans le couloir indique au grand blond que d’autres que lui sont arrivés et qu’ils s’installent également, il n’a pas vraiment envie d’aller voir qui ils sont car son côté ours prend aussitôt le dessus sur sa curiosité.
C’est sans compter sur les autres personnes qui contrairement à lui sont plutôt extraverties et curieuses de connaître leurs nouveaux voisins.
Ce qui est particulièrement de cas de Marc qui entendant du bruit venant d’à côté, vient frapper à la porte pour se présenter et surtout voir la tête de son voisin.
« TOC !! TOC !! »
La tête que fait Flavien en entendant frapper à sa porte ne ferait sûrement pas plaisir à celui qui se tient derrière, malgré tout en une enjambée et demie il se retrouve devant et l’ouvre pour se retrouver face à un mec aux cheveux bruns, souriant, tout maigre et pas très grand, qui se retrouve étonner les yeux en face d’une poitrine de taureau d’avoir à les lever assez haut pour voir le visage de son propriétaire.
Bien sûr Flavien à l’habitude des premiers regards interloqués posés sur lui, mais là devant la mine consternée du gars il ne peut s’empêcher de sourire.
- Oui ? C’est pourquoi ?
Marc avale difficilement sa salive, ne s’attendant pas à se retrouver devant ce géant hyper musclé à la voix de baryton.
- Heu !! Juste me présenter puisque nous sommes voisins, moi c’est Marc et je commence une première année médecine.
Sourire toujours aux lèvres devant ce gringalet aux yeux exorbités tant il est impressionné de le voir.
- Enchanter Marc moi c’est Flavien et je suis le même cursus que toi.
Ils se serrent la main, ou plutôt Marc sent sa main disparaître dans celle de celui qui deviendra un de ses meilleurs amis avec les années.
Chapitre 11 : (5/5) (prélude à l’histoire) (Fin août début septembre de cette année-là)
Annie referme la porte en poussant un « ouf » de soulagement, derrière les déménageurs venant juste de terminer de monter et de vider les derniers cartons, depuis ce matin c’est la course pour finir à temps de manière à ce que toute la famille puisse passer une bonne nuit dans leur nouvel appartement.
Elle ne s’est pas embêtée en choisissant l’option la plus onéreuse mais elle ne le regrette pas car en inspectant les pièces, tous les meubles sont à leurs places et il ne reste vraiment plus grand-chose à ranger pour que tout soit fini.
Hormis un lit et une table de nuit rester démonter en attente de savoir dans quelle chambre ses deux meubles vont atterrir, car les garçons ont choisi d’avoir chacun leur chambre et qu’ils laisseraient à Florian le choix de décider avec qui il voudrait partager la sienne.
Annie sourit car ils ont sciemment écarté l’option qu’il puisse en avoir une pour lui tout seul, pourtant Damien et Guillaume qui s’entendent super-bien ensemble auraient pu lui en laisser une.
Son œil brille de la joie anticipée d’accueillir le jeune garçon, pourtant elle ne l’a vu qu’une fois mais ça l’a marqué plus qu’elle ne l’aurait cru et elle revoit souvent la scène qui a failli la faire se soulager sous elle.
Florian n’arrivera que courant de la semaine suivante, leur laissant le temps de prendre leurs marques dans ce nouvel environnement avant qu’il n’intègre leur famille.
Frédéric et les garçons, arrivent avec les derniers sacs d’objets de valeurs qu’ils n’ont pas voulu laisser prendre par les déménageurs et ce de peur qu’ils se « perdent » en route ou ne soient trop chahutés au risque de les abîmer, bijoux, pc portables et papiers important, sont donc restés sous leurs gardes.
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Aurélien le premier entre dans sa chambre pour sortir aussitôt son ordinateur de son sac, qu’il s’empresse ensuite de poser sur son bureau à l’emplacement qui sera le sien.
Ce n’est qu’une fois raccordé au secteur et mis en route, qu’il grogne en s’apercevant que l’accès au réseau n’est pas encore en fonction.
Aurélien devra patienter le temps nécessaire à la mise en service de leur nouveau contrat, aussi il éteint l’appareil en pestant dans ses dents et termine de ranger ses dernières affaires dans les placards.
***/***
Guillaume a ouvert la fenêtre pour visualiser son nouvel environnement, ce n’est pas trop mal ici pense-t-il en observant les espaces verts très bien entretenus de la résidence.
Il envoie un texto à Juliette en espérant avoir une réponse rapide de sa part, puis lui aussi commence le rangement de ses dernières affaires.
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Damien sourit de contentement, enfin il a quitté Paris et il s’est bien juré de ne jamais y remettre les pieds, tellement il ne s’y sentait pas heureux.
Ici il sent bien que ce ne sera pas pareil, car déjà le peu de gens qu’il a croisé sur son chemin même s’ils ne sont pas souriants, sont visiblement moins stressés que dans la capitale.
Au moins ils marchent normalement, en ne donnant pas l’impression comme là-bas d’être toujours en retard quelque part.
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Frédéric embrasse sa femme avant de s’offrir un moment de détente devant un bon café que celle-ci vient juste de faire, son sourire marque sa satisfaction d’être ici et de pouvoir commencer une nouvelle vie, nouvelle vie qu’il espère riche en satisfactions tant personnelles que professionnelles.
L’appartement lui plaît beaucoup, les pièces étant particulièrement spacieuses et lumineuses, il pense également comme sa femme quelques instants plus tôt à ce jeune garçon si drôle qu’ils vont accueillir bientôt chez eux et un sourire illumine son visage sitôt capter par son épouse.
- À quoi tu penses chéri ?
Il tourne la tête vers elle et lui fait un clin d’œil.
- Que nous allons nous sentir très bien ici et que la vie est belle !! Je pense aussi au gamin et à comment il va s’intégrer dans la famille, tu crois que ça va aller avec les garçons ?
- (Sourire) Je ne pense pas que ça sera un problème, il devrait vite s’intégrer et nos enfants vont l’adorer j’en suis certaine.
- Madame le juge a déjà tout analysé à ce que je vois !!
- Tu sais chéri !! J’ai l’habitude depuis que je pratique mon métier de me faire très vite une opinion sur les jeunes qu’on m’envoie au tribunal et quand j’ai vu ce gamin ça a été le coup de foudre, jamais je n’ai ressenti ça auparavant à part avec les nôtres bien entendu !! Tu comprends ?
Frédéric la regarde avec tendresse.
- Tu es une épouse et une mère parfaite et je n’ai aucuns doutes sur tes facultés de jugement, maintenant j’espère ne pas me tromper.
Annie s’approche de son mari pour l’embrasser.
- Il n’y a pas de raison, je sens qu’on ne va pas s’ennuyer ses prochaines années.
- (Il rit) Possible oui.
L’HISTOIRE DE FLORIAN : Arrivée à Reims (1/3) (Découvertes)
Dans la voiture qui vient de démarrer j’essuie mes yeux baignés de larmes, la séparation d’avec mes grands-parents est très dure à supporter du fait qu’ils sont mon unique famille et de me savoir si longtemps loin d’eux me brise le cœur.
Toute la matinée précédant mon départ, je me suis forcé à rester souriant et de bonne humeur devant eux, j’ai bien remarqué leurs mines tristes et assombries devant l’échéance toute proche de mon départ.
Les larmes que j’ai vues coulées sur leurs joues toutes ridées par l’âge, m’ont remué le ventre au point qu’il a fallu que je coure aux toilettes pour vomir.
Aller vivre loin de ceux que j’aime me fout une frousse d’enfer, mais j’ai décidé d’être un grand garçon et de rester fort pour qu’ils soient fiers de moi.
Quand je dis grand et fort c’est un euphémisme car du haut de mon mètre soixante-cinq mèche rabattue et de mes cinquante kilos, le terme ne me paraît pas vraiment approprié.
J’aime bien la famille Viala qui va m’accueillir chez eux, ils sont sympathiques et la fois où je les ai rencontrés m’a bien plus.
Par contre ils m’ont dit avoir trois garçons et ne les connaissant pas, j’ai comme une boule de stress à l’estomac à me demander depuis lors comment ils vont m’accepter.
D’après les parents il ne devrait pas y avoir de problèmes mais sait-on jamais, en plus je ne suis pas le copain idéal car j’ai trop l’habitude de fréquenter des personnes quand même plus âgées que moi et d’après Frédéric ses enfants auraient dix-huit, seize et quinze ans pour Damien le plus jeune.
Philippe conduit la voiture en tenant à peine un petit cent trente réglementaire sur l’autoroute, ce qui fait qu’une grande partie des autres usagers nous doublent en jetant un regard curieux sur le coupé Mercedes qui se traîne ainsi sur la voie de droite.
- Dis tonton Philippe ? Je sais quoi te payer pour ton anniversaire.
- Ah oui, vraiment !!
- Oui, ça vient de me venir à l’instant.
- Tiens donc.
Il me regarde, visiblement amusé.
- Et c’est quoi ?
- Juste un truc pour que les gens ne soient plus étonnés en te doublant.
- Tiens donc !!
Il ouvre sa boîte à gants et sort un béret en laine à carreaux, qu’il met sur sa tête en me regardant.
- Comme ça, maintenant tu connais mes goûts quand tu m’en rachèteras une.
- (J’éclate de rire) Toi alors !!!
- Qu’est-ce que tu veux, ça s’appelle le métier mon garçon !!
- Crois-moi tu as choisi le bon, tu es trop fort !!
- Merci du compliment, tu trouves que je conduis comme un vieux ?
- Joker !!
Philippe me regarde avec les yeux brillants de gentillesse.
- Toi aussi tu es très fort, tu es sûr que tu ne veux pas reprendre mon cabinet quand j’arrêterais de travailler ?
- Non merci
- Pourquoi ? C’est un bon métier tu sais ?
- Je n’en doute pas un instant, mais je ne me vois pas passer ma vie dans la cervelle des autres.
- Tu préfères leur ouvrir le crâne pour la voir ?
- Tu sais, c’est aussi pour les soigner.
- Depuis que je te connais tu n’as jamais dévié de ta décision de faire médecine, d’où te vient cette envie ?
Je réfléchis car cette question je ne me la suis jamais posée en vérité.
- Je n’en sais rien, mais je sais que c’est ce que je veux faire c’est tout.
Philippe devient sérieux d’un coup, sa voix changeant de registre en devenant plus grave.
- En tout cas fais très attention à toi, je sais que tu es prudent mais face à des personnes comme-moi, ton secret pourrait être vite révélé au grand jour et ce serait fini pour ta tranquillité
- (Surpris) Mon secret ?
- De tes grands-parents par exemple ou encore de la cuisse de Chloé.
Là je nage complètement.
- Mais !! De quoi tu parles ?
Il me fixe un court instant, voit mon désarroi et comprend que je suis sincère.
- Il va réellement falloir que tu arrêtes d’être dans ton monde Florian et que tu regardes un peu plus autour de toi ce qu’il s’y passe.
- Explique-toi s’il te plaît, je ne comprends rien à ce que tu veux me dire.
- Tu as un don Florian, un don qui ne devrait pas exister mais qui existe en toi !! J’ai fait des recherches et nulle part il n’y est fait mention, tu es le seul à l’avoir.
- (Incrédule) Mais enfin !! De quoi tu me parles là !! Quel don ?
- Le don de guérir.
DEBUT DE L’HISTOIRE : Arrivée à Reims (2/3) (Explications)
- Le don de guérir ? C’est quoi ça ?
- Je m’en suis aperçu sans vraiment comprendre d’où ça provenait. Quand j’ai connu tes grands-parents, je trouvais déjà que pour leurs âges à tous les deux ils étaient dans une santé resplendissante !! Ensuite, quand j’ai connu tes amis et leurs familles, je les ai interrogés sans avoir l’air de rien et ce sont les parents d’Éric qui t’ont accueilli à ton arrivée après l’accident, qui m’ont vraiment mis la puce à l’oreille.
- Comment ça ?
- Avant ton arrivée, tes grands-parents étaient des personnes très fatiguées et très fragiles, ta grand-mère avait du mal à marcher depuis déjà quelques années tout comme ton grand-père qui passait des journées entières à se reposer dans son fauteuil.
- (Ahuri) Mais !! Je ne les ai jamais vus comme ça moi ?
- Je sais petit et c’est pour ça que j’ai fait le rapprochement avec toi, environ six mois après ton arrivée ta grand-mère est allée les voir en disant qu’elle se sentait bien et que dorénavant elle s’occuperait de toi à plein temps. Ils ont été ravis de l’entendre, pas parce qu’ils ne voulaient plus s’occuper de toi bien au contraire, ils t’aimaient et t’aiment toujours beaucoup eux aussi, mais de voir tes grands-parents reprendre le dessus sur leur état de santé leur faisaient vraiment plaisir.
- C’était grâce à moi alors ?
- Je le pense oui, mais laisses moi continuer. Regarde-les aujourd’hui !! Plus de médecins depuis des années, ton grand-père qui n’arrête pas de bricoler dans la maison avec une pêche du diable et ta grand-mère qui rit et s’active tout le temps elle aussi. Tu ne trouves pas ça étrange toi ? En plus à quatre-vingt-six et quatre-vingt-huit ans ?
Je commence à réaliser ou il veut en venir.
- Waouh !! Mais je n’ai rien fait je te jure !!
- C’est également ce que j’ai cherché à comprendre, aussi je me suis intéressé au cas de Chloé.
- Chloé !! Je l’ai recousu ce n’est pas pareil, il y a eu une action de ma part et puis ce n’était qu’une grosse coupure.
- Au début c’est aussi ce que je pensais, puis je lui en ai parlé et elle m’a dit un truc qui m’a fait réfléchir.
- Quel truc ?
- Tu étais parti chercher tes deux copains et moi je suis resté seul avec elle en t’attendant, c’était il y a deux ans. Nous avons reparlé de l’histoire de sa chute dans la piscine et elle m’a dit qu’elle était vraiment contente que tu aies été là ce jour-là car grâce à toi elle n’avait plus qu’une toute petite cicatrice qu’elle ne remarquait plus qu’à peine. Elle a alors voulu me la montrer et tiens-toi bien, nada, plus rien !!
- Elle a peut-être disparu naturellement ?
- Cela ne marche pas comme ça, tu sais aussi bien que moi qu’une cicatrice laisse toujours une trace aussi minime soit-elle.
- Vous avez sans doute mal regardé, parce que ce n’était vraiment qu’une petite coupure de rien du tout tu sais.
- Tu lui as quand même fait huit points de sutures là où Claude m’a dit qu’il n’en aurait fait que deux ou trois, c’est d’ailleurs ça qui l’a surpris à l’époque. Quand il m’en a parlé, il m’a dit que c’était presque de la micro chirurgie et qu’il a demandé de faire une radio pour contrôler justement ce que ses yeux refusaient de croire.
- (Je souris) Je suis doué avec mes mains que veux-tu ?
- Je suis d’accord mais revenons à la cicatrice, Chloé a été aussi étonnée que moi car elle l’avait encore vue il n’y avait pas longtemps m’a-t-elle dit, même que tu t’étais amusé à la lui embrasser pour rire.
- Je m’en rappelle oui c’était un jeu qui l’a bien fait rire.
- Je sais c’est ce qu’elle m’a dit aussi, mais pour en revenir à toi !! Je pense que c’est ta salive qui a effacé cette marque et pour tes grands-parents j’ai fait le rapprochement en me rappelant tous les bisous que tu es sans cesse à leur faire. Donc j’en ai déduit que tout ça ne pouvait venir que de toi.
- Waouh !! Je suis un magicien alors ?
- (Il rit) Non quand même pas !! Juste qu’il y a quelque chose en toi qui guéri, appelle ça comme tu veux moi j’ai appelé ça un don.
- Mais pourquoi tu ne m’en parles que maintenant ?
- Parce que je ne voudrais pas que tu restes trop longtemps sans venir embrasser tes grands-parents tu comprends ?
Je comprends soudainement l’implication de ses paroles, ce qui me mets d’office en mode panique.
- Il faut faire demi-tour tonton !! Je ne veux plus quitter Aix, tu m’entends ? Fais demi-tour s’il te plaît !!
Philippe me sourit tendrement.
- Non Florian, tu dois faire ta vie et ils ne risquent rien dans l’immédiat crois-moi.
- Mais enfin si ce que tu dis est vrai, ils vont retomber malades ou pires si je ne suis pas près d’eux !!
- Je vais encore te donner une preuve et après tu comprendras pourquoi je t’ai juste demandé de venir les embrasser de temps en temps.
Me voilà d’un coup mort d’inquiétude.
- Quelle preuve ?
- « La » preuve !! Je ne t’ai pas encore tout révélé de mes recherches, si je te disais que je suis asthmatique ?
- Quoi ? C’est quoi encore cette histoire ?
- Si je te disais encore que toute ma vie depuis l’âge de huit ans, j’ai toujours eu besoin de me soigner régulièrement contre les crises d’asthmes ? La Ventoline tu connais ?
- Oui bien sûr !!
- Eh bien j’en avais toujours à portée de mains, jusqu’à il y a environ douze ans. Tu ne fais toujours pas le rapprochement ?
- Mais !! C’est l’époque où on s’est connu ?
- Exactement ou plutôt depuis l’époque où j’étais devenu très proche d’un petit garçon qui m’embrassait tout le temps à chaque fois que je venais le voir.
- Alors toi aussi ? Mais le rapport avec mes grands-parents ?
DEBUT DE L’HISTOIRE : Arrivée à Reims (3/3) (Conclusions)
- Rappelle-toi depuis deux ans, mes absences de plus en plus longues ?
- Oui !! J’ai même pensé un moment que tu ne voulais plus nous voir.
- Mais non !! C’était juste pour tester mon organisme loin de toi et me faire une idée du temps nécessaire pour que les crises reviennent, si elles revenaient.
- Et alors !!
- (Il soupire) Eh bien elles sont revenues mais pas tout de suite, j’ai fait des analyses et je peux t’affirmer suite à celles-ci que tes grands-parents ne risquent rien dès l’instant où il ne se passe pas plus de quatre mois sans que tu sois près d’eux.
- Tu es sûr ??
- Certain !! Donc comme tu as des congés chaque trimestre !! Tu m’as compris ? Et encore c’est un minimum car si ça tombe vu le temps qu’ils ont passé avec toi, ils sont peut-être immunisés complètement.
- Ça serait cool non ?
- J’ai bien l’intention de m’en assurer figure toi, aussi je te promets de les surveiller comme mes propres parents.
- Ce n’est quand même pas croyable ton histoire !!
Je vois bien ses sourcils se froncer suite à ma mise en doute de ses paroles.
- Non !! Non !! Je ne te traite pas de menteur !! Juste que ça a du mal à passer, c’est tellement énorme comme truc.
- (Il hésite) Heu !!
- Quoi encore ?
- Ben !! En fait il y a bien encore une chose que tu dois savoir !!
- Décidément !! C’est le jour des révélations ou quoi ?
- Puisque je t’en ai déjà dit beaucoup, autant y aller jusqu’au bout non ?
Voyant que je ne répondrais pas.
- Le don fonctionne aussi sur toi mon garçon et c’est de ça que tu devras faire le plus attention tu m’entends !! Il ne faut parler à personne de cette conversation et faire très attention à toi si tu te blesses devant quelqu’un.
- Mais enfin !! De quoi tu me parles encore ?
- Ouvre la boîte à gants et prends la pochette bleue, ouvre-la et regarde les photos dans l’ordre où elles sont classées.
Je fais ce qu’il me dit et pendant quelques secondes, je regarde attentivement les clichés qui montrent un nourrisson gravement brûlé sur tout le corps sur les premières photos puis parfaitement sain sur les suivantes.
- Pourquoi tu me les fais voir à l’envers ?
Philippe sourit, s’attendant à ma réflexion.
- Elles sont dans l’ordre chronologique des prises de vues, regarde derrière il y a la date et l’heure.
Je retourne les photos pour constater qu’il a raison.
- Si je comprends bien ce bébé a guéri lui aussi ? Pourtant je ne le connais pas ? Donc cela ne peut pas venir de moi.
Il me jette un regard surpris.
- Tu me déçois Florian, ou alors tu ne veux pas comprendre ? Tu as lu au moins la date des photos ?
Mon regard repart vers l’image retournée que je tiens encore dans mes mains.
- Vingt-huit septembre mille neuf cent quatre-vingt-cinq.
- Et tu es né en ?
- Le cinq juillet de la même année (J’ai un hoquet de stupeur) Tu !! Tu !! Veux dire que c’est « moi » ?
- Ah !! Quand même !! Tu y auras mis le temps, oui c’est toi quand un jeune indigène t’a retrouvé et emmené dans un dispensaire te faire soigner.
- Le crash qui a tué mes parents ? C’était en Afrique, grand père m’a raconté l’histoire.
- Tout au moins la partie qu’il connaît de l’histoire.
- Mais !! Comment peux-tu savoir tout ça sur moi ?
Ses yeux quittent la route un instant, me regardant indécis.
- J’espère que tu ne m’en voudras pas de ce que je vais te révéler maintenant, mais pour ta sécurité tu dois tout savoir.
***/***
L’explication dure tout le temps du trajet entre les deux derniers péages, je suis allé de surprises en surprises n’en croyant pas mes oreilles.
La pluie de météorites encore !! Disons que ça peut passer, mais la panthère noire qui me soigne et me nourrit !! Là !! C’est un peu fort de café.
Un long moment de silence entre nous, qui dure jusqu’à la sortie Reims cathédrale où Philippe reprend la parole.
- Tu dois te demander si je suis bien celui que je prétends être n’est-ce pas ?
- Après tout ça oui, c’est sûr que je me pose la question de qui tu es en réalité et surtout dans quels buts.
- Je suis bien la personne que tu connais, sauf que ta venue dans mon cabinet le premier jour a été disons... « organisée ».
Philippe s’arrête le long du trottoir à côté d’une caserne de pompiers.
- J’ai été mandaté par… (Il hésite) Disons des instances gouvernementales pour te suivre suite à l’arrivée tardive d’un rapport relatant tout ce que je viens de te raconter. Il datait de quatre ans et a été jusqu’à très haut tu comprends ?
Un frisson de crainte me prend et me glace soudainement le dos.
- Ils me veulent quoi ?
Philippe me sourit en m’ébouriffant les cheveux.
- Plus rien maintenant !! Ne t’inquiète pas j’ai fait le nécessaire, mais toi suis bien mes conseils et reste toi-même.
Ses yeux s’embuent.
- Je t’aime comme un fils Florian, sache-le !!
Les Viala : (1/4) (Les trois fils)
La voiture redémarre, je ne dis plus rien trop ému par les dernières paroles de Philippe qui m’ont bien fait comprendre qu’il avait pendant toutes ses années falsifié ou du moins interprété d’une certaine façon les rapports réguliers que lui réclamait l’administration et qu’il envoyait en règlement de ses honoraires.
Mon cœur se serre quand je regarde cet homme bon, qui depuis ma plus tendre enfance me protège sans rien réclamer en échange que l’amitié et l’amour que je lui donne et qu’il me rend bien.
Une question me passe soudainement par la tête.
- Et Claude dans tout ça ?
- Il ne sait rien !!
- Sûr ??
- Sûr !!
Je soupir de soulagement et pour me changer les idées, je commence à regarder le paysage autour de moi.
Nous passons sous un pont, puis sur un autre enjambant un canal et nous arrivons dans une zone résidentielle au bout de laquelle se trouve une immense église, je vois bien que Philippe cherche une place pour se garer et je lui en indique une qui va se libérer, les phares de recul venant de s’allumer.
- Tiens !! Là !! Le gars va partir.
- Merci « Flo » je ne l’avais pas vu !!
Nous sortons de la voiture, chacun avec une valise dans la main et nous prenons la direction d’un immeuble qui ma foi a plutôt une belle apparence, celui-ci comme l’ensemble du quartier ressemble aux chalets de montagne avec toutes ses boiseries apparentes.
Philippe fouille dans sa poche revolver pour en sortir un billet où est écrit un code qu’il compose, puis il me tend ensuite le papier.
- Tiens apprends le par cœur et détruis-le.
- Merci.
Nous montons un étage et nous nous retrouvons face à une porte marquant l’entrée dans ma nouvelle vie.
Philippe actionne la sonnette et aussitôt des pas résonnent.
- (Annie) Bonjour Monsieur Espinach, vous avez fait bon voyage ?
- Bonjour madame, très bon merci.
Elle regarde sur le côté, curieuse et me voit avec mes deux valises qui face à moi paraissent énormes, un sourire apparait sur son visage.
- Bonjour Florian !!
Devant son sourire accueillant, le mien répond en retour en accentuant encore plus le sien.
- Bonjour Annie !!
- Mais entrez donc !! Ne restez pas sur le palier, tenez !! Mettez les valises par ici en attendant qu’on s’en occupe. Les hommes n’arriveront que plus tard, ils sont partis à la piscine car ils ne vous voyaient plutôt arriver qu’en fin de journée.
Commence alors une conversation amicale entre Philippe et Annie, qui zappent complètement pendant un certain temps que je suis là aussi.
Du coup j’en profite pour regarder autour de moi ce qui va devenir mon lieu de vie, le salon où nous sommes en ce moment est très spacieux.
Je dirais environ cinq mètres de large sur au moins sept mètres de long, largement suffisant pour une famille de cinq ou six personnes et en plus pour garder cet impression d’espace, les meubles sont bas et peu nombreux.
Le canapé lui par contre est immense, en angle accompagné de deux fauteuils assortis et le tout diriger vers le téléviseur écran plat qui vient à peine de sortir dans le commerce, à des prix plus que prohibitifs.
- Au fait Florian ? Je ne t’ai pas montré les chambres.
Je sursaute tellement j’étais pris dans mes pensées.
- Hein !! Pardon ?
Annie voit bien que je n’ai pas entendu sa question.
- Je te proposais de te faire visiter les chambres.
- (Surpris) Les !!!
- Oui les !! Car figure toi que tu as le choix, enfin presque !!
- (Amusé) Vous ne voulez pas que je dorme entre vous deux Frédéric, c’est ça ?
- (Philippe s’esclaffe) Enfin !! « Flo » !! Ne commence pas, ils ont bien le temps de profiter de tes frasques.
Annie commençant elle aussi à perdre son sérieux.
- Ce n’est pas en pensant à ça que j’ai dit « enfin presque » mais juste pour te prévenir qu’ils ne t’ont pas laissé l’option d’avoir une chambre pour toi seul, allez savoir pourquoi ?
- (Philippe) Simplement parce qu’ils préfèrent partager avec un ami voir plus tard un confident, plutôt que d’avoir l’impression de rester dans l’enfance avec un partage entre fratrie.
Je ne peux m’en empêcher et le plus sérieusement du monde.
- Très bonne analyse mon cher Watson !!
Les Viala : (2/4) (Les trois fils)
- (Annie rit) Je crois qu’il se moque de vous là !! Mais vous avez parfaitement compris la situation.
Le regard de Philippe revient vers moi.
- Tu es libre de choisir ta chambre, mais tu peux aussi attendre de voir mes garçons pour faire ton choix tu sais.
Je capte bien le regard de professionnel de Philippe qui attend ma réponse.
- Heu !! Non en fait je préfère choisir au hasard, comme ça il n’y aura aucun risque de dispute plus tard vous comprenez ?
- (Philippe sourit) Je n’en attendais pas moins de toi fiston, je crois qu’en effet ta solution est la plus juste pour tout le monde. Et puis rien ne vous empêchera de changer si vraiment tu liais une amitié plus forte avec un des garçons d’Annie.
Annie très surprise de ma décision.
- Tu es très mûr pour ton âge Florian, crois-moi sur parole. Des garçons j’en vois des centaines chaque année, mais très peu avec un aussi bon raisonnement. Bon !! Viens avec moi que je te montre les chambres.
Elle traverse la pièce et s’engage dans un couloir où six portes se donnent vis-à-vis trois par trois.
- Les deux premières sont les toilettes et la salle de bains, les quatre autres sont les chambres, la nôtre c’est celle du fond à droite.
Elle va pour ouvrir les portes.
- Non !! S’il te plaît je préfère choisir maintenant, voyons voir !! Celle au fond à gauche doit être la plus grande, car elle devrait normalement correspondre à la vôtre. Je dirais que votre fils aîné se trouve ici, ensuite les deux autres doivent être similaires mais je pense que vous avez placé votre fils cadet à côté de la vôtre, donc à droite et que le dernier a pris celle de gauche.
- (Philippe) Mais !! Comment ?
Je ne laisse pas finir.
- Mais c’est élémentaire mon cher Watson !!
Annie n’en peut plus et porte la main à ses yeux pour les essuyer.
- En plus il a raison, c’est exactement ça.
- (Philippe) Alors Sherlock !! Tu prends quelle chambre ? Tu vas avoir du mal à leur expliquer que c’est par hasard que tu as choisi maintenant ?
Je lui fais un clin d’œil et sors un dé de ma valise.
- Face une et deux c’est cette chambre, trois et quatre celle-là et cinq et six la dernière.
Je lance le dé dans le couloir, il roule et s’arrête sur le quatre.
- Voilà le travail !! Pur hasard et ce sera cette chambre-là !!
- (Annie) tu seras donc avec mon fils Guillaume, il ne reste plus qu’à monter le lit et la table de chevet qui sont dans la salle à manger. Ils étaient restés là en attendant de savoir ton choix.
- Je m’en occupe Annie !!
Elle me regarde étonnée.
- Tu vas y arriver tout seul ?
- Bien sûr !! Je suis un vrai bricoleur.
- (Philippe septique) Tiens !! C’est nouveau ça ? C’est Michel qui fait tout chez toi pourtant, non ?
- Peut-être mais j’ai regardé comment il faisait et ce n’est vraiment pas compliqué, suffit de bien lire le manuel de montage.
- (Philippe) Ok alors montre nous ce que tu sais faire, mais si tu as un problème tu m’appelles d’accord ?
Il m’aide tout de même à tout transporter dans la chambre que j’ai choisie, ensuite il me laisse seul en refermant la porte et en retournant rejoindre Annie dans le salon.
***/***
Annie et Philippe discutent un long moment ponctué de quelques arrêts, curieux des bruits bizarres qui s’échappent ponctuellement de la chambre.
- (Annie amusée) Vous croyez qu’il va s’en sortir tout seul ? Ne devriez-vous pas lui proposer votre aide ?
- Ah ça non alors !! Laissons notre monsieur je sais tout nous montrer ses talents de bricoleur.
- (Surprise) Mais !! Il est encore très jeune, vous n’êtes pas un peu sévère avec lui ?
Philippe voyant bien qu’elle s’est offusquée de ses dernières paroles, croit bon de préciser.
- Croyez-moi Annie même si ce n’est pas l’envie qui m’en manque, il faut le laisser se débrouiller seul. Jusqu’à présent il a toujours été surprotégé par son entourage et soyez convaincue qu’il le sait parfaitement. Florian en jouera à la moindre occasion alors ne vous y laissez pas prendre vous aussi, faute de quoi il vous fera manger dans sa main avant pas longtemps.
Redevenant souriante.
- Je crois comprendre car je vous avoue franchement que je suis déjà bien partie pour (rire) Il est tellement attachant.
- Je sais !! Ce gamin a un charme très particulier mais j’aimerais qu’il prenne de l’assurance de lui-même pour affronter ce qui l’attend, les gens ne seront pas toujours bien attentionnés vis-à-vis de lui vous savez !! Jusque-là il a eu de la chance car dans le quartier où il vit c’est un peu la mascotte, ici personne ne le connaît et il risque de ne pas s’y faire que des amis.
- Vous pensez à quelque chose en particulier ?
- Bien sûr oui !! La pire des choses !! La jalousie !!
Les Viala : (3/4) (Les trois fils)
Dans ces entrefaites, la porte principale s’ouvre annonçant le retour des hommes de la maison qui arrivent dans le salon après s’être déchaussés et qui regardent curieusement le visiteur souriant assis au côté d’Annie.
Frédéric reconnaît Philippe et vient aussitôt lui serrer la main.
- Vous arrivez tôt dites donc ? Il y a longtemps que vous êtes là ?
Philippe regarde sa montre.
- Ça fait deux bonnes heures.
- (Frédéric) Ah !! Quand même !!
Il se tourne vers ses enfants.
- Approchez que je vous présente.
En les prenant un à un par l’épaule.
- Voici mon aîné Aurélien, mon deuxième Guillaume et enfin mon cadet Damien.
- Moi je suis Frédéric le…
Il cherche le bon mot.
- … précepteur de Florian.
Il profite d’un instant de silence suivant les présentations pour détailler les trois garçons, Aurélien dix-huit ans du haut de son un mètre soixante-quinze pour environ soixante-cinq kilos est un beau gars aux cheveux châtain clair très court et aux yeux marrons.
Guillaume le second a seize ans, aux cheveux châtains clairs également qu’il porte jusqu’aux épaules lui donnant un petit air rebelle pas déplaisant, un mètre soixante-dix pour soixante kilos et les mêmes yeux marron que ses frères.
Le petit dernier Damien quinze ans a lui une bonne bouille malicieuse, il est de la taille de Florian mais un peu plus fort, environ cinquante-cinq kilos, les cheveux châtains plus foncés que ses frères qu’il porte très court avec les mêmes yeux qu’ils tiennent tous les trois du père.
Frédéric reprenant la conversation afin de rompre le silence qui s’était instauré.
- Il est ou Florian ?
Annie qui repense soudainement à lui.
- Ah oui tiens !! Apparemment il n’a toujours pas fini d’assembler ses meubles, je crois mon cher Philippe que depuis le temps ce devrait être terminé non ?
- (Sourire) Je pense que notre bricoleur trouve forte partie avec les meubles en kit ! Hé !
Hé !
- (Aurélien curieux) Parce qu’il a déjà choisi une chambre ? Sans même nous connaître avant ?
Annie explique alors les raisons qui ont fait que Florian a tiré au dé où il allait s’installer et pourquoi il a agi ainsi.
Les garçons se regardent n’y trouvant rien à redire, bien sûr une question majeure se pose aussitôt à eux.
- (Damien) Et le hasard est tombé sur qui ?
Annie s’amusant beaucoup de leur curiosité.
- Le pire pour lui figurez-vous !!
Elle regarde l’heureux élu.
- Et je nomme… Guillaume !!
Damien après une légère grimace de déception.
- Il va dormir avec le « namoureux » ? (Il rit) Préviens le quand même pour qu’il se sauve si la nuit il s’entend appeler…
Il prend une voix énamourée.
- « Juliette ».
Guillaume fusille son frère du regard.
- Je ne me souviens pas t’avoir vu te sauver toi ?
Il s’approche de son petit frère et le ceinture en riant.
- Dis plutôt qu’il va te manquer ton…
Prenant la même voix que son frère juste avant.
- « Roméo ».
- (Aurélien blasé) Bon !! Faudrait peut-être voir s’il a besoin d’un coup de main.
Il a à peine terminer sa phrase qu’un rire cristallin sort de la chambre, tous se regardent surpris pour certains et amusés pour d’autres, Frédéric et Annie se tournent vers Philippe et l’interrogent du regard.
Philippe comprend la question muette et acquiesce en souriant.
- Mode clown !!
Annie sans demander son reste part aussitôt par précautions direction les toilettes sous l’œil hilare de son mari et ahuri de ses enfants.
Elle est à peine revenue, qu’un deuxième rire encore plus percutant retentit faisant déjà son effet communicatif sur les habitants de la maison qui commencent eux aussi à se bidonner.
Philippe connaissant par cœur son protégé.
- Mais qu’est-ce qu’il nous prépare encore comme connerie !!
Frédéric pas loin du fou rire.
- Le mieux c’est d’y aller voir.
La porte s’ouvre et c’est un Florian fier comme un paon la chevelure en pétard façon
« Pichachu », tenant un grand sachet à la main qui apparaît dans l’encadrement de la porte, le sourire jusqu’aux oreilles et les yeux luisant de malices.
- Dites !! C’est normal qu’il y ait des pièces en rabe ?
Aurélien sans réfléchir.
- Bah oui !! C’est mis en sachet par des machines, alors c’est souvent qu’il y en a plus que le compte.
- Alors c’est cool !! Parce que là, ils ont fait fort.
Son rire repart de plus belle.
- Venez voir le travail de l’artiste !!
Toute la famille se positionne dans l’ouverture de la porte et voit ce qui n’a rien d’extraordinaire en soi, un deuxième lit à côté du premier séparer par une table de chevet.
Florian en sautant sur le lit.
- Regardez le travail !! Et c’est du sol….
« PATATRAC !!!!!!! »
Le lit s’écroule sous le jeune rouquin, qui se retrouve alors les quatre fers en l’air dans une position défiant les lois de la pesanteur avec un air tellement ahuri et comique qu’au lieu de lui venir en aide, ils sont tous tordus de rire à en perdre le souffle.
Les Viala : (3/4) (Les trois fils)
Pour les adultes ça va encore car ils commencent à s’attendre à tout avec le petit zouave qui se retrouve présentement les fesses en l’air, mais pour les garçons c’est une autre paire de manches.
Aurélien en a les yeux qui pissent les larmes comme un robinet grand ouvert tout en se tenant les côtes des deux mains.
- P’pa !! M’man !!
Entre deux fous rires.
- C’est quoi ce mec ?
Guillaume n’est pas mieux que son aîné, sauf qu’il ne tient plus debout et c’est les genoux au sol qu’il se tient le ventre, crispé par la douleur occasionnée par le fou rire.
- Arrêter s’il vous plaît !! Stop !! (Crise de rire) j’en peux plus là.
Damien le plus jeune n’arrive plus à se retenir et une auréole de plus en plus large orne maintenant le devant de son jeans, le liquide atteint enfin le sol où une flaque d’urine se forme sous ses pieds.
- M’man !!!
Il plie le ventre pour calmer la douleur que lui envoient ses abdos crispés par le rire.
- j’fais pipi !!! J’peux pas m’retenir !!!
Grand moment de folie chez les Viala, qui ont dû ameuter tout le voisinage par l’énorme charivari qui vient de leur appartement.
Petit à petit tout finit par rentrer dans l’ordre, malgré quelques hoquets qui s’échappent encore de temps en temps des gorges à peine calmées mais qu’un rien ils le sentent bien ferait repartir de plus belle.
Guillaume emmène son jeune frère dans la salle de bains, pendant qu’Aurélien prend le sac que tient toujours Florian dans ses mains et regarde à l’intérieur.
Il y voit alors quatre longues vis qui normalement tiennent les montants du lit entre eux et repart en live, son rire fait écho rapidement à celui des adultes qui comprennent aussitôt le problème.
Philippe retourne la page et la montre à Florian.
- Tu n’aurais pas oublié d’aller jusqu’au bout des explications par hasard ?
Devant la mine déconfite du garçon, il prend la clé coudée fournie avec le kit de montage et aider par Aurélien s’occupe d’assembler correctement cette fois-ci les différentes pièces en bois entres elles.
Une fois tout terminée, ils retournent dans le salon retrouver le reste de la famille et Philippe remarque avec plaisir que Guillaume et Damien sont de chaque côté de Florian sur le canapé et qu’ils n’ont pas l’air de s’ennuyer, Aurélien voyant ça rejoint ses frères pour rapidement s’immiscer dans leurs discussions.
Philippe rejoint alors les parents dans la cuisine en souriant, ceux-ci sont assis et récupèrent de leur fou rire devant un café bien noir dont ils proposent une tasse à leur invité qui l’accepte bien volontiers.
Annie qui surveille ses enfants du coin de l’œil a le visage radieux.
- Je crois que c’est gagné, regardez-les ? Ils ne le quittent déjà plus d’une semelle.
- (Frédéric) Faut dire aussi qu’il a fait fort sur ce coup-là, non ?
Philippe qui croise à l’instant le regard moqueur de « Flo », comprend soudainement qu’ils se sont tous fait avoir.
- Ah !! Le petit monstre !!
- (Annie surprise) Il ne faut pas lui en vouloir, ça lui servira d’expérience.
- Rappelez-vous son rire juste avant, quand je vous ai dit qu’il se mettait en mode clown. C’est à ce moment-là qu’il a préparé son coup, il nous a bien eus tous autant que nous sommes.
Frédéric croit comprendre.
- Il l’a fait exprès ? J’y crois pas !!
- (Philippe) Bien sûr qu’il l’a fait exprès, plus j’y pense et plus j’en suis sûr !!
- (Annie incrédule) Pourquoi ?
Philippe montrant du doigt les garçons qui discutent gaiement entre eux.
- Pour ça justement !! Reconnaissez que c’est plus rapide que des présentations traditionnelles, non ?
Le couple fixe un instant les garçons, les messes basses et les ricanements montrent déjà une complicité qui soude le quatuor, résultats obtenus par le fou rire commun qui les a présentés l’un à l’autre.
- (Annie) Si c’est vrai, il est vraiment doué ce gamin.
- (Philippe) Vous n’avez pas fini de vous en rendre compte car même moi après ses douze ans passés prêts de lui, je découvre tous les jours de nouvelles facettes de sa personnalité… c’est vous dire.
SEPTEMBRE 1ere ANNEE : (1/5) (Un problème d’éducation)
Une lumière forte me fait plisser les yeux et me retourner dans mon lit, après la journée d’hier je me suis écroulé très tôt car la fatigue du voyage et la soirée passée à apprendre à se connaître m’a lessivé.
Aujourd’hui j’ai encore mille choses à régler et si je ne me sors pas les doigts du cul pour me lever, ça va pas être possible de tout faire.
Prenant mon courage à deux mains je m’emploie comme chaque matin à faire le plus difficile, j’ouvre une paupière.
Après c’est le miracle, comme toujours une fois cet énorme effort réalisé je pète la santé et c’est en sautant du lit que je me rends vraiment compte que ce n’est pas ma chambre habituelle.
Déjà dans la mienne il n’y a pas un mec qui dort dans le lit d’à côté, qui dort ???? Ça, ça ne va pas !! Je m’approche de lui et lui saute dessus, Putain !! Le bond qu’il fait !! Trop drôle !!
- Qu’est ce qui te prend !! T’es ouf mec !!
- Tu n’aimes pas ?
- Mais !! T’es malade !! Ce n’est pas une façon de réveiller les gens ça !!
Je m’approche de lui en souriant.
- Tu préfères un bisou peut-être ?
Voyant que l’idée le déride et étant toujours sur lui, je lui fais un gros « smack » baveux sur la joue.
- Comme ça, c’est mieux ?
- (Il rit) T’es vraiment un grand malade toi, quelle heure il est au fait ?
Je regarde ma montre en profitant pour me la mettre au poignet.
- Huit heures !!
Guillaume me regarde, puis se mord les lèvres l’œil rieur.
- Ok, va vite déjeuner sinon tu vas être à la bourre et m’man n’aime pas ça, tu lui dis que j’arrive.
Comme à mon habitude je fonce vers la cuisine, il y a déjà Aurélien et Damien qui y sont installés, pendant qu’Annie s’occupe des toasts.
Quand il me voit Damien crache subitement sa biscotte en toussant comme un malade, Aurélien lève lentement les yeux sur moi et un sourire surpris éclaire son visage.
Quant à Annie, elle lâche sa tartine en poussant un oh !! Sonore.
- (Annie) Florian ? Tu ne t’habilles jamais le matin ?
- (Surpris) Mais !! J’ai un boxer !!
Damien mort de rire.
- Ce n’est pas le boxer, c’est ce qu’il y a dedans.
Je regarde mon sous-vêtement, n’y voyant rien d’anormal.
- Je suis toujours habillé comme ça le matin !!
Voyant que sa mère ne sait quoi dire, Aurélien en plaisantant.
- Et c’est toujours aussi tendu sur le devant ?
Mais à quoi ils jouent là.
- Bah oui !! Pourquoi ? Pas vous ?
Annie remarque Guillaume au coin du couloir qui est mort de rire.
- Guillaume !! C’est toi qui l’envoies comme ça ?
Entre deux spasmes.
- C’est lui qui a commencé m’man, je te jure !!
Frédéric entendant tous ses rires, vient voir ce qu’il se passe dans cette maison pour qu’il ne puisse travailler tranquillement dans son bureau.
Il voit sa femme rouge comme une tomate et les visages écroulés de rire de ses fils devant le petit Florian qui apparemment ne comprend pas la raison de tout ça.
- Si quelqu’un voulait m’expliquer ?
Aurélien montre du doigt la cause manifeste, qui d’ailleurs montre toujours une raideur exemplaire.
- C’est « Flo » p’pa, paraît qu’il se balade comme ça tous les matins et il ne voit pas ce qu’il peut y avoir de drôle.
Frédéric retient difficilement son envie de rire.
- Viens avec moi Florian, il y a quelques règles de pudeur dans cette famille qu’il faut que je t’explique.
- Comme quoi par exemple ?
Frédéric se mord les lèvres pour rester sérieux.
- Comme avoir une érection même matinale devant les autres.
C’est ça qui les choque ? Je baisse les yeux sur mon bas-ventre et je contrôle en écartant mon boxer avec les deux mains que c’est bien de mon sexe tout raide qu’ils parlent et qui les fait rire depuis tout à l’heure.
En faisant ce geste celui-ci sort à l’extérieur devant la famille médusée, Damien se tient soudainement le bas ventre et court en vitesse vers les toilettes pour ne pas recommencer l’exploit de la veille, Aurélien et Guillaume sont en larmes et Annie ne sait plus où se mettre, à la fois extrêmement gênée mais aussi avec une forte envie de rire.
Frédéric y va également de son fou rire et me prend par la main pour m’emmener dans ma chambre.
- Evite ce genre d’exhibition ici Florian, je sais bien que c’est la nature mais nous ne sommes pas éduqués avec cette liberté de se montrer ainsi devant les autres tu comprends ?
- Ça vous choque ? Pourtant chez moi personne n’y a jamais fait attention.
- Attends !! Tu ne vas pas me dire que tu te montres comme ça devant tous tes amis ?
- Non bien sûr c’est juste à la maison.
- Ouf !!! Tu me rassures là, jure-moi de faire attention maintenant.
Je deviens rouge de honte en comprenant que pour eux ce n’est pas décent.
- Excuse-moi je ne savais pas que ça vous choquerait comme ça.
- (Il sourit) Maintenant tu le sais, aller !! Habille-toi et viens déjeuner.
SEPTEMBRE 1ere ANNEE : (2/5) (Découverte de la vraie vie)
L’incident est clos, quoique quand il apprend que c’est Guillaume qui m’a laissé et même poussé à sortir dans cette tenue, Frédéric lui remonte sévèrement les bretelles en lui conseillant vivement d’éviter à l’avenir ce genre de plaisanteries douteuses.
C’est vers dix heures que nous décidons les frangins et moi d’aller faire un tour pour visiter le quartier, je m’étais muni d’un plan de la ville et c’est tranquillement sur un banc au milieu de la place où se trouvent les commerces, que nous cherchons chacun où va se situer nos différents lieux d’études.
Je repère assez facilement la fac de médecine, je m’imprègne du trajet que j’aurais à faire une fois par jour car ce n’est quand même pas tout près et je préfère prendre la décision de déjeuner sur place le midi.
Aurélien repère facilement son futur lycée ainsi que Guillaume et Damien le leur, nous décidons de passer une partie de l’après-midi à nous y rendre pour apprendre les bonnes correspondances.
- (Damien surpris) Mais !! Le bus s’arrête juste devant chez nous, papa disait qu’il y avait au moins cinq cents mètres à se taper à pince !!
Guillaume regarde son petit frère avec amusement.
- Et toi gros naze tu l’as cru ? Au moins je n’aurais pas à trimballer ton sac !!
- (Aurélien) Ce n’est pas en restant le cul sur un banc qu’on va visiter, aller les gars on se bouge !!
Un groupe de garçons arrivent dans notre direction et nous regardent attentivement en nous croisant, le plus âgé s’arrête alors et me dévisage curieusement.
Nous faisons comme si de rien était et quelques mètres plus loin, je tourne la tête et vois qu’il a toujours le regard braqué sur moi à me fixer bizarrement.
- Vous avez vu le gars ? Qu’est-ce qu’il me veut ?
- (Guillaume) Il n’aime peut-être pas les rouquins !!
- (Damien amusé) Ou peut-être trop !!
- Ça veut dire quoi ça ?
Aurélien s’arrête et me dévisage.
- Mais tu sors d’où toi ? Déjà tu te balades avec la gaule devant tout le monde et là tu ne comprends pas les allusions qu’un gamin de dix ans aurait parfaitement pigées.
- Bon !! Ok !! J’avoue que j’ai passé plus de temps à étudier qu’à sortir avec des garçons de mon âge et que je suis un peu dépassé par certaines choses.
Guillaume me prenant par l’épaule.
- Bon !! Alors il y a du taf, nous avons à peine une semaine pour déniaiser un peu notre « Flo » les gars.
- (Aurélien) Ce n’est pas gagné d’avance
- (Damien) Déjà va falloir qu’on se rende compte des sujets où tu pêches le plus, même si j’en ai déjà une petite idée.
- (Guillaume) aller les gars on rentre et conseil de guerre dans notre chambre.
***/***
Pendant ce temps chez les Viala, Philippe est prêt à partir et l’histoire du petit-déjeuner ne l’a pas surpris, c’est d’ailleurs une des raisons pour qu’il ait préféré la solution vie en famille pour Florian.
Il tend une enveloppe à Annie qui la prend d’un air étonné, ne sachant pas ce qu’elle contient.
- (Philippe) Dans l’enveloppe il y a plusieurs choses, une carte bleue pour Florian, elle est pré-chargée. Mais comme la somme maxi n’est que de trois cents Euros, vous lui direz que je regarderai toutes les semaines pour la compléter. Ensuite il y a une somme en liquide pour vous.
Il voit qu’ils vont protester, aussi s’empresse-t-il de rajouter.
- Prenez-la !! J’ai oublié de vous préciser une chose sur la famille de Florian, il est l’héritier de ses parents et de ses grands-parents qui sont très riches.
Il voit leur suspicion dans les yeux.
- Je vous assure que c’est la vérité, Florian est le propriétaire d’une immense entreprise qui est actuellement tenue en gérance par un ami de son père qui était également son bras droit et qui lui reviendra de pleins droits à sa majorité, il n’est pas au courant alors je vous prie de garder ce secret pour vous.
Annie qui à compter la somme pendant que Philippe donnait ses explications.
- Il y a cinq mille Euros là-dedans !!
- (Philippe) Je vous demanderai simplement un RIB pour vous faire transférer régulièrement une somme identique.
- (Frédéric abasourdi) Nous n’avons jamais dit que nous voulions être rémunérés ? Nous gagnons suffisamment bien notre vie pour prendre en charge ce garçon, rappelez-vous que c’est en remerciement de l’aide que m’a apporté Claude que je vous ai fait cette proposition alors reprenez votre argent.
Philippe très sérieux.
- Déjà et d’une ce n’est pas mon argent !! Et de deux si vous refusez je repars avec « Flo » !!
Annie surprise de l’ultimatum.
- Mais enfin, pourquoi ?
- (Philippe) c’est comme ça !! Et puis vous en faites ce que vous voulez, placez-la pour vos enfants ou donnez-la à un pauvre !! Mais chaque trimestre vous recevrez cette somme, suis-je assez clair ?
- (Frédéric) Il est si riche que ça ?
- (Philippe amusé) Beaucoup plus croyez-moi, beaucoup plus.
SEPTEMBRE 1ère ANNEE : (3/5) (Heureuse surprise chez les Dufour)
Mélanie est toute heureuse en entrant dans sa belle chambre, son grand frère comme il le lui avait promis a passé plusieurs jours à la lui refaire entièrement.
Les couleurs roses pastelle assorties aux nouveaux rideaux, donnent à la chambre un air de fraîcheur où il fera bon vivre.
Sylvain n’a pas trouvé les arcs-en-ciel demandés, où pour être honnête il est passé devant sans s’y arrêter car sa petite sœur à dix ans s’en serait vite lassée.
Aussi a-t-il préféré demander l’avis de la jeune vendeuse qui l’a si bien conseillé, vu le sourire béat de remerciement de Mélanie.
Tout son dossier fac étant à jour, il passe le plus clair de son temps à chercher un emploi étudiant pour ne pas être trop à la charge de ses parents.
Il n’est donc pas chez lui cet après-midi-là quand la sonnette de la porte retentit, Fabienne pose son livre de mots croisés et va ouvrir, se demandant qui cela peut bien être.
Elle ouvre et reconnaît aussitôt les visiteurs avec un sursaut de surprise.
- Carole ? « Seb » ? Eh bien ça alors !! Si je m’attendais ? Mais entrez les enfants.
Elle les fait s’installer dans le salon, puis les laissant un instant elle va prévenir sa fille et préparer un goûter.
Quand elle retourne au salon, ceux-ci sont déjà en pleine discussion avec la petite fille ravie.
- M’man !! Tu sais quoi ? « Seb » et « Caro » vont venir vivre à Reims !!
- (Surprise) Ah bon !! Mais je croyais que vous alliez à Paris pour vos études de médecine ?
- (Carole) Eh bien nous avons changé d’avis et nous avons été acceptés à la fac de Reims.
- (Fabienne ravie) J’en connais un qui va sauter de joie quand il va l’apprendre.
- (Sébastien) Il n’est pas là Sylvain ?
- (Fabienne) Non mais il ne devrait pas rentrer trop tard, il est à Reims pour trouver un emploi.
- (Carole) Va falloir qu’on s’y mette nous aussi !!
L’heure suivante passe en discussions sur les futures études et comment ils comptent s’organiser dans cette ville encore inconnue pour eux.
- (Fabienne) Vous allez loger où les enfants ?
Carole pas très enthousiaste.
- Pour l’instant nous avons fait une demande en cité U, après si nous trouvons un emploi j’espère que nous trouverons un meublé pour mieux nous loger.
- (Mélanie) Mais m’man !! Il reste une chambre chez nous !!
Fabienne réfléchit quelques secondes.
- Bien sûr les enfants, si cela vous convient vous pourriez venir vivre avec nous. Carole tu pourrais prendre la chambre libre et toi Sébastien si Sylvain est d’accord, tu pourrais partager sa chambre avec lui.
Mélanie regarde ses amis elle remarque le sourire de Carole et la rougeur dont se teintent les joues de Sébastien.
- Oh oui !! Ça serait super !! Dites oui s’il vous plaît !!
Elle prend une petite voix suppliante.
- S’il vous plaît !!!
Carole regarde son jumeau et capte aussitôt ses rougeurs révélatrices.
- Si votre mari et votre fils sont d’accord alors oui !! Ce serait avec joie, mais nous paierons une pension.
- (Fabienne) trouvez déjà un boulot après nous verrons, pour ce qui est des hommes je pense qu’ils seront ravis de vous accueillir. Mais toi « Seb » tu ne dis rien ?
Sébastien sort de ses pensées brusquement, comprenant que c’est à lui qu’on s’adresse.
- Comment !! Je ne sais pas quoi dire, c’est trop gentil de votre part de nous proposer de nous prendre chez vous.
- (Fabienne) Allons !! Pas de gêne entre nous, où sont vos affaires ?
- (Carole) Nous avons pris une chambre d’hôtel en attendant, elles sont là-bas.
- (Fabienne) Alors ne vous ruinez pas plus, allez les chercher maintenant.
Il ne faut pas leur dire deux fois et c’est avec un grand sourire aux lèvres qu’ils partent reprendre leurs valises.
- (Mélanie) Tu ne dis rien à Sylvain m’man, j’aimerais bien voir sa tête quand il va les voir tout à l’heure.
- (Fabienne sourit) Entendu ma puce, je suis sûr que ça va valoir le coup quand il va savoir que sa « copine » va vivre chez nous.
Mélanie avec un petit sourire ironique.
- Sûrement m’man, elle lui manquait déjà beaucoup tu sais !!
Mais dans sa tête c’est surtout à Sébastien qu’elle pense.
SEPTEMBRE 1ère ANNEE : (4/5) (Pendant ce temps chez les Lemont)
Henriette ne sait plus quoi faire, l’absence de son grand fils est un tel vide dans la maison qu’elle pleure très souvent.
Bien sûr pas devant son mari ni surtout devant Ludovic, mais en sont-ils dupes ?
Ludovic dessine, il est en classe et la maîtresse leurs a demandé de dessiner quelque chose qui leurs tient à cœur.
Aussi crayonne-t-il un bonhomme censé représenter Flavien, qui lui manque tellement que même en classe les larmes brillent trop souvent dans ses yeux.
La maîtresse est au courant de ce qui perturbe à ce point ce petit garçon si gentil et si rieur d’habitude, même ses ami(e)s le regardent souvent.
Comprenant pour certains en se demandant pourquoi pour d’autres, leur copain a tellement changé depuis la rentrée.
Bastien n’a pas meilleur moral même s’il le cache un peu mieux que le reste de la famille, son travail s’en ressent et il a déjà été convoqué dans le bureau de son chef pour savoir ce qui n’allait pas.
Celui-ci apprenant ce qui perturbe à ce point son employé, lui propose amicalement de prendre quelques jours de repos.
- (Chef) Bastien, prends ta famille et allez le voir. Quand vous serez rassurés sur son installation cela ira mieux tu verras.
- Merci Charles mais je ne crois pas que ce soit une bonne chose tu sais, Flavien se sentirait coupable et je ne suis pas sûr qu’il veuille rester après ça. Non !! Il faut juste qu’on s’habitue à son absence, mais ce n’est vraiment pas évident surtout pour « Ludo » et sa mère.
- (Sourire amical) Ouaih !! C’est ça !! Et pas le père peut être ?
Bastien sourit faiblement.
- Ça se voit tant que ça ?
Charles en se levant.
- Je te connais bien maintenant et je vois bien que ce n’est pas le top non plus, fais comme tu veux mais si tu as besoin de quelques jours n’hésite pas à demander.
- Merci Charles, ça me touche beaucoup.
Il se lève également et serre la main à son chef qui est aussi un ami.
- Je vais y réfléchir, merci encore.
***/***
Flavien lui est dans sa chambre allonger sur son lit, il pense lui aussi à ses parents mais surtout à son petit frère qui lui manque vraiment trop.
Il sourit en repensant à lui, déboulant comme un fou dans sa chambre pour lui sauter dessus en braillant comme un malade.
C’est à ce moment précis de ses pensées, que la porte s’ouvre brusquement et que machinalement il tend les bras pour y recevoir le boulet de canon qui surgit habituellement.
Il se retrouve comme un imbécile devant Marc, qui à l’entrée de la porte se rend compte de son geste en se demandant quoi.
- (Marc) Je t’ai surpris on dirait ?
Flavien regarde ses mains et éclate de rire.
- Tu viens juste d’échapper à un tour d’avion.
- (Marc amusé) oh oui !! St’eu plaît !!
Redevenant sérieux.
- Tu penses encore à ton petit frère ?
Flavien sourit tristement en rebaissant les bras.
- Il me manque tellement tu sais.
- (Marc amical) Les cours ne débutent que la semaine prochaine, tu devrais leur rendre visite et je suis sûr qu’ils en seraient vraiment heureux.
Flavien regarde son voisin de chambre, celui qui de jour en jour il considère de plus en plus comme un ami.
- Je crois que si j’y vais, je n’aurai pas la force de revenir.
Marc a les yeux qui brillent de voir ce géant au cœur si tendre et vient s’asseoir près de lui en posant sa main sur son épaule.
- Ça va passer Flavien, laisse-toi un peu de temps !!
Ils restent un long moment ainsi, l’un près de l’autre sans une parole en sachant le bienfait qu’apporte la présence d’un ami.
- (Flavien) Merci Marc !!
- (Marc) Non Flavien, c’est moi qui te dis merci !! Merci de m’accepter comme ami et merci d’être là avec moi dans cette ville, si loin de chez nous.
Flavien le fixe intensément et en se rendant compte de l’importance de sa présence, son sourire revient.
- Une petite bière bien fraîche ça te dit ?
- Banco !!
Les deux copains quittent alors la cité U et marchent côte à côte en souriants, ne remarquant pas les gens qui se retournent sur eux curieux de voir ses deux garçons si dissemblables qui discutent sourires aux lèvres alors qu’eux ne voient que leur amitié toute récente mais déjà si forte.
SEPTEMBRE 1ère ANNEE : (5/5) (Chez les Lemont suite)
Les jumeaux se sont déjà installés quand une pétarade de mobylette résonne dans le village, annonçant le retour de Fabien.
Son visage d’habitude si souriant, marque quand il est seul le cafard qu’il traîne en lui depuis sa séparation d’avec ses amis.
Dans le village où ils ont emménagé, il y a pourtant quelques personnes de son âge qu’il connaît assez bien pour les avoir quelques peu fréquenter lors de ses nombreux séjours chez ses grands-parents.
Mais il ne cherche pas leurs compagnies, trop obnubilé pour l’instant par l’éloignement d’avec les jumeaux qu’il sait définitif depuis qu’il a appris la vente de leur ancien appartement.
C’est maintenant qu’ils sont loin qu’il se rend compte à quel point ils comptaient pour lui, la boule qu’il a à l’estomac depuis qu’il est arrivé à Thillois le village près de Reims où il habite maintenant ne cesse d’amplifier au point qu’il en perd l’appétit.
- Secoue-toi « Fab », tu files un mauvais coton.
Il rit malgré tout quand il remarque qu’il parle tout seul et c’est une fois arrivé, qu’il range son deux-roues dans la cour.
Il n’a pas remarqué la Clio blanche garée dans la rue près de chez lui et c’est d’un pas traînant qu’il passe le seuil pour rentrer à la maison.
Fabienne l’a vu arriver et remarque comme à chaque fois qu’il ne sait pas être observé combien son fils est triste.
Elle sourit néanmoins à la surprise qu’il va avoir en retrouvant ses meilleurs amis et surtout pense-t-elle sa petite amie Carole, dont elle soupçonne fortement qu’il y a quelque chose de plus que de l’amitié entre les deux jeunes gens.
Fabienne accueille son fils depuis la cuisine.
- Déjà rentré mon grand ?
Sylvain se forçant à sourire depuis qu’il a passé la porte.
- Oui m’man, mais j’ai encore rien trouvé. Toujours la même réponse, vous arrivez trop tard les places sont déjà toutes retenues depuis juillet.
- (Fabienne) Tu as le temps, ce n’est pas comme si tu étais à la rue quand même ?
- Je sais m’man, mais je ne veux pas rester dépendant tu comprends ? Il y a déjà assez à faire avec « Mél », ses soins et tout.
Fabienne reste sérieuse, du moins en apparence.
- C’est pour ça que nous avons loué la chambre qui restait libre, d’ailleurs il va aussi falloir que tu partages la tienne.
Elle surveille amusée sa réaction qui ne manque pas de s’exprimer par un hoquet de stupeur.
- Oui !! ce sont deux jeunes, un frère et une sœur qui cherchaient à se loger.
- (Sylvain ahuri) Mais !! M’man !! Je n’ai pas envie de partager ma chambre avec un autre mec !! C’est quoi cette histoire de fou !!
Une voix amusée derrière lui.
- Il va falloir qu’on s’en aille alors ?
Sylvain sursaute reconnaissant très bien la voix, il se retourne alors vivement.
- Carole !!!
Carole pliée en deux de voir sa tête stupéfiée.
- Tu te rappelles de mon prénom ? Depuis le temps ?
Fabienne avec malice.
- Je crois bien qu’il ne veut pas de vous deux ici !!
Sylvain qui percute enfin.
- Vous deux ? « Seb » est là aussi ? Alors le mec qui doit partager ma chambre c’est « Seb » ?
Carole toujours prise dans son trip.
- Devait !! Puisque tu ne veux pas partager ta chambre avec un mec, c’est ce que je viens d’entendre ? Non ?
Le sourire réel cette fois-ci qui illumine le visage de Sylvain est déjà une réponse par lui seul.
- De quoi !! M’man pourquoi tu ne m’as pas dit tout de suite que c’était eux ?
Fabienne morte de rire.
- Mais c’était pour voir ta tête mon enfant !!
Elle prend alors une voix grave, imitant celle de son fils quelques minutes plus tôt.
- Partager ma chambre avec un autre mec ? Mais c’est quoi cette histoire de fou !! Tu aurais vu ta trombine mon fils !! À mourir de rire.
Sylvain prend sa copine dans ses bras en la serrant très fort.
- Alors c’est vrai ? Vous restez chez nous ? Mais !! Et Paris ?
Carole à moitié étouffée, lui tape sur les épaules.
- Lâche moi grande brute, tu m’étouffes là !! Paris c’est terminé, « Seb » et moi on s’ennuyait trop sans toi alors nous avons décidé de venir faire nos études ici. Content ?
- Oh oui !! Tu ne peux même pas imaginer !! Et « Seb » aussi a voulu venir alors ?
- (Carole) Bah !! Je n’ai pas eu à le forcer beaucoup crois-moi.
- Il est où ?
- Dans sa heu !! Je veux dire dans votre chambre, il range ses affaires dans tes placards et je soupçonne qu’il doit y foutre un beau bordel le connaissant.
Lui donnant l’excuse qu’il cherche assurément.
- Tu devrais y aller avant qu’il ne foute tout en l’air.
Jamais il n’a monté aussi vite l’escalier menant à l’étage, ce n’est qu’une fois devant sa chambre que son cœur se serre.
Sylvain avale sa salive et ouvre la porte en se retrouvant nez à nez avec Sébastien dans le même état que lui.
Le temps que leurs cœurs se calment et d’un élan commun, ils se retrouvent dans les bras l’un de l’autre.
1ere ANNEE : (Aix en Provence)
Philippe est assis dans le salon des De Bierne, il s’arrange pour y passer chaque jour pour voir comment se portent Michel et Maryse.
Le couple va très bien physiquement mais niveau moral ce n’est pas le top, leur petit-fils leur manque trop.
Ils n’ont jamais été séparés de lui depuis seize ans et la coupure brutale de son départ les affecte beaucoup.
Dans le quartier chacun s’occupe du mieux qu’ils le peuvent de ses deux vieillards si charmant et dynamiques, Chloé chaque soir passe au moins une heure avec eux qu’elle considère comme faisant partie de sa propre famille.
Thomas et Éric font de même mais moins souvent, néanmoins il ne se passe pas la semaine sans qu’ils ne viennent ensemble ou séparément rendre visite aux grands-parents de leur ami Florian.
Ainsi encadrer le couple reprend petit à petit le goût de vivre, n’attendant plus que les fêtes de noël pour revoir leur petit-fils adoré car Philippe leur a assuré qu’il serait là ainsi qu’à toutes les vacances scolaires suffisamment longues pour qu’il puisse faire le déplacement et rester plus de quelques jours avec eux.
Philippe cogite depuis qu’il est revenu de Reims, a-t-il eu raison de tout dévoiler au garçon encore bien jeune pour assimiler toutes les implications qu’il y aura pour son avenir, implications dont lui-même n’a pas toutes les réponses et c’est bien de ça qu’il s’inquiète.
La vie de son pupille ne sera épanouissante pour lui qu’en gardant son secret, un secret qui pourtant pourrait être vite découvert s’il n’y prend garde et à ce moment-là, sa vie pourrait vite se transformer en cauchemar.
En pensant à ça ses os se glacent, comment réagiraient les gens face au pouvoir qu’il a ? Au mieux il serait sans cesse assiégé par une horde de personnes malades voulant et il le comprend très bien, retrouver la santé grâce à ce jeune homme possédant le pouvoir de la leur rendre.
Mais au pire !! Être enfermé comme une bête précieuse pour le bienfait des plus puissants, perdant ainsi sa liberté d’être seulement lui-même.
Bien sûr il a déjà détourné l’attention avec ses rapports falsifiés de telle façon qu’il ne soit plus reconnu par ses « employeurs » que comme un enfant surdoué, comme il y en a peu mais quelques-uns quand même.
Un enfant à surveiller oui mais juste pour son potentiel possible pour servir son pays, pays qui pourrait en tirer parti grâce à un emploi dans la recherche ou dans tout autre domaine qui amènerait une plus-value à la nation.
Le choix de Florian pour la médecine lui fait peur du fait qu’il se doute bien qu’un jour qu’il souhaite le plus tard possible, ses « pouvoirs » vont se remarquer et finiront par attirer les yeux sur lui.
Tout autre métier qui n’aurait mis en avant que son exceptionnelle intelligence n’aurait pas eu le même impact, mais s’il commence à faire comme pour Chloé disparaître des marques qui sont censées être inaltérables, alors !!!!
***/***
Chloé pense également beaucoup à Florian, elle s’ennuie de lui malgré les trois années et demie qu’ils ont d’écart et qui fait de lui encore pour elle un jeune garçon.
Mais les discussions qu’ils avaient et sa frimousse à croquer lui manquent terriblement, elle se reproche sans arrêt maintenant de ne pas avoir pris assez au sérieux son parcours scolaire et de ne pouvoir espérer qu’une formation dans le social, ce qui la prive de pouvoir suivre des études qui auraient pu la mener à rester près de lui.
***/***
Thomas est dans sa chambre, il regarde avec nostalgie la photo encadrée sur son bureau où il est avec Éric et Florian devant un parc d’attractions.
La bouille malicieuse de Florian lui remue l’estomac, il l’aime depuis que le petit rouquin a fêté ses treize ans.
Devant Éric il emploie des termes crus en parlant de lui, pour ne pas que son ami se rende compte des sentiments réels qu’il a au plus profond de son cœur.
Bien sûr la différence d’âge fait qu’il n’est pas question pour l’instant de lui avouer sa passion pour lui, il attendra donc que ses presque trois années qu’ils ont d’écart ne soient plus un obstacle.
Seulement son cœur sera-t-il toujours libre ? Et chose plus importante, aura-t-il alors des sentiments réciproques à ceux qui le rongent.
***/***
Éric n’a pas ce genre de préoccupations, sa complicité avec Thomas lui va très bien pour le moment lui permettant d’assumer ses pulsions sexuelles quand celles-ci sont trop fortes.
Il rit car il reconnaît volontiers que ça arrive très souvent, Thomas c’est son meilleur ami et en plus son meilleur confident ce qui donc le comble pleinement, Florian aussi l’intéresse beaucoup et son âge ne le dérange pas du tout, mais comment mettre dans son lit ce petit rouquin adorable qui le fait saliver comme un malade dès qu’il est près de lui ou comme en ce moment quand il y pense.
1ère année : (1/7) (Reims)
Guillaume est déçu, il n’a plus de nouvelles de sa copine Juliette qui n’a jamais répondu aux texto de plus en plus espacés qu’il lui a envoyés.
Il soupire et se secoue mentalement en se disant que c’est tant pis, qu’il en trouvera bien une autre au lycée ou dans le quartier.
Son regard va alors sur le lit à côté du sien, il sourit en pensant que son occupant a bien changé sa vie.
Leurs vies devrait-il plutôt dire car pour ses frères c’est pareil, depuis qu’il est là c’est une rigolade de tous les instants parce que « Flo » même quand il est sérieux a des mimiques qui déclenchent automatiquement les crises de fou rire de toute la famille.
Même son frère Aurélien a changé, il est plus présent auprès d’eux qu’avant et Guillaume est très heureux d’avoir enfin un grand frère comme il en rêvait un étant plus jeune.
Pour Damien, Florian est l’élément déclencheur qui le fait s’épanouir pleinement, il est en adoration devant celui qui est devenu pour lui aussi important que ses propres frères.
Guillaume voit bien que ses parents ont changé également, non pas qu’ils étaient indifférents à leurs enfants mais juste que depuis l’arrivée du « clown » ils sont beaucoup plus souriants et ce qu’il apprécie le plus, tolérants envers leurs frasques d’adolescents.
Il se rappelle amusé le « conseil de guerre », où ils se sont aperçus que la principale et apparemment seule lacune de « Flo » est le sexe et tout ce qui s’en rapporte.
Quand ils lui ont expliqué l’allusion de Damien sur les regards du garçon croisé sur la place, celui-ci a fait des yeux ronds d’incrédulité quand il en comprit enfin la signification.
***/***
« Ce jour-là. »
- (Florian) Quoi ? Mais enfin !! Ce n’est pas possible !! Ou alors il m’a pris pour une fille.
- (Aurélien) viens voir là ma puce que je vois si c’est bien ça.
Florian qui ne se dégonfle pas et mime une fille ou du moins la façon pour lui dont se conduirait une fille.
- Oh !! Grand fou !!
Il saute sur les genoux d’Aurélien, lui faisant les yeux doux.
- Pour ma bague de fiançailles, je veux un diamant.
Damien est absolument mort de rire en voyant la tête de son copain.
- Oh !! Noonnn !!!
Et il se sauve aux toilettes, une auréole déjà bien large ornant le devant de son pantalon.
Guillaume éclaté lui aussi.
- C’était censé être sérieux les gars, M’man ne va plus suivre avec la machine à laver.
Aurélien en s’essuyant les yeux.
- Descends « Flo », en plus tu es à côté de la plaque là.
- Comment ça ?
- (Aurélien) Le gars savait que tu étais un garçon crois-moi.
- Il me voulait quoi alors ?
Guillaume reprenant son sérieux.
- Ton petit cul sûrement !!
- Pourquoi faire ?????
- (Aurélien stupéfait) Tu sors d’où toi ? Tu le fais exprès ou tu es sérieux ?
- Sérieux !! Que peux bien avoir envie de faire un mec avec mon cul ?
Guillaume regardant son frère en soupirant d’exaspération.
- Ça ne va pas être de la tarte « Aurel » il est complètement bouché à l’émeri le rouquin, sans doute la rouille hé ! Hé ! Ce n’est pas possible autrement.
Damien revient entre-temps et se rassoit honteux de s’être encore une nouvelle fois lâché sous lui.
- Vous parliez de quoi là ?
Aurélien va pour parler, mais capte la bouille de Florian et ses yeux qu’il commence à connaître quand ils ont cette expression.
- (Aurélien) Demande à « Flo »
Guillaume voit son grand frère lui faire un clin d’œil.
- Oui demande lui.
Damien en toute innocence.
- Alors !!
- On faisait un quiz pour connaître nos lacunes, tu veux y participer ?
Damien tombant comme de bien entendu dans le panneau.
- Oh oui !! Je suis fort à ce jeu-là, tu verras.
- Ok !! Cite-moi un endroit qui n’a encore jamais été visité par l’homme ?
- (Damien cherche) Une planète ?
- Non !! Sur terre.
Pendant qu’il cherche les deux autres frangins se regardent, apparemment n’ayant pas eux non plus la solution et ne voyant pas où Florian veut en venir avec une telle question.
- (Damien) Je ne vois pas non !!
- Cherche !! Ce n’est quand même pas très compliqué.
- (Damien) tu peux redire ta question ?
- Un endroit qui n’a encore jamais été visité par l’homme ?
Damien se tournant vers ses frères.
- Ça vous parle à vous ?
Voyant que ceux-ci haussent les épaules.
- Non vraiment « Flo » c’est quoi alors ?
Je me tourne alors et je baisse mon pantalon avec mon caleçon, dévoilant ma paire de fesses toutes blanches.
- Mon cul !!
Rebelote et dix de der, Damien repart dans un fou rire phénoménal et pour la deuxième fois en moins d’un quart d’heure, inonde son pantalon de son urine.
Damien en se tenant les côtes s’en rend compte aussitôt.
- Merde !! Fais chier !!
Il me voit éclater de rire et comprend.
- Tu l’as fait exprès !!!
Il va pour repartir aux toilettes, quand il est dépassé par Guillaume qui se tient lui aussi le bas-ventre.
- (Guillaume) Excuse « Dam » mais j’tiens plus.
***/***
1ère année : (2/7) (Reims)
Guillaume rit tout seul en repensant à tout ça, mais ça n’a tout de même pas été simple de faire comprendre à Florian qu’un garçon pouvait s’intéresser à un autre garçon.
Depuis dès qu’ils le peuvent, ils lui font son éducation sexuelle et maintenant même s’il n’est pas encore tip top, c’est déjà nettement mieux.
Aurélien entre alors dans la chambre et voyant que son frère est seul, vient s’installer près de lui sur la seconde chaise.
Aurélien voyant son frère tout souriant.
- A quoi tu penses ? Tu souris aux corneilles comme un gogol.
- Je pense à « Flo » et son éducation sexuelle !!
- (Aurélien amusé) Ouaih !! Je ne suis pas sûr qu’il ait encore tout compris.
- Même Damien en sait plus que lui, dis « Aurel » ? Tu crois qu’il se masturbe ?
- Bah !! Tu dois être mieux placé que moi pour le savoir, c’est avec toi qu’il partage la chambre.
- Justement c’est peut-être ça qui le bloque.
Guillaume réfléchit.
- D’ailleurs moi aussi ça me bloque, depuis qu’il est là j’ai arrêté quasiment de le faire.
Guillaume se rend compte aussitôt de ce qu’il vient de dire à son grand frère et pique un fard de honte que celui-ci ne peut pas ne pas remarquer.
- Ah !! En voilà une information qu’elle est bonne !! Je suis sûr que ça va fortement intéresser « Dam » et les parents de savoir que tu joues avec ta quéquette.
- Tu ne ferais pas ça dis ?
Aurélien avec un grand sourire plein de sous-entendus se lève et quitte la chambre.
- Hum !! Faut voir !! Peut-être que oui, peut-être que non !! Hé ! Hé !
Guillaume se maudit d’avoir eu la langue plus rapide que le cerveau, maintenant il ne va plus vivre tranquille avec cette épée de Damoclès au-dessus de la tête.
Son frère est capable de tout, il le sait et il ne serait pas étonné qu’il balance l’information devant tout le monde en ayant l’air de rien.
***/***
« Pendant ce temps Florian se rend à un rendez-vous. »
Je suis devant l’entrée du CHU où je dois rencontrer un certain monsieur Mercier, c’est le nom que m’a donné Philippe au téléphone ce matin quand j’ai pris des nouvelles de mes grands-parents.
Je suis juste à l’heure et j’attends devant l’accueil qu’une personne me renseigne.
Une jeune femme blonde souriante prend place derrière le bureau, elle me fixe un instant puis s’adresse à moi d’une voix amicale.
- Je peux te renseigner ?
- Oui madame, j’ai rendez-vous avec monsieur Mercier.
- (Regard d’étonnement) Le directeur ? Et ton nom c’est ?
- De Bierne, Florian De Bierne madame.
- Entendu je vais le prévenir, en attendant va t’asseoir en salle d’attente je t’appellerai.
- Merci madame.
Je remarque ses coups d’œil qu’elle pose sur moi de temps en temps, se demandant certainement quels peuvent bien être mes rapports avec le grand patron.
Celui-ci arrive d’ailleurs très rapidement, je le vois interroger l’hôtesse et me lancer un regard empli de curiosité, je pense qu’il est surpris par mon apparence car il a un moment d’hésitation avant de venir vers moi en me tendant la main.
- Bonjour jeune homme, le professeur Espinach m’a beaucoup parlé de toi !! Si tu veux bien me suivre ?
L’entretien dure une bonne demi-heure ou il m’explique qu’il a accepté que je puisse venir quelques heures par jour alors que je n’aurais pas de cours pour observer et suivre les différents responsables de service pendant leurs visites.
- Tu devras rester derrière les internes et les infirmières pour te contenter d’observer, nous sommes bien d’accord ?
- Oui monsieur et c’est déjà très gentil de votre part de m’y autoriser.
- Quelle spécialité veux-tu faire ?
- Je crois que toutes me tentent et que justement je vais profiter du temps passé ici pour me faire une idée plus précise pour mes choix futurs monsieur.
Il sourit, appréciant apparemment ma réponse.
- Je vois que tu as la tête sur les épaules, c’est très bien.
Il me tend une feuille dactylographiée.
- Voici les horaires où tu pourras être présent et les différents services concernés, les responsables de ses services sont au courant. Je vais t’attribuer un badge ainsi qu’un placard pour tes affaires et également deux blouses que tu devras impérativement mettre pendant que tu seras là.
- Encore un grand merci monsieur, je pourrai commencer quand ?
- L’emploi du temps que je t’ai remis est valable chaque semaine donc c’est quand tu te sentiras prêt.
Je regarde la feuille et vois que ce matin c’est maternité.
- Maintenant je peux ?
Il sursaute, me fixe longuement et finalement me sourit.
- Entendu et comme c’est ta première visite, je te servirai de mentor.
1ère année : (3/7) (Reims)
Une fois que je me suis changé et après avoir refermé le placard qui m’a été attribué, je me tourne vers l’homme imposant qui me tient exceptionnellement le rôle de tuteur, il sourit visiblement amuser par la blouse que je viens d’enfiler et qui n’est véritablement pas à ma taille, me faisant ressembler plus à un des sept nains de blanche neige qu’autre chose.
- Je crois bien que je t’imaginais plus grand, nous allons remédier à ça rapidement mais je ne pense pas que ta taille soit disponible dans l’immédiat.
- J’ai l’habitude de faire rire monsieur alors ce n’est pas grave, le plus important pour moi c’est d’être là.
- (Surpris) Tu as raison et crois-moi c’est une chance exceptionnelle que tu as.
- J’en suis pleinement conscient monsieur.
- Très bien, alors suis-moi !!
Ma première réflexion va sur l’immensité de cet hôpital mélangeant l’ancien avec le moderne, la maternité se situe dans l’ancien bâtiment qui est magnifique avec son immense escalier en marbre.
Nous arrivons devant l’œil étonné du personnel soignant, j’entre alors dans une pièce très grande avec des petits lits disposés de chaque côté.
Des nouveaux nés endormis ou criards y sont confortablement installés, au fond de la salle je peux apercevoir plusieurs couveuses ou deux petits bouts de chou attendent d’être suffisamment forts pour en sortir.
Des jumeaux pleurent l’un près de l’autre tenus dans les bras d’une infirmière qui tente désespérément de les calmer, le directeur intrigué par les hurlements des nourrissons s’approche d’elle.
- Quelque chose ne va pas infirmière ?
- Je n’arrive pas à les calmer monsieur, ça fait déjà une heure que j’essaie de les endormir en les berçant.
Je prends la parole malgré moi.
- C’est parce que vous les avez séparés.
Je prends une main de chaque nourrisson que je mets en contact l’une de l’autre, ceux-ci cessent presque immédiatement de pleurer et après quelques secondes, s’endorment comme des bienheureux.
- Là !! Vous voyez !! Essayez de les mettre dans le même lit le temps qu’ils s’habituent et il n’y aura plus de soucis vous verrez.
Un grand silence dans la salle à peine ponctué par quelques pleurs sporadiques ici et là, le directeur me regarde bizarrement ainsi que l’infirmière visiblement soulagée mais aussi terriblement intriguée.
Les autres personnes dans la salle ont cessé toutes activités et sont tournées vers nous, se demandant surement qui peut bien être ce gamin en compagnie du grand patron.
L’étonnement est encore sur le visage de Robert quand il reprend la parole.
- Et pourtant j’étais prévenu !!
Il secoue la tête.
- Bien !! Ça te dirait de voir les autres services ?
- Bien sûr monsieur et excusez-moi encore je vous prie.
- (Perplexe) T’excuser ? Mais de quoi ?
- Je ne devais pas intervenir et prendre la parole, mais c’était tellement flagrant pour ses petits bouts de chou que je n’ai pas pu résister.
- Viens !! Il faut que je vérifie quelque chose !!
Je le suis d’un bon pas en me demandant bien où il nous emmène cette fois.
- On va où ?
- Sois patient !! Tu auras l’occasion de parler dans un instant, nous arrivons.
En effet quelques instants plus tard, nous arrivons dans une autre partie de l’hôpital ou une grande salle d’attente est remplie de gens plus ou moins blesser ou malade, attendant manifestement leurs tours pour se faire soigner.
- Nous y voilà !! C’est la salle d’attente des urgences !!
Il remarque un homme pressé qui justement entre d’un bon pas dans la salle.
- Ah !! René !! Tu peux venir une seconde ?
Le fameux René, Reconnaissant son patron.
- Robert ? Heu !! Oui j’arrive.
Ils se serrent la main.
- C’est le souk aujourd’hui, je cours partout.
- Je te présente Florian, tu sais le garçon dont je vous ai parlé ?
Il me fixe, sourit à la vue de ma blouse qui traîne par terre.
- Enchanté jeune homme.
Il reporte ensuite son regard sur Robert avec curiosité.
- Tu as quelque chose à me dire ? Sinon il faut que j’y retourne.
- Parmi les personnes qui sont là.
Il montre la salle.
- Tu t’es déjà fait une idée des priorités je présume, te connaissant ce n’est pas ton genre de suivre l’ordre d’arrivée.
- Tu me connais bien !! Entre les petits bobos et ceux qui simulent pour avoir un arrêt de travail !!
- Justement !! J’aimerais que Florian nous dise ce qu’il en pense.
- Quoi !! Ce gamin ? Mais enfin Robert !! Je ne suis pas là pour jouer moi !!
- Tu ne me fais plus confiance ?
- Si bien sûr !! Mais !!
Il me regarde une nouvelle fois, devant mon air sérieux et sûr de moi, il hésite avant de hocher la tête en signe d’accord.
- Bon !! Ok !! Mais pas plus de cinq minutes alors.
- D’accord cinq minutes pas plus, mais souviens-toi que c’est toi qui l’as demandé, Florian ? Classe-moi ces gens par priorité, en premier ceux qui ont réellement besoin de soins et en dernier les petits rigolos s’il y en a.
- Bien monsieur.
Mon regard scrute alors chaque personne attendant son tour et mon premier choix est rapide.
- Cette femme avec la robe mauve, elle a un grave problème cardiaque et je pense qu’il faut intervenir très vite.
1ère année : (4/7) (Reims)
René étonné fixe la femme puis s’approche d’elle, lui soulève les paupières et d’un coup soucieux, appelle une infirmière pour lui parler à l’oreille.
Celle-ci s’empressant ensuite d’aller chercher l’aide nécessaire pour transporter d’urgence la personne et l’emmener au service cardiologie.
Robert le regarde revenir vers eux avec un énorme sourire.
- Et ensuite Florian ?
J’ai eu tout le temps maintenant de me faire mon idée sur la question.
- Il reste le jeune garçon là-bas avec son père, il a du mal à respirer et je crois bien qu’il a un truc de coincé dans la trachée et puis la grand-mère à côté de l’entrée, je crois qu’elle a chuté et qu'elle a une côte de cassée, sinon pour les autres rien de grave. Ah, si !! Le grand bonhomme qui fait semblant d’avoir mal dès qu’on le regarde et bien lui, il n’a rien je crois.
- (René abasourdi) Mais c’est qui ce gosse ?
- (Robert) C’est Florian seize ans, titulaire du bac avec mention et qui a je crois un potentiel certain pour réaliser ce à quoi il se destine.
René s’adressant directement à moi cette fois.
- Tu veux faire quoi exactement ?
Bonne question, à laquelle je ne peux répondre pour l’instant que par une généralité.
- J’aimerais être professeur en médecine monsieur.
Voyant que les questions vont pleuvoir sur le jeune homme, Robert regarde sa montre et tape dessus d’un doigt.
- Nous devons te laisser René, les cinq minutes que tu nous as royalement accordé sont passées.
Celui-ci nous regarde partir regrettant sans doute ses paroles, car il ne fait aucun doute en voyant sa tête que son premier souhait n’était certainement pas de nous voir partir.
Nous longeons maintenant un bâtiment plus récent qui nous mène devant un ascenseur, une fois à l’intérieur nous voilà partie vers les niveaux inférieurs.
- On va où maintenant ?
- Tu es bien curieux mon garçon, juste une question avant d’entrer. As-tu peur du sang ?
- (Je souris) Manquerait plus que ça !! Je ferais un fichu toubib si je m’évanouissais devant une plaie vous ne pensez pas ?
L’ascenseur stoppe et les portes s’ouvrent.
- Alors tu vas assister à ta première opération, regarde bien et je te poserais des questions ensuite.
Nous passons au lavage des mains, puis il me donne une charlotte pour me mettre sur la tête ainsi qu’un masque que je place devant mon visage. Puis nous entrons dans une salle où un homme est allongé, recouvert d’un drap ne laissant voir que son genou actuellement ouvert autour duquel plusieurs personnes s’activent.
Opération bénigne semble-t-il, car à peine dix minutes plus tard le chirurgien referme et suture la plaie, puis laisse ensuite à son assistant le soin de terminer à lui poser les pansements et l’attelle.
Une fois ressorti de la salle blanche et débarrasser des protections, il me mène jusqu’à une salle de repos et s’assied sur une chaise en me faisant signe d’en faire autant.
- Alors !! Tes impressions ?
- Je n’aimerais pas être à la place du gars car il va avoir du mal à remarcher.
Ses yeux me sondent, finissant par me faire rougir.
- Qu’est ce qui te fait dire ça ?
- Juste parce que ce chirurgien est un boucher monsieur !!
Voyant son effarement à mes paroles très dures envers son collègue, je lui explique mes impressions et termine par.
- En plus il va garder une cicatrice très visible sur le devant du genou qui aura un mal de chien à se refermer alors que l’intervention aurait été aussi aisée à réaliser en s’y prenant autrement, sur le côté droit par exemple car c’est ce côté qui nécessitait l’intervention.
Il reste sans voix quelques instants, puis sa main part amicalement m’ébouriffer la tignasse qui n’avait sûrement pas besoin de ça.
- Je crois, non !! Je suis sûr que je n’ai pas fini d’entendre parler de toi !!
Ne sachant comment prendre ses paroles.
- En bien j’espère ??
- Aucun doute là-dessus, bienvenu chez nous Florian et crois-moi il y a quelques heures à peine, je ne pensais absolument pas te dire ça.
1ère année : (5/7) (Reims)
« Mi-septembre. »
Demain c’est l’entrée en fac et nous décidons comme à notre habitude avec Damien les après-midis, d’aller nous balader dans le coin histoire de mieux connaître le quartier et ses environs.
Nous longeons le canal en nous arrêtons pour regarder les péniches, sur l'une d'elle un jeune homme au visage angélique est assis et bouquine tranquillement.
Nous continuons notre route ne voulons pas passer pour des curieux, quand il lève la tête et nous sourit gentiment, nous lui rendons son sourire sans nous arrêter quand quelques mètres plus loin Damien me donne un léger coup de coude.
- Tu as vu le gars "Flo" ?
- Oui plutôt sympa !!
- Il est en fauteuil roulant !!
Je me retourne discrètement et constate que c'est bien le cas.
- Pauvre gars, ça ne doit pas être de la tarte tous les jours de vivre avec un handicap pareil.
- Il a l’air heureux pourtant, c’est cool.
Quelques mètres plus loin, nous empruntons le passage piéton pour traverser la route quand Damien hurle !!!
- « Flo » attention !!!
Je n’ai pas le temps de tourner la tête, qu’un choc terrible me percute de plein fouet.
- AIE !!!!!
Je me retrouve catapulter plusieurs mètres plus loin sur le bitume de la chaussée, j’entends comme un bruit de brindille qui casse suivit d’une vive douleur à la jambe qui m’amène les larmes aux yeux.
Damien est complètement paniqué, en larme lui aussi devant l’accident qui vient de se produire sous ses yeux.
Des gens s’arrêtent et m’entourent en faisant dévier la circulation, un homme est au téléphone pour appeler la SAMU pendant qu’une femme me parle gentiment.
- Jeune homme ? Vous m’entendez ?
J’essaie de bouger, mais un trait de feu transperce ma jambe.
- Oui m’dame !! Aïeee !!!!!
- Ne bougez pas, les secours vont s’occuper de vous.
Un bruit de sirène retentit alors quand je vois arrivé une voiture de police qui s’arrête près de nous, deux hommes en sortent et pendant que l’un d’entre eux s’occupe de fluidifier la circulation, l’autre prend les dépositions après s’être assuré que j’étais conscient et que les secours sont bien en route.
Je vois l’homme qui a créé l’accident, blanc comme un linge répondre aux questions du policier.
Il n’arrive pas à comprendre comment c’est arrivé apparemment car l’agent lui montre d’un air furieux le passage piéton que nous étions en train de traverser avec « Dami ».
De nouveau une sirène retentit et cette fois-ci c’est bien le véhicule blanc du SAMU qui arrive, deux hommes en sortent en se dirigeant directement vers moi.
Le premier qui doit être le médecin, m’ausculte rapidement en m’interrogeant pour vérifier mon état de conscience et voir si je n’ai pas mal autre part qu’à la jambe qui est d'après lui manifestement cassée.
Une rapide palpation le rassure, quelques hématomes dus au choc et bien sûr la jambe qu’ils protègent avec une attelle gonflable avant de me mettre sur une civière puis me transporter dans l’ambulance.
J’ai horriblement mal dès que l’on me bouge, mes cris attirent l’attention de Damien qui tremble de tous ses membres, je lui fais signe de venir me voir.
- Damien !!! Approche plus près il faut que je te dise un truc important.
- (En pleurs) T’as mal « Flo » ?
- Quand ça ne bouge plus c’est supportable (à l’oreille) Préviens Philippe s’il te plaît, tout de suite c’est hyper urgent. Il faut qu’il sache exactement ce qu’il m’arrive tu comprends ?
Je vois qu’il n’est pas conscient de l’urgence.
- Fais-le maintenant « Dam » !! Bouge-toi vite !!
- Ok !! J’y vais !! Le plus important c’est qu’on te soigne.
- Détrompe-toi !! Fonce !! Il doit avoir le temps d’intervenir avant que j’arrive à l’hôpital.
Comprenant enfin à ma voix pressente qu’il y a urgence, Damien me quitte et file directe vers une cabine pour déjà prévenir ses parents afin qu’eux ensuite préviennent Philippe.
***/***
Philippe raccroche quelques minutes plus tard avec un tonitruant.
- MERDE !!!!!
1ère année : (6/7) (Reims)
René voit arriver l’ambulance et en sortir un garçon roux le visage crispé par la douleur, il sursaute car ce visage lui dit quelque chose.
Bon Dieu !! Oui Bien sûr !! C’est le gosse, comment déjà ? À oui !! Florian, qui l’a scotché sur place l’autre jour avec ses diagnostics qui se sont avérés d’une incroyable justesse.
Il court alors vers le véhicule et s’inquiète de l’état du jeune homme auprès de son collègue.
- Salut Charles !! C’est grave ?
- Tiens !! Salut René !! Non pas trop, juste quelques contusions et une jambe cassée. La fracture est bien nette et les os sont en place, cela ne devrait pas poser de problèmes. Tu as l’air inquiet ? Tu le connais ?
- Oui, c’est un stagiaire de l’hôpital.
Charles me regarde avec étonnement.
- Mais !! Quel âge tu as mon gars ?
- Seize ans monsieur.
Il n’en revient apparemment pas de ma réponse et se tourne vers René.
- Un stagiaire ??
- (René sourit) Je t’expliquerai plus tard ce n’est pas simple mais il y a plus urgent.
Il interpelle deux infirmiers.
- Vous deux !! Emmenez ce garçon à la radio et conduisez le direct en salle de soins, je vais m’en occuper personnellement.
Il me regarde gentiment.
- Tu seras entre de bonnes mains (Un clin d’œil) Tu verras, je ne suis pas un « boucher » moi.
Je me rends compte que tout va très vite, trop vite et que Philippe ne va pas avoir le temps d’intervenir.
Déjà je sens que la douleur est moins forte, ma jambe me chatouille et en regardant le dos de ma main, je m’aperçois que déjà les griffures liées aux frottements avec l’asphalte ont disparu.
- René ? Je peux te parler avant ?
- (Intrigué) Bien sûr !! Que veux-tu me dire ?
Je lui fais signe d’approcher plus près pour qu’il n’y ait que lui qui entende.
- Mets-moi juste dans une chambre s’il te plaît, il faut que je te parle.
- Je dois te soigner avant, après nous parlerons tant que tu veux.
- S’il te plaît !! Il faut vraiment que je te montre quelque chose avant.
Il hésite, voit ma détermination et enfin acquiesce de la tête.
- Juste une minute alors et après tu vas en soins.
Je lui souris en hochant également la tête.
- D’accord !!
Il pousse lui-même le lit roulant où je viens d’être installé vers une chambre vide, nous entrons à l’intérieur et après en avoir refermé la porte derrière nous, il me regarde l’œil interrogatif et réellement curieux.
- Alors !! Qu’as-tu de si important à me dire ?
Là franchement je n’en mène pas large car la grande question est, puis je lui faire confiance ? Mon instinct me dit que oui, mais il n’a jamais été éprouvé sur un tel secret.
Je le fixe sérieusement, essayant de percevoir ce qu’il est derrière son apparence sympathique envers moi.
- Tu ne dois pas m’opérer !!
Il sursaute d’abord surpris de ma demande, puis son visage se transforme et la déception se lit sur ses traits.
- Tu n’as pas confiance dans mes capacités à te soigner ? C’est ça ?
- (Je lui souris) Bien sûr que non, s’il y a quelqu’un en qui j’ai confiance ici c’est bien toi !!
Je m’aperçois seulement maintenant que depuis tout à l’heure je le tutoie.
- Heu !! C’est bien vous !!
- (Il sourit) Tu peux continuer à me tutoyer tu sais.
Il se reprend très vite.
- Mais ce n’était pas ça la question, n’essaie pas de m’embrouiller. J’attends une explication sur le fait que tu ne veux pas te faire opérer avec une jambe cassée ?
- Parce qu’elle n’est pas cassée !!
Je me reprends très vite.
- Disons plutôt qu’elle ne l’est plus.
La tête de René !!!! Je pense que là il fallait une photo, c’était à ce point expressif que
Je ne peux malgré le contexte m’empêcher de rire aux éclats.
- C’est quoi cette connerie !!! Comment ça, elle n’y est plus ?
C’est à ce moment-là que la porte s’ouvre sur le grand patron en personne, André nous voyant moi hilare et René perplexe.
- J’arrive à temps !!
Il s’adresse à son confrère et ami.
- Où en êtes-vous sur les examens ?
- Ah !!! André, tu tombes bien !! Figure-toi qu’il ne veut pas qu’on le soigne ?
- Je suis au courant oui, j’ai eu un appel…
Il regarde son épaule et fait signe avec deux doigts posés dessus.
- Très haut placé.
René qui n’y comprend décidément plus rien.
- Mais !!! Comment ???? Tu te rends bien compte quand même, qu’il ne faut pas le laisser sans soins ?
Depuis un moment déjà, je fais bouger mes doigts de pieds ainsi que ma cheville sans ne plus ressentir aucune douleur, aussi j'enlève l'attelle et je saute du lit pour venir vers eux avec le sourire.
- Puisque je te dis que je n’ai rien !! La preuve !! Regarde !!
Je fais deux allers retours dans la pièce.
- Tu vois !!! C’était une fausse alerte, j’ai eu mal sur le coup mais maintenant ça va bien. Donc pas besoin d’opération ? Si tu n’en doutes encore pas de soucis, allons faire une radio.
1ère année : (7/7) (Reims)
- Mais !!! ça n’a pas de sens !!
- (André) Nous en saurons sûrement plus d’ici ce soir. Pas un mot tu entends ? Tu ne dis pas un mot sur toute cette histoire !!
Il se tourne vers moi.
- Et toi tu ne bouges pas d’ici !! Tant que je n’aurais pas eu les explications que je suis en droit d’avoir, tu ne sors pas d’ici. Va prendre une bonne douche pour nettoyer toutes ses traces de goudrons et de terre, après je veux te voir au lit tant que je ne viens pas te chercher !! Compris ?
Je prends mon air le plus gamin possible.
- Voui m’sieur !!!
Ils me regardent tous les deux, puis sourient malgré eux et ils sortent de la chambre en me laissant seul.
J’en profite pour faire ce qu’il m’a conseillé et j’entre dans la salle de bains pour prendre une bonne douche qui me fait un bien fou.
J’en profite également pour me regarder dans la glace, cherchant à y déceler les moindres traces de mon accident pourtant très récent encore.
Rien, je ne trouve absolument rien qui pourrait témoigner de mes déboires de l’après-midi, ce qui même si j’en connais la raison me laisse quand même pensif sur ce « don » comme le nomme Philippe.
Je reste un moment sous la douche, n’entendant pas les personnes qui entrent dans la chambre la mine inquiète.
Frédéric, sa femme et ses trois garçons sont là, intrigués devant le lit vide alors que l’infirmière leur a certifié que j’étais dans cette chambre, les deux docteurs venant d’en sortir seuls quelques minutes plus tôt.
Ils allaient ressortirent quand je quitte la salle de bain, tenant une serviette que je frotte des deux mains sur ma tête pour me sécher les cheveux.
Me voyant apparaître ainsi alors que j’étais sensé être gravement blesser les surprend et c’est un « OH » de stupeur qui m’accueille en me faisant sursauter de surprise.
Je les regarde en ne sachant quoi dire tellement je ne m’attendais pas à les voir si vite, c’est surtout Damien le plus étonner car lui m’a vu allongé sur la route après l’accident.
Il me détaille de la tête aux pieds, effaré de me voir en pleine forme alors qu’il y a peu j’étais égratigné de partout et couvert de bleus.
- Il est où l’autre ?
Sa question me laisse stupide, n’en comprenant pas le sens.
- L’autre ??
- Oui ton jumeau, le vrai Florian !! Celui qui est mon copain.
- Mais « Dam » c’est moi !!!
Le voyant toujours incrédule.
- Je t’assure qu’il n’y en a pas d’autres !!
Il regarde ses parents les yeux ronds.
- M’man !! P’pa !!! Je vous jure que je vous ai dit la vérité, il était étendu sur la route en sang avec une jambe cassée, c’est ce qu’a dit le médecin de l’ambulance.
- (Aurélien) Tu as encore essayé de fumer la moquette on dirait, non ?
Les larmes aux yeux voyant qu’on ne le croit pas.
- Mais si c’est vrai !! Je vous jure !! Et puis sinon pourquoi il serait là ?
Je viens à son secours car je ne supporte pas de le voir dans cet état.
- Arrête « Dami » C’est bien moi et j’ai bien eu un accident, mais c’était moins grave que ça n’y paraissait voilà tout.
- (Aurélien mort de rire) De toute façon ce ne peut être que lui, c’est le seul qui se balade les balloches à l’air, non ??
Aussitôt que j’entends ses paroles, j’enroule ma serviette autour de mes reins en rougissant de honte.
- Excusez-moi, j’ai été surpris de vous trouver déjà là !! Vous avez pu joindre mon oncle ?
- (Frédéric) Oui et d’ailleurs il faut que je le rappelle pour lui dire que c’était une fausse alerte et que tu n’as rien, mais il doit déjà avoir fait un bon bout de chemin.
Il n’attend pas de réponses de ma part, car à peine finie sa phrase qu’il dégaine son portable et sort dans le couloir.
Annie me regarde et regarde son plus jeune fils en cherchant à comprendre, entre la version de Damien et la vision qu’elle a de moi en ce moment, c’est sûr qu’elle doit s’en poser des questions.
- « Flo » !! Dis-moi la vérité s’il te plaît, Damien n’est pas un garçon à inventer des accidents graves s’ils n’ont pas lieu. Entre sa version et la tienne, il y a forcément un des deux qui ment. Est-ce toi Florian ?
Je ne sais plus quoi dire ni faire, si je m’enferme dans le mensonge avec eux c’est foutu je le sais car ils ne me donneront pas leur confiance deux fois j’en suis sûr.
- Oui !!!
Aurélien a un haussement de sourcils.
- Et la soi-disant jambe cassée ?
- C’est vrai aussi !!
Annie sentant la colère venir en elle.
- Tu cherches à nous faire croire quoi là ? Ne joue pas ce genre de jeu avec moi « Flo » !!
Je la regarde avec franchise.
- Je ne joue pas Annie, c’est la vérité même si je comprends qu’elle ne soit pas évidente à croire sur parole.
Je me lève alors en me dirigeant vers la salle de bains, pour y prendre le rasoir à main fourni dans le kit de l’hôpital et je reviens avec dans la chambre.
Je constate qu’entre-temps Frédéric est lui aussi rentré dans la chambre, je leur souris et m’assois sur le lit le bras au-dessus de ma serviette.
- Regardez tous, ça vous donnera la preuve que je ne mens pas.
Devant eux, je m’entaille profondément le bras en serrant les dents avec une grimace de douleur.
J’ai ouvert sur au moins cinq centimètres une entaille profonde d’où le sang coule abondamment, je vois alors leur geste pour m’en empêcher arriver bien sûr trop tard.
- Regardez !!!!!
Ils sont figés d’effrois par mon geste mais quand ils me voient ausculter la plaie, c’est par curiosité qu’ils s’approchent tous en se serrant les uns contre les autres.
Quelques secondes suffisent pour que le sang s’arrête, avec la serviette j’essuie la plaie qui est bien apparente maintenant que je ne saigne plus et petit à petit sous leurs yeux ébahis, les deux bords se referment ne laissant qu’une cicatrice qui diminue de plus en plus pour au bout de deux minutes à peine disparaître complètement.
Le tout n’a pas duré cinq minutes que mon bras est redevenu comme avant que je ne l’entaille.
Mon regard se reporte vers eux et devant leurs expressions de stupéfactions, je prends la parole pour mettre les choses au point.
- Philippe appelle cela le « don de guérir », il ne faut en parler à personne promettez le moi ? C’est très important pour moi vous savez, je ne veux pas être considéré comme un phénomène de foire.
1ere ANNEE FAC : (1/8) (Chez les Dufour)
Leur étreinte ne dure pas longtemps, la pudeur et la timidité reprenant très vite le dessus sur la joie de se retrouver qui elle par contre reste bien marquer sur leurs visages.
Sébastien avec un grand sourire épanoui.
- Content de te revoir Sylvain, j’espère que ça ne te gêne pas qu’on squatte chez toi ?
Sylvain avec le même sourire béat aux lèvres.
- C’est super au contraire !! J’étais trop triste de ne plus vous voir et là !! Vous voilà tous les deux chez moi, c’est géant !!
Sébastien se retourne et regarde la chambre.
- Tu es ok pour m’avoir sur le dos pendant ses quatre prochaines années au moins ?
- (Sylvain) J’ai l’air contrarié ? Au contraire.
Il repense au dernier contact qu’il a eu de « Seb ».
- J’ai eu ton texto et si je me rappelle bien tu voulais qu’on parle ?
Sébastien en se tortillant sur ses jambes de gêne.
- Oui mais pas maintenant !! Ce soir si tu veux, pour l’instant si tu me faisais une place dans tes placards ?
***/***
Quand ils redescendent, le repas est servi et André est déjà installé à table pour une soirée retrouvailles peuplées de rires, dans une ambiance bonne enfant.
Carole regarde souvent son frère et sourit sans arrêt à le voir si pétillant de joie alors qu’il n’y a encore pas très longtemps il était dans un tout autre état d’esprit, c’est d’ailleurs plus à cause de la dépression qui prenait progressivement son jumeau qu’autre chose qu’elle est venue sur Reims.
Carole malgré tout est contente de retrouver son ami, mais la santé de son frère prime sur tout pour elle et de le voir revivre devant elle la rend heureuse elle aussi.
Un bâillement de Sébastien déclenche la levée de table, après avoir tous aidé pour la vaisselle et le rangement, ils prennent le chemin des chambres après le traditionnel « dormez bien à demain » qu’ils s’envoient tous avec le sourire.
Sylvain à peine entré dans sa chambre derrière Sébastien, l’empoigne doucement et le fait asseoir sur le lit.
Il contemple un instant avec le cœur battant le beau jeune homme aux cheveux blond bouclés assis tout contre lui qui le regarde étonné de son geste, ses yeux bleus fixant les siens.
- Alors ? Qu’avais-tu à me dire ?
Sébastien est lui aussi perdu dans les yeux verts du beau brun à côté de lui.
- Hein !!! Quoi ?
Sylvain sourit en voyant le trouble de son ami qui en est au même point que lui.
- Je te demandais ce que tu avais à me dire.
- (Sébastien troublé) Je ne sais pas trop comment t’en parler.
- Parle franchement (Il sourit) Et si c’est une question tu sais très bien que je te répondrais oui alors vas-y !!
- (Sébastien amusé) Tu me donnes dix mille euros ? pour acheter une nouvelle caisse.
- (En riant) Si je les avais ce serait avec joie.
Il redevient sérieux.
- Mais ce n’est pas le sujet alors vas-y, parle ?
- Et pourquoi ce ne serait pas toi ?
- Parce que c’est toi qui a envoyé le texto.
Le fixant dans les yeux.
- C’est si dur à dire ?
Il prend un calepin et déchire deux pages, lui tend un stylo avec une des deux feuilles.
- Tiens !! Écris le là-dessus si c’est plus facile, et moi j’écris la réponse.
Sébastien hésite, prend la feuille et à l’abri du regard de son ami, écrit rapidement quelques mots puis plie le papier en quatre.
Sylvain lui prend la feuille des mains ainsi que le stylo et sans lire griffonne quelques mots lui aussi puis comme son copain, il plie le papier en quatre et le lui tend.
- (Sylvain) Tu l’ouvriras quand j’aurais lu le tien.
- (Sébastien) Tu ne sais pas ce que j’ai écrit ? Comment peux-tu me répondre ?
- (Sylvain ému) Tu penses vraiment que je ne sais pas ? Crois-tu qu’on serait là comme deux glands à tourner autour du pot si on n’avait pas les mêmes envies, les mêmes sentiments !!
- (Sébastien) J’espère vraiment qu’on pense à la même chose, sinon !!
Sylvain en dépliant le papier tout en regardant son ami qui se crispe d’appréhension, il détache son regard du jeune homme et lit, « Je t’aime Sylvain ».
De joie son cœur fait un bond dans sa poitrine, il lui fait signe ému qu’il peut maintenant lire sa réponse.
Sébastien tremblant déplie et lit le petit mot, son visage rayonne alors de mille feux quand il le laisse tomber par terre en étreignant son ami les yeux en larmes.
Sur le sol le billet tombe du bon côté et on peut lire.
« Moi aussi Sébastien, je t’aime ».
1ere ANNEE FAC : (2/8) (Flavien et Marc)
Marc est sorti de la bibliothèque les bras chargés des livres nécessaires pour sa prépa, il sourit car il se sent bien maintenant qu’il a un ami et qu’il a pris ses marques dans la cité U.
Dans le hall d’entrée de celle-ci et voyant qu’un tas de monde attend les ascenseurs, il décide de monter à l’étage par les escaliers.
Deux garçons en descendent et l’un d’entre eux le heurte brutalement en le faisant tomber durement au sol, les livres s’éparpillant sur les marches.
- Hé !! Vous pourriez faire attention et vous excusez non ?
Les deux garçons se regardent et sourient méchamment au gringalet qui ose se rebeller devant eux.
- (Le premier garçon) Qu’est-ce qu’elle a la tantouze ?
- (L’autre garçon) Elle a envie qu’on s’occupe d’elle apparemment ?
- (Le premier) T’as du fric mec ?
- (Marc apeuré) Laissez-moi tranquille, je ne vous ai rien fait !!
- (Le second) On t’a demandé si tu avais du fric ? C’est ça ou on te démonte la tronche, sale tapette.
Marc commence à paniquer, tout en sachant que ce n’est surtout pas la chose à leurs montrer.
- Je n’ai pas de fric, sinon je ne serais pas ici.
- (Le second) Alors ça va être ta fête ducon.
Il lui met un grand coup de pied dans les côtes.
- Alors !! Tu le sors ton fric ou je continue ?
- (Le premier garçon) Allez Fred pète lui les couilles qu’on en finisse de cette merde.
Le second en mettant un coup de savate dans l’entrejambe de Marc.
- Le prochain coup t’a intérêt à avoir du pognon sur toi sinon…
Une voix de baryton derrière eux.
- Sinon quoi ?
Les deux gars se retournent et voient planté devant eux une armoire à glace les yeux brillants de colère, qui les attrape par le paletot en les plaquant au mur.
Flavien les yeux injectés de sang.
- Sinon quoi ?
- (Le second garçon) Lâche nous sinon gare !!
Flavien serrant encore plus sa prise en les étouffant à moitié.
- Gare à quoi ?
Le premier garçon qui n’en mène pas large.
- Laisses tomber Fred !!
- (Fred hargneux) Qu’est-ce que tu viens nous péter les couilles grand con ? ce ne sont pas tes affaires, alors fou le camp !!
Flavien en les secouant brutalement, faisant gémir le moins courageux des deux.
- Vous frappez mon pote et ce ne sont pas mes affaires ?
Le fameux Fred décidément ne se rendant pas compte qu’il a à faire à beaucoup plus fort que lui insiste.
- Allez dégage et emmène ta pouffe, j’espère qu’au moins elle te suce bien !!
C’est la parole de trop, celle qu’il ne fallait pas dire et le plus timoré l’a bien compris en se tassant contre le mur, se faisant le plus petit possible.
Il a bien senti la musculature exceptionnelle du grand blond qui en se crispant, annonçait la venue de sérieux ennuis pour eux.
Flavien le lâche et le laisse dévaler l’escalier quatre à quatre, ne demandant pas son reste pour se retrouver le plus loin possible sans une seule pensée pour son camarade.
L’autre commence à se prendre une baffe du revers de la main qui lui fait cogner brutalement la tête contre le mur, ensuite un genou vient lui percuter le ventre le faisant devenir blanc comme un linge.
Une main vient se poser sur l’épaule de Flavien, au moment où celui-ci s’apprête à l’achever d’un coup de poing en plein visage.
- Arrête Flavien !! Sinon c’est toi qui risques les ennuis.
Sans prévenir le pied de Marc part alors dans le bas-ventre du gars qui en vomit de douleur.
- Mais moi tu vois, je m’en fous et toi pauvre mec, tu dégages.
Flavien lâche enfin complètement le gars qui se traîne alors pour quitter les lieux, une main sur le bas-ventre et l’autre sur l’estomac.
Marc ramasse ses livres en silence aider par son ami, puis ils repartent en direction des chambres en réfléchissant chacun de leur côté à ce qui aurait pu arriver si Flavien n’était pas intervenu.
Flavien finit par sourire, puis se met à rire devant son ami interloqué.
- Tu trouves ça drôle toi ?
- Non pas vraiment, mais j’ai une question qui me vient là !!
- Ah oui !! Laquelle ?
- Je me demandais juste si tu suçais bien ?
Ils se fixent quelques secondes et se prennent un fou rire digne des meilleurs « Tex Avery », puis rentrent chacun dans leur chambre en s’essuyant les yeux.
1ere ANNEE FAC : (3/8) (Confidences et promesses)
Ils sont quatre adultes dans le bureau de Monsieur Mercier le directeur du CHU, Philippe est là accompagné d’un homme d’une quarantaine d’années bien entamer ainsi que René le chirurgien urgentiste de l’hôpital.
La conversation se poursuit déjà depuis plus d’une heure, principalement axée sur l’accident de l’après-midi et de ce qu’il en a suivi.
- (Philippe) En conclusion messieurs il ne s’est rien passé de grave, juste une erreur de diagnostic due à un homme pris dans l’émotion du moment. C’est du moins ce qui devra être consigné dans le registre d’entrée, nous sommes tous d’accord ?
Robert en se levant pour raccompagner ses visiteurs.
- Après ce que nous venons d’entendre, il en va de soi.
Philippe se tournant vers René.
- Docteur Mathio ?
René encore sous le choc des révélations.
- Vous pouvez compter sur ma discrétion.
- (Philippe) Fort bien !! Donc tout va pour le mieux, messieurs au plaisir de vous revoir.
Il se tourne vers le quatrième homme.
- Rien à rajouter Maurice ?
Maurice en serrant la main des deux hommes.
- Non, je pense que tout a été dit.
Une fois les deux hommes sortis, Robert et son collègue se regardent toujours effarés des révélations qu’ils viennent d’entendre.
- (Robert) Tout cela est incroyable, si tu n’en avais pas été témoin !!!
- (René) Je me rappelle très bien des écorchures sur les mains qui ont disparu comme par enchantement, sinon je n’aurais pas moi non plus cru un seul mot de tout ça.
Robert après réflexions.
- Je ne sais pas pour toi mais moi j’ai envie de continuer avec ce gamin, je t’avoue que je l’aime déjà beaucoup et que son potentiel m’intrigue au plus haut point. J’aimerais assez tester ses limites en espérant que ce genre d’incident ne se reproduise plus, aujourd’hui ça reste entre nous et sa famille d’accueil, mais imagine le bordel si cela venait à s’ébruiter dans les médias.
- (René) Faisons en sorte alors que cela n’arrive pas.
Ils se séparent, conscient que pour eux le monde ne sera plus jamais comme avant après cette histoire de « don ».
Pendant ce temps-là, Philippe et son ami, sont installés dans la voiture du premier et discutent eux aussi.
- (Philippe) Je vais me rendre seul chez les Viala, je pense que ce sera mieux comme ça. Ta présence ne ferait qu’apporter d’autres questions qui risqueraient de les déstabiliser plus que nécessaire.
- (Maurice) Entièrement d’accord avec toi Philippe, mon patron ne doit pas savoir que je t’aide sinon s’en serait fini de la tranquillité du garçon et comme tu parais y tenir beaucoup.
- Oh oui !! Tu as raison, il est devenu comme un fils pour moi et j’ai eu de la chance que son dossier d’Afrique tombe sur toi que je connais depuis l’enfance plutôt qu’un autre qui aurait bien fini par comprendre qu’il y avait anguille sous roche avec mes conclusions, ou encore pire !! Qui aurait confié le dossier à quelqu’un d’autre.
- J’avoue que le cas de cet enfant aiguise ma curiosité, alors n’hésite pas à me tenir au courant de ce qu’il va en advenir. Je tacherais de t’aider le plus possible mais il faut quand même rester très discret, un accident comme celui qui vient de se produire pourrait recommencer en d’autres lieux où il n’aurait pas la chance de connaître les personnes. Avoue quand même qu’il a une chance de cocu ton môme ?
- (Philippe rit) On peut dire ça comme ça oui, je te dépose à la gare ou tu attends demain pour repartir avec moi sur Paris ?
- A la gare, plus vite je serai rentré et moins on se demandera où j’étais.
Une grosse demi-heure plus tard Philippe se retrouve chez ses nouveaux amis les Viala, ceux-ci encore sous le coup des découvertes de l’après-midi sont réunis dans le salon pour les parents et dans la chambre d’Aurélien pour les garçons.
***/***
« Dans le salon. »
- (Frédéric) Pourquoi ne nous avoir rien dit de tout ça ?
- (Philippe) Je cherchais l’opportunité de vous le dire, mais reconnaissez que ce n’est pas évident comme histoire.
- (Annie) Nous pourrions prendre cela pour un manque de confiance.
- (Philippe gêné) Croyez bien que j’en suis parfaitement conscient, mais l’auriez-vous pris chez vous si je vous avais dévoilé son secret de but en blanc ?
- (Annie) Franchement ? Je n’en sais rien.
Philippe souriant en bon professionnel.
- Et maintenant, le renverriez-vous ?
Annie en lui rendant son sourire.
- Bien sûr que non !!!
- (Frédéric) Florian connaît cette particularité de son corps depuis quand ?
- (Philippe) Depuis le jour où je l’ai amené chez vous.
Voyant la question venir.
- Vous savez…
Il altère un peu la réalité en ajoutant.
- Il n’y a pas très longtemps que mes soupçons sont devenus des certitudes. En fait cela ne fait que quelques semaines, voire quelques mois tout au plus.
- (Annie) Cet accident a bien failli bouleverser sa vie je m’en rends bien compte, mais nous ne sommes pas à l’abri qu’il se reproduise à nouveau et la chance ne sera pas toujours de son côté.
- (Philippe) J’en suis conscient mais nous ne pouvons rien y faire, sauf pour l’instant garder ce secret pour nous et le laisser vivre sa vie.
- (Frédéric) Nous sommes bien d’accord avec vous et nous garderons le silence, il en va de soi.
- (Philippe) Et pour vos garçons ?
Annie en souriant, se rappelant les avoir entendus parler dans la voiture au retour de l’hôpital.
- De vraies tombes, ils l’aiment déjà beaucoup trop et sont suffisamment mûrs pour comprendre ce qu’une parole mal placée aurait comme implications désastreuses pour « Flo ».
1ere année fac : (4/8) (Confidences et promesses)
***/***
« Dans la chambre d’Aurélien »
Une conversation similaire ou presque à lieu au même moment.
- (Guillaume) Si je comprends bien tu es comme superman ?
- Non !!! Tu crois ? Attends si c’est vrai je vais essayer de m’envoler.
Je tends une main en l’air poing fermé.
- Voyons voir si ça marche.
- Attends !!!
Damien affolé court vers la fenêtre et la referme alors que nous le regardons faire, d’abord étonné par son geste puis un fou rire nous prend.
- Eh bien quoi ? Comme ça, il ne pourra pas aller loin ?
Aurélien toujours mort de rire.
- Grandi un peu « Dami » tu ne vois pas qu’il plaisantait ?
- (Damien vexé) Qu’est-ce que tu en sais d’abord ? Après ce que j’ai vu tout est possible non ?
Guillaume en voulant calmer un peu tout le monde.
- Ouaih !! Après tout il a peut-être raison, dis-moi « Flo » il y a autre chose que tu nous as caché ?
Bah, autant leur dire après tout maintenant qu’est-ce que ça change.
- Oui il y a peut-être encore un petit truc.
Damien retrouvant le sourire.
- Ah !!! Vous voyez bien !!
- (Aurélien curieux) Humm !! Un petit truc tu dis ? Et c’est ?
- Disons que mon « don » fonctionne dans les deux sens pour faire court.
- (Guillaume attentif) Fais pas trop court alors, explique ?
- Comme j’ai dit, ça marche dans les deux sens. Je me guéris et je peux guérir les autres, vous voulez que je vous montre ?
- (Aurélien curieux) Tu n’attends surtout pas à ce qu’on te dise non j’espère, alors oui montre !!
- Ok !! Lequel de vous a une cicatrice ou quelque chose d’autre ?
Guillaume devant tout le monde remonte son tee-shirt et baisse un peu son pantalon avec son boxer.
- J’ai eu l’appendicite, alors question cicatrice en voilà une belle.
Je m’approche de lui en le faisant ensuite s’allonger sur le lit, puis j’approche mon visage de son aine et laisse tomber un long filet de salive sur la marque de l’opération, que j’étale ensuite avec un doigt.
- (Damien surpris) Beurk !!!
- (Aurélien amusé) Dis « Guigui » heureusement que ce n’est pas sur le bout de ta queue !! T’imagine la scène ?
Damien mort de rire.
- Oui c’est con, dis « Flo » j’ai une rougeur sur le gland tu veux bien me soigner ?
Le plus sérieusement du monde.
- Montre ?
Aurélien ne tenant plus.
- Arrête !! Il est capable de le faire !!
- En plus une goutte devrait suffire pour une si petite chose.
Guillaume lui reste perplexe devant son abdomen.
- Hé !! Les gars !! Regardez !!
Le ton de sa voix nous calme aussitôt et c’est quatre paires d’yeux qui se fixent sur la marque qui a déjà presque entièrement disparu.
- (Damien suffoqué) Wouah !! T’es comme neuf là !! Et il appelle ça un « petit » truc !!!
Aurélien a les yeux qui brillent soudainement.
- Dis « Flo » même si ce que je vais te demander là va te donner envie de rire, crois-moi je suis sérieux !! C’est au sujet de papa, il souffre terriblement et les médicaments n’y font rien. En plus de ça bien qu’il soit toubib, il ne veut pas se faire opérer car il a trop la honte pour ça.
Guillaume qui connaît également le problème de son père.
- C’est vrai sans rire, si tu pouvais l’aider ce serait cool.
Damien se rend bien compte que ses frères sont sérieux mais c’est plus fort que lui, il éclate de rire.
- Sérieux les gars !! Vous n’allez pas lui demander de faire ça ?
- (Aurélien en colère) Pauvre imbécile !! En plus ça te fait rire !! Tu serais à sa place, tu n’en plaisanterais certainement pas crois-moi.
Guillaume voyant que ça dégénère.
- Du calme « Aurel » !!
Il sourit en pensant à ce qui fait rire son jeune frère.
- Ce serait quelqu’un d’autre tu serais plié en deux toi aussi.
Aurélien plus calme.
- Oui, mais c’est notre père et si ça peut le soigner.
Il me regarde.
- Dis « Flo » ton « petit » truc ? Il marche pour tout ou juste pour ça ?
- Je n’en sais trop rien en fait, je sais que ça empêche aussi les maladies car mes grands-parents ont toujours la grande forme. l y a également Philippe qui n’est plus affecté par son asthme et ça juste en les embrassant, alors je pense que ça doit marcher pour plein de trucs aussi. Pourquoi ? Il a quoi ton père ?
Aurélien qui hésite quand même.
- Heu !! Tu ne ris pas ok ?
- Pourquoi ? S’il souffre je ne vois pas ce qui pourrait faire rire.
- (Guillaume) Aller « Aurel » dis-lui !!
Aurélien en soupirant.
- Mon père dérouille grave à chaque fois qu’il a une crise d’hémorroïde.
Il me fixe alors les yeux pleins d’espoirs.
- Voilà c’est dit, maintenant à toi de voir.
1ere année fac : (5/8) (Confidences et promesses)
Bien sûr je comprends tout de suite la raison de leurs tergiversations, mais aussi que la souffrance de leur père les touche beaucoup.
- Aurélien !! Va avec Guillaume voire tes parents et explique-leurs pour ton frère, ensuite si ton père est d’accord amène le ici. Toi Damien va me chercher un flacon propre et ramène-toi dare-dare, ok ?
***/***
Damien est le plus rapide à revenir, une fois le flacon dans les mains je laisse couler ma salive à l’intérieur en essayant d’en produire le plus possible devant mon ami qui ne me lâche pas des yeux.
- Tu crois que ça va marcher « Flo » ?
- Il n’y a pas de raison.
- Tu ne pourrais pas nous faire de ta potion magique en réserve, au cas où l’un de nous se blesse ?
- (Sourire) Je ne sais pas si ça peut se garder tu sais et puis je suis là s’il y a besoin.
Je le regarde, amuser.
- Tu n’en aurais pas besoin pour quelque chose de personnel par hasard ?
Il devient rouge, me démontrant par là même que j’ai raison.
- Tu crois que ça pourrait marcher, pour aider au développement par exemple ?
Je commence à rire, voyant où il veut en venir.
- Tu es encore jeune tu sais, il va grandir et d’ici peu tu verras qu’il n’y avait pas de quoi t’inquiéter.
Voyant que je me moque gentiment de lui.
- Ouaih !! Mais si ça peut aider pour qu’il soit plus gros.
- J’en aurais un maousse alors, non ?
Il rit franchement.
- Je suis con hein ? Tu n’en parles pas aux autres s’il te plaît, j’aurais trop la honte.
- Bien sûr t’inquiète, ce n’est pas mon genre de trahir mes amis quand ils me font des confidences tu sais ?
Ses yeux pétillent.
- Je t’aime trop « Flo », j’espère qu’on sera toujours copain.
Je lui pose un bras sur l’épaule.
- Je t’aime aussi « Dam », sincèrement crois-moi.
- Mais j’essayerais quand même hé ! Hé ! En attendant tu causes au lieu de remplir le flacon là !!
***/***
« Pendant ce temps dans le salon. »
Guillaume une fois devant ses parents, leur montre l’emplacement de son ancienne cicatrice.
- P’pa !! M’man !! Regardez ?
- (Frédéric amusé) Oulah !! Ça se muscle dis donc !!
- (Annie souriante) Je vois des poils, mon fils devient un homme.
Aurélien lève les yeux au ciel en entendant leurs enfantillages.
- Mais non !! Rappelez-vous ? Il y a quatre ans.
- (Frédéric réfléchi) Eh bien oui quoi ?
- (Aurélien) L’ambulance !! Les urgences !! La nuit passée à l’hôpital !!
Annie regardant Guillaume sans comprendre.
- Ta crise d’appendicite ? Eh bien oui, mais je ne vois pas le rapport ??
Guillaume approchant encore plus son ventre.
- Regarde bien !! Tu ne vois rien ?
Annie percute enfin.
- Ta cicatrice !! Mais !! Elle n’est plus là !!
- (Frédéric incrédule) Quoi !! Mais ce n’est pas possible.
- (Aurélien amusé) Depuis aujourd’hui beaucoup de choses impossibles le deviennent non ?
- (Annie) Florian !!!
- (Guillaume) Bingo !! L’extraterrestre est intervenu et pfiiittt !!! Plus de marque, disparue !!
- (Aurélien) À ton tour p’pa !! Il t’attend dans ma chambre.
Frédéric toujours ahuri.
- Moi ? Pour quoi faire ?
Guillaume imitant son père pendant ses crises.
- Aïe !! Chérie, j’ai mal !! Oh que je souffre !!
Aurélien qui en rajoute.
- J’ai trop mal !! Fais quelque chose !
Frédéric devenant rouge pivoine.
- Non !! Vous ne lui avez pas parlé de ça quand même ?
- (Aurélien) Oh que si !! Tu crois que ça nous amuse de te voir souffrir dis ?
Annie qui écoute intéressée.
- Et comment il a fait ?
- (Guillaume) Comment ça ?
- (Annie) Florian !! Comment il a fait pour faire partir ta cicatrice ?
Aurélien qui ne veut surtout pas rater l’occasion de voir la tête de son père.
- Pas grand-chose en fait, juste un bisou dessus.
Frédéric éructe, ayant avalé de travers.
- Quoi !!!
Annie morte de rire, comprenant bien en voyant son aîné qu’il s’amuse beaucoup de sa plaisanterie.
- Sois sérieux Aurélien, allons !!
Aurélien sérieusement cette fois-ci.
- Il lui a appliqué juste un peu de salive dessus avec son doigt.
Voyant sa mère hausser les sourcils.
- Cette fois c’est vrai je te jure !!
- (Guillaume) Vas-y p’pa !! Pense qu’après ça tu n’auras plus jamais mal, ça vaut le coup d’essayer non ?
***/***
C’est à ce moment-là qu’ils nous voient arriver dans le salon, Frédéric aperçoit aussitôt le flacon que je tiens dans ma main et me sourit en comprenant mon idée.
- (Frédéric rassuré) Merci « Flo » j’ai cru un moment que tu… mais bon !!
Il rit de bon cœur en me prenant des mains le flacon que je lui tends.
- Je préfère mille fois cette solution !!
Je regarde les deux frangins et Annie qui se bidonnent dans leur coin, comprenant le soulagement de Frédéric.
- Moi aussi tu sais.
Je fais une grimace et éclate de rire.
- Je ne sais pas si j’aurais pu le faire d’une autre façon Hé ! Hé !
1ere année fac : (6/8) (Fac premier jour)
Frédéric part dans la salle de bains en tenant le précieux flacon dans sa main, quelques minutes à peine plus tard nous entendons tous un « AH !!! » de soulagement qui nous amène à tous le sourire aux lèvres.
La porte s’ouvre, Frédéric en sort visiblement soulagé et ému, il vient direct sur moi me prendre dans ses bras en m’embrassant très fort.
- (Frédéric) Merci « Flo »
Annie heureuse car elle sait bien à quel point cela lui faisait souffrir le martyre.
- Tu te sens mieux chéri ?
Il met la main à ses fesses.
- Comme neuf !!! C’est purement incroyable !! Tout a disparu d’un seul coup comme par magie.
- (Aurélien) Bah !! Comme ça, on va pouvoir dormir tranquille maintenant !!
- (Annie) En parlant de dormir les enfants, faudrait peut-être y penser car demain il y a école et toi « Flo » c’est ta rentrée.
***/***
« Le lendemain matin »
C’est devant l’entrée de l’université que je commence à comprendre que ça va être très différent du lycée, en effet la différence entre moi et les garçons et filles qui me passent sous le nez est tellement flagrante, que j’ai l’impression d’être un tout jeune garçon dans un monde d’adulte.
Frédéric voulait s’occuper de moi mais j’ai insisté pour le faire seul car en plus pour lui c’est également le premier jour, même s’il a déjà fait sa rentrée au campus ces dernières semaines pour y reprendre ses marques.
Je respire un grand coup, prends mon courage à deux mains et force mes pieds à avancer vers le bâtiment immense en face de moi.
Tant que j’étais à l’extérieur, les quelques regards qu’on me jetait étaient pour la plupart indifférents en me prenant sans doute pour un curieux ou quelqu’un qui vient d’accompagner un frère ou une sœur.
Mais dès que je m’engage à l’intérieur, les visages se tournent vers moi la plupart étonnés voir pour d’autres amusés et aussi quelques-uns, je le remarque également plutôt hostiles ou même jaloux.
Heureusement je n’en détecte que très peu et notant où se dirige la majorité des plus jeunes, je me contente de suivre un groupe d’entre eux.
Un homme d’une cinquantaine d’années est planté devant la grande porte où nous nous dirigeons et semble scruter les visages, cherchant apparemment quelqu’un dans cette foule de jeunes adultes bruyants et gesticulants, qui arrivent vers lui.
Il ne peut pas me voir pour le moment étant donné ma petite taille et le fait que je sois juste derrière deux grands escogriffes qui me cachent quasiment entièrement à sa vue.
Un instant son regard se porte sur eux et il va pour le détourner quand il doit apercevoir ma tignasse perpétuellement en bataille et un froncement de sourcil plus tard, le voilà se dirigeant vers moi.
- Monsieur De Bierne ?
- Oui monsieur ?
- Dupré !! Je suis le doyen de cette faculté, pourriez-vous me suivre s’il vous plaît ?
- Bien entendu monsieur Dupré.
De longues minutes de marche sont nécessaires pour arriver enfin dans un bureau meublé à l’ancienne, les murs couverts de rayonnages regorgeant de livres de médecine et l’ensemble sentant bon la cire comme chez mes grands-parents.
Le doyen me montre un siège.
- Asseyez-vous jeune homme, nous avons quelques mises au point à faire avant que je ne vous lâche dans la cage aux fauves.
Je m’assieds sagement à l’endroit indiqué.
- Je vous écoute monsieur.
Le doyen se racle la gorge et se lance.
- Il était prévu que vous suiviez les mêmes cours que vos camarades de première année mais de récents faits m’ayant été rapporté sur vos capacités exceptionnelles ont fait changer ma décision, voici donc comment nous allons procéder. Chaque professeur va vous tester pendant le premier trimestre sur vos connaissances globales en répertoriant les matières qui nécessiteront un approfondissement. Vous me suivez jusque-là ?
- Cinq sur cinq, monsieur.
- Ensuite nous nous reverrons tous ensemble pour adapter votre cursus afin que vous ne vous sentiez pas en inadéquation avec les cours.
- Je devrais faire quoi exactement durant ce premier trimestre, monsieur ?
1ere année fac : (7/8) (Fac premier jour)
- Vous suivrez tous les cours que vous jugerez nécessaire, ceux auxquels vous vous sentirez un besoin d’apprendre. Ensuite toujours dans le même temps, vous devrez vous documenter afin de pouvoir répondre à toutes les questions que vos professeurs vous poseront pour vous tester.
Il m’observe un moment avant de reprendre ses explications.
- C’est un énorme travail surtout en un seul trimestre, vous en sentez-vous capable ? Si oui je vous ferai accompagner dans un premier temps par un employé de l’université afin d’éviter de rajouter du stress à la lourde tâche qui vous attend. Si c’est non, dans ce cas vous suivrez une première année comme les autres.
- Alors c’est oui bien sûr, le travail ne me fait pas peur. Quant à la lecture, ce n’est pas un souci car j’ai une très bonne mémoire, d’ailleurs je peux vous le prouver dès maintenant si vous le désirez monsieur.
- Comment cela !!
Je lui montre sa bibliothèque derrière lui.
- J’ai lu presque tous les livres derrière vous, alors si vous voulez m’interroger il vous suffit d’en prendre un au hasard et me lire une phrase. Je vous citerai la phrase suivante.
Le doyen se retourne, incrédule devant mes paroles et le nombre impressionnant de livres contenus dans sa bibliothèque personnelle.
- Mais !! C’est impossible !!
- Je ne suis pas un menteur monsieur, essayez cela ne vous coûte rien.
Je vois son sourire dubitatif quand il se lève et prend au hasard deux livres assez épais, il pose le premier et ouvre le second en commençant à lire une phrase située en milieu de page, puis il lève les yeux vers moi en attendant la suite.
- Page deux cent vingt-huit chapitre soixante-douze sur les effets de la médication placebo sur le mental du patient.
Je lui cite la phrase exacte suivant la sienne.
- Voilà monsieur, une autre preuve ?
Son sourire s’est vite figé pour se changé en stupeur, ses yeux pourtant constatant ce que son esprit n’arrive pas à croire.
- Comment est-ce possible !!!!
- J’ai comme je vous l’ai dit une très bonne mémoire, tout ce que je lis est…
Je me tape doucement la tempe.
- …Mis dans une case pour être plus facilement retrouvée. J’ai comme une espèce de classement à l’intérieur de ma tête avec des mots-clés, je ne sais pas comment vous expliquer mieux mais ce qui est sûr c’est que je n’oublie rien.
- Et vous lisez beaucoup ?
- Je lis énormément oui et ça depuis très jeune.
Il prend le deuxième livre et comme pour le précédent, l’ouvre au hasard et lit la première phrase tombant sous ses yeux, à la fin de sa lecture il me regarde en étudiant mon visage y cherchant sans doute une trace de concentration qu’il s’étonne de ne pas trouver.
Mon sourire n’ayant pas changé, car la page qu’il m’a lue est en surimpression dans mon cerveau aussi net que si j’avais le livre devant les yeux.
- Page cent trente-trois, chapitre numéro cinquante-huit sur les plantes médicinales de classe quatre.
Là encore je lui cite mot pour mot la phrase suivante.
- Cela vous suffit ou il vous faut un autre aperçu ?
Son regard revient sur moi, essayant de me sonder.
- Vous rendez vous compte de ce que vous venez d’insinuer ? Cela signifierait que vous n’avez plus rien à apprendre sur les théories, ou presque et que le presque, il vous suffirait de le lire une fois !!!
- Et pas qu’en théorie monsieur, car beaucoup d’ouvrages sont illustrés sur les différentes pratiques de soins et d’interventions chirurgicales. J’ai également visionné pas mal de films que m’a prêtés le professeur Espinach, films pris en salle d’opération pour les cours supérieurs de spécialisations.
Il ressort un dossier de son tiroir qu’il feuillette, y cherchant quelque chose de précis qu’il trouve enfin et qu’il me montre la photo.
- Comme ceci ?
Je reconnais les points de sutures sur la jambe de Chloé.
- Par exemple oui !!! Mais j’étais très jeune à ce moment-là et ce serait à refaire aujourd’hui, je ferais sans doute différemment car il n’était pas réellement nécessaire d’en faire autant.
Il sursaute sur le « très jeune » et retourne la photo pour y lire la date inscrite.
- Mille neuf cent quatre-vingt-dix-huit ? Il y a trois ans ? Mais vous aviez alors !!
- Treize ans monsieur.
- Qu’est-ce que je vais faire de vous moi ?
- (Surpris) Comment ça monsieur ?
- Cette université n’est pas adaptée à votre cas, il vous faudrait des cours particuliers dispenser par les plus éminents professeurs de France et de Navarre !! Au lieu de ça vous voilà ici !! C’est un bon établissement je le reconnais volontiers, mais il y a beaucoup mieux ailleurs.
- Oui sans doute, mais c’est ici que j’ai envie d’être et pas ailleurs monsieur, alors ne vous inquiétez pas et votre proposition de tout à l’heure me convient très bien.
Je souris à cet homme dépasser par les évènements.
- Faites-moi confiance cela va aller.
1ere année fac : (8/8) (Premier trimestre)
Au fil des jours et des semaines mon intégration dans le campus se fait tranquillement, les étudiants commençant à prendre l’habitude de me voir et les explications données lors des premiers courts répondant à la plupart des questions qu’ils se posaient sur moi, ils ne firent bientôt plus trop attention au gamin turbulent et rieur qui fait maintenant partie de leur quotidien.
Pour les professeurs il en va de même et donc on peut dire que depuis plusieurs semaines déjà, je suis relativement libre et j’en profite un maximum pour assister à tous les cours intéressants, en restant le plus discret possible.
Je commence même à me faire quelques ami(e)s parmi les premières années, c’est à la cantine que nous nous retrouvons le plus souvent à la même table.
***/***
Quand j’arrive ce midi-là, il y a déjà les jumeaux qui sont installés à notre table et je les rejoins sourire aux lèvres, car je les aime déjà beaucoup tous les deux.
- Salut Carole, salut « Seb » ça baigne ?
- (Carole souriante) Salut « Flo » on ne t’a pas vu ce matin ?
- Bah non !! J’étais en bio avec le professeur Malherbe, c’était super-intéressant.
- (Sébastien) Attends !! Ce sont des cours de troisième année ça ?
- Ah oui !! Ça n’empêche que c’était instructif.
Je vois deux silhouettes très reconnaissables arriver.
- Tiens !! Voilà Batman et Robin !!
- (Carole amusée) S’ils t’entendaient !!
Je monte sur la chaise.
- Hé !! On est là !!
Flavien et Marc sourient en me voyant gesticuler au fond de la salle et se dirigent aussitôt vers nous.
Flavien une fois devant moi.
- Tu peux descendre le gnome, on t’a vu.
Je lui saute dessus et il me rattrape dans ses bras puissants en souriant.
- Tu vas voir le gnome !!!
Marc voit bien que son ami est aux anges, comme à chaque fois qu’il est près du petit rouquin si chaleureux qu’ils ont rencontré par hasard il y a quelques semaines et qu’il a tout de suite adopté.
- Il fallait vraiment qu’il y ait un énergumène pareil dans cette fac.
- Tu es jaloux fil de fer ?
- (Marc en riant) Oh non !! J’ai failli une fois faire l’avion ça suffit.
Il voit aussitôt les yeux de « Flo » briller.
- « Flav » mon avis qu’il en a envie le petit.
Ni une, ni deux me voilà volant dans les airs en riant aux larmes, je sais que j’ai un rire communicatif aussi je ne suis pas étonné de constater qu’une bonne partie du réfectoire rit également.
Comme toute bonne chose a une fin, Flavien me repose sur la chaise et vient s’asseoir près de moi.
Comme à chaque fois que nous sommes ensemble, la bonne humeur est de mise et mes amis oublient leurs petits soucis quotidiens ou leurs problèmes d’études.
Les conversations vont bon train sur tout ce qui nous passe par la tête et comme souvent cela se transforme vite en cacophonie.
Les vacances de noël approchant car les cours arrêtent en fin de semaine, chacun y va de son petit speech sur ce qu’il compte faire pendant les deux semaines qui suivent.
Flavien a invité Marc chez lui et a hâte de retrouver ses parents avec son petit frère, Carole part également chez ses parents pour la première fois séparée de son jumeau qui préfère rester à Reims avec son copain.
Flavien en baissant les yeux vers moi.
- Et toi la crevette, tu vas où pour les fêtes ?
- Chez mes grands-parents bien sûr et j’emmène les trois garçons chez qui j’habite avec moi.
- (Marc curieux) Tu vas aussi retrouver tes amis ? Ils ne te manquent pas trop ?
- (Sans réfléchir) Oh si !! Surtout « Thom », j’ai trop hâte de le revoir !!
Carole qui comme les autres connaît bien ma vie à Aix, m’ayant très souvent interrogé curieuse au début de me voir si jeune et loin de chez moi.
- Tiens donc !! Juste Thomas ? Pas Chloé ni Éric ?
Hésitant avant de répondre, car je suis autant étonné qu’elle de ne pas les avoir cités.
- Ben oui bien sûr !! Eux aussi !!
Le reste du repas je m’interroge sur mes paroles de tout à l’heure, je me rends compte alors que c’est quand même Thomas qui me manque le plus.
Ce grand blond frisé aux yeux bleu clair toujours rieurs est très souvent dans mes pensées et mon cœur se serre souvent de tristesse, tellement j’aimerais qu’il soit près de moi.
Au point que j’ai dû me confier à son sujet à Damien un jour qu’il m’a vu tout triste dans un coin du salon.
Celui-ci m’a écouté sans rien dire m’épancher sur mon besoin de revoir les personnes que j’aime.
***/***
- (Damien) Tes amis doivent être des gens super pour que tu en parles de cette façon.
- Nous n’avons jamais été séparés jusqu’à cette fin d’été tu comprends ? Maintenant qu’ils sont loin je m’aperçois que oui !! Ils me manquent beaucoup.
- Et Thomas tient une place plus particulière encore à la façon dont tu en parles.
- Ah !! Tu crois ? Oui !! Peut-être mais ne m’en demande pas la raison, je serais bien incapable de te la donner.
1ere année avant noël : (1/12) (Retour à Aix)
Cette idée de partir tous ensemble à Aix est venue du simple fait que les trois frangins tiraient une tête pas possible à l’idée de me voir y aller seul, aussi c’est tout naturellement que je leurs ai proposé de venir avec moi la place ne manquant pas pour les accueillir.
La promesse d’être de retour pour le réveillon du jour de l’an afin de pouvoir le passer avec Frédéric et Annie, suffit pour avoir l’accord de leurs parts.
Je n’ai pas voulu donner la date exacte d’arrivée, voulant que ça reste une surprise et
Philippe m’a promis de n’en rien dire chez moi, répondant à leurs questions par un simple « vous verrez bien quand ils seront là » car il les a quand même prévenus de l’arrivée des trois invités.
***/***
Le train arrive en gare d’Aix et nous en descendons chacun tenant une valise à la main sauf Damien qui s’est lui contenté d’un sac à dos, trop content de pouvoir nous narguer avec ses deux mains libres.
Comme je n’ai pas donné de date d’arrivée, bien sûr personne ne nous y attend et nous devons donc prendre le bus pour nous rendre jusque chez mes grands-parents.
Heureusement celui-ci ne s’arrête pas trop loin de la villa et du coup, ce ne sont que quelques dizaines de mètres à pieds qui nous y amènent très rapidement.
La maison semble vide quand nous nous en approchons, j’ouvre alors le portail en faisant découvrir à mes amis les massifs de bosquets toujours verdoyants que ma grand-mère affectionne.
Une fois la porte du pavillon franchie, j’entends des bruits de voix à l’intérieur et je souris à la surprise qu’ils vont avoir d’ici quelques secondes. Je fais signe à mes amis de ne pas faire de bruit en déposant les valises dans le couloir de l’entrée.
C’est à pas de loup que nous nous dirigeons vers le salon d’où proviennent les voix très reconnaissables de mes grands-parents en pleine discussion devant le journal télévisé, le commentant à haute voix comme à leurs habitudes.
C’est Chloé sortant de la cuisine, qui nous casse notre surprise en s’exclamant de joie et en se jetant sur moi.
- Florian !!! Quelle surprise !!!
Mes grands-parents entendant mon prénom se lèvent le visage souriant jusqu’aux oreilles, grand moment de retrouvailles où les larmes de joie fusent à satiété.
Mes amis sont également émus de tout cet amour qui remplit la pièce, ils sont aussi fortement étonnés en voyant mes grands-parents en si bonne forme connaissant leurs âges.
Ils sont en pleine santé et il ne manquait plus à leurs bonheurs que la présence de leur petit-fils, qu’ils serrent tendrement dans leurs bras en cet instant précis.
Chloé regarde les nouveaux venus avec bienveillance, car elle peut lire dans leurs yeux toute l’émotion ressentie dans le salon.
En plus ils sont plutôt mignons se dit-elle en les dévisageant de plus près, un peu jeune surtout le dernier mais manifestement très bien fait de leurs personnes.
Aurélien lui se force désespérément à ne pas la fixer car l’amie de Florian est très à son goût, les deux années d’écart qu’ils ont ne le dérangent pas du tout mais il se doute bien que pour Chloé il doit en être autrement.
Que ferait une si ravissante jeune fille avec un gamin tel que lui, malgré ça il ne peut s’empêcher de la trouver jolie et son cœur n’écoutant pas sa raison pour taper si fort dans sa poitrine.
L’odeur qui émane de la cuisine fait grogner les estomacs de ses jeunes hommes en plein développement, aussi il ne faut pas leur dire deux fois de venir à table pour qu’ils dévorent de bon cœur la nourriture délicieuse qui leur est servie.
Le partage des chambres tout comme le déballage des valises se fait en un tournemain, Florian prend Damien avec lui alors que Guillaume partage la chambre d’amis avec Aurélien.
Voyant Damien scruter ma chambre avec un seul lit à deux places.
- Ça ne te dérange pas si on dort ensemble ?
- Bien sûr que non !! Au contraire !! Tu sais « Flo » ? J’ai été déçu quand j’ai vu que tu avais choisi de partager la chambre de Guillaume.
- Comment ça déçut ? Nous ne nous connaissions pas et c’est le hasard comme tu le sais qui en a décidé.
- Oui mais ça n’empêche que j’aurais beaucoup aimé que ça tombe sur moi, pas toi ?
Oulah !! La question piège !!
- Je vous aime autant tous les trois tu sais et puis tu es avec moi là ? Alors tu devrais être content.
- (Il sourit) C’est vrai.
1ere année avant noël : (2/12) (chez les Dufour)
Sébastien regarde la Clio partir, c’est la première fois qu’il se sépare de sa sœur mais il ne se sentait pas de quitter Sylvain pendant deux semaines.
Rien qu’en pensant à son ami son cœur s’emballe, il repense au premier soir puis à tous ceux qui ont suivi.
***/***
« Retour en arrière. »
Quand ils ont lu chacun le billet de l’autre dévoilant leur attirance réciproque, ils sont restés un long moment assis sur le lit en se contentant de se tenir la main avec un sourire béat jusqu’à ce que ce soit Carole en frappant et en ouvrant la porte qui les fasse se séparer en sursaut.
Carole surprend leurs paniques à son entrée.
- Calme les amoureux, ce n’est que moi !! Il a fallu cette séparation pour que vous vous décidiez enfin !! Ce n’est pas trop tôt depuis le temps.
- (Sylvain stupéfait) Qu’est-ce que tu dis ?
- (Carole) Je dis que je suis contente pour vous deux. (Elle rit) Nous sommes contentes devrais-je plutôt dire, parce que ta petite sœur attendait ce moment tout autant que moi.
- (Sébastien) Mais c’est impossible !! Moi-même je ne m’en suis rendu compte que le jour où Sylvain est parti, avant je n’y avais jamais pensé.
- (Carole) Consciemment peut-être, mais inconsciemment sûrement sinon il y aurait longtemps que tu l’aurais envoyé bouler.
Elle regarde Sylvain en lui faisant une grimace qui veut en dire long sur ce qu’elle en pense.
- Parce qu’il y a des jours où tu étais plutôt lourd mon grand, tous tes prétextes pour être près de mon frère et lui qui souriait à chaque fois comme un gland.
- (Sylvain) J’étais si visible que ça ?
- (Carole) Pour moi et Mélanie oui, après pour les autres je ne crois pas. (Curieuse) Alors ? Vous allez bien vous mettre ensemble ? C’est sérieux ?
Sylvain dévorant du regard Sébastien.
- Si ton frère est d’accord, pour moi c’est un énorme oui.
Sébastien remarque le regard anxieux de Sylvain en attendant sa réponse, un grand sourire éclaire alors son visage.
- Pourquoi crois-tu que je sois venu ici ? Sûrement pas pour te dire non, alors bien sûr que pour moi c’est un énorme oui également.
Carole se lève, heureuse de constater les liens très forts qu’elle peut déjà lire sur leurs visages.
- Je vous laisse, ne faites pas trop de bruits ce soir hein !! Je tiens à dormir cette nuit.
Un oreiller vole vers elle ne rencontrant que la porte refermée juste à temps et pendant que Sébastien se lève pour le ramasser, Sylvain repense aux paroles de Carole.
- Je n’en reviens pas que nos deux frangines parlaient de nous deux derrière notre dos.
- Quand j’y réfléchis, Carole n’a pas tort tu sais ? c’est vrai que tu étais plutôt lourd parfois, avec tes excuses à la mords-moi le nœud pour me voir tous les jours.
- Tu ne te doutais vraiment de rien ?
- Non, de rien.
Il voit que Sylvain a des doutes.
- Je t’assure que c’est vrai !! Il n’y a que quand tu es parti et que j’ai réalisé que c’était pour de bon, ce jour-là j’ai paniqué et mes sentiments pour toi m’ont paru alors évidents. Mais pas avant ça, maintenant tu n’es pas obligé de me croire.
- Et moi qui n’osais pas t’en parler, quel con j’ai fait !! Toutes ces années perdues !! Tu te rends compte ?
Sébastien lui sourit tendrement.
- T’inquiète Sylvain, on va bien se rattraper.
Ses yeux brillent dans ceux de son ami.
- Mais ça ne va pas être simple.
Sébastien hausse les sourcils, étonné.
- Comment ça ?
- (En riant) Bah !! Regarde-nous, ça va faire une heure qu’on s’est avoué notre amour et depuis je n’ai même pas eu droit à un baiser.
Sébastien rougit jusqu’à la racine des cheveux.
- Je dois t’avouer un truc, mais tu ne ris pas d’accord ?
- Promis !!
- Je n’ai encore jamais eu de relation avec personne alors je t’avoue que même si j’en ai énormément envie, je n’ai pas la moindre idée de comment m’y prendre.
- Moi non plus tu sais !!
Il rit de bon cœur.
- Le mieux c’est de faire comme si on était des pros de la baise.
Sébastien mort de rire.
- Alors approche beau mec !! Que je te montre comment il se débrouille le pro face aux petits puceaux dans ton genre.
Il approche décidé d’un Sylvain hilare mais qui n’en mène pas large, le prend par la taille et doucement vient coller ses lèvres contre les siennes dans un premier baiser tout en tendresse qui leur fait battre le cœur à l’unisson.
1ere année avant noël : (3/12) (chez les Lemont)
Marc et Flavien terminent à peine de monter l’escalier qui mène à l’appartement que la porte s’ouvre et qu’un petit garçon blond se jette tel un boulet de canon dans les bras de son grand frère, les yeux mouillés de larmes de bonheur.
Flavien le réceptionne dans ses bras et le serre contre lui en le couvrant de bisous sur tout le visage, ses lèvres s’humectant des larmes du bambin.
Marc subi de plein fouet l’émotion intense de cette scène de retrouvaille entre les deux frères, regrettant à ce moment-là d’être fils unique.
C’est quand Bastien et Henriette arrivent eux aussi sur le palier et qu’à leurs tours ils enlacent tendrement leur grand garçon de retour parmi eux, qu’il ne peut retenir les larmes qu’il contenait avec peine depuis le début de cet instant de retrouvaille familiale.
Il ne connaît pas ce genre de démonstration d’amour ayant des parents complètement insensibles envers lui, Marc ne se rappelle à aucun moment de sa vie avoir eu devant lui des parents tels que ceux de son ami.
Henriette plus sensible que les hommes, s’aperçoit aussitôt que le jeune homme accompagnant son fils ne va pas bien et elle le prend dans ses bras avec un grand sourire en guise d’accueil.
- Bienvenu chez nous mon garçon.
Marc devant la gentillesse de cette femme qu’il voit pour la première fois, s’effondre en larmes.
- Merci madame et désolez de me présenter à vous comme ça.
Flavien regardant son ami comprend sa tristesse car il connaît les rapports qu’il a avec ses parents, c’est d’ailleurs à cause de ça entre autres qu’il l’a invité pour les fêtes sachant bien sinon comment il les aurait passées chez lui.
- Aller Marco n’y pense plus !! Viens !! Que je te montre mon antre.
Marc fixe son ami et réussi à lui sourire.
- Je suis con hein ?
Flavien le fixe intensément.
- Non !! Tu es juste malheureux.
Ils rentrent dans l’appartement, Flavien l’amène dans sa chambre où ils posent leurs valises et ensuite il lui propose de faire un tour en ville histoire de lui changer les idées, ce n’est qu’une fois arriver dans le centre-ville qu’ils se posent dans un bar pour prendre un pot.
- Alors comment tu trouves Orléans ?
- (Marc sourit) Plus petit que Nantes, mais ça a l’air plutôt sympa.
Flavien regarde l’heure à sa montre.
- J’ai envie d’aller au dojo pour voir mes potes, ça te dit ?
- S’ils sont tous comme toi, c’est sûr que je vais faire tache dans le paysage.
- Tu en fais déjà une belle de tâche !! Alors, ok ?
- Bien sûr !!
Direction la salle de karaté qui n’est pas très loin en fait, sitôt arrivé Flavien est cerné par tous ses potes heureux de le voir.
Certains regardent Marc en souriant, car faut bien reconnaitre qu’il fait quelque peu dépareiller face à ses gaillards tout en muscles.
En effet du haut de son mètre soixante-quinze et de ses cinquante kilos, Marc ne fait pas vraiment sportif et il envie tous ses jeunes gars en pleine forme qu’il a sous les yeux.
Flavien pousse un cri de joie en voyant un garçon qui sort du vestiaire.
- Alexie !!!
Les deux garçons s’enlacent et s’embrassent heureux de se retrouver, Flavien se tourne vers Marc avec un grand sourire aux lèvres.
- Marc, je te présente mon cousin Alexie !! Alexie, voici mon ami de fac Marc.
Les deux garçons se serrent la main en se dévisageant, un quelque chose d’indéfinissable passe entre eux quand leurs regards se fixent un instant avant que leurs mains ne se séparent.
Marc ressent une attirance pour ce jeune homme au visage couvert d’acné mais qu’il trouve beau malgré tout, il est de sa taille mais avec une bonne quinzaine de kilos de plus que lui, châtain aux yeux gris qu’il trouve magnifiques au demeurant.
Alexie est lui aussi attiré par ce jeune homme brun squelettique, mais au visage si doux avec ses yeux noisette qui pétillent d’intelligence.
Il sait que son visage en repousse plus d’un d’habitude pour se regarder assez souvent dans la glace, n’appréciant pas lui non plus tous ses énormes boutons qui parsèment son front et ses joues, aussi est-il fortement étonné de voir le sourire amical qu’a Marc à son égard dès le premier contact.
Flavien les observe stupéfié de ce qu’il croit déceler chez son ami et réciproquement chez son cousin, il comprend qu’entre ses deux là quelque chose est en train de se produire et ça le fait sourire car les connaissant chacun très bien, il se dit que ça ne peut être que bénéfique pour eux.
- Dis voir Alexie, ça te dirait de passer à la maison ? Il y a trop longtemps qu’on ne s’est pas vu.
1ere année avant noël : (4 /12) (chez les De Bierne)
Un mouvement à côté de lui fait se réveiller Florian, il est d’abord surpris puis se rappelle que Damien partage son lit et sourit.
Il se tourne vers son ami et le regarde dormir un instant, puis sans faire de bruit il se lève pour aller aux toilettes et prendre sa douche.
Pendant qu’il se lave, ses pensées vont vers ses amis qu’il n’a encore pas revus à part Chloé hier soir.
Le visage de Thomas rempli son esprit et il ne peut s’empêcher de sourire à la surprise qu’il va lui faire ce matin en lui rendant visite.
Florian sursaute d’étonnement quand il constate que son sexe est au mieux de sa forme et dresse fièrement sa tête contre son nombril.
Pourtant en se levant il n’avait pas remarqué cette érection qui le tient maintenant raide comme un bout de bois, serait-ce le fait de penser à Thomas ? Il rit de sa bêtise et se savonne l’entrejambe profitant qu’il y en ait plus à nettoyer que d’habitude.
Quand il sort enfin de la salle de bains, tout est rentré dans l’ordre aussi n’y pense-t-il plus et il se dirige directement vers la cuisine prendre son petit-déjeuner.
Maryse et Michel sont déjà là et après les embrassades du matin, ils discutent comme dans le bon vieux temps où c’était comme ça chaque jour.
Les marmottes dorment toujours quand Florian se lève de table et enfile un manteau, prêt à sortir.
- (Maryse) Tu sors déjà ? Tu n’attends pas tes copains ?
- Bah !! Je les connais tu sais, je serai rentré avant qu’ils se lèvent. Je vais juste faire un petit coucou à « Thom »
- Tu sais que tu lui manques beaucoup ?
- A moi aussi il me manque terriblement, c’est pour ça que je vais lui faire la surprise.
- Il va être content de te voir, donne-lui la bise de ma part.
- Je n’y manquerai pas grand-mère, à tout à l’heure et si les loustics se réveillent, tu leur diras que je reviens très vite.
- D’accord mon doudou.
C’est au pas de course que je traverse le pâté de maisons jusque chez Thomas, une fois la grille franchie je sonne doucement à la porte et j’entre comme à mon habitude sans attendre que quelqu’un m’en donne l’autorisation.
Ses parents au début surpris, ayant perdu l’habitude de voir quelqu’un rentrer ainsi chez eux me reconnaissent et sourient en m’accueillant.
- (La mère de Thomas) Florian !! C’est bien toi mon grand !! Eh bien ça alors !! Si nous nous attendions à te voir ce matin !! J’en connais un qui va être content.
J’embrasse Alain et Evelyne.
- Il est où le blondinet ?
- (Alain) Tu le demandes ? Encore au lit comme d’habitude.
- (En souriant) Je peux aller le réveiller ?
- (Evelyne amusée) Tu connais le chemin et vas-y franchement qu’il râle un peu, quoiqu’en voyant qui c’est ce serait étonnant.
Mon rire remplit la pièce.
- J’ai ma petite idée sur la méthode.
- (Alain) Venant de toi je me doute qu’il ne va pas en revenir.
Je les quitte et monte les marches jusqu’à la chambre de mon ami, pas de bruit donc je présume à juste titre qu’il dort encore comme un loir.
J’ouvre la porte, j’entre et referme doucement derrière moi, puis mes yeux s’habituant à la pénombre qui règne dans la pièce pour finir par apercevoir une touffe de cheveux blonds débordant de la couette.
Mon cœur contre toute attente s’accélère quand je m’approche de lui tel un sioux, j’ôte alors mes vêtements et doucement sans le réveiller, je me glisse également sous la couette pour venir me serrer contre lui, curieux de sa réaction quand il va s’apercevoir qu’il n’est plus seul dans son lit.
Thomas est tourné dos à moi en chien de fusil et c’est donc tout naturellement que je prends la même position pour venir m’imbriquer contre lui.
Il n’a aucune réaction et continue à dormir comme une souche, mon bras passe alors par-dessus son corps pour venir avec douceur se plaquer sur ses abdos.
La sensation que j’ai à ce moment-là me submerge et mon sexe se redresse d’un coup, me laissant pantois d’étonnement.
C’est bien la première fois que je ressens une telle excitation, en plus pour un garçon et encore en plus pour un garçon que je considère depuis toujours comme mon meilleur ami.
Mes mains ne se contrôlent plus en caressant doucement ses muscles durs vallonnés parfaitement dessinés, qui me font monter le sang au cerveau.
Je sens qu’il se réveille et je ne sais plus comment réagir, surtout s’il me trouve dans cette position à le caresser comme je le fais.
Comment va-t-il le prendre ? je m’éloigne un petit peu de lui afin que nos corps ne se touchent plus et je force ma main à transformer ses caresses en chatouilles afin de lui donner le change.
***/***
Thomas lui ne dort plus depuis un moment déjà, plus exactement depuis qu’il a entendu rire dans la cuisine et ensuite la porte de sa chambre s’ouvrir en apercevant amuser la tignasse rousse de son ami.
1ere année avant noël : (5/12) (chez les Dufour)
Sylvain repense toujours à cette nuit-là, quand Carole est sortie de la chambre et qu’il s’est approché de Sébastien pour l’embrasser.
Leurs lèvres se sont alors soudées et son esprit a chaviré dans un doux nuage de bien être, heureusement que « Séb » le tient fermement par la taille car ses jambes flageolent sous lui ne le retenant debout que par miracle.
Sébastien s’en rend compte et doucement l’amène jusqu’au lit, sans lâcher ses lèvres qu’il dévore avidement.
Une fois contre celui-ci, il l’allonge délicatement en se laissant entraîner par la même occasion et se retrouve au-dessus de son ami, son corps contre le sien sentant l’effet de leurs baisers à la raideur de leurs entrejambes.
Les langues se cherchent toujours, elles batifolent l’une avec l’autre avec énormément de tendresse jusqu’à ce que le manque d’air les oblige à se séparer les yeux toujours fixés l’un à l’autre.
- Je t’aime Sylvain, je n’ai jamais dit ça à personne à part mes parents et ma sœur, je suis surpris autant que toi et peut-être plus encore, car je n’aurais jamais pensé dire ça un jour à un garçon.
- Moi aussi je t’aime et ça depuis des années, tu ne peux pas imaginer le bonheur que je vis en ce moment. Je te croyais hétéro et je me serais satisfait de ton amitié mais de savoir que mon amour est réciproque !!! Je ne sais pas comment te décrire ce que je ressens, mais crois-moi c’est fabuleux.
- J’ai envie de toi Sylvain !! C’est peut-être trop tôt, tu n’es peut-être pas prêt mais j’ai envie de te caresser, de t’embrasser et de….
Il devient rouge d’un coup.
- …te faire l’amour.
En se moquant gentiment.
- Tu te demandes si je suis prêt !!! Je rêve là !!! Bien sûr que je suis prêt et ça depuis une éternité, je ne pense qu’à ça le jour et la nuit. Quand je n’en peux plus et que je dois me soulager seul en pensant à toi, à tout ce que nous faisons dans mes fantasmes les plus débridés !! J’ai aussi envie que toi de te faire l’amour même si je ne sais absolument pas comment on s’y prend.
Il renifle l’air autour d’eux et rit de bon cœur.
- Mais avant si on allait prendre une douche ?
Sylvain renifle également et rit à son tour.
- Je crois que ça s’impose après cette journée de dingue.
Sylvain embrasse encore longuement son ami et en soupirant se relève pour l’entraîner avec lui vers la salle de bains.
Celle-ci comme dans beaucoup de logements de ce type est relativement petite, aussi après avoir sorti des placards le nécessaire de toilette dont aura besoin Sébastien, il le laisse seul et tout sourire en attendant son tour, redescend dans la cuisine pour se servir à boire.
Ce n’est que quand il entend les portes claquer à l’étage, qu’il remonte pour se laver à son tour.
Sylvain profite de l’eau chaude coulant sur son corps pour se repasser les dernières heures dans sa tête, bien sûr cela ne rate pas et une phénoménale érection le prend d’un coup.
Il ne cède pas à la tentation de se satisfaire comme il l’aurait fait avant ce soir, se réservant pour ce qu’il ne doute pas un instant sera la plus belle nuit de sa vie.
Sylvain se rase en se contemplant dans le miroir au-dessus du lavabo, ses cheveux bruns coupés très courts au-dessus de ses yeux de chat comme dirait Mélanie.
Des yeux qui sont d’un vert magnifique et encore plus particulièrement ce soir, brillant d’un bonheur et d’une excitation sans pareille.
Enfin Satisfait du reflet de lui que lui renvoie le miroir, il se ceint les hanches d’une grande serviette de bain et c’est dans un état euphorique, qu’il pénètre dans sa chambre en prenant soin de refermer la porte à double tour.
La pièce est baignée dans la pénombre, Sébastien est déjà couché et le dévore du regard en n’attendant qu’une chose, qu’il le rejoigne le plus rapidement possible sous la couette.
Sylvain hésite un bref instant, doit-il aller prendre un sous-vêtement dans son placard ou rentrer directement nu dans le lit ne sachant pas dans quelle tenue s’est couché Sébastien.
Il opte pour ne rien mettre et profitant du manque de lumière, il détache sa serviette d’un coup et la laisse tomber au sol en s’introduisant rapidement et pudiquement dans le lit près de son ami.
Il entend la respiration saccadée de Sébastien et prenant son courage à deux mains il vient se serrer tout contre lui, constatant de par ce fait que lui aussi est nu sous la couette.
Leurs visages s’approchent, leurs lèvres se cherchent et un fabuleux baiser les unit encore une fois, faisant monter leur libido à un tel point que leurs sexes en deviennent douloureux sous la tension.
Sylvain n’en peut plus et son corps vient s’allonger sur celui de Sébastien en épousant parfaitement ses formes, poitrine contre poitrine, lèvres contre lèvres et leurs sexes bandés se frottant avidement l’un contre l’autre.
Le silence de la pièce est ponctué des soupirs de plus en plus langoureux des deux garçons qui se caressent et explorent leurs corps avidement, n’arrivant plus à se contrôler au point qu’un immense frisson les traverse et les plaque l’un à l’autre dans un orgasme de fou.
1ere année avant noël : (6/12) (chez les Lemont)
Flavien est allongé à côté de Marc partageant le même lit, il regarde son ami avec une question lui brûlant les lèvres mais n’osant pas la poser en ne sachant pas comment une telle question serait perçue par Marc.
C’est Marc qui parle le premier n’ayant pas remarqué les yeux remplis de curiosité de son ami.
- Dis Flavien ? Alexie et toi vous êtes amis non ?
Etonné que la question de Marc soit dirigée sur son cousin, alors que justement c’est dans ce sens qu’il voulait poser la sienne.
- Oh oui !! Nous sommes cousins germains et nous avons passé notre enfance en étant toujours ensemble à la moindre occasion, pourquoi cette question ?
Flavien fixe amicalement Marc, l’incitant à poursuivre.
- Juste parce qu’il a l’air d’être sympa et que j’aimerais en connaître un peu plus sur lui.
- Ah oui !! Tu n’aurais pas oublié de me dire quelque chose sur toi par hasard ?
Le visage de Marc s’empourpre en comprenant parfaitement le sens de la question.
- Comme quoi ?
Faisant l’ignorant, mais les rougeurs de son ami étant suffisamment révélatrices.
- J’ai bien vu comment vous vous regardiez tu sais ? Je ne suis peut-être pas un expert mais je ne suis pas aveugle non plus, je vois très bien quand deux personnes se plaisent et c’est ce que j’ai ressenti en vous regardant tout à l’heure.
Flavien attend sa réponse.
- Tu veux que je rentre chez moi ?
Il prend le menton de Marc et le force à le regarder.
- Pourquoi ? Tu as l’intention de me violer ?
Marc rit malgré lui.
- Bah non !! T’es con !!
- Alors pourquoi est-ce que je voudrais que tu partes, tu es mon ami non ? Et puis je vais te dire un secret, il n’y a que moi qui suis au courant. Alexie est homo, il me l’a dit il y a des années de ça quand nous étions encore très jeunes et tu vois je l’aime toujours autant malgré ça.
Marc écoute avec ahurissement les paroles de Flavien.
- Tu es vraiment un gars super !! Tu sais pour moi je ne m’en suis rendu compte que cet après-midi, j’ai flashé sur Alexie alors que jamais, tu m’entends !!! Jamais, je n’ai regardé un garçon de ma vie.
Il ricane en pensant à une chose.
- Ni à une fille d’ailleurs.
Flavien fixe son ami en le croyant sur parole.
- C’est drôle que ce soit sur « Alex », alors qu’il y a sûrement pleins de beaux mecs partout.
- Pourquoi tu dis ça ? Ton cousin est très beau lui aussi, tu ne t’es jamais plongé dans ses grands yeux gris comme moi cet aprèm. Et puis j’ai senti comme un courant très fort entre nous, ça tu ne peux pas le comprendre tant que tu ne tomberas pas amoureux.
- Ah !! Le grand mot est lâché !! Alors comme ça, tu es amoureux ? Eh bien !! C’est plutôt rapide non ?
- Ne te moque pas « Flav », j’ai vraiment ressenti quelque chose de très fort.
- Et lui aussi tu sais, je le connais bien et ce n’est pas parce qu’il est homo qu’il couche. J’ai très bien vu que pour lui aussi c’était très fort et c’est pour ça que je l’ai invité à venir demain.
- (Les yeux brillants) Tu m’acceptes comme je suis alors ? Même si je l’ai découvert presque en même temps que toi.
Flavien lui pose amicalement un bras autour de ses épaules.
- Tu es comme tu es, mais surtout tu es mon ami et je vais te surprendre en te dévoilant un autre secret, mon cousin Alexie du haut de ses dix-huit ans n’est pas à son avantage avec toute cette acné qui lui ravage le visage au point que certains le trouvent repoussant, mais je t’assure que derrière ça se cache un très beau garçon. Je te montrerai des photos de lui juste avant cette pénible épreuve qu’il subit en ce moment, tu te rendras compte par toi-même que derrière cette apparence se cache un véritable canon.
Flavien rit de bon cœur.
- Comme tous les garçons de cette famille je crois.
- C’est vrai je le reconnais (mort de rire) Ton petit frère fera des ravages et ton père a un certain sex-appeal.
- Oh !! Le fumier !!
Il lui fait une brosse dans les cheveux en riant.
- Dis que c’est moi le plus beau et j’arrête, sinon je continue jusqu’à ce que tu n’aies plus de cheveux.
- Aïeee !!! Sale brute !! Ok j’avoue, mais c’est par la force !! Tu es le plus beau, là !!! Content ?
C’est la porte qui s’ouvre doucement qui les interrompt dans leurs délires, une petite tête blonde apparaît alors toute souriante et vient se nicher comme une flèche entre les deux garçons, ne leur laissant pas le temps de réagir à cette intrusion fraternelle.
Le visage de Flavien se transforme immédiatement, ses yeux pétillent de joie devant le bambin disparaissant presque sous la couette en ne laissant plus apparaître que ses yeux rieurs et sa touffe de cheveux.
- Ludovic ? Qu’est-ce que tu viens faire ici à cette heure ? Tu devrais déjà dormir depuis longtemps.
- J’peux pas « Flav » !!
Amusé et curieux de connaître l’excuse qu’il va trouver cette fois-ci.
- Tiens donc !!! Mais de quoi ?
- Y’a un dragon dans ma chambre et il veut me manger.
Flavien regarde Marc qui est mort de rire.
- Tu veux que je le chasse ?
Marc rentrant dans le jeu du petit bonhomme.
- Il préfère peut-être mieux rester avec nous cette nuit, même si tu le chasses il pourrait revenir tu sais ? C’est comme ça les dragons !! Il y en avait aussi dans ma chambre quand j’étais petit, mais je n’avais pas de grands frères pour me défendre.
- (Ludovic inquiet) Tu faisais comment pour lui échapper alors ?
Marc essaie de garder son sérieux.
- Je récitais une formule magique qui les chasse à tous les coups, tu veux que je te l’apprenne ?
- Oh oui !!! (Il réfléchit) Mais pas maintenant, quand vous serez repartis d’accord ?
Flavien fait un gros bisou sur le front de son petit frère.
- C’est un malin celui-là, tu ne trouves pas ?
- (Marc attendri) Quelle chance tu as Flavien, tu t’en rends compte j’espère ?
Regardant dévotement le petit bout d’homme pelotonné dans ses bras.
- Oh oui !!
Le sommeil les prend alors sans prévenir, quelqu’un entrant dans la chambre aurait souri devant le tableau des deux jeunes grands ados souriant encadrant un petit garçon tout aussi souriant qui dans ses rêves combat les dragons, sans peur car sous la protection de son grand frère et de l’ami de celui-ci qu’il aime déjà beaucoup.
1ere année avant noël : (7/12) (chez les De Bierne)
Florian vient de repartir de chez son copain avec la promesse de Thomas de venir passer l’après-midi avec lui et ses amis, celui-ci est assis à son bureau dans sa chambre et repense à son réveil.
Il a fait semblant d’être surpris quand « Flo » s’est mis à le chatouiller en le croyant endormi et qu’il l’a trouvé dans son lit, mais ce qu’il s’est passé juste avant lui le chamboule fortement.
Thomas a entendu le rire venant de la cuisine et l’a parfaitement reconnu, aussi quand la porte de sa chambre s’est ouverte il savait parfaitement qui était son visiteur et pour quelle raison il approchait aussi doucement, alors qu’il aurait pu se contenter de brailler un bon coup pour le faire se lever.
Par contre quel n’a pas été sa surprise quand il l’a entendu se déshabiller pour venir ensuite le rejoindre dans le lit en se serrant contre lui, mais surtout quand sa main est venue se poser sur son ventre manquant de le faire défaillir tellement il ne s’attendait pas à ça.
La respiration rapide de « Flo » à ses oreilles pendant les quelques secondes où il est resté ainsi sans bouger, puis l’érection soudaine contre ses fesses suivit de la caresse de ses abdos l’a emmené dans une sensation de bien-être si forte qu’il a cru s’évanouir de bonheur.
Florian a dû à ce moment-là se rendre compte de ce qu’il faisait, car son corps s’est soudainement éloigné du sien et ses chatouilles ont alors commencé pour le tirer de son soi-disant sommeil.
Le reste n’a pas vraiment d’importance mais les caresses de son ami ainsi que l’érection qu’il a parfaitement sentie lui donne un immense espoir, l’espoir que lui aussi éprouve les mêmes sentiments que lui Thomas ressent depuis toutes ses années.
L’âge de Florian le bloque toujours autant, mais maintenant il sait qu’il doit laisser le temps au temps et que ses rêves pourraient se réaliser peut-être un jour.
Vivre avec Florian est ce qu’il souhaite le plus au monde et il n’est pas comme Éric qui ne souhaite que le mettre dans son lit.
Lui il veut plus que ça, il veut vivre avec lui, l’aimer, le câliner, l’écouter rire, plaisanter et partager toutes ses petites choses qui font la vie d’un couple heureux.
Cet après-midi il faut qu’il lui parle, Thomas veut savoir s’il peut espérer ou s’il doit passer à autre chose avant de devenir dépressif car depuis que « Flo » est parti à Reims, le moral n’est pas au beau fixe il le sent bien et d’ailleurs plusieurs proches dont Chloé lui en ont fait la remarque à maintes reprises.
***/***
Florian se promène dans la rue, tout pensif du fait qu’il ne comprend pas trop ce qui lui arrive.
En fait si, il comprend mais il a du mal à se l’avouer malgré que Thomas soit trop présent depuis quelque temps dans son cœur pour qu’il y fasse abstraction, mais tout ça c’est tout nouveau pour lui qui il n’y a pas si longtemps encore n’avait pour ainsi dire aucune pensée sur le sexe quel qu’il soit.
Florian repense alors en souriant à sa première masturbation et au plaisir intense qu’il a ressenti ce soir-là.
Ils étaient dans la chambre avec Guillaume prêt à s’endormir les lumières déjà éteintes quand il a entendu un bruit bizarre venant du lit d’à côté, comme il dormait du bon côté et ses yeux s’habituant au manque de lumière, il a vu les secousses rythmées secouant le drap au niveau du bas-ventre de Guillaume.
Il rit en plein milieu de la rue en se rappelant avec quelle naïveté il a alors posé la question à son ami et le sursaut de celui-ci à ses paroles qui ont vite fait arrêter les secousses du drap.
***/***
« Ce soir-là. »
- Pourquoi tu secoues le drap comme ça « Guigui » ?
Les mouvements cessent immédiatement après ses paroles et la respiration de mon copain se coupe d’un coup.
- Tu es malade ? Je peux faire quelque chose pour toi ?
Un rire étouffé et d’une voix gênée.
- Heu !! Là je ne crois pas non !!
- Pourquoi tu secoues le drap alors ?? (Rire) Ah !! J’y suis !! C’est parce que t’as pété ? Tu te shootes à ça sale cochon.
Le rire de Guillaume devient plus franc.
- Mais non !!! T’es con « Flo » ou alors tu le fais exprès ?
- J’n’y comprends plus rien moi, tu faisais quoi alors ?
- Tu ne t’es jamais branlé ? Ce n’est pas possible !!! Même Damien, je suis sûr qu’il le fait !!
- Mais enfin de quoi tu parles ? C’est quoi ça, se branler ?
Sa voix marque un réel étonnement.
- C’est vrai alors ? Tu ne l’as jamais fait ? Tu en as déjà entendu parler quand même ?
- Heu !! Il me semble oui !! Dans la cour au bahut pendant les récrés il y a des mecs qui parlaient de ça entre eux, mais ça avait l’air confidentiel parce que dès que j’approchais ils se taisaient ou parlaient d’autre chose alors du coup je n’y ai plus fait attention.
- Eh bien mon gars !! Tu as un sacré retard à rattraper, remarque Aurélien en était sûr.
- (Surpris) Pourquoi « Aurel » se branle aussi ?
En soufflant fort pour montrer son exaspération.
- Pfffff !!!! Mais tous les mecs le font !! C’est la nature, en attendant d’être prêt pour faire l’amour avec une autre personne c’est un exutoire pour se donner du plaisir, tu comprends ?
- Quel genre de plaisir ça donne ?
La question est tellement naïve que Guillaume ne doute plus que Florian est sérieux et ne se moque pas de lui.
- Putain « Flo » !! Pour un surdoué tu es plutôt léger sur ce coup-là !!
Guillaume réfléchit quelques secondes.
- Le mieux c’est que tu le fasses tu ne crois pas ?
- Ok si tu me montres comment on fait.
Dernier soupir puis Guillaume se lève et c’est nu comme un ver, qu’il se dirige vers Florian le sexe bandé comme un arc.
- Aller pousse toi, laisse-moi une place et vire ton slip !!
Amusé mais faisant ce qu’il demande.
- Je croyais qu’il ne fallait pas montrer sa queue aux autres quand elle était raide ?
- Ouaih !! Mais pour se branler vaux mieux qu’elle le soit, aller !! Prends ton engin dans ta main et fais comme moi camarade !!
1ere année avant noël : (8/12) (chez les De Bierne) (suite)
Guillaume écarte bien les jambes en passant l’une d’elles au-dessus de celle de Florian pour être mieux s’installé et commence doucement à se caresser le sexe, d’abord timidement car c’est la première fois qu’il le fait devant quelqu’un puis voyant que son ami l’imite, il prend de plus en plus d’assurance et se masturbe maintenant à pleine main en accélérant au fur et à mesure les va-et-vient sur son sexe.
Les premiers frémissements du plaisir apparaissant, il commence à geindre sous le regard de Florian qui fait exactement comme lui et en arrive au même point, ses gémissements de plaisirs montrant qu’il n’est plus loin lui aussi de l’explosion.
- Ahhh !!! C’est trop bon !!! C’est quoi cette sensation ? J’ai l’impression que je vais …Ahhh !!!!
Guillaume voit le sexe de Florian expulser son sperme pour la première fois et ça déclenche aussitôt sa jouissance qui libère le sien en plusieurs jets puissants qui viennent atterrir jusque sur son cou.
Il leur faut quelque temps pour se remettre de leurs émotions, allongé l’un contre l’autre à reprendre leurs respirations et à se regarder en souriant, heureux de leur nouvelle complicité.
- T’es quand même un salaud Guillaume, pourquoi tu ne m’as pas montré ça plus tôt ? Putain !! Je n’ai jamais ressenti un truc pareil… ouah !!!
- Moi c’est pareil !!
- (Surpris) Comment ça ?
- Heu !! Je veux dire que le faire avec quelqu’un c’est encore plus fort que tout seul.
Florian montre son sperme qui couvre sa poitrine et son ventre.
- Et ça ? Il y en a toujours autant ?
- (Amusé) Bah !! Tu devais avoir une sacrée réserve depuis le temps, en fait plus tu es excité, plus il y en a.
- Tu devais y être sacrément alors ? Tu en as jusque sur ton menton. Mais c’est super ce truc, on le refera dis ?
- Tu en as envie ?
- Oh oui !! Pas toi ?
Guillaume hésite, regarde son ami et n’y voyant aucune malice.
- Si, en fait ça me plairait bien et en plus on n’aurait pas à se cacher comme ça (Il rit) C’est cool !! T’es vraiment un drôle de bonhomme mais je t’adore, bon !! Aller il faut nettoyer tout ça maintenant.
Il sort quelques mouchoirs en papier de son tiroir de table de chevet.
- Tiens !! Essuie toi, sinon tu vas être tout collant.
Une fois tout remis en ordre, Guillaume regagne son lit et après cette séance de plaisirs partager, ils s’endorment sitôt la tête reposée sur l’oreiller.
***/***
Le lendemain matin comme à son habitude, Florian se lève le premier et va aux toilettes puis toujours comme à son habitude, il fait couler l’eau et après avoir ôté son slip, il passe sous la douche où il commence à se savonner.
Arrivé au bas-ventre, il repense à ce qu’il a fait avec son copain et sa main caresse son sexe, le faisant se redresser sans difficultés.
Il recommence alors ce qui lui a donné tant de plaisir hier soir et doucement sa main entame cette douce caresse qui le mène rapidement au point de non-retour.
C’est avec un gémissement de plaisir et les jambes tremblant sous lui, qu’il expulse une nouvelle fois le fruit de sa manipulation dans un plaisir d’autant plus fort qu’il est encore nouveau pour lui.
Le sperme s’est répandu sur sa toison rousse ornant son pubis et il efface toutes les traces de son « petit » plaisir solitaire sous le jet de la douche puis sort de celle-ci, s’habille et rejoint dans la cuisine ceux qui sont déjà levés.
Florian constate qu’à part Guillaume, tout le monde est déjà à table et c’est avec un sourire où perce encore le plaisir qu’il vient de se donner, qu’il embrasse tout le monde et va s’asseoir à sa place.
Aurélien et Damien le regardent en préparant leurs tartines, n’arrivant pas à définir le changement qu’ils sentent au comportement de leur ami.
Frédéric boit tranquillement son café en lisant son journal comme chaque matin et Annie elle aussi tient sa tasse à la main en regardant tendrement les trois garçons devant elle.
Elle s’aperçoit également d’un changement notable dans le comportement de Florian sans pouvoir y mettre un nom.
La curiosité est alors trop forte quand elle lui demande.
- Qu’est-ce que tu as « Flo » ce matin ? Tu as l’air dans un petit nuage ?
- Ah !! Oui sans doute !! C’est sûrement le truc qu’on a fait avec Guillaume hier soir et comme c’était trop bon, je l’ai refait ce matin sous la douche.
Aurélien hausse un sourcil, un léger sourire sur les lèvres alors que Damien a suspendu son geste et tient sa tartine devant sa bouche grande ouverte.
Frédéric lève les yeux mi- amusés mi- étonnés, en prenant une gorgée de café, vers le petit rouquin dont le visage marque sa parfaite candeur quand bien sûr Annie pose la question qui ne devait pas manquer d’être posé.
1ere année avant noël : (9/12) (Chez les De Bierne) (suite)
- Et vous avez fait quoi comme « truc » hier soir ?
- Bah !! Juste ce que font tous les garçons !!! On s’est branlé.
Réaction en chaîne dans la famille Viala, Frédéric recrache son café en s’étouffant à moitié alors qu’Aurélien se tient les côtes et tente de retrouver sa respiration, le visage congestionné.
Damien laisse tomber sa tartine et part dans un fou rire monstrueux avec les conséquences que nous connaissons tous et enfin Annie ne sait plus où se mettre, la bouche grande ouverte et les yeux ronds ne sachant si elle doit rire ou… rire.
Ce qu’elle finit par faire d’ailleurs car même si l’aveu est de taille, la façon dont il a été donné est trop comique même pour elle.
***/***
« Retour au présent. »
Rien que le souvenir de cette scène le fait rire à nouveau en pleine rue, c’est Guillaume qui s’est senti très mal ce jour-là en n’osant pas quitter sa chambre, mort de honte quand Aurélien encore plié en deux l’y a rejoint pour lui annoncer la « bonne » nouvelle.
Le voilà arrivé près de chez lui quand il hésite, regarde l’heure et en souriant se dirige vers la maison d’en face où habite son copain Éric.
Le portail est fermé, aussi sonne-t-il les trois petits coups brefs comme il en a l’habitude pour s’annoncer chez ceux qui l’ont pris en charge à son arrivée après l’accident.
Personne ne répond ? Pourtant la voiture est là, il sonne à nouveau trois coups brefs et attend quelques instants, puis les sourcils froncés et par acquit de conscience, il va également sonner chez la voisine qui est aussi la cousine de Monique la mère d’Éric.
- Oui ?? Ah !! (Grand sourire) C’est toi Florian !! Te voilà en vacances, j’en connais deux qui doivent être contents. Tu sais que tu leurs manques beaucoup ? Mais tu as des amis super qui ne les laissent pas tomber et puis (Elle montre le quartier) Nous sommes là aussi.
- Oui c’est vrai !! Si ça n’avait pas été le cas croyez-moi, je ne serais pas parti.
- Tu es un bon garçon !! Mais je discute comme une vieille pie, tu voulais quoi ?
- J’ai sonné chez Éric et ça ne répond pas ? Pourtant il y a la voiture devant la porte.
- C’est normal ne t’inquiète pas, ils sont partis en car pour deux jours, normalement ils rentrent cet après-midi.
- (Rassuré) J’aime mieux ça !!! Merci Jeanne et bonne journée.
Je ne tarde pas car le froid se fait plus vif et je rentre à la maison où je retrouve mes trois hurluberlus en pleine forme dans la cuisine à aider à la préparation du repas.
- (Maryse) Alors !! Tu as vu tes amis ?
- Juste Thomas, Éric ne rentre que plus tard dans la journée.
- (Michel) Il a dû être drôlement surpris et content de te revoir celui-là depuis le temps qu’il nous en parle.
- (Troublé) Oh oui !! Et moi aussi tu sais.
- (Damien amusé) En plus c’est ton chouchou non ?
Je vois le regard que se donnent mes grands-parents en attendant ma réponse.
- J’aime beaucoup mes amis, mais c’est vrai que Thomas ce n’est pas pareil.
- (Guillaume curieux) Comment ça pas pareil ?
J’hésite car comment expliquer ce que je ressens.
- Heu !!! Comment dire !! J’ai toujours une pensée pour lui alors qu’il m’arrive de ne pas penser aux autres pendant plusieurs jours voir plus, alors que « Thom » (Je me tapote le front) Il est toujours là.
- (Damien) C’est vrai, j’ai souvent vu Florian un peu triste et à chaque fois que je lui ai posé la question, il m’a répondu que c’était parce que Thomas lui manquait.
Aurélien me fixe bizarrement.
- Tu n’ne serais pas amoureux par hasard ?
- (Guillaume surpris) T’es con « Aurel » ? Thomas c’est un mec pas une fille !!
Aurélien ne lâchant pas son idée.
- Alors pourquoi il ne me contredit pas ? Hein !! « Flo » qu’est-ce que tu en penses ?
- (Maryse) Laissez-le les garçons, s’il éprouve quelque chose pour Thomas, il est assez grand pour nous le dire de lui-même !!
Elle regarde son petit-fils.
- Sache que si c’est le cas ça ne changera rien pour nous, en plus nous aimons beaucoup Thomas.
- (Michel) Beaucoup oui, c’est un garçon très gentil et serviable et qui t’aime Florian !!
Il voit mon regard surpris à ses paroles.
- Oui tu m’as bien entendu et de ça j’en suis sûr, Thomas t’aime et il nous le prouve sans arrêt sans s’en rendre compte lui-même, mais dans ses petits gestes du quotidien !! Quand il parle de toi ou quand il vient s’inquiéter de notre santé pendant que tu es absent.
Aurélien rebondissant sur les paroles de Michel.
- Pourquoi il ne lui dit pas alors ?
Il sourit en me montrant de la tête.
- À moins que ce soit le même énergumène que celui-là.
1ere année avant noël : (10/12) (chez les De Bierne) (suite)
Michel rit comprenant parfaitement où mon ami veut en venir.
- Non !! Non !!! Rassure-toi !! Thomas n’est pas du tout comme ça.
Il cherche ses mots.
- mais je crois qu’il a un gros blocage l’empêchant d’avouer ses sentiments.
Michel voit que tout le monde est suspendu à ses lèvres même son petit-fils.
- Son âge !!!
- (Guillaume perplexe) Comment ça son âge ? Je croyais que c’était un copain de classe de « Flo » ?
- (Michel amusé) Tu oublies juste une chose mon garçon, Florian n’est pas arrivé en fac à seize ans sans avoir sauté quelques classes.
Damien se tournant vers moi.
- Il a quel âge alors ?
Michel ne me laissant pas le temps de répondre.
- Dix-neuf ans bientôt !!
- (Aurélien) Bah !! Alors ça ne fait que deux ans et des poussières d’écarts ? Ce n’est pas la mer à boire non plus !! Je ne vois pas son problème à Thomas ?
- (Michel) Justement le blocage de Thomas vient de son âge, pas de la différence qu’il y a entre eux mais du fait que lui est majeur et que Florian lui est toujours mineur.
- (Aurélien) Je comprends.
Il me regarde et rit.
- En plus des fois je me demande si « Flo » a réellement seize ans ?
Je me redresse fier comme un paon.
- C’est vrai que je fais plus vieux que mon âge.
- (Aurélien) Heu !!! Excuse-moi mais je voyais plutôt ça dans l’autre sens moi, il y a des fois où tu es pire qu’un gosse.
- (Damien) Est ce que tu es amoureux de lui « Flo » ? Réponds sans réfléchir, dis ce que tu as sur le cœur.
Ils me fixent tous, attendant ma réponse.
- Oui !! Mais avant de lui avouer, je demanderai à Annie s’il ne risque rien tant que je serais trop jeune pour lui.
Je les fixe à mon tour.
- C’est marrant !! J’ai l’impression que ça vous fait plaisir que j’aime un garçon ?
- (Maryse émue) Ce qui nous fait plaisir c’est de te savoir heureux et que Thomas le soit aussi.
- (Aurélien) Tu nous le présentes quand ? Je t’avouerai que je suis curieux de voir à quoi il ressemble et puis comme ça maintenant que je sais pour vous deux, je vais pouvoir assurer avec Chloé.
Il se rend compte alors qu’il vient d’avouer ça devant mes grands-parents et rougit instantanément.
- Et merde !!! Faut toujours que je l’ouvre devant tout le monde.
J’adore ce mec, mais j’aime trop aussi le titiller pour lui faire perdre son éternelle nonchalance.
- Sauf que Chloé aussi est amoureuse de moi, alors tu risques de te prendre un beau râteau mon grand.
- (Aurélien) Tu déconnes là !!! C’est juste pour me faire marcher ?
- Hélas non !!! Mais bon !! Je crois qu’il faut que j’aie rapidement une explication avec elle et pour répondre à ta première question, « Thom » sera là cet après-midi !! Je l’ai invité pour qu’il fasse votre connaissance.
- (Damien) Tu ne nous as toujours pas dit comment il est ?
J’ai envie de m’amuser un peu.
- Eh bien comment dire, un peu rond, myope avec des grosses lunettes, pas très grand avec un peu d’acné et ses cheveux sont châtain foncé, légèrement dégarnis sur le front.
Guillaume voit le sourire moqueur de mes grands-parents.
- D’accord, tu ne veux rien nous dire et puis le principal c’est qu’il te plaise à toi, donc nous verrons bien.
Malgré ça le temps leurs paraît long car curieux comme ils sont, je suis sûr qu’ils n’ont qu’une hâte c’est de voir à quoi ressemble le fameux Thomas.
***/***
C’est vers quatorze heures que la sonnerie de l’entrée se fait entendre et qu’ils se regardent tous en souriant, sentant le moment proche où ils vont enfin assouvir leurs curiosités.
Ma grand-mère me regarde amusée, car elle a très bien reconnu le coup de sonnette qui n’est pas celui de Thomas mais celui d’Éric et va d’un bon pas accueillir le jeune homme sans faire de commentaires.
Celui-ci entre dans le salon tout souriant et vient directement me faire la bise ainsi qu’à mon grand-père, puis se plante curieux devant les trois garçons qui le regardent étrangement.
- Heu !! « Flo » !! Tu ne me présentes pas tes copains ?
- Si bien sûr !!
En les montrant du doigt.
- Voici dans l’ordre d’arrivée, Aurélien, Guillaume et Damien.
Ils se serrent la main mais je vois bien que mes amis font une drôle de tête, même s’ils accueillent Éric avec le sourire.
Nous discutons quelques minutes tous ensemble, puis Éric regardant sa montre se tourne vers moi.
- Je dois y aller « Flo » désolez mais je repasserai plus tard, nous venons juste de rentrer et il faut que j’aille aider mes parents.
- Pas de soucis mon grand, tu viens dîner avec nous ce soir ?
- Ok !!! Ça baigne !!
Il regarde les trois garçons en souriant.
- J’ai hâte de savoir comment ça se passe à Reims avec le rouquin, j’espère qu’il ne vous en fait pas trop voir de toutes les couleurs ? Aller !! J’y go !! À ce soir.
Quelques minutes de silences suivent le départ d’Éric, Damien va pour dire ce qu’apparemment les trois frères pensent quand la porte s’ouvre en grand et qu’un autre jeune homme déboule dans la pièce le sourire radieux aux lèvres, enlaçant tendrement Maryse et Michel puis venant me prendre par la taille en regardant mes amis avec un grand sourire amical.
1ere année avant noël : (11/12) (chez les De Bierne) (suite)
- Tu me présentes à tes amis « Flo » ?
- (Damien gaiement) Attends !! Ne dis rien !! Toi je sais qui tu es !!
Il regarde ses frères qui hochent la tête en regardant amicalement le grand gars blond bouclé magnifique aux yeux bleus brillant de malices et qui les laisse un moment sans voix devant l’aura qu’il dégage au naturel.
- Tu es Thomas.
- Ah !!! Je vois qu’on a déjà parlé de moi ? En bien j’espère ?
Aurélien voit le bras du garçon s’affermir autour de Florian dans un geste protecteur.
- On peut dire ça oui !!
Il me regarde en souriant puis regarde ma grand-mère.
- Vous avez essayé de nous avoir avec l’autre gars, pas vrai? Mais ça ne collait pas, mais alors pas du tout avec l’idée que nous nous faisions de Thomas.
- (Guillaume) Au fait c’était qui le brun ?
- Éric, pourquoi ? Qu’est ce qui ne collait pas ?
- (Damien) Tout !! Ou plutôt rien ne collait !!
Il voit mon sourire quand Thomas passe derrière moi en mettant ses bras sur mes épaules.
- Tu n’avais pas cette tête là avec l’autre !! Heu !! Excuse-moi, je voulais dire avec Éric.
Thomas qui est en plein brouillard depuis qu’il est entré.
- Ils sont toujours à parler comme ça tes amis ? Je veux dire par énigmes ?
Je penche la tête en arrière pour capter son regard et lui souris.
- Va falloir que tu t’y habitues parce qu’ils sont un peu fêlés les loustics, mais bon !! Tu verras ils sont cool quand même.
Je les regarde à nouveau.
- Il y a un problème avec Éric ?
Damien qui est le plus intuitif des trois.
- Non pas vraiment mais il fait bizarre quand même, quand il te regarde on croirait qu’il a un truc pas clair derrière la tête.
Thomas éclate de rire sous le regard incrédule des autres.
- Si vous saviez !!!
Il voit qu’il va trop loin et se tait aussitôt.
- (Aurélien curieux) Si on savait quoi ?
Je regarde Thomas avec la même curiosité.
- Oui « Thom » si on savait quoi ?
Il hésite puis baisse la tête et me parle à l’oreille.
- Non !! Il t’a dit ça ? Il est fou ou quoi !!! Va falloir que je lui mette les points sur les « i » non mais !!!
Michel me voyant en colère, cherche à comprendre.
- Qu’est ce qui se passe Florian ?
- (Sans réfléchir) Il se passe qu’Éric ne pense qu’à me mettre dans son lit, pas parce qu’il m’aime mais parce qu’il a envie de se taper un rouquin et que je lui plais, voilà ce qu’il se passe.
- (Thomas gêné) Je parle trop, je n’aurais jamais dû te le dire. Après tout il ne doit pas être le seul et tant que ça reste une envie il n’y a pas de mal non ?
Il regarde Aurélien et essaie désespérément d’étayer ses dires.
- Ce n’est pas parce qu’une fille qui passe dans la rue te plaît et que tu as envie de l’avoir dans ton lit que c’est mal non ? Sinon nous serions tous des pervers.
Je comprends qu’il veut excuser Éric de ses pensées envers moi.
- Tu as raison calme toi c’est juste que ça m’a surpris c’est tout, si c’était après toi qu’il en avait tu réagirais comment ?
Le visage de Thomas se décompose devant nous, il me lâche et va s’asseoir sur une chaise, accoudé à la table les mains sur son visage et se met à pleurer devant nous tous qui le regardons ne sachant que penser.
Aurélien voit bien qu’il y a un grave problème.
- « Flo » emmène Thomas dans ta chambre et parle avec lui s’il te plaît, je crois que vous en avez besoin tous les deux.
Pendant que je m’exécute et que je vais dans ma chambre avec mon Thomas tout retourné, les frangins discutent ensemble.
- (Guillaume) Il y a un lézard là, je me demande bien quoi.
- (Aurélien) J’ai idée qu’entre Thomas et Éric il s’est passé quelque chose pas vous ?
- (Guillaume) Moi aussi, sinon comment aurait-il pu savoir les envies d’Éric envers « Flo » ??
Damien en se moquant de son frère.
- J’espère juste que ça n’a pas été plus loin qu’avec toi.
Il mime une branlette sous l’œil de Guillaume devenant rouge jusqu’aux oreilles.
- Ouaih !! Bon !! Tu vas me lâcher avec ça aussi !! C’était juste pour lui montrer, il n’y a rien eu d’autre.
- (Aurélien) Si ce n’est que ça il n’y a pas mort d’homme, ça arrive à tout le monde et ça ne veut rien dire.
Damien suffoqué par les paroles de son grand frère.
- Ah !! Parce que toi aussi tu l’as fait avec un autre mec ?
Aurélien sans se démonter plus que ça.
- Tu sais les concours de branlettes entre copains c’est cool petit frère, tu devrais essayer.
Guillaume voit amusé que les paroles d’Aurélien clouent le bec de son petit frère.
- Oh !!! « Dami » débarque un peu là !! Tu y passeras sûrement aussi alors respire !!
Les trois garçons se regardent quelques secondes puis éclatent de rire, Maryse et Michel sont dans la cuisine et les entendent se bidonner sans bien sûr en connaître la raison.
Ils sont par contre beaucoup plus inquiets de ce qu’il se passe dans la chambre au-dessus de leurs têtes.
1ere année avant noël : (12/12) (chez les De Bierne) (fin)
Florian et Thomas sont assis sur le lit et se regardent sans rien dire, attendant chacun que l’autre prenne la parole.
Thomas s’essuie les yeux et fixe son ami en cherchant désespérément par quel moyen il va lui faire ses aveux quant aux relations somme toute bénignes quand même, qu’il a eus de temps en temps avec Éric mais qu’il a progressivement espacées volontairement depuis son départ.
Je me décide à prendre la parole en me doutant bien que sinon nous n’étions pas sortis de la chambre avant un long moment, car Thomas n’a manifestement pas l’air de vouloir parler.
- Bon !! Si tu m’expliquais ce qui te met dans un état pareil.
Thomas me regarde en hésitant.
- C’est compliqué « Flo », il faudrait déjà que je t’avoue quelque chose et j’ai du mal à m’y résoudre.
- Pourquoi ? Nous avons toujours été francs l’un envers l’autre, non ?
- Oui c’est vrai, mais ce que j’ai à te dire pourrait se retourner contre moi et je ne veux pas perdre ton amitié tu comprends ?
- Alors si ça peut t’aider écoute moi bien, déjà sache que je n’éprouve pas d’amitié pour toi !!
Je vois son visage devenir livide.
- Stop !! Ne te fais pas un film et laisse-moi finir ce que j’ai à dire, je n’éprouve pas d’amitié pour toi disais-je donc parce que je t’aime Thomas, je m’en suis rendu compte depuis que j’ai quitté Aix. Ce que je prenais pour de l’amitié c’était au début quand nous étions jeunes mais depuis que (Je ris) mes hormones me chamboulent la tête, je t’assure que Pffttt !!! Parti l’amitié, mais elle a été remplacée par un énorme amour. Bon maintenant tu peux dire ce que tu as à dire et puis si ce n’est pas réciproque (Je ris de nouveau) Eh bien je n’aurais plus qu’à aller me pendre parce que je ne le supporterai pas crois-moi.
J’attends sa réaction, assez mal à l’aise je l’avoue sans honte.
- Oh !!! Tu m’as entendu ? C’est quand même un comble que ce soit le plus jeune qui secoue le plus vieux non ?
Son visage resplendit quand il vient me prendre dans ses bras, il se remet à pleurer mais de joie cette fois-ci.
- Tu penses vraiment tout ce que tu viens de dire ?
Il desserre son étreinte en prenant un peu de recul.
- Mais nous deux ce n’est pas possible pour l’instant, tu es trop jeune tu comprends ?
Je viens me resserrer contre lui.
- Nous prendrons le temps qu’il faudra mais maintenant tu sais que je t’attendrai, alors dis-moi ce qui te chagrine depuis tout à l’heure ? C’est à cause d’Éric ? J’ai bien vu que ma question t’avait fait mal alors explique ?
Il hésite, me regarde, puis sourit timidement.
- J’ai eu des relations avec Éric, mais c’est fini maintenant.
- Tu veux parler de sexe ?
- Oui !!
- Quel genre de relation ?
- (Hésitant) Il m’a masturbé et aussi sucé.
- Et toi tu lui faisais quoi ?
- (Honteux) Pareil.
- Souvent ?
- Quand nous étions plus jeunes, oui assez !! Mais depuis presque deux ans il profitait toujours que tu étais dans le jardin et que je te regardais ou encore juste après t’avoir quitté le soir, pour m’exciter et je finissais par céder car j’avais trop envie tu comprends ? mais depuis que tu n’es plus là j’ai fait en sorte que ça s’arrête.
Troublé par ses aveux.
- Depuis quand tu t’es aperçu que je comptais pour toi, plus qu’un ami je veux dire.
- Comme je te l’ai dit depuis presque deux ans.
- Et tu comptes attendre encore longtemps ?
- Quand tu seras prêt.
Il voit que je vais répondre.
- Et que ce soit autorisé.
- Et c’est quel âge ça ?
Énerver d’un coup.
- Putain !! Je suis en âge d’aller en fac mais pas de faire l’amour avec mon petit ami !! C’est quoi ces lois de merde !!!
Il me regarde ahuri et sourit.
- Eh bien !! Je ne te connaissais pas comme ça ? Et puis quand tu dis « petit » ami, heu là !! Excuse-moi, mais tu pousses un peu non ? N’oublie pas que je fais un mètre quatre-vingt quand même.
- Oui bon !!! N’en rajoute pas !! En plus je vais encore grandir (rire) tout du moins je l’espère.
Redevenant sérieux.
- Et pour Éric ?
Il me regarde, ne comprenant pas ma question.
- Quoi Éric ? Il n’a rien fait de mal tu sais ? Et puis avec moi j’étais d’accord donc je ne lui en veux pas au contraire, nous avons découvert pleins de trucs ensemble.
Je sais qu’il a raison.
- Bah !! Je vais juste mettre les choses au point avec lui et nous en resterons là car je l’aime bien aussi.
Je capte son regard.
- Comme ami seulement.
- Et Chloé ?
- Ah !! Ok !! Elle te l’a dit aussi !! Eh bien j’aurais aussi une mise au point avec elle et puis je connais un ami pour qui elle ne lui est déjà pas indifférente alors peut-être que !! Qui sait !! Bon, maintenant que les choses sont dites, si on allait rejoindre les autres ? Ils doivent se demander quoi après ta petite démonstration de blondinet émotif hé ! Hé !
Je me lève et je vois qu’il va en faire de même, quand je lui saute dessus et m’allonge sur lui en plaquant mes lèvres aux siennes dans un long baiser qu’il accepte et redemande pendant plusieurs minutes où je me sens transfigurer tellement je suis bien.
Après m’être détaché de sa bouche.
- Même s’il faut attendre pour le reste, je prends déjà un acompte avec ça.
Je repose mes lèvres sur les siennes et nos langues se retrouvent pleines d’envies.
1ere année noël : (1/10) (Afrique)
Okoumé arrive comme chaque lune au lieu précis où il a trouvé le bébé, à trente-quatre été il est maintenant en pleine force de l’âge.
C’est devenu maintenant un guerrier redouté tout comme un chasseur redoutable, qui devrait bientôt succéder à son père devenant trop âgé pour tenir encore bien longtemps son rôle de chef.
Un feulement l’avertit qu’elles sont là également, il pose ses armes à l’orée de la clairière et s’approche lentement jusqu’à l’endroit où il sait qu’il sera accepté.
Un deuxième feulement le prévient qu’il ne doit pas s’avancer plus près, la plus jeune s’approche alors de lui pour s’allonger à ses pieds.
Cela fait trois étés maintenant qu’elle est là elle aussi, la première fois qu’il l’a vu ce n’était qu’un bébé à peine sevré mais maintenant elle ne dépareille pas de sa mère qui observe attentivement leurs faits et gestes.
Okoumé s’assoit tout contre la plus jeune, il reste ainsi en observant les environs et comme à chaque visite, il se recueille devant les restes de l’oiseau de fer des hommes blancs.
La matinée puis l’après-midi passent ainsi dans un silence total, à croire que tous les animaux de la jungle ont quitté les lieux.
Un feulement annonce le départ des deux panthères, Okoumé respire enfin plus librement quoiqu’en aucune façon depuis ses nombreuses années il ne se soit senti en quelconque danger.
Quelques modifications significatives récentes de son environnement actuel le perturbent, déjà cet arbre immense aux pieds double l’intrigue car un des deux troncs qui le relie au sol est rompu d’une façon très nette ; ensuite il en remarque un autre strié de deux éraflures, l’une assez fine qu’il avait déjà remarquée il y a deux étés mais l’autre faisant comme une énorme cicatrice en travers du tronc est toute nouvelle.
Il remarque également l’arbre malade avec l’écorce boursouflée qui suinte pas très loin des deux feuillus marqués par l’âge qu’il connaît depuis le début, il tourne la tête et voit que déjà l’arbre chétif perd ses feuilles prématurément comme chaque année depuis déjà douze hivers comme si cet arbre en particulier manquait de quelque chose, nourriture, eau ou oxygène qui l’empêche de s’épanouir comme les autres autour de lui.
Okoumé est pourtant certain que personne d’autre que lui ne vient dans cette clairière, il y vient subissant comme un appel auquel il ne peut résister.
Bien sûr il garde ce secret pour lui car toute cette histoire est liée à l’accident, de ça il en est sûr tout comme l’étrangeté de sa relation avec l’animal ferait de lui quelqu’un de spécial aux yeux de sa tribu et de ça il ne veut pas.
Okoumé profite maintenant du départ de l’animal pour s’allonger à sa place au milieu des pierres tombées du ciel qui sont toujours là, protéger de la végétation par il ne sait quel miracle.
Son corps réagit aussitôt et après quelques instants il se sent prit d’une énergie telle qu’il refait le chemin jusqu’au dispensaire du père Antoine au pas de course, sans même un début d’essoufflement.
Celui-ci le voit arriver en souriant alors qu’il n’a jamais manqué à sa promesse de lui rendre visite chaque lune depuis qu’il l’a soigné dans son enfance, il l’accueille comme un fils et d’ailleurs le considère comme tel depuis cette époque déjà lointaine.
- Bonsoir mon père
- Bienvenue mon fils, mais dis-moi ? Je te vois en pleine forme ce soir, ça me fait plaisir.
- Merci mon père.
Okoumé regarde les bâtiments bondés et les gens attendant encore à l’extérieur.
- Votre réputation grandit dans la région, il va falloir penser à vous agrandir.
Antoine reconnaît qu’ils sont complètement débordés maintenant, les gens affluent de plus en plus nombreux vers le père blanc qui soigne avec tellement de gentillesse.
- C’est un hôpital qu’il nous faudrait, il y a bien trop de monde pour une aussi petite structure, mais c’est comme tout il faut de l’argent et vos gouvernants préfèrent se le mettre dans les poches.
- Je reconnais votre courage de parole mon père, comment ferez-vous s’il y a encore plus de monde ?
Antoine joint ses mains et regarde le ciel.
- Dieu y pourvoira mon fils.
- (Okoumé sourit) Vous comptez beaucoup sur votre Dieu mon père, mais c’est bien l’argent des hommes qui vous permet d’être là.
- Oui Okoumé, mais cet argent c’est Dieu qui nous l’envoie.
Okoumé comprenant bien qu’il ne fera pas changer d’avis ce saint homme, n’insiste pas.
- Je vous laisse mon père, saluez votre dieu de ma part.
- Ça s’appelle prier mon fils et crois-moi, je n’y manque jamais.
1ere année noël : (2/10) (chez les Dufour)
C’est l’après-midi du réveillon, toute la famille est aux fourneaux afin de préparer les petits plats qui seront servis ce soir.
Sébastien et Sylvain sont face à face de chaque côté de la table de la cuisine, de corvée de pluches mais ne manquant jamais l’occasion d’un sourire ou d’un regard complice.
Mélanie dans son fauteuil s’occupe à plier les serviettes en cônes pour ensuite les disposer sur les assiettes dans la salle à manger, elle regarde aussi son frère et le bonheur des deux garçons est tellement visible pour elle, qu’elle se demande ce qu’ont ses parents devant les yeux pour ne rien remarquer des petits sourires béats et des moments où leurs mains se caressent, sans compter leurs yeux toujours fixés l’un dans l’autre à se dévorer mutuellement.
Fabienne et André lisent ensemble le dernier rapport d’examen qu’ils viennent de recevoir de l’hôpital, l’opération de Mélanie est remise en cause du moins pour le moment et ne pourrait se faire si elle se fait que dans au minimum deux à trois ans, du seul fait que le chirurgien préfère attendre en la trouvant encore trop jeune pour ce genre d’intervention.
Ils ne savent pas comment l’annoncer à la jeune fille qui depuis quelques mois avait repris espoir, ils décident d’attendre la fin des fêtes pour en parler sérieusement avec elle.
De retour en cuisine, ils sourient malgré tout en la voyant si joyeuse tandis que son regard pétille en regardant son grand frère.
Fabienne en voit bien la raison, vue que les deux garçons ne sont pas très discrets et elle a beau être comme tous les parents, il ne faut pas pousser le bouchon trop loin non plus.
Mais comme ils ont décidé avec André d’attendre que ce soit eux qui leurs en parlent, Fabienne se contente de sourire aux deux garçons avant de retourner à ses fourneaux.
André encore sous le coup des résultats d’examen de sa fille, se dit qu’il n’a vraiment pas de chance en ce moment et en plus de voir son fils roucouler avec son copain ne l’aide pas à retrouver le moral, pas parce qu’il est homophobe mais simplement de voir autant de bonheur d’un côté et de malheur de l’autre l’exaspère, pour lui tout le monde devrait se faire du souci pour Mélanie au lieu de penser à la bagatelle.
Carole revient de Lille dans l’intention de fêter Noël avec son frère, quitte à repartir le lendemain matin.
Elle a le coffre rempli de cadeaux et tout en les déchargeant de la Clio, elle reste dans ses pensées en se demandant comment faire comprendre à l’autre zigoto qu’il lui plaît et surtout qu’elle ne pense qu’à lui depuis leur première rencontre.
Elle sourit toute seule car après s’être tellement moqué de son jumeau, la voilà au même point que lui à se languir d’une personne sans savoir s’il pense à elle ou pas.
André ne tient plus, son énervement doit trouver un exutoire et les deux loustics aujourd’hui lui tapent réellement sur les nerfs, c’est donc d’une voix coléreuse qu’il s’adresse à eux.
- Sylvain !! Sébastien !! Un peu de tenue s’il vous plaît !! Que vous soyez fou d’amour ok on a connu ça avec ta mère, mais là ça devient chiant de vous voir béer comme de grands corniauds.
- (Fabienne suffoquée) André !! Qu’est ce qui te prend ? Les garçons n’y sont pour rien si les nouvelles de l’hôpital ne sont pas celles espérées, alors ne t’en prends pas après eux.
Sylvain regarde son ami complètement anéanti par les paroles de son père, eux qui croyaient si bien cacher leurs amours prennent une claque en revers de médaille qu’ils ne s’attendaient pas à prendre de cette façon.
Sébastien a plus de recul et comprend que ce n’est pas le fait qu’ils soient ensemble qui n’est pas accepté par André, mais plutôt comme l’a dit Fabienne qu’à les voir aussi heureux alors qu’apparemment ils viennent eux d’apprendre de mauvaises nouvelles au sujet de Mélanie, n’a pas été supporté par celui-ci d’où son énervement après Sylvain et lui.
André calmé, regarde son fils décomposé par ses dernières paroles.
- Ta mère a raison, je n’aurais pas dû dire ça mais bon !! En plus c’est vrai quoi !! Embrassez-vous une bonne fois pour toutes et arrêtez de nous prendre pour des billes !!
Fabienne en souriant cette fois-ci.
- André !!! Qu’est-ce qu’on avait dit ?
- Je sais, mais ils m’agacent là !! Au lieu de nous dire qu’ils sont ensemble, ça froufroute, ça minaude comme deux vieilles poules et ça croit qu’on ne voit rien.
Carole qui arrive dans la pièce à ce moment.
- Oulah !! C’est qui les deux vieilles poules ?
Mélanie écroulée de rire à voir la tête des deux garçons, les montre du doigt.
- C’est ces deux-là !! Mais tu n’as entendu que la fin !! En plus sache qu’ils « froufroutent » aussi Hi ! Hi ! Hi !
Carole amusée, regarde son frère et son copain.
- Fallait bien que ça arrive non ? Vous êtes si discrets que j’étais étonné que ce ne soit pas produit plus tôt.
- (Fabienne) C’est juste qu’on attendait que ça vienne d’eux tu sais ? Nous, il y a un moment déjà qu’on le savait.
- (Carole à son frère) Alors ??
- (Sébastien surpris) Alors quoi ?
- C’est le moment non ? Il serait temps d’officialiser frangin !! Et d’en faire de même avec les parents.
1ere année noël : (3/10) (chez les Lemont)
Alexie monte l’escalier quatre à quatre, ses parents suivent derrière mais lui veut être le premier à retrouver son oncle, sa tante, ses cousins et « Marc ».
Ce ne sera pas la première fois qu’il le reverra puisque depuis leur rencontre au dojo, ils se sont vus chaque jour de la semaine.
Flavien lui a fait un clin d’œil hier quand il lui a demandé discrètement s’il avait mis Marc au courant de ses penchants pour les garçons, du coup il a l’intention de l’avouer à Marc pour voir sa réaction car ce garçon il doit bien l’admettre ne lui est pas indifférent.
Bien sûr avec son visage ravagé par l’acné, il n’est pas au top pour faire ce genre de déclaration et encore moins pour en espérer un quelconque retour positif, mais se dit-il, si Marc l’accepte comme il est maintenant c’est qu’il n’est pas comme ceux qu’il a connus avant d’être défiguré et que quand tout ça ne sera plus que du passé, il découvrira que derrière ce masque peu ragoûtant il y a quelqu’un de pas trop mal fichu.
Aussi le voilà franchissant le premier le seuil de la porte des Lemont et sans plus attendre, il attire Flavien dans sa chambre pour lui parler de la signification de son clin d’œil.
Flavien devant l’empressement qu’il ressent de la part de son cousin.
- Eh bien !! Tu es drôlement nerveux « Alex », qu’est-ce qu’il se passe ?
- Il faut que je te parle c’est important pour moi.
- À ce point que ça ne pouvait pas attendre de dire bonjour ?
- Non mais bon !! Il faut que je sache la signification de ton clin d’œil d’hier.
- (Amusé) Ça voulait dire oui, Marc est au courant que tu aimes les garçons.
- Pourquoi tu lui as dit ? C’était un secret entre nous, tu m’avais promis !!
- (Flavien sérieux) C’était pour le rassurer.
- (Alexie curieux) Le rassurer de quoi ?
- Du fait qu’il est lui aussi attiré par un garçon et qu’il venait de me l’avouer, quand je lui ai demandé ce que signifiaient ces regards que vous aviez eus entre vous au club.
Alexie sourit en entendant son cousin.
- Et ça l’a rassuré ?
- Je pense oui !! Il croyait que j’allais le jeter dehors après avoir appris ça sur lui.
- (Il hésite) Tu crois que j’ai mes chances avec lui ?
- J’en suis sûr vu ce qu’il m’a dit sur toi.
- Même avec ma tronche de pestiféré ?
- Je ne crois pas qu’il se soit arrêté là-dessus tu sais et puis je lui ai affirmé que tu es un mec canon alors quand tout ça (Il montre les boutons) aura disparu, il faudra qu’il te surveille.
- Tu crois qu’il faut que je lui parle ? Je veux dire maintenant ? Ce n’est pas trop tôt ?
- Ce n’est pas moi qui vais te conseiller là-dessus, tu sais ce que je pense des liaisons sérieuses puisque te connaissant je ne doute pas un instant que pour toi c’est pas juste un coup.
- Si en fait !!
Il sourit au visage étonné de son cousin.
- C’est juste un coup de foudre !!
Flavien va pour répondre, quand la porte s’ouvre et que Marc accompagné de son poisson pilote.
Un petit blond de huit ans qui ne le quitte plus d’une semelle depuis l’histoire du dragon n’entrent dans la chambre, curieux de les savoir enfermés ici depuis l’arrivée d’Alexie.
- Alors les cousins !! Il n’y a pas moyen ? Vous comptez rester enfermer là tout le réveillon ou quoi ?
Flavien amusé de voir son petit frère collé comme une sangsue à son copain.
- Aller !! Je vais te libérer du fils à « sécotin » pendant que tu discutes avec Alexie.
Il tend les bras vers Ludovic, qui ne rate jamais l’occasion de se faire câliner par son grand frère et se retrouve perché sur ses épaules, baissant la tête pour ne pas taper le plafond.
- En route mauvaise troupe !!
Marc et Alexie se regardent un peu couillons quand même, le premier se demandant ce que l’autre a à dire et le second comment le lui dire.
Alexie se lance le premier.
- Heu !!! Flavien m’a dit qu’il t’avait parlé de moi et je me demandais si ça change quelque chose pour toi de savoir que je suis gay ?
Marc ne s’attendait pas vraiment à aborder aussi directement ce genre de conversation.
- Non pourquoi ? Ça devrait ?
Alexie éclate de rire devant sa tête.
- Surtout ne m’aide pas hein !! Laisse-moi bien m’enfoncer tout seul !!
Marc a le cœur qui s’affole en comprenant bien le sens de la dernière phrase de son copain.
- Tu veux que je te dise quoi ? Que moi aussi je suis gay ? Eh bien voilà maintenant tu le sais.
Amusé et soulagé.
- Bienvenu au club !!!
- (Marc) C’est tout nouveau pour moi et je ne suis même pas sûr que je le sois en fait, juste que c’est à cause de toi que je me pose la question. Avant de te voir je n’aurais jamais pu m’imaginer tomber amoureux d’un mec.
- (Alexie sidéré) Parce que tu es amoureux de moi ?
1ere année noël : (4/10) (chez les De Bierne)
Florian n’arrive pas à se concentrer sur le livre qu’il tient dans ses mains, la dernière semaine a été si riche en évènements qu’il en perd souvent le fil.
La cause en étant en grande partie liée à la reconnaissance de ses sentiments envers Thomas et l’aveu de celui-ci sur les siens, suivit de la mise au point avec Éric et Chloé auxquels ils ont préféré avouer la vérité, ainsi que l’engueulade que s’est pris Éric sur ses envies de baise envers son jeune copain.
Il attend avec anxiété que Thomas arrive pour lui donner des nouvelles, c’est hier soir qu’il devait parler à ses parents et bien qu’ils aient toujours été cool avec lui, rien n’est certain quant à leurs réactions.
Pour lui il n’en revient toujours pas, ses grands-parents l’ont presque poussé dans les bras de Thomas.
Bon !! Faut pas abuser quand même, mais ils ont été franchement contents de l’aveu qu’il leur a fait.
Il ne savait pas que Thomas tenait une telle place dans leurs cœurs et c’est en pensant une nouvelle fois à son ami que Florian prend une décision en se levant de sa chaise.
Autant aller aux nouvelles maintenant plutôt que d’attendre nerveusement qu’elles arrivent, aussi c’est d’un bon pas qu’il se dirige chez son amoureux et qu’il entre comme à son habitude sans s’annoncer.
Il entend des bruits de conversation dans la cuisine en s’en s’approchant doucement, croyant comprendre qu’on parle de Thomas.
Evelyne et Alain sont en effet en pleine discussion, ils n’ont visiblement pas entendu entrer leur visiteur.
- (Evelyne) Si je m’y attendais ? Bien sûr que oui !! Mais pas comme ça de but en blanc, je ne sais pas ce qu’il lui a pris à ton fils hier de nous balancer son « P’pa !! M’man !! J’ai un truc à vous dire !! Je suis homo et j’aime un garçon ».
- (Alain) D’autant plus qu’il n’y a eu aucune explication derrière !! Direct dans sa chambre et depuis plus de nouvelles !!
- (Evelyne) Tu n’avais qu’à y aller aussi !!! Mais non monsieur a décrété que c’était à son fils de s’expliquer, alors monsieur le laisse depuis hier se demander qu’elles sont nos réactions. Tu imagines dans quel état il doit être ce matin ?
- (Alain) Pourquoi tu n’y es pas allé toi ? C’est facile ça !!
- (Evelyne) Parce que c’est toi le père et c’est le rôle du père d’aller parler des choses du sexe avec son fils.
- (Alain) Et je vais lui dire quoi moi ? Qu’on s’en doutait depuis déjà un moment ? Qu’on l’avait surpris avec son copain Éric à faire des trucs ensemble ? Et puis d’ailleurs qui nous dit que c’est d’Éric qu’il parle quand il nous a dit qu’il aimait un garçon ?
- (Evelyne) Bien sûr que ce n’est pas lui !! C'est évident.
- (Alain curieux) Et pourquoi donc est-ce aussi évident ?
- (Evelyne amusée) Parce que je pense savoir qui c’est et toi si tu étais moins bouché, tu l’aurais bien compris aussi.
Alain en plein brouillard.
- Tu lui connais d’autre copain toi ? À part… !!! ??? Non !!!
Voyant le sourire de sa femme.
- Florian ??
Evelyne voit l’énorme sourire s’épanouir sur le visage de son mari, puisque tout comme elle il adore le petit rouquin.
- Ah !!! Tu n’as plus d’objections là ? On dirait même que ça te fait plaisir.
Alain se lève de sa chaise brusquement.
- Il faut que j’en aie le cœur net !! Tu sais quoi chérie ? Quitte à ce que mon fils soit homo !! Je t’avoue que ….
Il n’a pas le temps de finir sa phrase qu’une fusée rousse leur saute dessus grand sourire aux lèvres.
- Bonjour beau papa !! Bonjour belle maman !!
Les deux adultes surpris en même temps.
- Florian !!!!
Alain percutant enfin au « beau-papa » de Florian.
- Alors comme ça, c’est bien toi ???
- (Faisant l’innocent) Pourquoi ? Vous connaissez un autre Florian ?
- (Evelyne) Mais non !! Ton…
Elle insiste bien sur les deux mots.
- … « beau-père » voulait dire, c’est bien toi qu’aime notre fils ?
- Ah !! Oui en effet c’est bien moi, et puis…
Je fais semblant d’ajuster ma cravate.
- …Normal non ? Vous avez vu la bête ?
Alain les yeux humides.
- Arrête !! Sois un peu sérieux pour une fois.
Evelyne me regarde et redevient sérieuse.
- Tu as quel âge « Flo » ?
- Seize ans, pourquoi ?
- (Evelyne) Tu sais que Thomas est majeur ?
- Bien sûr !!
Je vois où elle veut en venir.
- C’est pour ça que nous avons décidé d’attendre avant d’aller plus loin.
Alain me couve toujours du regard.
- Je suis content tu sais « Flo », pour vous deux mais aussi pour nous car nous t’aimons beaucoup et de vous voir aussi responsable me fait très plaisir.
- (Evelyne curieuse) Mais toi « Flo » ? Tu es sûr de tes sentiments ? Tu es jeune et jusqu’à maintenant, reconnais que tu n’étais pas très mature sur ces choses-là.
- Le fait de quitter Aix et de vivre dans une famille avec trois garçons m’a fait beaucoup évoluer et surtout l’éloignement m’a fait comprendre combien « Thom » me manquait, aussi je me suis interrogé de savoir pourquoi j’en étais triste à ce point et il m’a bien fallu reconnaître que c’est parce que je l’aime. Je ne vais pas rentrer dans les détails plus « physiques », mais je pense que vous me comprendrez.
1ere année noël : (5/10) (chez les De Bierne)
- (Evelyne) Vous en êtes où actuellement alors ?
- On s’avoue nos sentiments, on a fait le point avec nos amis (je souris) surtout avec Éric et Chloé.
- (Alain) Et c’est tout ?
- Heu !! Non pas tout à fait quand même.
Je capte leurs regards.
- Pas de panique !! Ce n’est pas encore demain que vous aurez des petits enfants !! Pour l'instant c’est juste des câlins et des bisous, je n’ai pas envie qu’il lui arrive des histoires et puis il n’y a pas que le sexe dans la vie, je l’aime pour ce qu’il est pas pour ce qu’on fait ou fera ensemble même si c’est aussi important dans un couple.
- (Evelyne étonnée) Tu es sûr que c’est le même Florian qu’on connaît qui vient de parler là ?
- (Alain) Je ne te pensais pas aussi mature, mais je t’avoue que la surprise est plutôt bonne même si j’aime beaucoup quand tu fais le clown.
- (Evelyne) Tes grands-parents sont au courant je pense ? Ils prennent ça comment ? Ça doit leur faire un choc d’apprendre ce genre de chose.
- Si je vous disais que ce sont eux qui m’ont ouvert les yeux et qu’ils connaissaient les sentiments de Thomas bien avant moi ? Vous savez pour eux « Thom » c’est comme leur petit fils également et ce n’est pas d’aujourd’hui, alors de savoir qu’il va faire maintenant véritablement partie de la famille les ravit.
- (Alain) En parlant de Thomas, tu devrais aller le rassurer. Depuis hier qu’il n’est pas descendu, je ne comprends pas bien ce qui lui a pris de nous annoncer qu’il était gay et de grimper dans sa chambre sans autre explication.
- Vous savez chez nous ce n’était pas mieux, il s’est mis à pleurer comme une madeleine et pour pas grand-chose en plus !! Que voulez-vous notre blondinet est très sensible, c’est d’ailleurs une des particularités que j’adore en lui.
Malgré tout, je m’inquiète quand même de savoir ce qu’il lui a pris et surtout pourquoi il ne sort pas de sa chambre.
Je quitte la cuisine en emportant le reste de la corbeille de viennoiserie, monte les marches et me retrouve devant la porte de sa chambre.
Celle-ci étant fermée de l’intérieur, je frappe trois petits coups brefs.
« Toc-Toc-Toc !!! »
Une voix inquiète.
- C’est toi « Flo » ?
- Oui !! Ouvre !!
Bruit de serrure puis la porte s’ouvre et la tête de Thomas apparaît les yeux cernés du manque manifeste de sommeil, il voit la corbeille et sourit
- Entre « Flo ».
Je lui tends les croissants.
- Tiens mange !! Et explique-moi ce qui te met dans un état pareil ?
- (La bouche pleine) Tu as vu mes parents ?
- Oui pourquoi ?
- Qu’est-ce qu’ils t’ont dit ?
- Qu’ils étaient contents pour nous deux.
Il recrache un morceau de croissant, stupéfait.
- Quoi !!! Mais je ne leur ai rien dit pour toi, comment ont-ils pu savoir ?
- Sans doute quand je les ai appelés beau-papa et belle-maman.
- (Sidéré) Tu n’as pas fait ça ?
- T’inquiète !! Je savais ce que je faisais, mais toi pourquoi tu as réagi comme ça hier soir ?
- J’ai flippé grave et je n’aurais pas pu m’expliquer plus, j’étais tellement stressé que je ne pouvais plus parler.
- Alors tu as préféré te sauver comme un voleur ou pire comme quelqu’un qui a honte de ce qu’il est ?
Je souris en le voyant m’écouter les oreilles basses en mastiquant son croissant.
- Tu regrettes pour nous deux apparemment ? Et tu ne sais pas comment me le dire c’est ça ?
- Quoi !! Mais non !!! C’est quoi cette connerie !!!
- Eh bien je me pose la question !! Tu préfères manger alors que je suis là et que je meurs d’envie que tu m’embrasses.
Ses yeux pétillent et sont fixés sur moi, je m’attends à ce qu’il vienne de ce pas m’embrasser pour se faire pardonner mais non et apparemment monsieur se la joue macho en continuant à dévorer son croissant.
- En fait après réflexion, tu as sans doute raison qu’est-ce que tu veux c’est si bon de manger !!
Ah tu veux jouer, alors attends un peu mon cochon.
- Eh bien si c’est comme ça, c’est que l’on n’a plus rien à se dire !! Salut !!
Je quitte aussitôt la chambre comme quelqu’un en colère, je claque la porte et fonce direct me cacher dans la cuisine, en mettant mon doigt en travers sur ma bouche pour faire comprendre à ses parents de se taire.
Je n’ai pas longtemps à attendre, avant que Thomas complètement affolé ne déboule en criant.
- Florian !!!
Il entre dans la cuisine en pleine panique.
- Florian !!! Vous n’avez pas vu « Flo » ??
- (Evelyne sérieuse) Pourquoi tu le cherches ? Il était avec toi non ?
- (Thomas livide) Parce que j’ai encore merdé une fois de plus.
Il se prend les cheveux à pleines mains.
- Mais quel con !!! Mais quel con !!!! Je vous jure !!!
1ere année noël : (6/10) (chez les De Bierne)
Alain dans le même trip que sa femme.
- Pour ne pas changer !! Qu’est ce qui s’est passé là-haut pour qu’il parte en claquant les portes ?
- Mais !! Je voulais juste plaisanter !! Je lui ai fait croire que je préférais manger mon croissant plutôt que de l’embrasser.
Evelyne me voyant prêt à éclater de rire derrière la porte.
- Et ce n’était pas le cas ?
- Bien sûr que non !! Mais quel con !! Pourquoi j’ai dit ça moi !!
- (Alain) Ça t’apprendra à faire attention à tes paroles, maintenant tu comptes faire quoi pour qu’il te pardonne ?
- Tout ce qu’il veut !! Tiens !! S’il était là je l’embrasserais devant vous !! Parole !!
Je ris aux éclats ne pouvant plus me retenir, le faisant sursauter de surprise.
- Je demande à voir ça moi.
Ses parents en riant également de bon cœur.
- Nous aussi !!
Thomas nous surprend tous quand il m’attrape par la taille, me soulève et colle ses lèvres aux miennes dans un baiser passionné qui d’abord me surprend.
C’est sans doute à voir mes yeux ronds grands ouverts d’étonnement et mes pieds ne touchant plus le sol en battant l’air, qui font s’écrouler de rire ses parents car ceux-ci n’en peuvent plus et se tordent comme des malades.
Petit à petit j’apprécie cette caresse buccale et mes yeux se ferment lentement de bien être alors que mes jambes s’enroulent autour de sa taille, mes bras autour de son cou et je commence à répondre à sa langue douce et gourmande en y mêlant la mienne.
Je sens une énorme barre se développer contre mon entrejambe, qui entraîne automatiquement mon érection qu’il perçoit contre son ventre en redonnant encore plus de passion à son baiser.
Je suis sur un nuage où plus rien ne compte que d’être dans les bras de Thomas et c’est un toussotement devant moi, qui me remet dans le contexte et me fait doucement détacher mes lèvres de celles de mon ami, les joues rouges d’excitation avec également un soupçon de la gêne de m’être ainsi exhibé en public.
- Wouah !!!!
Mon cœur bat à tout rompre et j’ai un mal de chien à me reconnecter à la réalité.
- Ce n’était pas du chiqué sur ce coup-là, parole !!
Thomas aussi rouge que moi me repose au sol.
- Tu as voulu voir et bien tu as vu !!
Je capte son petit air moqueur et fier de lui, attends mon gaillard je n’en ai pas fini avec toi.
Je me frotte l’entrecuisse, faisant celui qui a mal.
- Tu aurais pu vider tes poches !! Je me suis fait mal avec ton couteau !!
Bien sûr ses mains filent direct vérifier mes dires et ne rencontrent que son érection qui n’a pas faibli d’un iota depuis qu’il m’a lâché.
- Mais je n’ai rien dans les p… !!! Oh !!!
Ses oreilles virent au rouge vif en comprenant que ses parents ont suivi le même processus de pensées que lui et se bidonnent à nouveau devant son magnifique bol qu’il pique devant eux.
J’ai pitié de lui connaissant son extrême sensibilité, aussi je regarde mon bas-ventre en le courbant vers l’avant.
- Remarque que je ne suis pas mieux !!
En effet la forme de ma braguette ne laisse planer aucun doute sur l’état de mon sexe à l’intérieur.
- J’aurais au moins appris une chose ce matin, c’est dangereux ces trucs-là si on n’y fait pas attention Hé ! Hé ! Hé !
Bien sûr mon geste et mes paroles ont détourné l’attention d’Alain et d’Evelyne qui maintenant ont le regard fixé sur moi, ou plus précisément sur ma virilité en pleine splendeur.
Alain en essuyant ses yeux.
- Je crois qu’on en a assez vu, aller oust !! Filez dans la chambre, nous avons bien compris que vous n’êtes plus fâchés là.
Il ne faut pas nous le dire deux fois, aussi nous remontons dare-dare les marches pour nous retrouver hilare cette fois sur son lit.
- (Evelyne) Il est trop ce gamin !! J’ai failli ne pas pouvoir me retenir et faire dans ma culotte.
Alain se remettant à rire.
- Tu as vu sa bouille quand ton fils l’a embrassé ?
- Même quand il ne le fait pas exprès, il faut qu’il nous fasse rire !! Du coup ton fils a échappé à nos remontrances pour son comportement d’hier.
- Ouaih !! Mais bon !! (Rire) Je n’oublierais jamais les yeux de têtards et les pieds battant l’air de Florian.
Alain repart seul en live devant sa femme qui sourit d’amusement à voir son homme aussi joyeux.
***/***
Pendant ce temps dans la chambre, les deux garçons ont remis le couvert et s’embrassent allongés sur le lit.
C’est Florian cette fois ci qui se retrouve en dessous de Thomas complètement recouvert par la carrure de son ami, ses mains caressent doucement l’échancrure du tee-shirt en bas du dos de celui-ci et ses sens s’enivrent de la douceur de sa peau.
Les pouls s’accélèrent et les yeux expriment ce que leurs cœurs ressentent, la passion irraisonnée qu’ils ont l’un pour l’autre retenue par le simple fait que Florian respecte la raison qu’a son ami à ne pas aller plus loin.
Thomas se redresse de peur d’écraser son copain encore si fluet que son corps couvre entièrement, ses yeux admirent ce garçon qui remplit ses rêves de bonheur depuis qu’il sait qu’il ne sera rien qu’à lui quand le moment sera venu.
Son visage qu’il trouve d’une beauté incomparable avec ses petites taches de rousseur en recouvrant la partie haute autour de ses yeux d’un vert si intense qu’il aimerait s’y perdre, son petit nez fin et ses lèvres magnifiquement ourlées dans un sourire qui ne le quitte pratiquement jamais, son petit corps fin mais déjà musclé aux abdos apparents et sa taille serrée au niveau des hanches.
Je le regarde me détailler en souriant.
- Je te fais un prix si tu veux ? Disons que je te cède le tout pour… voyons voir !!
Je vois Thomas attendre la suite, amusé.
- Une vie entière à mes côtés ?
1ere année noël : (7/10) (chez les Ce Bierne)
***/***
Éric marche dans la rue l’âme en peine, il a bien failli perdre l’amitié de Florian avec ses conneries et en plus ses relations avec Thomas il l’a bien compris, sont définitivement à mettre au passé.
Oui il aurait aimé faire avec « Flo » les mêmes choses qu’il faisait avec « Thom », mais sûrement pas en le forçant, mais juste en attendant de trouver la bonne personne.
Il ne veut pas connaître comme le font certains garçons de son entourage des partenaires multiples qui ne lui donneraient rien d’autre qu’un bref instant de soulagement sexuel, avec Thomas il s’entendait bien même s’ils n’ont jamais été dans leurs relations plus loin qu’aux préliminaires, assez poussés il le reconnaît mais en toute amitié et cela lui suffisait grandement pour le moment.
Maintenant il se retrouve seul avec son corps et ses besoins qu’il a appris à apprécier et qui vont bien lui manquer, mais heureux malgré tout qu’ils ne lui en veulent pas trop et restent ses amis.
Les filles ne l’ont jamais intéressé et comme il avait « Thom », il n’avait pas encore vraiment regardé les garçons autour de lui.
***/***
Chloé elle aussi se fait une raison, elle n’est pas jalouse de Thomas car elle sait qu’il aime Florian depuis au moins aussi longtemps qu’elle.
Le choix de son ami lui fait mal mais elle le respecte en sachant bien qu’il n’y est pour rien dans sa préférence pour les garçons, elle est même contente pour lui au fond car Thomas est la gentillesse faite homme et elle le reconnaît volontiers, un très beau spécimen de la gent masculine.
Et puis maintenant qu’elle sait où elle en est, Chloé peut tout à loisir regarder autour d’elle et déjà son cœur pas encore tout à fait guéri se tourne vers une autre personne qui bien qu’il soit encore jeune, mais plus vieux que « Flo » se dit-elle en souriant.
Aurélien, déjà rien que le prénom la fait craquer, en plus malgré ses dix-huit ans il a déjà tout d’un garçon fait et plutôt bien fait reconnaît-elle en souriant, avec une aura de tendresse et de gentillesse qu’elle apprécie déjà au plus haut point.
C’est dans l’intention inavouée de voir Florian, qu’elle marche ce matin-là avec pour « excuse » la visite qu’elle fait tous les jours à papy Michel et mamie Maryse.
Elle rit toute seule car elle sait qu’elle n’est plus une enfant pour les appeler ainsi, mais elle les aime tellement que pour elle il ne serait en être autrement en ne songeons même pas à les nommer par juste leurs prénoms.
***/***
Aurélien vient de se réveiller à cette heure déjà bien avancée de la matinée, il sait que ce n’est pas raisonnable de lézarder ainsi au lit mais comme ce sont les vacances il n’en éprouve aucune honte.
D’ailleurs il est certain que ses deux frères dorment encore sans se poser ce genre de questions, il se lève donc en faisant attention de ne pas réveiller Guillaume et sort de la chambre pour satisfaire un besoin naturel, pour ensuite évacuer le brouillard qu’il a encore dans sa tête avec un café bien fort comme chaque matin.
***/***
Guillaume rêve de jolies filles qui tournent autour de lui en ne demandant qu’à ce qu’il s’intéresse à elles, ce qu’il ne manque pas de faire et c’est embrassant tour à tour une belle blonde pulpeuse ainsi qu’une petite brunette coquine, qu’il sourit béatement dans son sommeil.
***/***
Damien bien éveillé lui, pense à Florian et au courage qu’il a eu d’avouer son amour pour Thomas, un Thomas qu’il trouve hyper mignon et c’est un garçon comme lui qu’il aimerait avoir pour ami, car Damien depuis cet aveu de « Flo » reconnaît qu’il est également attiré par les garçons.
Seulement voilà, déjà il se rend bien compte qu’il est encore trop jeune mais qu’en plus il ne sera pas aussi facile pour lui d’avouer en public sa différence car il n’a pas la « fraîcheur » de parole de son ami.
Rien que d’y penser le met dans tous ses états, la peur de ne pas être accepté et d’être traité plus bas que terre lui amène des frissons d’angoisse dans le dos.
Il faut qu’il en parle à quelqu’un et bien sûr le seul en qui il a confiance c’est Florian, aussi décide-t-il de lui en toucher deux mots dès que l’occasion se présentera.
Ses frères aussi l’écouteraient il en est également sûr mais ils ne sauraient pas le conseiller comme quelqu’un comme lui, cette pensée le fait sourire car il se rappelle la candeur de « Flo » sur tout ce qui se rapproche aux choses du sexe mais comme maintenant il a reconnu qu’il aimait un garçon, sans doute pourrait-il être de bon conseil quand même.
Un bruit sourd et un cri de douleur fait sursauter toutes les personnes dans la maison, Aurélien qui est le plus près se précipite dans le salon et voit avec horreur l’escabeau retourné sur le sol avec Michel étendu sur le tapis, se tenant le dos en gémissant.
Maryse arrive quelques secondes après, elle pousse un cri de frayeur en voyant son mari étendu sur le parquet.
- Mon Dieu !!! Vite il faut appeler les secours !!!
Michel voyant sa femme s’affoler et malgré la douleur, tente de la rassurer.
- Ce n’est rien chérie juste un coup, ça va aller ne t’inquiète pas.
Il essaie de se redresser, mais la douleur trop vive l’en empêche.
- Il faut juste un peu de temps que je récupère.
Aurélien connaît l’âge de Michel et se doute bien que ce ne doit pas être aussi bénin qu’il n’y paraît, voyant Guillaume les yeux exorbités en bas des escaliers.
- Va chercher Florian vite !! Il est sûrement chez Thomas.
Maryse effrayée ne comprend pas pourquoi il faut appeler son petit-fils.
- Il faut appeler un médecin !! Florian ne pourra rien y faire et il est inutile de l’inquiété !!!
1ere année noël : (8/10) (chez les De Bierne)
Aurélien regarde son frère indécis.
- Bouge-toi Guillaume, tu connais les dons de « Flo » !!!
Pendant que Guillaume détale à toute vitesse, Maryse commence à pleurer en voyant son mari devenir tout blanc.
- Ça va chéri ? Parle-moi !!
Elle se retourne vers Aurélien.
- Il faut appeler les urgences !! Tu ne vois pas qu’il se sent mal ?
Aurélien d’un ton qu’il ne se reconnaît pas lui-même.
- Faites-moi confiance !! Je sais parfaitement ce que je fais !!
Entre-temps Chloé qui a vu partir Guillaume en pyjama comme une fusée arrive en courant, elle voit la scène et comme Maryse, pousse un cri de frayeur.
- Papy !!! Mon dieu qu’est-il arrivé ? Tu as mal ?
Elle se tourne vers Maryse affolée.
- Vous avez appelé les urgences ?
Aurélien qui commence à se demander s’il a bien fait.
- Florian va arriver !! Ça va aller ne vous en faites pas !!
- (Chloé suffoquée) Mais !! Que veux-tu qu’il fasse ? Il n’est pas encore médecin !!
Elle fonce vers le téléphone.
- J’appelle les secours !!!
Damien qui assiste depuis quelques minutes à la scène est livide lui aussi, mais il attrape néanmoins Chloé au passage.
- Attendons « Flo » !!
Voyant qu’elle ne va pas l’écouter.
- Pense à ta cicatrice !!
Chloé regarde le gamin qui lui retient le bras et qui paraît si confiant, revoit la scène avec Philippe sur la disparition de cette cicatrice qui aurait toujours dû se trouver là.
Le temps de tous ses palabres a été suffisant pour qu’un bruit de porte qui s’ouvre à la volée et l’arrivée de Florian le visage ravagé par l’inquiétude, fasse diversion.
- (Aurélien soulagé) « Flo » ton grand-père est tombé et je crois qu’il souffre du dos.
Je m’agenouille près de lui et le regarde dans les yeux, puis d’un sourire j’essaie de le rassurer.
- Ça va aller grand-père je suis là !!
Je me tourne vers Aurélien et Guillaume.
- Aidez-moi à le retourner et à l’allonger sur le tapis les gars.
Ceux-ci s’exécutent aussitôt et c’est après lui avoir détaché sa ceinture en lui remontant ensuite son maillot, que je crache dans mes mains et le masse à l’endroit précis où un énorme hématome se dessine sur ses reins.
Plusieurs minutes passent ainsi où tous me voient alterner les crachats et les massages sur la zone douloureuse, mon grand-père reprend des couleurs au fur et à mesure que son mal s’estompe et que sa peau redevient comme avant l’accident.
La stupeur de ma grand-mère n’a d’égal que celle de mon amie, qui reste sans voix en regardant la transformation des expressions du visage de mon grand-père aux résultats de mes massages qui de douloureuses passent par la surprise et enfin la sérénité de se sentir bien.
Le voyant apaisé et souriant.
- Aller les gars, aidez-moi à le relever !!
Voyant son mari qui refuse les mains tendues et qui se relève seul sans problème.
- Mais ce n’est pas possible !!!
Chloé dans le même état de stupeur.
- Eh bien ça alors !!!
Elle voit Aurélien, Guillaume et Damien, sourirent.
- C’est tout l’effet que ça vous fait ?
Damien maintenant rassuré, lui répond gaiement.
- Tu vois qu’il ne fallait pas s’inquiéter ? Tu as vu « docteur Flo » dans ses œuvres une nouvelle fois.
Maryse ne comprenant rien à ce qui arrive.
- « Docteur Flo » ? Quelqu’un pourrait-il m’expliquer s’il vous plaît ?
Michel, sourire aux lèvres en tenant enlacer son petit-fils depuis qu’il s’est remis debout.
- Philippe m’en avait touché quelques mots, mais le voir c’est autre chose.
Il regarde sa femme.
- D’où crois-tu que tu tiennes cette santé incroyable ?
- (Maryse incrédule) Je ne comprends pas ce que tu veux dire !!
- Rappelle-toi chérie, avant que Florian n’arrive chez nous après l’accident qui a tué nos enfants !! Tu aurais été bien incapable de traverser à pied le quartier sans que cela ne te pose de gros problèmes, non ? Et seize ans plus tard regarde-toi ? Tu ne tiens pas en place, il faut toujours que tu t’actives tout le temps et pour moi je ne t’en parle même pas !! Alors ? Tu ne comprends toujours pas que ton petit-fils y est pour quelque chose ?
- Mais comment est-ce possible ?
- Philippe dit que c’est un « don » qu’il a reçu, ne m’en demande pas plus !! Pour le reste je suis comme toi, je constate que ça fonctionne et c’est tout !!
Il s’approche de sa femme et de Chloé en les prenant par le bras.
- Surtout il faut que ça reste entre nous.
Il regarde les trois garçons.
- Je vois que vous êtes au courant, donc je n’ai pas besoin de vous demander d’en faire autant.
1ere année noël : (9/10) (chez les Dufour)
La soirée bat son plein et l’ambiance est à la bonne humeur, le déballage des cadeaux a ravi tout le monde même s’ils sont restés simples et utiles.
C’est vers trois heures du matin que chacun regagne sa chambre et que les garçons se retrouvent enfin seuls pour se souhaiter un joyeux noël à leurs façons.
Revenant de la douche avec leurs serviettes nouées autour des reins, ils sont allongés sur le dos à contempler le plafond avec juste une petite lumière d’ambiance pour distinguer les objets de la pièce.
Sans se concerter, ils n’ont pas du tout envie de dormir et ils pensent tous les deux à peu près à la même chose.
Jusqu’à maintenant et bien que ça puisse paraître étonnant de leurs parts, ils n’ont encore pas fait l’amour jusqu'à l’acte final.
Ils ne se sentaient pas prêt mais ce soir ils y pensent mais ne savent comment le dire, craignant d’effrayer l’autre s’il n’y est encore pas décidé.
Leurs regards se croisent et voyant ça, ils commencent à ricaner en sachant bien qu’ils ne vont pas tenir longtemps encore avant de commencer à s’exciter mais ils jouent le jeu et essaient de résister, espérant chacun que c’est l’autre qui craquera le premier.
Sébastien se mordille les lèvres, sentant bien qu’il ne va plus tenir car ce qu’il voit se redresser fièrement encore caché par la serviette de bain lui donne chaud partout.
La réciproque évidemment est de mise, le chapiteau que fait la sienne ne laisse pas la place au doute.
Sylvain en est au même point que son ami et il résiste au besoin que sa main éprouve à aller soulever le drap de bain pour s’occuper de la chose tant désirée tapie en dessous.
Les visages changent, l’amusement faisant place rapidement à l’excitation et au désir.
Dans un parfait accord leurs têtes s’attirent et leurs lèvres se scellent annonçant le début des « hostilités », Sébastien frissonne quand il sent une main chaude se poser hardiment sur sa cuisse et remonter dans une caresse lancinante vers son sexe tendu, déjà tout humide.
Au lieu de venir le prendre en main comme il s’y attendait, Sébastien marque un instant de surprise quand il la sent dévier de sa trajectoire habituelle pour se diriger lentement mais fermement vers le sillon encore vierge qui abrite comme un trésor son anneau que personne encore à part lui n’a jamais touché.
Sébastien reçoit ses caresses avec un plaisir manifeste, les petits gémissements qui sortent en continu de sa gorge rendent fou Sylvain qui quitte doucement ses lèvres et parsème de petits coups de langues le corps imberbe et musclé qui s’abandonne totalement à lui.
Le temps se fige tant le plaisir du jumeau est grand, ses poils se dressent alors que sa peau lui envoie des milliers de petites aiguilles délicieuses qui le font se pâmer et tétanisent ses muscles au fur et à mesure de l’avancée des caresses de son ami sur son corps.
Sylvain reste maître de lui malgré tout et lentement arrive vers son but final, sa langue exploratrice s’insère entre les cuisses maintenant entièrement écartées pour explorer ce sillon lisse et doux, qui frémit à chaque lapement humide contre sa peau.
Sentant son ami dans un état second, entièrement submergé par l’excitation et le plaisir des caresses qu’il lui prodigue, Sylvain remonte doucement reprendre les lèvres de Sébastien en lui soulevant doucement les cuisses, le creux de ses genoux posé sur ses épaules amenant son membre en pleine gloire devant l’entrée tant convoitée.
1ere année noël : (10/10) (Chez les Lemont)
Pour la première fois depuis plus d’un an, Alexie sourit en se rasant.
Avec toutes ses cloques sur les joues ce n’est pas une chose aisée à réaliser, mais ce matin il le fait de bon cœur en chantonnant de gaieté.
Maintenant c’est officiel, il a un petit ami et la soirée d’hier a été enchanteresse pour lui, le voyant sans cesse le couver comme la chose la plus précieuse au monde.
Il a déjà connu les regards d’envie que portaient sur lui les garçons et les filles qu’il croisait quand il avait quatorze-quinze ans, mais jamais avec cette intensité particulière qu’il a lue dans les yeux de Marc.
Il rit du fait qu’il reconnait volontiers qu’ils forment un couple pour le moins atypique, entre ce beau brun aux yeux vert mais dont les os apparaissent derrière ce corps si fin, presque squelettique et lui du haut de ses un mètre soixante-quinze, (comme Marc d’ailleurs) ses yeux gris surmontés d’une coupe en brosse châtain clair et au visage attaqué par cette plaie qui fait le malheur des ados qui en sont atteints.
Pourtant son corps musclé à la poitrine et aux abdos saillant, attire toujours autant l’attention jusqu’à ce que les regards s’attardent sur son visage et qu’ils se détournent, cachant mal la répulsion qu’il inspire.
Flavien lui a dit que ce n’était qu’une étape à passer, mais il trouve le temps long et ne voit poindre aucune amélioration, malgré les différents traitements que ses parents lui ont fait tester.
Mais bon, un garçon a vu au-delà de cette façade et lui a avoué qu’il l’aimait, lui aussi l’aime et le coup de cœur ressenti lors de leur première rencontre a été réciproque, l’impatience qu’ils ont eue ensuite à se retrouver chaque jour en est une preuve manifeste.
Marc est levé depuis déjà un bon moment, il déjeune tranquillement avec les parents de Flavien qui le regardent amusés en voyant bien l’état d’amoureux transit que son visage dégage déjà sitôt lever.
Henriette apprécie beaucoup le garçon assis devant elle, sa gentillesse les ayant conquis dès le premier jour.
D’ailleurs il n’y a pas à se tromper, il suffit de voir comment Ludovic s’est pris aussitôt d’amitié pour lui.
- Je connais bien cette expression.
Elle rit doucement.
- C’est celle d’un garçon amoureux et j’ai vu la même sur le visage de mon neveu ce qui me ferait penser qu’il y aurait certainement un rapport de cause à effet, je me trompe ?
En rougissant jusqu’aux oreilles.
- Non !!!
Henriette remarque sa gêne.
- Tu n’as pas à en rougir tu sais !! Ce genre de chose vous tombe dessus sans crier gare et ce n’est pas parce que vous êtes deux garçons qu’il faut en avoir honte. Aimer une personne est une chose rare qu’il ne faut pas laisser passer, il n’est jamais certain qu’elle se reproduise un jour.
Bastien lève les yeux de son journal en souriant.
- Ce qui est étonnant c’est que tu as su voir en lui en dehors de son aspect physique qui pour le moment n’est pas à son avantage. Son père et moi-même en avons été également affectés pendant notre adolescence et regarde maintenant (Il rit) de vrais apollons !!!
Il voit le regard moqueur de sa femme.
- Quoi !! Ose dire le contraire ?
Sa femme les yeux pétillants de malices.
- Bonjour les chevilles !!!
Elle redevient sérieuse.
- Mais c’est vrai que ça va lui passer et il redeviendra le beau garçon amitieux et souriant que j’ai connu il n’y a pas encore si longtemps.
Marc rassuré de l’acceptation du couple pour ce qu’il éprouve envers leur neveu.
- Je ne dois pas le voir comme vous alors !! Pour moi il est le plus beau et ses yeux !! Vous avez vu ses yeux ? D’un gris si particulier que quand il vous fixe vous vous noyez dedans !
- (Bastien sincère) Il n’y a pas à dire mon garçon tu as trouvé la personne qui te convient, fais-en sorte de le garder si tu sens qu’il peut faire ton bonheur.
Henriette surprise des paroles de son homme.
- Bastien a raison et ne t’inquiète pas pour Alexie, je suis sûr qu’il éprouve la même chose.
- (Marc ému) Vous êtes formidable de m’accepter comme ça, j’espère qu’il en sera de même de ses parents et j’espère également qu’Alexie aura le courage de m’attendre, car ça ne va pas être évident dans les années qui viennent avec nos études et le fait de vivre aussi loin.
- (Henriette amicale) Pour ses parents ne te fais pas de soucis, ils ont bien remarqué hier que vous n’étiez pas que de simples amis. Pour le reste si vous vous aimez comme je le crois, la vie j’en suis sûre fera en sorte que vous puissiez vous retrouver quand le moment sera venu pour vous d’être ensemble. Et puis !! Vous n’êtes pas si éloignés que ça et il y a les vacances !! Tu sais que tu seras toujours le bienvenu chez nous et chez Alexie aussi, j’en mettrais ma main à couper.
Bastien amusé devant la diatribe de sa compagne.
- Heu, chérie !! Tu ne pourrais pas plutôt mettre ta langue à couper quitte à faire !!! J’ai besoin de tes mains moi, ne serait-ce que pour le ménage et la cuisine.
Ils rient tous les trois de bon cœur et Bastien reçoit un torchon en plein visage en guise de réponse.
C’est le moment où Flavien avec Ludovic entrent dans la pièce et sourient de voir l’ambiance qui y règne.
Le temps de faire la bise à tout le monde que déjà « Ludo » se retrouve sur les genoux de Marc avec un sourire espiègle.
- Tu n’oublieras pas de m’apprendre la formule magique hein !! Tu me l’as promis, rappelle-toi.
- (Bastien amusé) Mais de quoi tu parles mon grand ?
- Marc a une formule magique qui chasse les dragons et il a promis de me l’apprendre pour que je puisse dormir tranquillement dans ma chambre.
- (Henriette souriante) C’est vrai ?
Marc très sérieux en apparence.
- Oh oui !! Et heureusement que je l’ai apprise par cœur vous savez, sinon je ne serai pas ici à en parler avec vous.
- (Ludovic naïf) Tu serais où ?
- (En riant) Transformer en grosse crotte après qu’il m’ait mangé tout cru.
1ere année nouvel an : (1/20) (chez les Viala)
Vingt-neuf décembre deux mille un, Annie et Frédéric dînent dans la cuisine.
Ça va faire deux semaines que les enfants sont partis dans le sud chez les grands-parents de Florian, à part un appel le premier jour pour leurs dire qu’ils sont bien arrivés et depuis c’est le silence radio complet.
Au début ils se sont sentis libres en profitant de l’aubaine pour se retrouver en amoureux, pour ensuite reprendre le contact avec des amis qu’ils n’avaient plus revus depuis un certain temps.
Frédéric a trouvé sans difficulté un emploi partiel de chirurgien à l’hôpital, surtout pour ne pas perdre la main quand il n’a pas de cours à donner et Annie s’est remise à jour sur un tas de dossiers en attente qui envahissaient son bureau depuis son emménagement.
Mais maintenant le manque des enfants commence à se faire ressentir et ils n’ont plus qu’une hâte, c’est de les voir revenir tous les quatre au plus vite.
La soirée s’annonce longue et le repas est vite terminé ainsi que la petite vaisselle qui s’ensuit, la télévision étant resté allumée pour créer une ambiance.
Une fois installé confortablement devant l’écran plat, chacun reste un moment dans ses pensées.
Annie redresse la tête et regarde son mari encore en pleine rêverie.
- J’ai envie de les appeler pour savoir quand ils rentrent.
- (Frédéric) Terminé le calme !!... C’est vide sans eux non ?
- C’est qu’ils tiennent leurs places ces quatre-là, pas vrai ?
- (Amusé) Tu te rends compte de tes paroles chérie ?
- (Surprise) J’ai juste dit qu’ils tiennent leurs places ? Je ne vois pas ce qu’il y a d’extraordinaire ?
- (Moqueur) Oui mais tu as précisé « ces quatre-là » ?
Ne comprenant toujours pas où il veut en venir.
- Eh bien oui !! Je sais encore compter, pourquoi ?
- Juste que tu as inclus « Flo » dans le lot comme tout naturellement sans faire de différence avec tes fils.
- (Sourire) C’est que j’ai tendance à le voir comme ça, tu sais mon chéri. Ce gamin me manque tout autant que nos trois garnements.
- (Il sourit également) Je vais t’avouer un truc !! À moi aussi !! C’est quand même fort non ? Ça fait quatre mois qu’il est là seulement et je ne fais déjà quasiment plus la différence.
- Je suis sûre qu’eux non plus !! Ils vont en avoir à raconter, ça nous promet de bons moments de rigolade parce que Florian a dû s’éclater et les connaissant !!!!
- Déjà le fait qu’ils ne donnent pas de nouvelles est un signe qui ne trompe pas, ils doivent tellement s’amuser qu’ils nous ont oubliés. Si cela n’avait pas été le cas crois-moi qu’ils auraient déjà donné signe de vie depuis longtemps.
- Tu as remarqué comme ils ont changé depuis cet été ? Aurélien est sorti de sa “j’m’en foutitude” légendaire, Guillaume a oublié sa Juliette et Damien s’éclate comme jamais. - Florian aussi a changé, il s’est extériorisé et voit le monde d’un autre œil tu ne trouves pas ?
- Dis chéri ? Tu ne crois pas que Guillaume n’a pas tort quand il le traite d’extraterrestre ? Parce que ce « don » qu’il a est quand même incroyable non ?
- Je n’en sais rien mais c’est vrai qu’il est pour le moins spécial ce gosse, j’ai eu l’occasion de parler un peu avec le doyen et le directeur de l’hôpital quand ils ont su qui j’étais et qu’il vivait chez nous. Crois-moi que ce qu’ils m’ont dit est encore plus incroyable !!
Il se reprend.
- Ou au moins autant que ce que l’on sait déjà de lui. Si quelqu’un fait un jour un rapprochement de tout ce qu’il est capable de faire, (Il rit) je crains qu’il finisse dans un bocal avec les agneaux à six pattes et autres spécimens de ce genre.
- (Curieuse) Ah bon !!! Explique-toi !!
- Voyons voir !! Déjà ce que nous connaissons pour l’avoir constaté, il se guérit tout seul et il guérit les autres.
Frédéric sourit en se frottant les fesses.
- Ce en quoi je lui serais éternellement reconnaissant. En plus il a un esprit de synthèse et un pouvoir de diagnostic impressionnant, dixit le directeur de l’hôpital. Tu rajoutes une mémoire phénoménale qui a laissé sur le cul le doyen lors de son premier entretien avec lui, tu rajoutes encore une aptitude inouïe à suivre les cours les plus ardus et un charisme tel que des personnes éminentes font appel à lui pour avoir son avis sur des choses qu’il devrait ignorer ou du moins ne pas encore connaître aussi parfaitement.
Abasourdie par les révélations de son mari.
- Ah bon !!!
1ere année nouvel an : (2/20) (chez les Viala)
- Oui crois-moi !! J’ai eu une longue conversation avec René le chef du service des urgences, figure-toi qu’il profite quand « Flo » est là pour s’assurer des cas les plus sensibles de façon à vérifier s’il n’a pas fait d’erreurs de jugement. Tu te rends compte un peu !!!
- Pourtant il reste simple et attachant comme un gamin ordinaire ?
- Oui mais ne t’y trompes pas, Florian n’est plus un gosse !! Ou du moins c’est autre chose qu’un simple gamin et encore moins ordinaire, je te dis que nous avons de la chance de l’avoir chez nous car si Philippe ne l’avait pas joué aussi finement il ne serait pas aussi libre de ses mouvements qu’en ce moment.
- Tu as sûrement raison et puis il y a aussi cette histoire d’argent ?
Il hoche la tête.
- Oui !! Il y a ça aussi, mais ce n’est pas de son fait. J’ai fait quelques recherches sur Internet et figure toi que son père a monté seul avec le grand-père de « Flo » une société de gestion forestière qui a pignon sur rue dans le monde entier, actuellement cette société est tenue en gérance par un directeur général qui n’est autre que son ancien bras droit et ami. En cherchant bien il est dit qu’elle représente un capital de plusieurs dizaines de millions de dollars et que Florian à sa majorité en sera l’unique propriétaire, ayant quatre-vingts pour cent des parts de la société en héritage direct et les vingt autres pour cent lui reviendront au décès de ses grands-parents qui les détiennent. En plus cette société est florissante car très bien dirigée et son capital augmente d’une façon exponentielle chaque année, n’étant pas mise en bourse elle ne craint absolument rien et donc notre Florian qui n’en a pas la moindre idée car il est entendu entre Philippe, ses grands-parents et les administrateurs qu’il doit apprendre à vivre comme tout un chacun avant de lui révéler qu’il est multimillionnaire pour ne pas dire plus, car il reçoit chaque année les bénéfices assez conséquents de son entreprise qui sont placés dans diverses banques à des taux plus que corrects.
Annie écoute son mari complètement abasourdie.
- Eh bien ça alors !!! Je comprends mieux la somme que nous recevrons chaque trimestre !! Quand il va savoir ça, il va avoir un choc tu ne crois pas ?
- C’est sûr !!!
Un bruit dans le couloir les fait sursauter et ils se retournent en se demandant sur le coup ce que ça peut bien être, quand les quatre « Dalton » grands sourires aux lèvres déboulent dans la pièce et se jettent sur eux en poussant de grands cris de joies.
- (Annie heureuse) Vous auriez pu prévenir que vous rentriez ce soir !!
- (Frédéric) Alors les garçons ? Les vacances se sont bien passées ? content de rentrer ?
- (Guillaume) C’était super et les grands-parents de « Flo » sont super-gentils !!
- (Damien) Ils nous ont réinvités pour Pâques, c’est cool !!!
Frédéric voyant les sacs à dos encore sur les épaules d’Aurélien et de Florian.
- Vous avez perdu vos valises donc ?
- (Aurélien) Non p’pa c’est juste qu’on avait plus assez de place pour tout mettre dedans.
Voyant leurs étonnements je précise.
- Ils ont voulu faire leurs achats pour les cadeaux de fin d’année à Aix, soi-disant parce qu’ils n’auraient jamais trouvé des trucs aussi « super » à Reims.
Frédéric s’étonnant sur le « ils ont voulu ».
- Pourquoi pas toi ?
- J’aurais bien aimé (Je rougis) Mais je n’avais pas assez d’argent.
- (Frédéric surpris) Tu n’en as pas parlé à tes grands-parents ? Et ta carte bleue, pourquoi tu ne t’en sers pas ?
- Mais je m’en sers !! J’ai déjà dépensé plus de cent euros ce mois-ci avec, alors !!
- (Annie perplexe) Philippe t’a pourtant bien dit qu’il la rechargerait chaque semaine ?
- Oui mais ce n’est pas une raison pour en abuser et puis je ne veux pas que mes grands-parents se privent pour moi parce que je ne fais pas attention à l’argent. En plus je n’en ai pas vraiment besoin, c’était juste pour faire des petits cadeaux à tout le monde !! Mais bon, je vais me débrouiller autrement.
Je ris de bon cœur.
- Vous aurez tous droit à un beau dessin.
- (Aurélien amusé) Doué comme tu l’es, j’irai le vendre aussitôt pour me faire des tunes.
La conversation en reste là sur ce sujet et la soirée passe à déballer les affaires, faire une lessive pour ensuite après un passage obligé sous la douche, se retrouvés tous au lit fatigué qu’ils sont de leurs voyages.
Guillaume regarde son ami allongé dans le lit d’à côté.
- Dis « Flo » si tu as besoin d’argent, je peux t’en passer tu sais ? Je ne dépense pas tout l’argent de poche que mes parents me donnent, alors il n’y a pas de soucis.
- Merci c’est gentil mais ça me gênerait trop.
- Si je te le propose, c’est de bon cœur et tu n’as pas à être gêné avec nous tu sais ? sinon je connais peut-être une solution.
- (Intéressé) Ah oui !! Laquelle ?
- Tu pourrais faire un prêt étudiant, je sais que ça existe et tu ne rembourses qu’à la fin de tes études.
- Tu es sûr ?
- Certain !! J’ai entendu papa en parler, si tu veux demain nous allons nous renseigner dans une banque ? On demandera à « Aurel » de venir avec nous, c’est lui le plus vieux.
- Et s’ils demandent qu’il y ait un adulte qui cautionne pour moi ?
- On demandera à papa, il ne te le refusera certainement pas. Mais on ira déjà voir ce qu’ils disent à la banque, tu n’auras qu’à prendre tes papiers et ta carte d’étudiant.
Je souris car l’idée me plaît bien et ça m’évitera d’être à la charge de mes grands-parents.
- D’accord !! Merci et bonne nuit !!
1ere année nouvel an : (3/20) (chez les Viala)
Le lendemain matin après le petit-déjeuner, nous attrapons Aurélien pour lui expliquer notre idée.
Bien sûr il me propose lui aussi de me donner une partie de ses économies mais devant mon refus qu’il comprend très bien, il accepte de venir avec nous.
***/***
Il est dix heures quand nous arrivons à la Caisse d’Epargne de Sainte-Anne et que nous y entrons tous les trois, la file d’attente n’est pas très longue quand bientôt arrive mon tour.
- (La femme à l’accueil) Oui messieurs ?
- (Aurélien) Bonjour !! Nous voudrions des renseignements sur les prêts étudiants s’il vous plaît.
Il me montre de la tête.
- C’est pour mon ami qui vient d’entrer en fac et qui a besoin de fonds pour ses études.
Elle me regarde, visiblement étonnée par la demande.
- Vous me paraissez bien jeune pour être déjà en fac ? Quel âge avez-vous jeune homme ?
- Seize ans et demi madame !!
Je sors ma carte.
- Voici ma carte d’étudiant et…
Je sors également ma carte bleue qui vient de la même banque.
- …J’ai déjà un compte chez vous mais comme ce sont mes grands-parents qui mettent de l’argent dessus, je préférerais obtenir un prêt pour ne pas abuser d’eux vous comprenez ?
Elle me sourit, sans doute apprécie-t-elle ma façon de penser.
- Attendez un instant que je regarde ça !!
Elle me prend la carte des mains, puis tape mes coordonnées de compte sur son ordinateur.
- Voyons voir !! Vous êtes bien monsieur Florian De Bierne, c’est bien ça ?
- Oui madame !!
- Auriez-vous un autre compte chez nous ? Cette carte ne donne pas vraiment de renseignements sur vous, elle a été ouverte par une autre personne.
Elle lit le nom.
- Monsieur Philippe Espinach.
- Oui c’est…
J’hésite car je ne sais pas vraiment comment présenter Philippe.
- …Disons mon tuteur, je suis orphelin et mes grands-parents sont très âgés, aussi c’est lui qui s’occupe officieusement de moi.
Je regarde dans mes papiers et en sors mon livret A que j’avais pris au cas où.
- J’ai aussi ce livret, mais je ne sais pas combien il y a dessus maintenant du fait que je ne m’en suis jamais servi.
- Je vais regarder !! Un instant s’il vous plaît.
Nous la voyons taper pendant quelques secondes sur son ordinateur et brusquement ses yeux s’agrandissent, elle me regarde une nouvelle fois et replonge vers l’écran où elle recherche apparemment d’autres renseignements sur mon compte.
Elle relève enfin la tête et me sourit.
- Pourriez-vous aller vous asseoir quelques instants, je vais demander à un conseiller financier s’il peut vous recevoir.
- Entendu !! Merci madame.
Nous nous dirigeons donc vers le petit couloir où quelques sièges sont disposés, nous y prenons place et patientons en regardant avec curiosité autour de nous.
La jeune femme se lève après avoir vérifié qu’il n’y avait plus personne et entre dans la pièce derrière elle en tenant une feuille à la main qu’elle vient d’imprimer en jetant un coup d’œil curieux et étonné vers nous.
Guillaume à voix basse.
- C’est louche ça les gars !! Vous avez vu comment elle a regardé « Flo » ?
- (Aurélien) Bah !! On a rien fait de mal non ? Juste une demande de renseignements, mais c’est vrai que tout ça semble bizarre. Normalement elle aurait dû se contenter de nous donner quelques documents ou tout au moins un fascicule quelconque à faire remplir, mais nous amener direct devant un conseiller ?
Je ne sais quoi en penser.
- C’est la première fois que je rentre dans une banque, pas vous ? Alors pour ce qui est d’en connaître leur façon de fonctionner ? De toute façon comme l’a dit « Aurel » on ne fait rien de mal, donc le mieux c’est d’attendre pour voir la suite.
Un homme assez âgé nous regarde par la vitre de son bureau tout en questionnant apparemment sa collègue, quelques secondes plus tard ses yeux se fixent sur moi d’abord étonné puis amusé sûrement de voir mon look avec ma coupe de douille en pétard.
Il ouvre la porte en se dirigeant vers nous pour nous serrer la main en se présentant.
- Bonjour jeunes gens, je suis monsieur Meunier.
Il reporte ensuite son attention sur moi.
- Monsieur De Bierne ?
Voyant mon assentiment.
- Voudriez-vous bien me suivre s’il vous plaît.
- Oui monsieur.
Je le suis donc dans son bureau en laissant mes amis dans la salle d’attente et à sa demande m’assois sur le siège en face du sien de l’autre côté du bureau.
Il lit quelques secondes la feuille devant ses yeux, puis il passe une minute encore à pianoter sur son ordinateur.
- Vous êtes bien Florian De Bierne, fils de Pierre De Bierne et d’Hélène De Bierne née Massery ?
- Heu !! Oui monsieur c’est bien moi.
Son visage devient grave suite à la confirmation de mon identité.
- Auriez-vous une carte d’identité ? Comprenez que je dois vérifier si vous êtes bien la personne que vous prétendez être, cela fait partie des obligations de notre banque.
Je cherche dans mon portefeuille et en sors la pièce demandée, puis je la lui tends.
- Voici monsieur.
Il la prend et il regarde la photo, me fixe un moment avant de soupirer bizarrement en me rendant la carte.
- C’est bien vous sans aucun doute, maintenant pourriez-vous me dire pour quelle raison vous avez besoin d’un prêt étudiant ?
1ere année nouvel an : (4/20) (chez les Viala)
Je lui en explique donc les principales raisons, il m’écoute avec attention et je vois parfois son visage marquer les expressions qu’il ressent.
Apparemment mes explications trouvent chez lui la corde sensible car il me semble qu’à un moment son émotion est prête à ressortir, mais il se contrôle parfaitement et puis après tout ce n’était peut-être qu’une idée de ma part.
Quand il comprend que je n’ai plus rien à dire, il sourit.
- Voilà qui est vraiment louable de votre part jeune homme, de quelle somme auriez-vous besoin ? Ou préféreriez-vous peut-être une allocation mensuelle ?
- Je crois que la dernière solution irait très bien monsieur.
J’hésite car je ne sais pas jusqu’où je peux aller.
- Est ce que deux cents euros par mois ça pourrait aller ?
Son visage montre une grande surprise.
- Bien sûr !! Je vois que vous êtes raisonnable, d’autres auraient été plus gourmands.
- (Je souris) Mais auraient-ils eu le prêt ?
- Bonne question jeune homme, mais restons sur votre cas si vous le voulez bien !! La somme que vous demandez est donc de deux mille quatre cents euros par an pendant combien ? Quatre ans ? Plus ?
- Non, je pense que quatre ans devraient être un maximum et puis après il va falloir que je rembourse plus les intérêts, donc je pense que cette somme correspond à mes besoins réels.
- Si je peux me permettre vous allez vous orienter vers quel métier ?
- Je veux être chirurgien monsieur.
Nous discutons encore quelques instants, puis il sort d’une imprimante quelques feuillets qu’il me présente en m’expliquant les modalités du prêt et des remboursements qui commenceront après mes études, dans l’année qui suivra et à un taux d’intérêt que je trouve très raisonnables.
- Il ne nous reste plus qu’à signer ses papiers et nous créditerons votre compte chaque premier du mois des deux cents euros convenus.
- Il va me falloir une nouvelle carte ?
- Pas nécessairement vous pouvez aussi venir retirer votre argent au guichet.
Il me tend un papier à en-tête de la banque.
- Tenez avec ça vous pourrez faire votre premier retrait, car je pense que les fêtes qui approchent ont été une des causes de votre venue.
- En effet Monsieur, mes amis ont déjà acheté leurs cadeaux et il ne restait plus que moi.
- Eh bien !!
En se penchant sur son bureau.
- Vous n'aurez qu'à passer à la caisse d’accueil pour retirer votre premier versement.
Il me présente les papiers à signer.
- Voici les papiers, veuillez les lire et les parapher.
Je lis attentivement et signe les trois exemplaires, prends le mien et le plie avec soin, puis je me lève pour quitter cette personne qui m’a entendu et fait confiance en me donnant une toute autre idée de la banque que celle que je me faisais avant d’y entrer.
C’est accompagné de mes amis que je passe à la caisse en tendant le papier à la jeune femme surprise, qui jette un regard en arrière et voit le signe d’acquiescement de son collègue.
Elle se lève alors et va vers un coffre d’où elle en sort les deux cents euros qu’elle me tend avec un sourire marqué d’incrédulité.
Sitôt sortie, je suis assailli de questions par Aurélien et Guillaume, qui sont sidérés de la facilité avec laquelle j’ai pu obtenir mon prêt d’étudiant.
- (Aurélien) Je ne croyais pas que ça serait aussi simple !!
- (Guillaume dubitatif) Moi non plus c’est bizarre !! Tu es sûr que tu n’as rien signé d’autre ?
- Sûr !! J’ai bien lu chaque ligne du contrat.
- (Aurélien) Il y a quand même quelque chose de pas normal, je pensais qu’il t’aurait fallu au moins la signature d’un adulte pour se porter caution pour toi.
- Bah !! Il a peut-être vu que j’étais sincère et qu’il n’aura pas de problèmes de remboursement.
- (Aurélien) Moi je n’y crois pas !!
- (Guillaume) Moi non plus !!
Pendant qu’ils s’en retournent à la maison, Patrick Meunier le directeur de l’agence sort de son bureau sous l’œil incrédule de son employée.
- J’aimerais bien comprendre ce qu’il s’est passé avec ce jeune garçon.
- (Souriant) Ah oui !! Pourquoi donc ?
- Enfin Patrick !! Tout cela va à l’encontre de tous les règlements ? Alors pourquoi ce garçon a-t-il eu le droit à toutes ces dérogations ?
- Pourquoi !!! Mais tout simplement parce qu’il est un de nos plus gros clients, voilà pourquoi et je ne parle pas que de notre agence.
Voyant qu’elle n’en revient pas, il rajoute.
- Et cerise sur le gâteau par la même occasion, il est aussi un des plus gros porteurs de titre de notre banque donc par là même, quelque part notre patron !!
Il prend les deux feuilles que Florian a signées, les déchire en petits morceaux puis les jette à la poubelle.
- Et le pire dans tout ça, c’est qu’il n’est même pas au courant.
- (Ému) Avec une éducation comme lui donnent ses proches, je pense sincèrement que plus tard ce garçon sera exceptionnel et que je serais fier de travailler pour lui.
1ere année nouvel an : (5/20) (chez les Viala)
Damien est resté seul ce matin-là, il reste dans sa chambre à cogiter sur toutes ces questions qui lui trottent dans la tête.
Ce sont les chuchotements dans le couloir qui attisent sa curiosité, il se dirige alors vers la porte et y colle son oreille pour mieux entendre ce qu’il se dit dans le couloir.
Frédéric est au téléphone.
- Mais non !! Il n’y a pas de soucis bien au contraire !! Nous n’avions prévu qu’une soirée en famille, cela nous donnera l’occasion de faire plus ample connaissance et les enfants seront ravis j’en suis sûr.
- ……………..
- Oui ce sera une surprise !! Vous serez combien ?
- ……………..
- Pas de problème, nous allons nous occuper du couchage. Vous serez là pour quelle heure ?
- ……………..
- Entendu, j essayerais de les faire sortir pour qu’ils aient la surprise.
- ……………..
- Florian ? Non ? Il est sorti là !! Avec Guillaume et Aurélien.
- …………….
- Je n’en sais rien mais je ne pense pas, Florian nous a dit qu’il n’avait pas assez d’argent pour acheter des cadeaux.
- …………….
- Apparemment il ne voudrait pas que cela mette ses grands-parents dans la gêne.
- …………….
- Je le sais bien, mais pourquoi ne lui dites-vous pas vous-même.
- ……………
- Je comprends bien, oui mais quand même !!!
- …………..
- Entendu comme ça, à demain et bonne route.
Il raccroche et Annie repose l’écouteur.
- Ils vont un peu trop loin je trouve.
- (Annie) Je trouve aussi, ça part d’un bon sentiment mais quand même !! Je pense qu’ils pourraient lâcher du lest, nos fils ont plus d’argent de poche que lui et nous ne sommes pas si riches que ça !!
- (Frédéric soupire) J’essaierai de profiter de leur visite pour avoir une discussion avec eux, mais je ne trouve pas normal qu’il ait les poches vides pour les fêtes.
Annie pas tout à fait d’accord.
- Il a sa carte bleue quand même !! Et il ne lui a pas été mis de limites.
- D’accord mais il croit que ses grands-parents seraient en difficulté s’il en profitait trop, tu l’as bien entendu ? Pour lui cent euros c’est déjà beaucoup !! Ils pourraient au moins lui expliquer qu’ils ne sont pas dans le besoin non ?
- Entièrement d’accord avec toi, sinon comment faisons-nous pour les chambres ?
Frédéric après un moment de réflexion.
- Déjà nos quatre loustics iront dans la chambre de Guillaume et Florian, deux par lits pour une nuit ou deux cela ne devrait pas poser de problèmes. Les grands-parents iront dormir dans la chambre d’Aurélien, ensuite restent Philippe et le copain de « Flo ». Comment déjà ?
- Thomas je crois !!
- Oui c’est ça !! Thomas !! Donc ils prendront la chambre de Damien, nous n’aurons qu’à mettre un matelas au sol pour Thomas.
- (Annie amusée) Ils vont avoir une sacrée surprise, surtout Florian !!
- (Frédéric sourit) Je crois aussi oui !!
Damien a lui aussi un sourire épanoui quand il comprend que la conversation est terminée, il se retourne et sans le faire exprès, il fait tomber en l’accrochant au passage la clé de la porte qui chute au sol avec un bruit métallique.
Frédéric l’entend en comprenant tout de suite que leur plus jeune fils a dû espionner tout ou partie de la conversation, il frappe alors à la porte.
- (Damien) Oui !!
- (Frédéric) C’est moi, il faut que je te parle !!
- Entre p’pa !!
Frédéric regarde son jeune fils et devant son air innocent ne peut s’empêcher de rire.
- Je fais quoi de toi maintenant ? Je t’enferme dans la cave jusqu’à demain soir ou tu me promets de tenir ta langue ?
Connaissant très bien la façon de manipuler son père.
- Non p’pa pitié !! Pas la cave !!
Il s’agenouille en faisant semblant de l’implorer.
- Je ne dirais rien promis mais pas la cave, p’pa s’t’eut plaît !!!
Fondant comme à son habitude devant son cadet.
- Il n’y a pas à dire !! Tu sais bien t’y prendre !! Bon !! D’accord, je te fais confiance et puis tu ne gâcheras pas la surprise de Florian quand même ?
- Bah non !! Quand même pas !!
- En parlant de lui, tu ne saurais pas où ils sont par hasard ?
- A la banque je crois, pourquoi ?
- (Surpris) À la banque ? Qu’est-ce qu’ils sont partis faire dans une banque ?
- Je crois que c’est pour « Flo », je les ai entendus parler d’une demande de prêt étudiant pour qu’il puisse avoir un peu d’argent. On a voulu lui en donner mais il a refusé.
Frédéric tombe des nues.
- Manquait plus que ça !! Vous n’auriez pas pu nous en parler à ta mère et moi ?
Damien sur la défensive, voyant bien que son père est sérieux.
- Mais je n’y suis pour rien moi !! La preuve puisque je suis resté ici.
Voyant qu’il est sincère.
- Je te crois, mais tu n’écoutes plus aux portes sinon gare !!
Frédéric sort de la chambre pour rejoindre sa femme, il lui explique alors où sont les garçons et devant la tête qu’elle fait, il ne peut s’empêcher de sourire.
- Décidément !! Ils nous surprendront tous les jours ces zozos-là.
- C’est clair et ça prouve bien que notre discussion de tout à l’heure était au goût du jour.
- Attendons qu’ils rentrent et nous verrons bien.
***/***
Les garçons sont sur le chemin du retour quand une ambulance les croise, freine et recule jusqu’à arriver près d’eux.
Ils s’arrêtent curieux de savoir ce que leur veut le conducteur, celui-ci baisse la vitre côté passager et se penche pour leurs parler.
- Salut Florian !!
Je reconnais l’infirmier que j’ai déjà eu l’occasion de voir aux urgences.
- Tiens !! Salut !! Ne dis pas que tu me cherchais ?
- Non !! T’inquiète !! Juste, je passais dans le coin. On te revoit quant au CHU ?
- Après les fêtes normalement.
- Y a René qui pestait l’autre jour qu’il n’avait même pas un numéro pour te joindre.
Aurélien en plaisantant.
- Il n’a qu’à lui payer un portable.
- (L’infirmier) Tiens !! C’est une idée ça !! Je vais lui en toucher deux mots.
J’inscris sur une page de carnet le numéro privé des Viala.
- Tiens !! Au cas où !!
- Merci « Flo » et passe de bonnes fêtes, ne fais pas de folies.
En riant et en retournant mes poches.
- Oui toi aussi !! Et puis tu vois !!! Pour les folies ça ne risque pas.
- Bah !! On est tous passé par là !! Et au moins tu as de la chance !! Elles ne sont pas trouées Ha ! Ha !
Arrivé à l’hôpital, Romain (l’infirmier) se rend au service de René et le trouve comme d’habitude en plein boum, ne sachant pas où donner de la tête.
- Hé !! René !! J’ai croisé ton « petit diable » tout à l’heure !! Il m’a donné un numéro pour toi, comme ça tu ne râleras plus !!
René prend le feuillet et le range dans son portefeuille.
- Merci Romain, je te revaudrais ça. Il va bien le gamin ?
- Cela avait l’air d’aller oui !! Il était avec des amis à lui. Il m’a dit qu’il passerait sitôt après les fêtes.
- (En souriant) Super !! Bon, j’y vais excuse-moi mais j’ai vraiment beaucoup de travail, on se prend un pot un de ses quatre ?
- Pas de soucis René, ah oui !! Juste un truc !! Le môme, ce serait plutôt « Causette » qu’un « bon petit diable » parce qu’il avait l’air bien fauché tout à l’heure.
René s’arrête et se retourne.
- Tu es sûr ?
- Bah oui j’en suis sûr, quand je lui ai souhaité bonne fête et de ne pas faire trop de folies, il a retourné ses poches en disant que ça ne risquait pas.
- Quelle tête il faisait en te disant ça ?
- Il n’avait pas l’air de s’en faire, il souriait jusqu’aux oreilles.
Souriant lui aussi.
- Ce n’est pas étonnant de lui ça !!
Malgré tout quand l’infirmier repart, son sourire s’envole très vite.
1ere année nouvel an : (6/20) (chez les Dufour)
Mélanie attend patiemment dans la voiture, ses parents doivent l’emmener pour ses nouvelles séances de kiné.
Elle a été déçue quand ils lui ont dit que son opération était reportée de plusieurs années, mais comme elle s’y attendait un peu du coup elle ne le prend pas trop mal.
André arrive enfin accompagner de Sylvain et de Sébastien qui profitent du voyage pour faire quelques achats en ville.
Ils ont enfin trouvé un emploi, emploi qui en plus a la chance de correspondre à peu près à leur goût respectif.
Sébastien chez un vétérinaire qui cherchait un commis pour s’occuper des animaux et Sylvain dans un cabinet notarial où il devra aider aux prises de rendez-vous ainsi qu’aux classements des archives.
Bien sûr ce n’est qu’un travail à mi-temps payer au SMIC, mais le peu d’argent qu’ils vont gagner aidera quand même et ils sont heureux de commencer leur job après les fêtes de fin d’année.
Carole a eu moins de chance car elle ne trouve rien et commence à se désespérer depuis le temps qu’elle se décarcasse sans résultats.
Son téléphone sonne, elle décroche sur un appel en « inconnu » en se demandant qui cela peut bien être.
- Allô !!
- Carole ? C’est Flavien !!
Son cœur s’affole.
- Salut Bat… euh Flavien, tu vas bien ?
- Tu peux dire Batman tu sais !! Je sais bien que c’est comme ça que m’appelle le gnome quand je ne suis pas là.
Elle rit également, envoûté par le rire grave à l’autre bout du fil.
- Excuse-moi, je sais c’est con mais à force de l’entendre ça m’a échappé. Alors les nouvelles ? Et Marc ça va ?
- No problèmo !! Et en plus il est tombé amoureux, à toi je peux bien le dire car nous savons pour “Séb” !! C’est avec mon cousin Alexie.
- (Surprise) Mais je ne savais pas qu’il préférait les garçons ?
En riant encore plus fort.
- Lui non plus apparemment, mais tu verrais les deux zigotos !! Ils ne se lâchent plus d’une semelle, je ne te raconte pas quand il va nous falloir rentrer. Et toi ma puce ça va ?
Carole sursaute de joie, son cœur fait un bon. « Ma puce !! Il l’a appelé ma puce !! »
- Heu oui à part que je n’arrive pas à trouver un boulot, sinon oui ça va.
Elle hésite puis se dit que qui ne tente rien n’a rien.
- Et toi mon grand ? À part les amours de Marc ?
- Moi ça baigne !! Tu vas dire que je ne suis pas normal mais j’ai hâte qu’on se retrouve tous !!
- Pareil pour moi tu sais, va falloir qu’on se fasse une soirée tous ensemble à la rentrée.
- Pas de soucis ça baigne pour moi, bon !! Je te laisse, bisous ma puce.
Nouveau coup d’émotion.
- Bisous mon grand.
***/***
Le docteur Minne attend le sourire aux lèvres sa petite patiente qu’il voit arriver avec son père, il a étudié son dossier et à la lecture de celui-ci, il n’y a guère d’espoir qu’elle remarche un jour.
Mais comme avec tous ses patients quels que soient leurs âges, il fera tout ce qu’il peut pour améliorer sa qualité de vie.
Il lit le nom sur la page de son dossier.
- Monsieur Dufour ? Enchantez, je me présente docteur Jordan Minne et vous petite demoiselle, vous êtes Mélanie ?
D’une petite voix timide.
- Oui docteur.
Jordan sourit à la petite demoiselle.
- Très bien maintenant que les présentations sont faites, mettons-nous au travail.
L’heure passe très vite pour Mélanie tellement les massages que lui prodigue son nouveau kiné lui font du bien, c’est quand il la raccompagne à la porte qu’elle lui fait un grand sourire qui malgré qu’il en ait l’habitude depuis le temps qu’il pratique va droit au cœur de Jordan.
Celui-ci n’attendant son prochain patient que dans un petit quart d’heure, en profite pour aller en salle de pause.
Il aperçoit René qui un gobelet à la main semble profondément ancré dans ses pensées, il prend sa consommation au distributeur et vient s’asseoir près de lui, son esprit est encore dirigé vers la jeune fille au sourire si charmant malgré le malheur qui la frappe.
Il est toujours étonné de constater que malgré leurs lourds handicaps, ces enfants puissent garder le sourire et leurs joies de vivre.
René s’aperçoit enfin qu’il y a quelqu’un près de lui, il tourne la tête et sourit à son tour en reconnaissant son ami de longue date.
En effet étant de la même promotion, lui et « Dan » se côtoient depuis des années dans les couloirs du CHU, en échangeant parfois quelques paroles quand comme en ce moment ils peuvent partager un peu de temps libre ensemble.
- Salut « Dan » ça va ?
Sortant de ses pensées.
- Salut René !! Bien et toi ?
- Toujours quand j’ai cinq minutes pour respirer un peu, mais dis-moi tu avais l’air bien soucieux ? Un problème ?
- Hein !! Ah non !! En fait je pensais juste à ma dernière petite patiente, si gentille et déjà paraplégique à dix ans.
- De naissance ?
- Non ! Accident, il va y avoir bientôt deux ans.
René regarde son ami et en comprend la rancœur.
- Difficile à vivre quand on ne peut rien faire non ?
- Oui difficile !! Mais c’est notre lot à tous pas vrai ?
En soupirant il pense également à son neveu « Ana ».
- Si seulement les miracles existaient !!!
1ere année nouvel an : (7/20) (chez les Lemont)
Alexie, Marc et Flavien font les magasins cet après-midi du trente et un décembre, cherchant chacun les petits cadeaux qui marqueront l’entrée dans la nouvelle année.
Leur budget comme pour une grande majorité des étudiants étant limité, ils se sont mis d’accord que pour eux ils n’achèteraient rien en préférant plutôt se faire un restau tous ensemble un peu plus tard.
Aussi c’est pour le petit « Ludo » qu’ils sont principalement là à faire du lèche-vitrines et qu’ils se torturent tous la tête pour trouver « le » cadeau qui amènera le plus grand sourire de bonheur au petit bonhomme.
Flavien repense au « mon grand » de Carole, depuis hier il ressasse ses deux simples petits mots en boucle dans sa tête et il finit par reconnaître qu’il a éprouvé un certain plaisir, voire même un plaisir certain quand il les a entendus prononcer.
Lui qui d’habitude ne se prend pas le chou avec la gent féminine en se contentant de quelques sourires, suivit d’un minimum de conversation pour les amener dans son lit et ensuite (Il sourit en y pensant) Basta !! Adieu ma belle !! À la suivante !!
Flavien se surprend de penser à son amie d’une tout autre manière, son visage souriant en surimpression dans son esprit et la joie d’entendre sa voix même au téléphone le fait réfléchir.
Serait-il en train de tomber amoureux, un long frisson lui traverse l’épine dorsale alors qu’un sourire béat illumine son visage ne manquant pas d’être remarqué par ses deux amis.
- (Alexie moqueur) Je connais bien ce sourire-là moi ?
- (Marc curieux) Ah oui !!!
Un grand clin d’œil.
- Oui je le vois chaque matin depuis deux semaines quand je me regarde dans la glace.
- (Marc amusé) Comme moi alors ?
Fixant Flavien.
- J’ai un pote qui m’a dit récemment qu’il n’était pas prêt pour une relation durable.
Alexie entrant dans le jeu.
- Ah bon !! Je le connais ?
- Pas qu’un peu oui !! Il est justement à côté de toi, tu vois !!! Le grand couillon qui baie aux corneilles ?
Flavien qui se rend enfin compte que c’est de lui qu’ils parlent.
- Le grand couillon va vous mettre un coup de pied au cul à chacun qui va vous envoyer en orbite géostationnaire, si vous n’arrêtez pas de raconter vos conneries.
Alexie mort de rire car il sait bien que ce ne sont que des paroles en l’air.
- Wouah !!!! C’est encore plus grave que je croyais.
Marc fixant Flavien.
- Cela m’en a tout l’air oui !!
- Arrêtez de me chambrer vous deux !! En plus vous vous faites des films !! Occupez-vous de vos fesses !! Y a déjà du taf là.
Alexie et Marc stoppent leur harcèlement en comprenant bien qu’ils n’en sauront pas plus pour aujourd’hui, mais ils n’en resteront pas là et ils attendront la bonne occasion pour en savoir plus, la curiosité se lisant sur leurs visages ne cessera que quand ils l’auront assouvie.
Ils finissent leurs achats puis s’en retournent tranquillement, la soirée s’annonce bien et ils se régalent par avance des préparations qu’ils ont vues dans la cuisine, juste avant qu’on ne leur ferme la porte sous le nez en leur disant qu’ils n’avaient rien à faire là.
Ludovic s’applique la langue pendante, il a presque fini les dessins qu’il va offrir ce soir et même sa mère n’a pu entrer dans la chambre de tout l’après-midi, depuis elle tend souvent l’oreille car c’est bien la première fois qu’il reste aussi longtemps calme mais surtout sans avoir besoin d’elle.
Une fois qu’il estime avoir enfin terminé, il roule chaque dessin comme un parchemin et y met un petit ruban de couleurs différentes.
Puis en s’appliquant à former de belles lettres, il écrit le prénom de chaque destinataire terminant par celui de Marc qu’il n’a bien sûr pas oublié.
Henriette et Bastien quittent enfin la cuisine pour aller se préparer, les invités n’arriveront que bien plus tard mais ils savent très bien que d’ici pas longtemps quand les grands seront rentrés, il n’y aura plus moyen d’accéder à la salle de bains.
Les paquets qu’ils ont prévus d’offrir sont déjà mis en place sous le grand sapin, qui restera comme la tradition le veut jusqu’au tirage des rois prévu quelques semaines plus tard.
Alexie et Marc se séparent car chacun devant se préparer, Alexie retourne donc chez lui mais il garde le sourire en sachant très bien que la séparation n’est que pour quelques heures tout au plus.
Marc lui n’est pas aussi serein, il est déjà à penser à son retour à Reims prévu le surlendemain et il a beau se dire qu’ils se retrouveront pour les prochaines vacances, malgré tout il ne peut empêcher cette boule à l’estomac qui vient de le prendre en y pensant.
Flavien s’en aperçoit et pose sa main sur l’épaule de son ami afin de lui apporter son soutien moral, lui au contraire et très heureux de repartir, tant il a hâte de retrouver Carole.
1ere année nouvel an : (8/20) (chez les Viala)
Annie est assise à son bureau, son mari est à côté d’elle à lire le contrat que leur a fièrement tendu Florian en rentrant la veille expliquant qu’il avait obtenu un prêt mensuel remboursable après ses études.
Annie sincèrement perplexe.
- Je n’y comprends rien, ce papier ne vaut rien.
- (Frédéric) Je me disais aussi !! Mais alors pourquoi ?
Annie ne sachant quoi répondre.
- Je suis comme toi chéri, je n’ai pas d’explications. Ce qui est sûr c’est que la signature de Florian seule à la vue de son âge n’a aucune valeur et qu’il manque à ce document beaucoup trop de points importants, tout ce dont je suis certaine c’est qu’il n’a absolument aucune valeur juridique.
- J’en parlerai avec Philippe et je prendrai rendez-vous dans la semaine avec ce monsieur Meunier pour entendre ses explications, je ne doute pas qu’elles seront à la mesure de cette histoire.
***/***
Philippe conduit comme à son habitude mais cette fois-ci ses passagers ne lui font aucune remarque, même si le jeune homme près de lui regarde souvent le compteur pour vérifier si ses impressions sont justifiées.
Aux places arrière, Maryse et Michel regardent défiler le paysage, curieux qu’ils sont de découvrir de nouveaux horizons car ils n’ont jamais quitté Aix et ses environs, hormis peut-être une fois ou deux du temps de leur jeunesse.
Philippe en bon professionnel surveille le jeune Thomas de près en essayant de cerner qui il est vraiment, déjà la première impression qu’il a de ce garçon est très positive.
Bien sûr il le connaît pour l’avoir rencontré plusieurs fois jouant avec Florian, mais c’était il y a quelques années et il n’avait plus trop eu l’occasion de le recroiser depuis, ou alors si mais rapidement et de loin.
Il voit les regards réguliers que le jeune homme porte en se retournant sur ses passagers arrière, en comprend rapidement le sens en constatant qu’ils se terminent toujours par un sourire rassuré.
Vu de profil Philippe le trouve magnifique, sportif tout en muscles déliés et d’une beauté virile assez exceptionnelle pour qu’il s’en fasse la remarque, avec une pointe de réserve sûrement due à une émotivité voire même une timidité très fortement ancrée en lui.
Son analyse ne s’arrête pas là et il commence à engager une discussion, qui si elle paraît anodine va lui donner les réponses qui lui manquent pour se faire une idée exacte du jeune homme.
- Alors Thomas ? Content de faire la surprise à ton ami ?
Les yeux bleu ciel expressifs du garçon brillent en se fixant sur lui, quand il répond.
- Oh oui !!!
Philippe n’en revient pas, il observe dans le rétroviseur ses passagers arrière qui sourient en se regardant.
- Michel !! Pourquoi vous ne m’avez rien dit ?
Maryse et Michel le regardant d’un air faussement innocent.
- Rien dit de quoi ?
Philippe soupire en comprenant bien leur petit manège.
- Mais que Thomas éprouve des sentiments qui dépassent et de loin l’amitié, avec votre petit-fils ?
- (Maryse amusée) Nous nous demandions combien de temps vous mettriez à vous en apercevoir mon cher Philippe.
- (Michel) Et là je vous tire mon chapeau, une simple question et Pffttt !! Vous avez presque tout deviné. Vous êtes très fort Philippe, oui !! Vraiment très fort.
- Et je présume que ce n’est plus un secret pour vous depuis un certain temps déjà pour en parler aussi librement ? Quand vous dites presque tout deviné, vous pouvez préciser ?
- (Maryse) Allons !! Allons !! Je suis curieuse de vous voir le découvrir par vous-même, le temps nous paraîtra moins long à vous écouter.
Les yeux de Philippe refixent la route et son visage s’éclaire d’un petit sourire d’excitation car il aime bien que l’on mette ses compétences à l’épreuve.
- Entendu !! Je vais donc vous faire une petite démonstration gratuite.
- (Maryse rit) Merci docteur !! Nous sommes tout ouïe !!
Philippe revient du coin de l’œil sur Thomas, remarquant attendri la rougeur révélatrice de ses émotions.
- Alors c’est bien vrai ? Tu aimes Florian ? Si mes questions te gênent tu n’as qu’à me le dire, ce n’est pas du tout le but recherché.
Le rouge de ses joues augmente d’intensité quand Thomas d’une voix douce et ferme répond.
- Nous nous aimons oui !!
Même un pédopsychiatre aussi chevronné que lui peut être surpris à un tel point qu’il en sursaute et que la Mercedes dévie légèrement de sa trajectoire.
- Nous ????
Coup d’œil abasourdi dans le rétro.
- C’était ça le « presque » ? Florian et Thomas sont ensemble ?
Devant le sourire entendu des grands-parents.
- Eh bien ça alors !!! Et depuis quand ?
Thomas devant la stupeur de Philippe.
- Cela fait maintenant presque quinze jours que nous nous le sommes avoué. Mais en tout bien tout honneur monsieur, nous savons que nous devrons attendre que « Flo » soit majeur.
Philippe sur le coup ne comprend pas.
- Mais !!! Pourquoi donc ?
1ere année nouvel an : (9/20) (en route chez les Viala)
Thomas le regardant sans comprendre.
- La loi monsieur, j’ai dix-neuf ans passés et Florian n’a que seize ans et demi.
Philippe réfléchissant très vite en pesant le pour et le contre, il décide de les faire attendre un peu aussi met-il de côté volontairement la majorité sexuelle des garçons à quinze ans et préfère aller vers une autre voie.
- Bah !! Plus qu’un an et demi à attendre alors !!
Thomas n’en croit pas ses oreilles.
- Oui, mais ça va être dur de tenir.
Un silence où chacun est dans ses pensées, Philippe analysant ce qu’il vient d’entendre est quand même surpris d’entendre ça de la part de Florian.
Rien dans leurs nombreuses conversations ne lui avait donné à penser qu’il puisse avoir une quelconque attirance pour les garçons, (Il sourit) ni pour les filles d’ailleurs car c’est vrai et de cela il le reconnaît volontiers, il n’a pas été tip top niveau éducation sexuelle avec son petit protégé étant plus intéressé par ses prouesses mentales qu’autre chose.
Revenant à la conversation avec Thomas, en changeant toutefois de sujet pour préserver sa vie sentimentale.
- Tu fais quoi comme études ?
Thomas se sent mieux d’un seul coup, bien content qu’il change de sujet.
- Je me suis orienté sur un BTS eaux et forêts.
Décidément se dit Philippe, c’est la journée des surprises.
- Et ça te plaît ?
- Pour l’instant je n’ai pas vu grand-chose, ce n’était que le premier trimestre vous savez et puis je commencerai réellement à la rentrée dans l’entreprise qui m’a accepté en apprentissage.
- C’est une formation en alternance alors ?
- Oui et après si tout marche comme je le souhaite, je pourrais pousser plus loin vers une école d’ingénieur.
- C’est bien mon garçon je vois que tu as de l’ambition.
Machinalement il regarde dans le rétro et sursaute en voyant le regard amusé de Michel et Maryse.
- Cela n’a pas dû être évident pour toi de trouver une entreprise dans la région d’Aix ?
Thomas se retourne et sourit aux deux passagers.
- J’ai eu de la chance car Michel connaissait bien une personne bien placée qui lui a dit que justement ils cherchaient un nouvel apprenti.
Nouveau coup d’œil dans le rétro.
- Comme quoi le « hasard » fait bien les choses parfois.
Michel se sachant découvert.
- Sachez Philippe que pour nous Thomas a toujours été considéré comme un deuxième petit-fils et ce n’est pas Florian qui dira le contraire. (Il rit) Et encore moins maintenant et qu’il était normal de faire jouer nos relations pour pouvoir lui mettre le coup de pouce nécessaire dont il avait besoin. Sinon à quoi servirions-nous ? Je vous le demande !!
Philippe est un peu déçu du manque de confiance des De Bierne envers lui, pourquoi ses cachotteries sur tout ça.
Peut-être pensaient-ils qu’il n’apprécierait pas qu’ils aident ce garçon, cela pouvant être pris pour du favoritisme si quelqu’un se rend compte un jour qu’il a été poussé dans la société de son ami sur recommandation.
Il ne doute plus un instant du pourquoi sachant bien que rien ne détournera « Flo » de la médecine, ils ont trouvé en Thomas la meilleure personne qui pourrait défendre plus tard ses intérêts.
En effet qui de mieux qu’un meilleur ami voire même maintenant que les aveux sont passés au grand jour, d’un amant, mari ou tout autre terme pour dire qu’ils sont un couple.
Thomas lui est revenu à la partie de cette conversation qui l’a intéressé le plus, apprendre mais il s’en doutait déjà, qu’il n’aurait qu’un an et demi à attendre avant qu’ils ne puissent s’aimer comme ils en ont envie.
Rien qu’à penser à lui, la bête qui se prélasse habituellement dans son pantalon se réveille d’un coup en le prenant de court et s’érigeant dans une magnifique érection qu’il ne sait pas comment dissimuler à la vue perçante de cet homme étrange à l’intelligence aiguisée à qui il est difficile de cacher quoi que ce soit.
Philippe bien entendu a ressenti la gêne du jeune homme et un bref coup d’œil lui a suffi pour en comprendre la raison, ne voulant pas le troubler plus que de raison il fait semblant de s’intéresser à la route.
Il sourit malgré tout devant la marque d’émotion du jeune homme et n’a aucune difficulté à comprendre quel schéma de pensée l’a amené à cette raideur incontrôlable.
Cet état de fait prouve plus que n’importe quelle parole combien ses sentiments sont forts, aussi il admet volontiers que la solution retenue par les De Bierne n’est et de loin pas la plus mauvaise.
Il tient quand même à montrer à Thomas qu’il a suivi son cheminement de pensées et lui dit sans en avoir l’air.
- Et oui Thomas !! Encore dix-huit mois à attendre !!
Voyant le garçon rougir, il sourit.
- c’est la nature tu n’y peux rien. Relaxe !!!
1ere année nouvel an : (10/20) (chez les Viala)
Florian frappe à la porte du bureau de Frédéric et après en avoir obtenu l’autorisation, entre et referme derrière lui, ce qui ne manque pas d’étonner Frédéric du fait que ce ne sont pas les habitudes de la maison.
- Oui « Flo » ?
- Je peux te parler cinq minutes ?
- Tu m’as l’air bien sérieux dit donc, c’est à quel sujet ?
Il ne sait visiblement pas trop par où commencer.
- Je suis amoureux !!
Frédéric sourit car cet aveu venant de Florian, il s’attend au pire.
- Eh bien !! En voilà une bonne nouvelle !! Ce doit être récent car tu en aurais parlé avant je pense.
- Pas vraiment non !! Mais c’est depuis que je suis ici que je m’en suis aperçu et ce n’est qu’il y a quinze jours en arrivant à Aix que nous nous le sommes avoué.
Frédéric se souvient d’avoir entendu plusieurs fois parler de Chloé sa meilleure amie, donc naturellement c’est à elle qu’il pense quand il répond.
- Je suis content pour toi « Flo » sincèrement !! Mais si tu es là ce matin aussi sérieux c’est qu’il doit y avoir quelque chose qui te chagrine ?
- C’est vrai !! En fait il y a plusieurs choses, en premier la différence d’âge !! Mon ami va sur ses vingt ans et moi je n’en ai que seize et demi, il paraît que ce n’est pas autorisé ?
- Attends !!
Il sort de la pièce et revient quelques secondes plus tard accompagner de sa femme toute souriante.
- Je t’amène la spécialiste juridique de la maison.
- (Annie) Alors petit cachottier !! Il paraîtrait que tu serais amoureux ? Pour répondre à ta question, tu es en âge d’avoir des rapports sexuels mais avec quelques restrictions, voilà celles les plus souvent rencontrées. Que ce ne soit pas quelqu’un de ta famille ou qu’il ait un ascendant moral sur toi, ou encore qu’il puisse parvenir à ses fins en te forçant la main. En plus l’écart d’âge est très souvent pris en compte surtout s’il est très important.
N’ayant retenu qu’une chose.
- Je suis en âge ??
- (Annie sourit) Parfaitement « Flo » la majorité sexuelle pour un garçon commence à la date anniversaire de ses quinze ans.
- (Frédéric pensif) Mais dis-moi ? Tu sais ce que ça signifie d’être amoureux ?
Frédéric rit gentiment.
- Parce qu’avec toi !!!!
Je souris, comprenant bien ce à quoi il fait allusion.
- Grâce aux garçons j’ai changé tu sais, je ne suis plus aussi ignorant et je sais très bien ce que ça veut dire avec tout ce que ça implique.
Annie redevenant sérieuse.
- Connais-tu les précautions à prendre au moins ?
- Tu sais bien que je ne crains rien et mon ami non plus depuis le temps qu’on se connaît j’ai dû l’immuniser depuis longtemps. Maintenant que j’y pense, je comprends mieux le fait de ne pas me souvenir d’avoir vu un toubib dans notre quartier.
- Il n’y a pas que les maladies tu sais ?
- (Etonné) Quoi d’autre ? Ah !! Oui !! Je vois !! Le lubrifiant (Je ris) Va en falloir des tonnes au début non ?
- (Frédéric amusé) Et pas prétentieux avec ça !!
Annie ayant du mal à garder son sérieux.
- En effet ça peut servir, mais normalement ça ne devrait pas être vraiment utile s’il y a beaucoup d’amour entre vous. Tu sais « Flo » la nature est prévoyante et elle a prévu tout ce qu’il faut sans avoir à utiliser ce genre de produit, à part bien sûr quand tu utilises des préservatifs et encore.
- Ah bon !! De toute façon nous n’avons pas l’intention d’en mettre alors c’est cool !!
- (Frédéric alarmé) Tu sais c’est parfois utile surtout au début en attendant de se faire prescrire un autre moyen de contraception.
Je réalise à ses paroles que je ne me suis pas réellement expliqué.
- Heu !! Rappelle-toi tout à l’heure quand je t’ai dit qu’il y avait plusieurs choses, à ta question sur ce qui me chagrinait pour venir te voir en privé.
- Oui c’est vrai, et donc ?
Je regarde Annie, gêné.
- C’est que !!!!
Annie comprend qu’elle doit quitter le bureau.
- Bon !! J’ai compris, je vous laisse entre homme.
Soulagé de la voir partir.
- Merci Annie.
Frédéric attend que sa femme ait refermé la porte derrière elle.
- Bon !! Alors !! Qu’as-tu d’autre à me demander ? Tu n’as pas de problèmes physiques ?
Il sourit en se rappelant certaines scènes pas si anciennes.
- ça se saurait, alors quoi ? La timidité ? Je t’avoue que te connaissant je n’y crois pas trop. Tu veux des conseils parce que tu ne sais pas comment t’y prendre ?
Voyant la moue amusée que je fais.
- on dirait que non et je t’avouerai que ça m’arrange !! Alors ? Qu’est ce qui te perturbe à ce point ?
Je me sens devenir livide, il s’en aperçoit et me fixe encore plus intensément.
- Ce n’est pas facile à dire, les garçons ont été super sur ce coup-là, mais j’ai peur que vous ne l’acceptiez pas.
Frédéric commence à comprendre, car son visage se détend et il prend une position plus relaxe.
- Dis-moi ce que tu as sur le cœur Florian !!
Un flash de compréhension lui vient soudainement en se rappelant qui doit arriver dans l’après-midi, il y a les grands-parents, Philippe et Thomas et non Chloé, donc !!!
- Cela n’aurait-il pas un rapport avec un certain Thomas ?
Il me voit trembler et se lève rapidement pour venir me prendre contre lui.
- Allons « Flo » je préfère quand tu nous fais rire tu sais. Ne t’inquiète pas, ça ne changera rien pour nous je t’assure.
Je lui enserre la taille, ému de tant de gentillesse venant de ce couple qui commence fortement à prendre la place qui m’a tellement manqué pendant toutes ses années.
- J’aime Thomas tu sais, et lui aussi il m’aime.
Frédéric ému de me voir ainsi contre lui.
- Eh bien tu vois !! Ce n’était pas si difficile que ça !! Maintenant tu dois le dire à Annie.
Je me colle à lui dans un grand moment d’émotion.
- D’accord, mais tu restes avec moi !!
Et d’une petite voix presque imperceptible, un dernier mot s’échappe de mes lèvres sans que je puisse le retenir.
- « P’pa »
1ere année nouvel an : (11/20) (chez les Viala)
Frédéric entend parfaitement la dernière parole, bien qu’elle ait été prononcée d’une façon presque inaudible et son trouble n’a d’égal que les larmes d’émotions qui s’échappent lentement de ses yeux.
Il entraîne alors doucement Florian qui reste collé à lui, dans un même état de trouble que celui qu’il éprouve alors.
Annie quand elle les voit se présenter devant elle à un sursaut d’étonnement, car il y a longtemps qu’elle n’a pas vu son mari dans un tel état d’émotion.
Quant à Florian de le voir ainsi pour elle c’est une première, étant habituée à son éternelle mine joviale.
- (Inquiète) Qu’est-ce qu’il se passe donc pour vous mettre dans un état pareil !!
J’avoue avoir du mal à prendre la parole.
- C’est de ma faute Annie, j’avais trop peur de vous décevoir mais…
J’hésite et me tourne vers lui pour le fixer du regard, m’apercevant à mon tour dans quel état il est lui aussi.
- « Frédéric » m’a réconforté et m’a demandé de t’en parler alors voilà !!
Je la regarde à nouveau dans les yeux.
- La personne que j’aime et bien…c’est un…garçon, il s’appelle Thomas.
Quelques secondes de silence le temps de bien comprendre, puis en soufflant de soulagement.
- Oui !! Et alors ? Vous aviez besoin de vous mettre dans un état pareil tous les deux ? J’ai cru un instant je ne sais pas moi !! Que tu avais tué quelqu’un ou pire !!
- Bah non !! Quand même pas !!
Sa repartie me fait sourire.
- Vous êtes sûr que c’est tout ? Chéri ? Je te connais trop pour savoir que ce n’est pas une telle révélation qui te perturbe à ce point, allons !!
Frédéric me regarde, sourit et se détache lentement de moi en me mettant une claque sur les fesses.
- Allez « fiston » oust !! Maintenant c’est entre Annie et moi !!!
Je ne demande pas mon reste mais avant de filer, je vais embrasser Annie.
- Merci.
Une fois dans ma chambre, je respire enfin car une demi-heure plus tôt je n’étais pas si fier à l’idée d’aller leurs parler.
Guillaume se tourne vers moi, le regard brillant de curiosité.
- Alors ??
- C’est fait !!
- Et ??
- On peut dire que ça s’est bien passé.
- Cool !!! Mais on dirait que ça n’a pas été de la tarte pour toi, vu la tête que tu tirais tout à l’heure.
- Ouaih !!! Mais bon !! Maintenant c’est fait, ils sont où les autres ?
- Damien doit être dans sa chambre et je crois qu’Aurélien est sorti, pourquoi ?
- Bah !! Pour rien juste pour leurs dire que je n’ai plus rien à cacher à vos parents, en plus j’en ai appris une bonne !! Tu ne devineras jamais ?
- Dis comme ça, il y a des chances !! Allez !! Déballe !!
- Annie m’a dit que j’étais majeur sexuellement, tu te rends compte !! Nous n’aurons pas à attendre avec « Thom ». Vivement Pâques que je puisse le voir.
- (Amusé) Et lui sauter dessus comme un chien en chaleur !!
- (Mort de rire) Oh oui !!! Je vois bien « Thom » en grand bichon frisé !!
- Si vous faites des petits j’en veux un pour moi Hi ! Hi ! Hi !
De parler de lui mon excitation monte en flèche, Guillaume qui n’est pas myope s’en rend compte car il a une réaction similaire à la mienne en me voyant.
Je surenchérie aussitôt et dans notre code secret.
- Fusée prête pour le lancement ?
Il part fermer la porte à clé et répond en souriant.
- Sécurisation du pas de tir !!
Je baisse mon pantalon et mon slip, imiter par Guillaume.
- Ouverture des hangars, sorties des fusées !!
Guillaume attrape son sexe déjà tout raide.
- Avis de tempête, ça va secouer !!
Quelques minutes passent à bien nous secouer la queue l’un en face de l’autre, chacun dans notre trip.
Moi avec Thomas couchés l’un contre l’autre et Guillaume avec Paméla en train de lui faire un bouche-à-bouche sur la plage de Malibu.
- Prêt pour le décollage ?
Guillaume qui arrive au même point de non-retour.
- Prêt !!
Nos sexes en même temps libèrent leurs semences.
- Mise à feu des moteurs !!
Éclaté de rire comme à chaque fois.
- Ratage à l’allumage !! Plus de carburant !!
Dans le même état de fou rire.
- Idem pour moi !! Retour sur terre programmé.
Il regarde son bas-ventre.
- J’amorce la descente !!
Je remballe popole dans mon slip les yeux pleins de larmes.
- Retour au hangar pour révision et faire le plein.
- Idem pour moi !! Tour de contrôle ?
- Oui !!
- Prévoir nouveau programme de lancement.
- Plus vingt-quatre après le nettoyage de la piste de lancement.
- Sauf si ciel dégagé ?
- Ça va de soi !!!
Armé chacun de sopalin, nous essuyons les traces au sol de notre petit moment de détente quasiment journalier depuis qu’il m’a montré ce que c’était et que j’ai appris à ne plus pouvoir m’en passer en attendant des relations plus sérieuses.
***/***
Guillaume en déverrouillant la porte repense à la fameuse première fois de Florian.
Bien sûr ce jour-là il a fait un peu la tête à son ami car il s’est retrouvé par sa faute dans une situation plus qu’inconfortable, que ce soit au niveau de ses frères qui n’ont pas manqué de le mettre en boîte mais surtout vis-à-vis de ses parents.
Frédéric et Annie n’ont rien dit cette fois-là peut être encore plus gêné que leur fils, mais les regards qu’il a reçus d’eux pendant quelques jours suffisaient amplement à le rendre mal à l’aise et honteux.
Mais les deux copains ont très vite fait la paix, ils ont eu envie rapidement de remettre ça et après une bonne explication sur ce qui peut ou ne peut pas se dire devant les autres, ils en prirent vite l’habitude et trouvèrent cool quand l’un en a envie de trouver ses jeux de mots qui les éclatent à chaque fois, la preuve en est encore cette fois-ci car même non programmé ils ne se refusent jamais un petit « rab » de sensations.
1ere année nouvel an : (12/20) (chez les Viala)
***/***
« Retour au salon quand Florian les a quittés pour rejoindre Guillaume »
Annie en reste sans voix, ce que Frédéric vient de lui raconter lui noue l’estomac comme pour son mari précédemment.
Elle ne pensait pas que Florian ressentait un tel manque de ses parents ne les ayant pas connus.
Son report affectif sur eux fait vibrer au plus profond d’elle sa fibre maternelle, son mari est visiblement dans le même état qu’elle car elle l’a bien entendu il y a quelques minutes l’appeler « fiston », mot qu’il n’avait jamais prononcé jusque-là en s’adressant à Florian.
- (Souriant enfin) Nous voilà à nouveau parents si j’ai bien tout compris ?
- (Frédéric amusé) D’un magnifique bébé d’un mètre soixante-cinq pour cinquante kilos !! Quand je vais dire ça aux collègues c’est sûr qu’ils vont être jaloux !!
Annie se met soudainement à rire, une idée venant de lui traverser l’esprit.
- Lui faire une farce ça te dirait ?
- (Frédéric curieux) Toi !! Tu as quelque chose dans la tête pour me dire ça.
- Oh oui !! Viens avec moi il n’est pas trop tard, nous pourrons en parler en route.
***/***
Damien rentre précipitamment dans sa chambre quand il entend ses parents s’approcher du couloir où il épiait l’œil collé à la serrure Guillaume et Florian pendant leur petite mise en scène orbitale.
Il meurt d’envie de participer car ce n’est pas la première fois qu’il les surprend ainsi, mais il n’ose pas de peur de se faire moquer de lui.
Lui aussi ferme soigneusement la porte et met la clé de façon à ce qu’elle bouche entièrement le trou de la serrure.
Il baisse alors son pantalon avec son slip jusqu’aux chevilles et avec deux doigts se masturbe doucement.
Il ne lui faut pas longtemps pour qu’il sente arriver le « grand frisson » qui lui parcourt tout le corps pendant de longues secondes et qui le laisse béat d’extase devant un tel plaisir.
Les poils qu’il observe depuis quelque temps autour de son pubis commencent à devenir une belle touffe comme autour de ceux de ses frères et de « Flo ».
Il entend ses parents quitter l’appartement et se décide à sortir de sa chambre pour avoir une conversation d’homme à homme avec les deux (Il sourit) branleurs de la chambre d’en face.
« Toc ! Toc ! Toc ! »
Guillaume ouvre en me faisant un clin d’œil.
- Tiens !! Tu te décides enfin à venir nous voir toi ?
- Je me reposais pour ce soir.
- (Guillaume moqueur) C’est ça oui !! Tu n’étais pas plutôt en train de te tirer sur l’élastique ?
- C’est sûr que c’est moins gros qu’une fusée Ariane !!
S’apercevant de sa boulette.
- Oups !!
Guillaume me regarde visiblement amusé.
- Il a dit oups !!! Tu as entendu « Flo », il a bien dit oups ?
Me retenant difficilement devant la tête que tire Damien.
- C’est ce que j’ai cru comprendre oui !! Cela voudrait dire que monsieur est un curieux habitué des « pas de tir », il ferait donc partie de ceux qui aiment admirer le décollage des grosses fusées.
Devant les joues rouges de « Dam », Guillaume éclate de rire.
- Ça doit le changer de mater sa coquillette.
Voyant qu’il est prêt à partir, les yeux commençant à s’humidifier.
- Tu sais mon pote ça fait un moment qu’on s’est aperçu que tu jouais les voyeurs et on se demandait juste quand tu te déciderais enfin à en parler.
Guillaume prend son frère par l’épaule en riant toujours.
- Le trou de la serrure devenait sombre alors que d’habitude on voyait la lumière à travers et c’est flagrant quand on est assis sur le lit, tu sais et comme ça aurait été étonnant que ce soit Aurélien !!! Quant aux parents n’en parlons même pas, il ne restait donc pas d’autres alternatives que toi.
Damien reprend des couleurs en voyant que nous prenons ça à la rigolade.
- Pourquoi vous n’avez rien dit ?
- (Guillaume) parce qu’on attendait le moment de te prendre en « flag » et là, ton « oups » t’a trahi.
Damien s’attendant au pire.
- Et maintenant vous allez faire quoi ?
Guillaume me regarde amusé avant de répondre.
- Tu t’es bien rincer l’œil alors à notre tour, t’en penses quoi « Flo » ?
- Je trouve que c’est une bonne idée ça !!
Damien en faisant les yeux ronds.
- Non !! Vous n’allez pas me demander de faire ça devant vous ?
- (Guillaume étonné) Ce n’est pas ce que tu voulais ?
- (Damien troublé) Bah non !! Enfin si !! Enfin non !! Pas comme ça, avec vous oui mais pas tout seul !!! J’aurais trop la honte !!
Je fais mine de me fâcher.
- Ah !! Parce que mater au trou de serrure ça tu n’as pas honte ? Eh bien écoute-moi bien mon pote !! Si tu veux qu’on reste ami tous les deux, va falloir que tu changes car là tu es mal parti crois-moi.
Surpris par mes paroles, Damien blêmit et commence à trembler.
- Non « Flo » pas toi !!!
Il regarde son frère, les yeux aux bords des larmes.
- Je ferais tout ce que tu veux, promis !!
Son regard revient vers moi implorant.
- M’en veux pas « Flo » pas toi !!!
Brusquement il fait demi-tour et nous entendons la porte de sa chambre claquer, étonné de sa réaction sur ce qui n’était rien de plus qu’une petite vengeance pour le punir de sa curiosité car bien sûr il était hors de questions pour nous de lui imposer de faire ce que nous lui avions dit.
- (Guillaume ébahi) Là !!! Je crois que tu as un sérieux problème « Flo » !!!
1er année nouvel an : (13/20) (chez les Viala)
Si ce que je crois comprendre est vrai, en effet j’ai un gros problème à résoudre.
- Tu penses comme moi ?
- (Guillaume sérieux) Oui et pas qu’un peu, vu l’état dans lequel il s’est mis à l’instant.
- Manquait plus que ça !! Je fais quoi maintenant ?
- Je n’en sais trop rien, je crois que le mieux ce serait que tu ailles lui parler avant que ça dégénère.
- Et je lui dis quoi ? T’es marrant toi, tu crois que c’est si facile ?
- Je ne sais pas moi !! Parle-lui de Thomas ou de son âge !! (Il réfléchit) En fait il ne vaut mieux pas que tu lui parles de son âge, il pourrait croire qu’il a une chance s’il attend et ce sera encore pire.
- Ok !! J’y vais, souhaite-moi bonne chance parce que là !! J’en ai drôlement besoin. Putain !! Il ne manquait plus que ça !!
- vas-y doucement quand même, c’est mon petit frère et je l’aime trop.
- Qu’est-ce que tu crois ? Moi aussi je l’aime ce loustic !!
- (Guillaume sourit) Bah alors ? Il n’y a plus de problème ? Dis-le-lui !!
Je hausse les épaules.
- Pfft !!! Bon et bien j’y vais !!
Je sors de la chambre et ce n’est qu’une fois dans le couloir, que j’hésite quelques secondes avant de me décider.
Puis en prenant une grande respiration, j’entre dans la chambre de Damien pour le trouver allonger sur le ventre, la tête dans l’oreiller à pleurer toutes les larmes de son corps.
Je viens m’asseoir près de lui et doucement je lui passe une main dans les cheveux, jusqu’à ce qu’il se retourne pour voir qui est là et qu’il s’aperçoive que c’est moi.
Sa tête replonge alors dans l’oreiller, déjà tout humide de ses larmes qui reprennent de plus belle.
- Damien !! Écoute-moi, nous plaisantions ton frère et moi tout à l’heure. Jamais nous ne t’obligerons à faire quoi que ce soit et encore moins ce genre de truc, par contre ce n’est pas cool de regarder ce qui se passe dans la chambre des autres.
Une toute petite voix sort de l’oreiller.
- Je ne le ferais plus, promis.
Il se retourne brusquement et vient se blottir contre moi ses bras m’enserrant la taille.
- Je t’aime trop « Flo » !!
- (Aie !!!) Moi aussi je t’aime Damien !!! Soit en sûr !! Mais pas comme tu le voudrais, ce n’est pas possible tu le sais bien.
- (Implorant) Mais pourquoi ???
- Parce que j’aime Thomas et que toi tu es mon petit frère, tu comprends ?
Ne voulant pas comprendre.
- Mais, ce n’est pas vrai ça !! Tu n’es pas mon frère tu le sais bien !!
- Bien sûr « Dami » mais je te considère comme tel et c’est pareil pour Guillaume et Aurélien.
Le visage ravagé par les larmes.
- Pourtant avec Guillaume tu… !!!
Sachant bien de quoi il parle.
- Je quoi ?
Il rougit jusqu’aux oreilles.
- Tu… fais des trucs !!!
- C’est vrai qu’on se branle ensemble, mais toujours chacun de notre côté et crois-moi Guillaume ne pense pas aux garçons dans ces moment-là.
Il ne comprend visiblement plus rien.
- Mais alors pourquoi il fait ça ? Heu !!! Je veux dire avec toi ?
- Parce qu’on partage la même chambre et que c’est mieux que de se cacher ou encore de faire ça aux toilettes et puis je t’avoue qu’on aime bien faire ça l’un devant l’autre. Nous nous éclatons beaucoup plus qu’en solitaire et ça nous rapproche encore plus tu comprends ?
Il commence à sourire.
- Vous êtes deux gros cochons surtout non ?
Je ris en l’entendant dire ça.
- Sans aucun doute, mais c’est tellement cool !!
Une lueur malicieuse s’allume dans ses yeux.
- On pourrait jouer aux trois petits cochons alors ?
Il m’éclate devant son changement radical, passant des larmes aux rires en quelques secondes.
- Faut voir si Guillaume est d’accord.
Il me fixe sans ciller attendant avidement ma réponse.
- Tu y es toi d’accord ?
Je ne lâche pas son regard en souriant.
- Pourquoi pas !!! Dès l’instant que ça reste dans le même esprit qu’avec Guillaume.
Une question lui vient soudainement.
- Et Thomas ?
Je ne percute pas sur le coup.
- Quoi Thomas ?
Damien Hésite de peur d’en dire trop et de tout gâcher.
- Il va en penser quoi lui ?
- C’est sûr que je lui en parlerai mais nous ne faisons rien de mal, alors je ne pense vraiment pas qu’il y verra à redire.
Il respire un bon coup, visiblement rassuré.
- Tu le connais mieux que moi (sourire) Tu en as de la chance « Flo » d’avoir un copain comme lui, il est trop craquant ce mec.
Je lui montre le doigt d’un air accusateur.
- Ne t’avise surtout pas à essayer de me le piquer d’accord ?
- (Rire) J’aurais quelques années de plus je ne dis pas, mais là c’est sûr qu’il se foutrait de ma gueule si j’essayais.
Le sens de ses paroles me fait enfin comprendre et j’en reste sur le cul.
- Alors c’est vrai ? Tu es homo toi aussi ?
Il est surpris car il croyait que je l’avais compris depuis tout à l’heure.
- C’est vrai que tu as du mal à l’allumage des fois !! Oui je suis comme toi, mais tu gardes ça pour toi, promis ?
- Bien sûr !!!
Le voyant se lever et quitter la chambre.
- Hé !! Tu vas où là ?
- (Sourire) Voir si Guillaume est d’accord pour que je sois le troisième petit cochon.
Damien repart mort de rire, en sachant très bien que son grand frère ne lui refuse jamais rien.
1ere année nouvel an : (14/20) (chez les Viala)
Frédéric avec Annie rentre dans l’appartement avec un grand sac dans les mains qu’ils s’empressent en riant d’aller ranger dans leur chambre, le téléphone sonne et c’est Annie qui décroche cette fois-ci.
Après quelques minutes de conversation, elle raccroche souriante et rejoint son mari.
- Ils seront là dans une petite heure.
- (Frédéric) Il ne reste plus qu’à trouver une excuse pour les éloigner un moment.
- (Annie) Tu n’as qu’à dire à « écoute aux portes » de s’en occuper !
- (Frédéric amusé) Bonne idée !! Après tout comme il est au courant.
Il met sa main en porte-voix.
- Damien !!! Tu peux venir s’il te plaît !!
Annie se bouche les oreilles en riant.
- Pas besoin d’interphone avec toi.
Damien arrive dans le salon, se demandant quoi.
- Qu’est-ce qu’il y a ?
- (Frédéric) Ils arrivent !! Trouve une excuse pour que tes frères et Florian ne soient pas là pendant une paire d’heure, nous voulons faire une surprise à « Flo ».
- (Annie sourit) Oui !! Quand il va voir que son petit copain est chez nous, je veux voir sa tête.
Damien regarde ses parents, n’en croyant pas ses oreilles.
- Vous êtes au courant ? Depuis quand ?
Frédéric amusé de la surprise de son plus jeune fils.
- Depuis qu’il nous l’a dit tout à l’heure.
Damien en reste sur le cul.
- J’n’y crois pas !! Il est vraiment trop ce mec !!
Curieux tout d’un coup.
- Et ça vous a fait quoi ?
- (Annie) Il nous a fait vraiment plaisir en nous montrant qu’il avait confiance en nous, qu’il nous aimait assez pour s’inquiéter de notre réaction envers lui.
- (Damien) C’est tout ? Je n’en reviens pas !!
- (Frédéric) Tu croyais quoi ? Qu’on allait le mettre à la porte ? Tu devrais mieux nous connaître depuis le temps.
Annie comprenant la réaction de son fils.
- Quand on aime quelqu’un, on ne juge pas de ses préférences. On l’accepte comme il est et je t’assure que nous aimons beaucoup Florian, tout comme nous sommes curieux de connaître également celui qui lui a pris son cœur.
- (Damien) Bah !! Vous ne serez pas déçus !! Il est trop canon son copain et d’une gentillesse, je ne vous raconte même pas. Bon !! Je les emmène en ville pour voir les décorations de Noël, à tout à l’heure.
***/***
Une fois les trois garçons partis le couple se regarde, leurs visages montrant toutes les questions que la dernière phrase que Damien a prononcé leur pose.
- (Frédéric) J’ai comme l’impression que d’ici quelques années nous allons avoir à nouveau une conversation comme celle de tout à l’heure avec Florian.
- (Annie) Je n’aurais jamais pensé avoir des gendres à la maison un jour.
- (Frédéric amusé) connaissant les rapports traditionnels entre belle-mère et belles filles, ce n’est peut-être pas plus mal non ?
Annie amusée elle aussi.
- Au moins tu vois le bon côté des choses toi et puis rien ne prouve que nous avons raison. Il est encore bien jeune et tout peut encore changer, c’est peut-être une nouvelle façon de parler à laquelle nous ne sommes pas habitués.
- (Frédéric septique) Tu sais, dire qu’un garçon est canon à part quand on est une fille, ce ne doit quand même pas être une façon de voir très hétéro même aujourd’hui.
Annie pour conclure.
- De toute façon il sera comme il sera, ça ne change rien pour moi du moment qu’il le vit bien.
Pendant ce temps les trois garçons discutent tranquillement en se dirigeant vers la zone piétonne du centre-ville tout en longeant comme d’habitude le canal et Damien ne peut s’empêcher de regarder vers les péniches pour voir si le jeune homme en chaise roulante qu’ils ont pris avec « Flo » l’habitude de saluer gentiment, est dehors.
Bien sûr par ce froid ce n’est pas le cas et il redevient attentif à la conversation, Guillaume trouvant bizarre l’attitude de ses parents depuis hier et cherchant à en trouver la cause.
- Ils nous cachent quelque chose c’est sûr !! J’aimerais bien savoir quoi !!
Florian est comme lui en plein brouillard, même s’il a eu lui aussi cette impression.
- c’est peut-être une surprise qu’ils veulent nous faire ? Je ne sais pas moi ?
Guillaume remarque aussitôt le petit sourire en coin de son frère.
- Mets avis qu’il y en a un qui a encore laissé traîner ses oreilles où il ne fallait pas. N’est-ce pas frangin ?
Damien faisant l’innocent et de ce fait se déclarant coupable.
- Ah bon !!! Je ne vois pas de quoi tu parles.
J’emploie une méthode qui marche à tous les coups.
- Je vais finir par vraiment croire que tu te la joues contre nous toi !! Et j’ai horreur de ça tu le sais !!!
Guillaume comme toujours est entièrement raccord avec moi.
- On va finir par le laisser dans son coin et ne plus faire attention à lui s’il continue comme ça, c’est sûr !!
Damien en palissant.
- Mais arrêtez !! J’ai promis de ne rien vous dire.
Guillaume me regarde l’air victorieux.
- Ah !! Tu vois qu’on avait raison « Flo ».
- Oui on voit tout de suite de quel côté il est.
- (Damien livide) Mais !! Si je vous le dis ce ne sera plus une surprise ?
Guillaume qui rebondit aussitôt.
- Et comment ça se fait que tu sois au courant toi ?
- (En bafouillant) J’étais dans ma chambre quand ils en parlaient au téléphone et j’ai tout entendu, papa s’en est aperçu et m’a fait promettre de ne rien vous dire.
Florian enfonce le clou.
- Allez vient Guillaume !! Laissons-le avec ses secrets !!
Nous nous éloignons de lui en nous faisant un clin d’œil complice, il ne nous faut pas attendre bien longtemps avant de l’entendre courir derrière nous.
- Attendez-moi les gars !! Bon !! Ok !! Je vais tout vous dire !! Faites chier merde !!
1ere année nouvel an : (15/20) (chez les Viala)
C’est au niveau du passage piéton où j’ai eu mon accident que nous nous arrêtons pour écouter ce qu’il a à nous dire, j’ai quand même un peu honte de le forcer à ne pas tenir sa promesse envers ses parents, mais je suis comme Guillaume bien trop curieux de savoir ce que nous ne sommes pas censés connaître avant ce soir.
- (Guillaume impatient) Alors vas-y !! Raconte !!
Il me regarde, je vois bien qu’il hésite encore et qu’il m’en veut de le forcer à parler.
- C’est Philippe et tes grands-parents qui viennent passer la soirée du nouvel an avec nous, normalement ils restent jusqu’à dimanche.
Je suis tellement content que je saute de joie.
- Youpi !!! C’est cool !! Ils ne devraient plus tarder alors ? C’est pour ça que tu nous as demandé de sortir ?
- (Damien soupire) Oui c’est pour ça !! Tu es content maintenant ? Eux qui voulaient te faire une surprise et bien c’est raté !!
Je reconnais volontiers qu’il a raison, mais bon.
- Je ne pensais pas que c’était ça la surprise. (Mauvais joueur) Tu n’avais qu’à rien dire aussi !!!
Damien ne répond pas mais je vois bien à son regard qu’il m’en veut de lui avoir dit ça, d’ailleurs moi aussi je ne suis pas fier de mon mouvement d’humeur.
***/***
Les trois garçons traversent la chaussée, en faisant très attention de part et d’autre, car aucun d’eux n’a envie de passer la soirée dans une chambre d’hôpital.
Guillaume tique sur le petit sourire en coin de son frère, celui-ci s’en aperçoit et le regarde en haussant les sourcils en lui montrant Florian.
Il mime alors dans le dos de son ami la silhouette d’un grand gars avec des cheveux bouclés, Guillaume comprend aussitôt et sourit en gardant pour lui l’information, tout content que son petit frère ait eu la présence d’esprit de ne pas tout raconter.
***/***
Le coupé Mercedes se gare dans une rue adjacente afin que personne ne reconnaisse le véhicule, quatre personnes en sortent avec le sourire aux lèvres, heureux d’être enfin arrivé au terme de ce long voyage.
Maryse et Michel s’étirent devant Philippe toujours impressionné par leurs physiques en pleine forme, complètement en inadéquation avec leur âge.
Un groupe de jeunes, garçons et filles, s’arrêtent un instant pour dévisager ce grand blond souriant au visage et au corps d’éphèbe, Thomas s’est mis sur son trente et un avec un costume gris clair cintré à la taille, mettant en valeur son corps d’athlète et son visage à la beauté exceptionnelle.
Après avoir sorti valises et sacs à dos du coffre, ils parcourent les quelques centaines de mètres qui les amènent au pied de la résidence où habitent les Viala.
Ils prennent l’escalier car Maryse a un peu peur de l’ascenseur et après un coup de sonnette appuyé de Philippe, ils se retrouvent face à Frédéric et Annie tout sourire, heureux de faire leurs connaissances et de les accueillir chez eux.
Le grand jeune homme qui dépasse d’une bonne tête les trois autres invités ne les laisse pas indifférent, reconnaissant que Damien n’avait pas exagéré en le décrivant comme il l’a fait.
Annie ne peut pas s’empêcher de penser qu’elle serait heureuse si son plus jeune fils avait lui aussi la même chance que Florian d’aimer et d’être aimé par un garçon aussi magnifique.
Le sourire radieux qu’il lui adresse faisant pétiller d’intelligence ses yeux d’un bleu azur qu’elle trouve merveilleux, Frédéric lui ne voit que le large sourire amical dont ressortent deux lignes d’une dentition à l’alignement parfait et d’un blanc le plus pur.
Aussi quand ils se serrent une poignée de mains fermes mais où il sent la force contenue, il est définitivement conquis par ce beau blond aux cheveux bouclés lui tombant jusque sous les oreilles.
Les présentations sont vite faites que déjà un début d’amitié lie ses personnes qui se rencontrent pour la première fois, la vigueur de ses deux vieillards à l’âge plus que certain étonnent tout autant Frédéric qu’Annie.
Ils connaissent bien sûr la raison de cette incroyable bonne santé et ils ne peuvent s’empêcher de penser qu’eux aussi devraient pouvoir connaître une vieillesse aussi florissante, Florian ne s’économisant pas dans les témoignages d’amour qu’il leurs porte en les couvrant tout aussi généreusement de bisous que pour ses grands-parents.
- (Philippe) Vous avez réussi à éloigner la meute à ce que je vois.
- (Annie amusée) Damien nous a entendus au téléphone, mais nous avons réussi à lui faire promettre le secret.
- (Frédéric sourit) Nous aimerions que vous acceptiez d’entrer dans notre jeu, nous avons préparé quelque chose qui je pense devrait ne pas être à piquer des hannetons si ça marche et connaissant notre « Flo » …
Ils expliquent alors l’idée qu’ils ont eue ainsi que les achats de dernière minute qu’ils ont dû effectuer.
Donc la surprise se fera en deux temps, dans le premier juste Philippe, Maryse et Michel se dévoileront à Florian jusqu’à ce qu’il lui fasse porter la tenue qui l’attend dans leur chambre et Thomas ne devra se découvrir qu’à ce moment-là, en simulant son étonnement de le voir comme ça.
En parlant de lui, tous se tournent vers Thomas qui est déjà mort de rire à l’idée de la petite farce dont il va être un des acteurs principaux.
Annie ne peut s’empêcher encore une fois d’admirer cet adolescent au visage encore davantage mis en valeur par le fou rire qui lui en amène les larmes aux yeux et le rend rayonnant.
1ere année nouvel an : (16/20) (chez les Viala)
Ils prennent le temps de ranger les valises et de montrer à leurs invités comment ils vont passer les quelques nuits ici, Thomas ne dit rien quand il comprend qu’il va partager la chambre avec Philippe.
Annie apprécie à sa juste valeur le silence du jeune homme et lui en donne l’explication.
- Nous ne savions pas que vous étiez ensemble toi et « Flo » et puis ensuite nous n’avons pas trouvé mieux comme disposition des chambres, je ne voyais pas Philippe dormir dans la chambre avec les garçons.
- (Thomas souriant) C’est très bien comme ça.
Gêné par ce qu’il va dire, il baisse la tête en n’osant pas regarder Annie.
- Nous nous sommes mis d’accord avec « Flo » pour ne pas brûler les étapes…
Il hésite à poursuivre.
- … et attendre qu’il soit un peu plus âgé pour aller plus loin vous comprenez ?
Voyant qu’apparemment ce n’est pas le cas.
- Donc je pense sincèrement que c’est très bien comme, la loi est ce qu’elle est !!
Annie décidément conquise par Thomas.
- Écoute Thomas !! Déjà une, pas de vouvoiement entre nous d’accord ? Moi c’est Annie et mon mari Frédéric, ensuite Florian m’a… non !! Nous a parlé de cette histoire d’âge qui vous stresse tous les deux, je suis juge pour enfant et je suis donc bien placée pour connaître la loi sur les relations entre personnes majeures et personnes mineures, aussi je peux te certifier qu’il n’y a rien tu m’entends !! Absolument rien, qui vous empêche d’être ensemble.
Voyant qu’il va parler.
- Laisse-moi finir s’il te plaît, Florian a seize ans et demi, il est donc majeur sexuellement au titre de la loi et vous n’avez pas à vous en faire. Tu n’es pas de sa famille que je sache et il n’a aucune dépendance quelle qu’elle soit avec toi, il est consentant (Elle rit) Du moins je l’espère pour toi et donc rien ne vous empêche de vous aimer tel que vous l’entendez.
Thomas ahuri n’en croyant pas ses oreilles.
- Vous... heu !! Je voulais dire, tu es sûr ?
- (Amusé) On ne peut plus sûr crois-moi !!
Annie a un frisson devant la beauté de son sourire.
- Je suis heureuse pour vous deux, vous vous méritez bien !! Il me semble que vous êtes amis depuis longtemps, non ?
Le regard de Thomas se fait rêveur quand il répond.
- Oh oui !! Nous étions grand comme ça !!
En riant il met une main à vingt centimètres du sol pour Florian et l’autre nettement plus haute pour lui.
- En fait, nous sommes amis depuis toujours ainsi qu’avec Éric et Chloé.
Annie séduite par l’humour du beau jeune homme.
- Et dis-moi ? As-tu souvent été malade ?
Surpris par la question.
- Heu !!! Non !! Je dirais même, jamais.
Annie pas surprise du tout, s’attendant d’ailleurs à la réponse de Thomas.
- Et tes autres amis ?
Il réfléchit et s’étonne lui-même de ne jamais y avoir fait attention.
- Je ne crois pas non !! En fait j’en suis sûr !! D’ailleurs dans le quartier je ne me souviens pas d’avoir jamais vu un médecin, c’est bizarre quand on y pense tu ne trouves pas ? Pour mes parents et les voisins c’est pareil, sûrement qu’il y a un micro climat ou un truc comme ça où on habite sinon je ne vois pas comment expliquer ça.
- Tu vas dire que je suis curieuse et tu n’es pas obligé de me répondre, mais qu’est ce qui t’attire vers Florian ? Je ne doute pas qu’un beau garçon comme toi ne doit pas avoir beaucoup de mal à faire des conquêtes.
Il rougit du compliment, ce qui fait chaud au cœur à Annie qui le trouve décidemment de plus en plus charmant.
- Je veux bien te répondre ce n’est pas ça le problème, juste que je n’ai aucune réponse. J’aime « Flo » depuis tout petit, comme ami au début puis je ne me rappelle pas quand exactement je me suis rendu compte que c’était plus sérieux et puis je n’ai jamais fait attention aux autres. Sans doute que certaines et même aussi certains ont dû essayer, mais je n’y ai jamais répondu parce que je savais ce que je voulais et tu sais Annie ? Quand j’ai su que Florian ressentait lui aussi des sentiments pour moi, ça a été le plus beau jour de ma vie car même si je l’espérais de tout mon cœur, il y avait peu de chance que ce soit réciproque.
Annie aimant déjà ce garçon qui lui ouvre en grand son cœur.
- Et tes parents ils sont au courant ? Florian m’a dit pour ses grands-parents qu’ils t’aiment beaucoup et qu’ils sont heureux de vous savoir ensemble désormais, mais tes parents ? Ils voient ça comment ?
Nouveau sourire toute en blancheur du jeune homme.
- Michel et Maryse sont les grands-parents que je n’ai jamais eu la chance de connaître et mes parents sont en adoration pour « Flo », d’ailleurs quand je leurs ai dit que j’aimais un garçon et que Florian leurs a dit que c’était lui, vous auriez vu leurs sourires !!! Je pense que si ça avait été quelqu’un d’autre ils l’auraient accepté également mais en sachant que c’était lui, ils étaient comme des gosses à rires aux éclats de ses pitreries à la façon qu’il leur a annoncée (Il rit) à mes dépens bien entendu.
Voyant qu’elle ne va pas manquer de lui poser la question, il lui raconte amusé la matinée où Florian est arrivé chez eux et tout ce qui en a découlé, jusqu’à ce qu’ils se retrouvent mort de rires et heureux d’avoir déclaré leur passion au grand jour.
Annie s’essuie les yeux une fois son fou rire passer, imaginant sans peine les scènes décrites par Thomas.
Il est grand temps pour eux maintenant de retourner auprès des autres, juste le temps d’ailleurs car à peine cinq minutes plus tard ils entendent des rires très reconnaissables dans la cage d’escalier et c’est avec empressement qu’ils mettent en place le petit plan débattu en arrivant.
Thomas se précipite dans la chambre de Frédéric et d’Annie, ceux-ci sachant très bien qu’aucun des garçons ne se permettrait d’y rentrer sans leurs autorisations.
Maryse et Michel vont s’asseoir avec un grand sourire aux lèvres, dans le coin le moins à la vue du canapé et Philippe avec ses hôtes se mettent à la table côté salle à manger, là où ils seront le plus visibles.
La porte s’ouvre en laissant entrer les quatre copains, Aurélien les ayant croisés en bas de chez eux en rentrant de sa visite à des copains de lycée, ils feignent la surprise en voyant Philippe, à part bien entendu pour Aurélien qui n’est au courant de rien et Florian pousse un cri de joie non feint bien qu’il les sache là, en apercevant ses grands-parents.
1ere année nouvel an : (17/20) (chez les Viala)
Bien sûr comme d’habitude ce fut un grand moment de tendresse, Florian les câlinant à l’envi tantôt l’un, tantôt l’autre, jusqu’à ce qu’enfin ils soient tous trois rassasiés et reviennent lentement au monde qui les entoure.
Tous sont muets et l’émotion à fleur de peau, Damien voyant que de la place se libère vient lui aussi embrasser les grands parents bientôt suivis des deux autres sous le regard surpris et ému de leurs parents.
Quand Aurélien dit qu’il va se préparer pour la soirée, Annie prend Florian à part pour lui parler.
- Tu accepterais de te déguiser « Flo » ? Tu sais, ce matin Frédéric a été ému autant que moi de te savoir aussi attacher à nous et en plaisantant il m’a dit que nous avions maintenant un quatrième enfant, un gros bébé d’un mètre soixante-cinq pour cinquante kilos. Alors ça m’a donné une idée pour lui faire une farce, je pense qu’en plus tes grands-parents vont bien s’amuser également.
- D’accord !!
Je souris, amusé par l’idée et adorant en plus faire le clown.
- Je devrais m’habiller en quoi ?
Annie retenant mal son envie de rire.
- Tu le verras bien !! Pour que personne ne te voit, tu feras ta toilette en dernier et tu iras ensuite directement t’habiller dans la chambre d’Aurélien, tu es d’accord ?
- Oui bien sûr !!
- Alors on fait comme ça, mais ne dis rien à personne hein ? Il n’y a que nous deux au courant.
Je suis curieux comme tout de savoir quelles frusques je vais avoir à endosser et c’est en trépignant d’impatience, que je les laisse les uns après les autres aller se préparer.
Le premier de retour est bien sûr « Aurel », qui entre habiller comme un prince en costume cravate ce qui le change complètement étant habitué à le voir en jeans et en tee-shirt.
Ensuite c’est au tour de Frédéric qui comme son fils aîné nous arrive superbement vêtu, montrant à tous que c’est un bel homme qui prend toujours autant soin de lui malgré ses années de mariages qui auraient pu mener à un laisser-aller comme par exemple en prenant du ventre.
Annie quant à elle met plus de temps à se préparer mais c’est bien normal étant la seule femme de la famille, elle nous arrive vêtue d’une magnifique robe parme à volant qui lui donne un air de jeunesse ainsi qu’une beauté à couper le souffle.
Le regard des hommes sur elle étant reçu de sa part mieux que n’importe quelle flatterie.
Guillaume à son tour réapparaît dans un très beau costume noir aux fines rayures blanches, le faisant ressembler à un mafioso de l’époque d’Al Capone.
C’est d’ailleurs Damien qui me prive d’un bon mot en lui disant en riant qu’il ne lui manquait plus que le Borsalino pour faire réel, ce qui fait se rengorger celui-ci qui du coup se redresse en marchant à la « Aldo », ce qui déclenche un éclat de rire général.
Damien est magnifique quand il se présente devant nous en costume et chemise blanche, avec juste une touche de noir donnée par un mouchoir noir plier en triangle et placer pile-poil comme il faut à l’intérieur de sa poche, à gauche sur sa poitrine.
C’est à mon tour maintenant, aussi c’est sans rien faire paraître de mon amusement et de ma curiosité, que je passe devant tout le monde et que je me dirige vers la salle de bains pour prendre ma douche.
Une fois celle-ci terminée, c’est avec empressement que je fonce dans la chambre d’Aurélien pour y découvrir enfin ce qui m’y attend.
Je referme soigneusement la porte derrière moi, en allant ensuite rapidement déballer ce qu’il y a dans les deux grands sacs poser sur le lit.
Quand j’ouvre le premier, j’éclate de rire en n’en croyant pas mes yeux et de plus en plus hilare, je pose devant moi ce qui va être ma tenue pour une partie tout au moins de la soirée.
***/***
Pendant ce temps-là toute la famille s’active, Frédéric prépare son appareil photo en ne voulant pas manquer de garder un souvenir de ce qu’il sent être un moment mémorable.
Les rires s’échappant de la pièce, les mettent tous déjà dans un état de fou rire qu’ils ont du mal à dominer tant il est communicatif.
Philippe qui connaît bien se rire est déjà plié en deux sur un des fauteuils et pendant qu’Annie va le plus doucement possible chercher Thomas qui a déjà également les larmes aux yeux d’entendre le rire cristallin de son ami, les autres font déjà tous la queue devant les toilettes en ne voulant pas prendre de risque car les conséquences sur leurs magnifiques costumes seraient désastreuses.
Thomas après lui aussi s’être soulagé la vessie, va se cacher derrière la porte qui donne côté couloir de façon à ce que Florian en entrant ne puisse pas le voir.
Annie est la dernière à sortir des toilettes en ayant profité pour se rafraîchir le visage, sachant bien qu’il est inutile de retoucher son maquillage étant donné l’état où elle se trouve déjà.
Elle tape comme convenu à la porte de la chambre pour signaler à Florian qu’on n’attend plus que lui pour prendre l’apéritif, recevant pour toute réponse un éclat de rire monstrueux accompagner d’un « OUAINNNN !!! » qui manque de l’empêcher de rejoindre les autres tellement son fou rire est déjà fort.
Je me regarde dans la glace le ventre crispé par les douleurs que m’envoient mes abdos contractés, tellement l’énorme fou rire inextinguible me reprend à la vue de ce que me renvoie la glace.
Je ferme les yeux et respire profondément en retrouvant ainsi un semblant de contrôle sur mon corps, j’ouvre la porte et me couche par terre sur le ventre, puis avance lentement dans le salon avec en bouche l’énorme….
1ere année nouvel an : (18/20) (chez les Viala)
…tutute accrochée par la grosse pince à la combinaison de pyjama à une seule jambe façon Mimosa le fils à Popeye, dans une main je tiens un énorme biberon et l’autre m’aide comme elle peut à avancer en rampant, jouant des jambes comme un serpent.
J’arrive à l’entrée du salon en poussant des « OUAIN !!! OUAIN !!! » de bébé, n’arrivant que de justesse à garder un semblant de sérieux.
Quand ils me voient arriver, ils partent tous en live dans un délire de rire et de larmes, aussi étant particulièrement content de mon effet et en prenant une certaine habitude, j’arrive à me déplacer de plus en plus vite en tétant comme un malade ma grosse tutute et en levant le plus haut possible vers Frédéric mon énorme biberon rempli d’un liquide blanc ressemblant à du lait.
***/***
De voir arriver Florian en « Babygro » avec à l’intérieur de celui-ci l’énorme couche le faisant ressembler à un gros bébé roux les cheveux dressés sur la tête en épis multiple, déclenche un ramdam phénoménal.
Philippe toujours dans son fauteuil est rejoint par Frédéric qui n’arrive plus à reprendre sa respiration, les yeux embués de larmes et le visage rouge tomate prêt à exploser.
Annie et Aurélien se tiennent à la table, leurs jambes ayant du mal à les supporter et poussent des couinements qu’ils n’arrivent pas malgré tous les efforts qu’ils font à essayer de les contenir.
Mes grands-parents se tiennent l’un l’autre, leurs visages congestionnés par le fou rire qui leurs font lever les pieds en l’air pour éviter les douleurs aiguës qui crispent leurs muscles.
Mais les pires de tous sont Guillaume et Damien, qui se roulent par terre et ferment les yeux pour ne plus voir l’énorme bébé suçant sa tutte avec de grands mouvements de bouche, levant toujours fièrement son biberon au-dessus de sa tête et poussant des « AREU !! AREU !! tonitruants.
Ils sont pris tous les deux dans un phénoménal délire de rire, le pantalon blanc de Damien ne résistant pas à l’énorme auréole venant se dessiner au niveau de son entrejambe.
***/***
J’entends des « Pitié !! Arrête !! Stop !!! T’es fou, on va mourir !! » Et que sais-je encore pendant les cinq longues, très longues minutes où ne me retenant plus j’en rajoute et j’en rajoute tant que je peux jusqu’à ce que je m’arrête enfin, constatant que certains ont de plus en plus de mal à respirer.
Philippe voyant que je me calme et qu’il arrive à reprendre le dessus sur son cerveau qui lui envoie encore quelques vagues de spasmes nerveux, fait un premier essai pour reprendre la parole.
Essai complètement incompréhensible tellement sa voix est entrecoupée d’éclats de rire qu’il n’arrive pas à maîtriser, faisant par là même repartir les autres de plus belle.
Encore cinq bonnes minutes passent, agrémenter de reniflement et de quelques départs de feu vite maîtriser, avant qu’il ne retente de prendre la parole et s’adresse à Frédéric qui depuis un bon moment déjà me tourne le dos afin de ne plus me regarder et de pouvoir reprendre le contrôle de son corps.
Je vois bien que ce n’est pas gagné d’avance pour lui et quand je pousse un « Areu ???» interrogatif, ses épaules tressautent de plus belle ainsi que le fou rire à peine calmer des autres.
Philippe entre deux essais de respiration.
- Arrête « Flo » s’il te plaît, sinon on n’y arrivera jamais !!
Je le regarde en faisant mes yeux de grenouille.
- Areu ???
La vue que je donne, ne doit quand même pas être piqué des hannetons car il repart aussi sec dans un fou rire tonitruant.
Dès que j’en vois un ou une qui lève les yeux sur moi, je refais le même regard rond interrogatif et surpris en lançant le même « Areu ??» et en levant mon biberon vers lui ou elle, qui systématiquement le ou la refait partir de plus belle.
Aurélien en se tenant les côtes.
- Arrête « Flo » je t’en prie, ça fait trop mal !!
Je n’ai juste qu’à me tourner vers lui sans rien faire d’autre, pour qu’une crise le reprenne et le plie sur la table.
Philippe laisse passer quelques secondes supplémentaires pour laisser à tous le temps de s’en remettre.
- Frédéric ? Tu voulais un gros bébé et bien je crois que tu es servi là !!
Frédéric les yeux rouges d’avoir trop pleuré, s’essuie les joues d’un revers de sa manche.
- Je crois bien oui !!
Il me regarde enfin, faisant un effort Monstrueux pour parler.
- Et encore moi c’est parce que j’ai parlé de toi comme d’un nouveau bébé arrivant chez nous, imagine ton amoureux s’il te voyait en ce moment ce qu’il pourrait en penser ?
Une voix bien connue derrière moi me fait me retourner, le visage figé par la stupeur.
- Eh bien je dirais que j’ai encore un sacré moment à attendre avant qu’il devienne suffisamment adulte pour pouvoir l’embrasser.
La joie de voir Thomas en fait tomber la tutute de ma bouche restant ouverte de stupeur, Je me lève et vais pour me précipiter de joie dans ses bras, ne me rappelant plus que j’ai les deux jambes prises dans le pyjama d’enfant et je m’étale de tout mon long dans un cri de surprise.
Les voilà tous repartis de plus belle dans un fou rire sans commune mesure, qui élargie encore plus l’auréole déjà impressionnante du pantalon de Damien.
1ere année nouvel an : (19 / 20) (Chez les Viala)
Gêner par mes vêtements somme toute encombrant, je tire un coup sec sur les pressions du pyjama et les scratchs de la couche, puis d’un bon je saute dans les bras de Thomas qui pour ne pas que je pèse de trop sur son cou se sert de ses mains pour me maintenir au niveau des fesses, m’aidant ainsi à être dans une position plus confortable afin de pouvoir l’embrasser de tout mon saoul.
La chaleur de ses mains sur ma peau m’excite comme ce n’est pas possible, quand je me rappelle où elles se sont positionnées pour me soutenir.
Mon regard stupéfait fixe le sien rougi par toutes les larmes de rire qu’il a et qu’il déverse à nouveau, s’étant bien sûr rendu compte depuis le début que j’étais cul nu dans ses bras.
Son rire à voir la tête que je fais quand je m’en aperçois, n’a d’égal que celui de toutes les personnes écroulées de rires derrière moi.
Je tourne et penche la tête pour regarder le désastre, apercevant mes fesses blanches à moitié recouvertes par les mains de Thomas quant au même moment un flash me fait plisser les yeux.
Frédéric entre deux crises de fou rire.
- J’en aurais…au moins prise… Une …et je crois …que celle-là, je vais la faire… encadrer.
Thomas est tellement mort de rire qu’il est obligé de me poser au sol, aussitôt mes mains partent sur mes fesses pour les cacher le plus possible de la vue de tous.
En fait je me retrouve entièrement nu, n’ayant rien mis d’autre que le pyjama et l’énorme couche qui me tenait déjà bien assez chaud comme ça, mon visage doit refléter l’énorme état de gêne que je ressens car toute la famille est repartie en vrille et hoquette à tout va.
Je me tourne alors vers eux, les mains toujours protégeant mes fesses et Aurélien s’écroule sur la table en voyant mon sexe rester tout raide du contact physique d’avec Thomas qui se retrouve de par mon geste dressé fièrement vers eux.
Je dirige machinalement mon regard vers ce qu’il fixe hilare et constate les dégâts moi aussi.
- Ouaih !! Ben là vous m’excuserez mais je n’ai que deux mains et elles ne peuvent pas être partout.
Je me retourne alors, les mains toujours plaquées aux fesses et d’une démarche assurée, je sors de la pièce pour aller dans ma chambre mettre les vêtements prévus à l’origine pour la soirée.
Derrière moi c’est un déchaînement de rire tel que je suis sûr qu’il est entendu de tout l’immeuble.
***/***
La soirée fut plus calme ensuite quoiqu’à certains moments l’un ou l’autre me regardant, reparte seul en quelques soubresauts de rires nerveux.
Je suis à la droite de Thomas et à la gauche de Damien, qui lui finit la soirée en pyjama car la serpillière qu’est devenue son beau pantalon blanc trempe dans le lavabo de la salle de bains.
***/***
5 …4…3…2…1. Minuit !!!! Vive la nouvelle année !!! Nous nous embrassons au son des bouteilles de champagne qui se débouchent et après les traditionnels vœux suivit des embrassades de rigueur, nous terminons la soirée à discuter gaiement.
***/***
Thomas jette de fréquents coups d’œil sur son « petit » ami, il sourit car le « petit » lui va très bien mais le sens des deux mots prononcés ensemble lui va aussi à merveille.
Ses joues rouges de bonheur constellées des petites taches si craquantes, ses yeux vert qui ressortent merveilleusement et donnent à son visage un attrait irrésistible surmonter d’une coupe en pétard ressemblant à un feu de joie, font de ce garçon ce qui est bien parti pour devenir le plus beau cadeau que la vie lui aura apporté.
Annie voit bien toute la tendresse des regards que ce magnifique jeune homme pose sans cesse sur celui qu’elle considère maintenant comme un de ses fils, autant elle trouve normal de savoir ce garçon amoureux prêt à assumer sa vie sexuelle, autant elle n’arrive pas à voir Florian assurer dans ces mêmes actes.
Il lui paraît tellement frêle et enfantin, qu’elle ne peut l’imaginer faire l’amour comme tout un chacun et elle espère sincèrement que ce n’est qu’une idée qu’elle se fait car pour Annie, Florian est plus comme Damien ou même Guillaume en attente de terminer son développement.
Pourtant elle a pu constater et pas qu’une fois pense-t-elle en souriant qu’il a tous les atouts nécessaires, elle rit mais se souvient impressionnée des dis atouts.
Mais c’est plus fort qu’elle, il est encore pour elle un petit garçon encore dépendant des adultes.
Aurélien et Guillaume discutent dans leur coin en fixant les amoureux et organisent une modification du plan de couchage afin qu’ils puissent se retrouver ensemble, comprenant parfaitement leurs envies de câlins qu’ils n’osent montrer en public mais qui transparaissent d’une manière évidente dans leurs regards.
Ils se lèvent et d’un commun accord vont dans la chambre de Guillaume pousser quelques meubles et rapprocher les deux lits, laissant suffisamment de place pour y déposer le matelas qu’ils vont chercher dans la chambre d’Aurélien.
Une fois chose faite et un sourire de contentement aux lèvres, ils regagnent le salon et rejoignent Philippe pour l’avertir du petit changement.
Celui-ci ne peut que sourire à l’initiative des deux garçons qui montrent l’attachement qu’ils portent déjà au petit couple qui ne s’est aperçu de rien de leur manège, continuant à se dévorer du regard.
1ere année nouvel an : (20 / 20) (Chez les Viala)
L’heure arrive enfin où les bâillements deviennent plus fréquents que les paroles et Annie constate avec une certaine émotion que les grands-parents de Florian se sont endormis sur le canapé dans les bras l’un de l’autre, un léger coup de coude à Frédéric qui découvre lui aussi ému les deux vieillards enlacés dormant du sommeil du juste un léger sourire aux lèvres, le fait se lever et prendre la parole.
- Je pense qu’il est temps d’aller se coucher.
Personne ne le contredit car l’envie de dormir est ressentie par tous, il secoue gentiment Maryse et Michel, qui le suivent sans une parole vers la chambre qui leurs a été attribuée.
Philippe souhaite la bonne nuit aux personnes restant dans la pièce et se dirige sans demander son reste à la suite de Frédéric, pour piquer le roupillon dont il a envie depuis un moment déjà.
Annie rester seule avec les garçons prend elle aussi le chemin de sa chambre sans avoir oublié de les embrasser tendrement tous les cinq, leurs souhaitant également une bonne nuit.
Les garçons une fois dans le couloir s’apprêtent à investir leurs antres et Aurélien voit Thomas lancer un regard attristé à Florian, n’ayant pas la moindre envie de le quitter.
Celui-ci une fois devant la porte ouverte, aperçoit le matelas posé par terre et comprend aussitôt qu’il n’a pas été mis là par hasard.
- (Aurélien amusé) Nous ne voulions pas séparer les amoureux alors nous avons prévu un petit chamboulement dans les plans des parents, Thomas pourra coucher dans le lit et Damien prendra le matelas…
Il sourit s’attendant à nos réactions.
- Avec « Flo » !!
Guillaume en riant silencieusement.
- Hi ! Hi ! Je ne sais pas si Damien va dormir tranquille cette nuit.
Je ne suis bien évidemment pas dupe de leur manège.
- Très drôle les gars !! Tout ça parce que vous êtes jaloux que je sois avec un mec aussi canon !!
J’attrape « Thom » par le bras.
- Aller !! Viens bébé, ne les écoute pas !!
Damien mort de rire, voyant le grand blond souriant comme un benêt se laisser mener vers le lit de Florian.
- Je crois que tu pourrais l’appeler n’importe comment qu’il ne réagirait même pas, regarde-le !! Hé « Thom » !!
Aurélien regarde lui aussi Thomas dans son nuage et sourit.
- Eh bien !! Il n’y a pas à dire, si c’est ça l’amour je ne suis pas pressé d’avoir l’air aussi bêta moi !!!
Guillaume voit bien que tout ce qu’ils pourront dire ne changera absolument rien pour Thomas, trop amoureux pour comprendre qu’il se fait charrier par la fratrie.
- Et ben !! Ce n’est pas du chiqué !! Il en pince vraiment le blondinet.
Les quolibets finissent par cesser et après un déshabillage rapide, nous nous retrouvons tous sous la couette et Damien le plus près de l’interrupteur, éteint la lumière après nous avoir souhaité d’une voix égrillarde une bonne nuit en précisant de ne pas faire trop de bruits.
Thomas vient passer son bras sous ma nuque en se serrant contre moi, ses lèvres cherchent les miennes qui finissent par se trouver dans un long baiser qui nous unit enfin.
Je n’attendais que ça et je pense sans me tromper que lui aussi depuis que nous nous sommes retrouvés en début de soirée.
Son torse nu vient se poser doucement contre le mien m’envoyant un frisson de plaisir qu’il ressent également, ma main va caresser son dos à la peau d’une douceur extrême qui soude encore plus fort nos lèvres tellement j’ai envie de lui.
Ma main parcourt sa colonne vertébrale tout en douceur en lui déclenchant de multiples frissons, sa main libre se pose sur mon torse et descend lentement suivant les courbes de mes muscles, se gavant de la délicatesse de ma peau.
Nos langues jouent un ballet et s’emmêlent avec volupté dans un plaisir jamais ressenti auparavant.
Quand nos lèvres se séparent, c’est pour reprendre notre respiration et prononcer dans un souffle presque imperceptible des « je t’aime » langoureux.
Je change de position en m’allongeant sur son corps, je sens bien à travers nos slips l‘énorme envie qui bande nos sexes en cherchant à traverser ses minces parois de tissu pour se fondre l’un avec l’autre.
Je sais que nous n’irons pas plus loin ce soir, non pas parce que c’est l’envie qui nous manque mais simplement parce que nous sommes bien comme ça et que pour l’instant ça nous suffit à l’un comme à l’autre.
Un dernier baiser et nous nous endormons ainsi d’un sommeil baigné de bonheur, du bonheur d’être enfin réunis.
1ere année avant pâques : (1 / 13) (Réunion à la fac)
La salle de réunion est comble, ce qui est un fait à marquer d’une pierre blanche car souvent lors de celles-ci il y a un absentéisme conséquent, certains enseignants trouvant toujours un prétexte quelconque pour y échapper malgré l’obligation qu’ils ont d’y assister pour le bien des étudiants.
Alain Dupré qui le préside savait très bien ce qu’il faisait en mettant le cas De Bierne à la fin de la longue liste des sujets à traiter, il se doutait bien que personne ne voudrait manquer de connaître les décisions qui se prendront à son encontre.
La matinée passe alors à considérer les cas les plus difficiles, avec les différents moyens à mettre en œuvre pour aplanir toutes les difficultés rencontrées lors du premier trimestre.
La partie budgétaire venant d’être enfin bouclée tout comme les nouvelles instructions académiques à mettre en actions résolues, il reste les quelques cas d’étudiants aux cursus ne leur correspondant pas à réorienter ainsi que les quelques rares cas d’indisciplines chroniques à résoudre.
Cela leurs prend une partie de l’après-midi et quand enfin ils entendent le doyen aborder le sujet tant attendu, ils se redressent tous pour suivre avec attention le rapport que celui-ci tient dans ses mains et leurs lit d’une voix vibrante.
A la fin de son exposé un silence impressionnant se fait dans la salle, chacun attendant avec une avidité certaine quelles ont été les décisions prises ainsi que les implications qui ils le savent les concerneront tous à un degré plus ou moins important.
Avant de reprendre la parole pour donner les instructions précises qu’ils devront mettre au plus vite en application, Alain regarde ses collègues en souriant car sachant pertinemment qu’ils seront tous parties prenantes dans les démarches essentielles à ce qui va suivre.
Il se racle la gorge dans le seul but de gagner les quelques secondes qui lui sont nécessaires afin que sa voix prenne toute l’assurance requise et ne soit plus troublée par l’émotion qu’il a eue en lisant les différents feuillets, résumant les possibilités pour le moins extraordinaire de ce jeune garçon qui s’est présenté à lui quelques mois auparavant en le laissant sans voix une fois quitter son bureau.
- Messieurs !! Voici après analyse les différents points auxquels nous allons devoir tous nous atteler afin de parfaire si c’est possible l’éducation de ce garçon aux aptitudes exceptionnelles, le premier point sera sans doute le plus difficile pour nous à accepter car quelque part il met en cause nos connaissances et notre reconnaissance à tous.
Il appuie très fort sur le mot qui suit.
- « L’administration » de tutelle de laquelle nous dépendons tous a pris la décision suivante au vu des nombreuses épreuves théoriques que nous avons fait subir à notre jeune prodige qui s’en est sorti avec la modique note de vingt sur vingt, ce qui jusqu’à aujourd’hui était absolument et là je pèse mes mots, « impossible !!! ». Aussi a-t-il été décidé étant donné que Florian, puisque c’est bien de lui que nous parlons et que ce jeune homme tient absolument à poursuivre ses « études » parmi nous, que ce serait aux…
Il appuie sur le mot suivant.
- …« Sommités » !!
Il regarde autour de lui et devant les visages fermés des personnes qu’il tient en haleine.
- Et oui vous avez bien entendu, aux « sommités » médicales de venir à lui pour qu’il acquière leurs savoirs, savoir dont ce jeune homme va sûrement s’imbiber à leurs plus grands étonnements en quelques instants….
Il se tait à cause des rires venant de ses collègues et reprend cette fois avec le sourire.
- Comme il l’a fait sans s’en rendre compte avec vous, avec sa gentillesse et la gouaille qui est devenue également légendaire dans le campus.
Frédéric qui bien sûr est présent, connaît alors un fort moment d’émotion en entendant ses paroles tout en réalisant à quel point « son » Florian est considéré parmi ses collègues car leurs visages rieurs aux dernières paroles du doyen ne prêtent pas à l’erreur sur leurs sentiments envers le gamin.
- Donc messieurs et mesdames, sachez que nous aurons l’insigne honneur de voir ses…
Le doyen insiste encore une fois lourdement sur le mot qui décidemment lui reste dans la gorge.
- « Sommités » se faire vampiriser de leurs connaissances comme les pauvres (Il rit) ignares que nous sommes pour eux. Maintenant que nous reste-t-il vous direz-vous ? Eh bien il nous reste pour l’instant l’aspect pratique où là nos administrateurs nous reconnaissent « encore » une certaine utilité, aussi je vous demanderais à tous d’intégrer le jeune Florian dans tous les actes médicaux qui l’intéresseront et croyez-moi, le connaissant il n’est pas près de vous lâcher les baskets.
Un énorme éclat de rire sort de la salle, les personnes étrangères à cette réunion passant près de là devant se demander à quoi jouent leurs « maîtres à penser » pour s’éclater autant lors d’une réunion habituellement soporifique au possible.
1ere année avant pâques : (2/ 14) (mise au point bancaire)
Frédéric discute avec Philippe et Michel avant leur retour prévu le lendemain pour Aix, ils sont tous trois confortablement installés dans le salon tandis que les femmes préparent le déjeuner, les garçons étant partis faire une visite guidée à Thomas qui débarque à Reims pour la première fois.
Philippe écoute avec attention les remarques de Frédéric sur certaines décisions d’éducation qu’ils ont prises pour Florian depuis des années.
Il est fortement surpris quand leur ami arrive au moment du soi-disant prêt étudiant, que le jeune garçon malgré son âge aurait obtenu sans problème.
- (Philippe) Cette histoire ne ressemble à rien !! Comment une banque digne de ce nom quelle qu’elle soit, peut-elle accepter un tel prêt envers un mineur sans cautionnement d’un adulte ayant droit de tutelle sur lui ?
- (Michel) Tu oublies juste une chose Philippe, nous avons des placements conséquents dans cette banque et à mon avis il y a cause à effet.
- (Frédéric) Vous pensez que ce monsieur Meunier aurait fait le lien avec Florian ? Et qu’il serait rentré dans son jeu sans lui révéler quoi que ce soit ?
- (Michel) C’est ce que je pense oui et si c’est bien le cas, je m’en vais aller dès cet après-midi discuter avec ce monsieur.
- (Philippe) Je pense que cet entretien sera très intéressant et bien sûr je vous accompagnerais volontiers, si vous n’y voyez pas d’inconvénients bien entendu.
- (Michel sourit) Je n’en vois aucun croyez-moi !!
Il se tourne vers Frédéric qui n’ose pas s’imposer.
- Et vous aussi mon cher Frédéric si cela vous intéresse de venir, je sais maintenant combien mon petit « Flo » compte pour vous.
Frédéric avec un grand sourire de remerciement.
- Ce sera avec joie !!
Michel regarde Frédéric avec acuité et s’adresse à Philippe.
- Je crois mon cher Philippe qu’il est temps de donner quelques informations sur la situation financière de la famille De Bierne. Je me doute bien mon cher Frédéric que vous n’avez sans doute pas manqué de faire quelques recherches par vous-même, n’ai-je pas raison ?
Frédéric en baissant légèrement la tête, quelque peu gêné.
- Si bien sûr !!
Michel s’adressant une nouvelle fois à Philippe.
- Si vous voulez bien ? Mais juste une dernière précision avant !! Notre famille n’est « riche » que depuis une vingtaine d’années grâce à mon fils Pierre qui était un garçon très prometteur et surtout très têtu.
Il sourit tristement en pensant à son fils.
- Rendez-vous compte qu’il a réussi alors que je venais de prendre ma retraite à m’embringuer dans cette histoire d’entreprise, en me soutirant pour y amener les premiers fonds tout l’argent que nous avions économisé sa mère et moi ainsi que ma prime de retraite. Autant vous dire que s’il s’était planté nous serions restés sur la paille, tout ça pour vous dire que si nous paraissons en difficultés financières vis-à-vis de Florian, ce n’est pas de notre fait mais juste parce que nous ne savons pas vivre autrement. Mais je vous en prie Philippe, je vous laisse la parole car tous ces chiffres que vous allez donner me donnent le tournis.
Philippe sort une feuille de son portefeuille et regarde Frédéric ainsi qu’Annie, qui entendant la conversation s’est jointe à eux pour satisfaire une curiosité très compréhensible venant d’elle.
- J’ai pris quelques notes pour être bien sûr de ne rien oublier, bon !! Pour commencer il y a ce que vous connaissez déjà sûrement ?? la société en question est loin maintenant des inquiétudes de Michel quand ils l’ont fondée, elle représente un capital appartenant en propre à la famille De Bierne qui se monte à quarante-trois millions de dollars en actif et dix-huit millions de dollars en passif, permettant l’autofinancement complet de l’entreprise en faisant vivre de par le monde mille deux cent quatre-vingt-douze personnes salariées à temps plein de l’entreprise.
- (Michel amusé) quatre-vingt-treize mon cher Philippe, vous oubliez son futur PDG et une autre petite rectification, Florian n’aura à notre décès que quinze des vingt pour cent des parts que nous détenons car nous avons établi un testament qui date de quelques années et donne les cinq pour cent manquant à Thomas et Chloé.
Il voit la surprise qu’occasionnent ses dernières paroles.
- Nous avons toujours considéré ses deux enfants comme nos petits-enfants et cela bien avant que nous sachions pour Florian et Thomas, donc non ce testament n’a aucun rapport avec les derniers événements.
Philippe écoute en souriant car la générosité de ses vieillards lui va droit au cœur.
- Je constate que vous savez remercier les amitiés, je m’étonne que vous n’ayez pas inclus Éric dans ce testament ? Il me semblait très attaché à vous également.
- (Maryse surprise) Nous n’avons oublié personne Philippe, ni Éric ni d’autres mais nous ne voulions pas disperser plus l’héritage qui revient de droit à Florian, aussi pour Éric et d’autres qui nous sont chers, c’est à partir de nos biens en propre qu’ils hériteront mais d’une somme équivalente rassurez-vous. Bien sûr vous pourriez dire que de toute façon ça ne change rien puisque ce sera toujours quelque chose d’enlever à mon petit-fils mais rendez-vous compte des sommes en jeux par apport à ce que vous avez commencé à énumérer et vous vous rendrez compte que ce n’est qu’une goutte d’eau pour lui.
- (Frédéric amusé) Une sacrée goutte quand même, j’aimerais bien moi aussi pouvoir donner une telle goutte d’eau à mes fils en héritage.
Michel sourit aux paroles de Frédéric, mais préfère se taire.
- Continuez Philippe nous sortons du contexte là.
Philippe reprend sa lecture là où il avait été interrompu.
- Donc après l’entreprise, voyons voir…
Son doigt court sur la feuille jusqu’à l’endroit où il s’était arrêté.
- …Ah oui !! Donc il y a aussi les dividendes que rapporte l’entreprise à ses actionnaires et comme il n’y en a que deux, ce n’est pas très compliqué pour faire le partage. Donc pour faire court, en cumulant les sommes déjà placées avant le décès de ses parents et en y rajoutant toutes celles s’additionnant depuis, avec les intérêts plus l’assurance vie versée après l’accident, plus les revenus des divers achats d’actions etc. etc. et bien !!! Notre Florian est possesseur d’une somme totale de...
Il sourit en voyant le couple tendre l’oreille.
- …Cinq cent soixante-dix-neuf millions de dollars et des poussières, bien entendu chaque jour cette somme augmente des divers intérêts relatifs aux différents placements.
Michel donne comme dernière précision.
- Bien sûr cela ne tient pas compte de ce qu’il héritera de nous !! Même si la somme est beaucoup moins importante, elle n’en est pas moins non négligeable quand même !!
- (Annie médusée) Et il n’ose pas tirer plus d’une centaine d’euros par mois de peur de mettre ses grands-parents dans la gêne ??? Vous ne trouvez pas que vous y êtes allés un peu fort sur ce coup-là ?
1ere année avant pâques : (3/14) (mise au point bancaire) (suite)
Maryse en voulant se justifier.
- Nous ne lui avons jamais fait entendre à aucun moment de sa vie que nous étions dans le besoin et d’ailleurs je ne vois vraiment pas où il a été cherché une chose pareille, il a toujours eu tout ce qu’il voulait et n’a jamais manqué de rien.
- (Michel) En plus il a sa carte bleue et il sait qu’il peut l’utiliser.
Philippe en riant, surprenant tout le monde.
- Comme vous devez bien l’admettre il ne se laisse pas abattre, la preuve en est cette histoire de banque qui je vous le signale était le sujet d’origine de cette conversation.
Michel en regardant Annie avec tendresse.
- Vous l’aimez beaucoup vous aussi n’est-ce pas ? Non !!! Ne dite rien, ça se voit assez comme ça. Je vais parler avec Florian ce soir ou demain matin avant de partir, mais je ne tiens pas à ce qu’il s’embrouille la tête avec cet argent qu’il possède vous comprenez. Je voudrais…
Il se reprend en regardant sa femme.
- …Nous voudrions qu’il vive comme nous avons vécu avec des vrais amis, pas des gens qui seraient avec lui rien que pour sa fortune.
Philippe comprenant très bien.
- Il les a maintenant alors...
Voyant les regards des grands-parents.
- …Oups !! Je n’ai rien dit.
- (Maryse) L’argent ne crée pas que du bonheur et Florian de toute façon s’il continue comme il est parti, en aura suffisamment de par lui-même et croyez-moi, cet argent-là il l’appréciera d’autant plus qu’il l’aura gagné de ses propres mains.
Ne trouvant rien à redire de ses paroles sensées, ils mettent au point la visite à la banque prévue pour l’après-midi.
Annie repense à tout ce qu’elle vient d’entendre et hausse soudainement les sourcils, se rappelant d’une phrase plus précisément.
- Mais dites-moi ? Vous avez parlé tout à l’heure d’une énième embauche d’un futur PDG pour l’entreprise, ça signifie donc que pour vous ce ne sera pas Florian qui en prendra les commandes ?
Michel avec un grand sourire.
- Croyez-vous vraiment que ça l’intéresserait ? Et puis si c’est le cas il n’aura qu’à le renvoyer, étant le grand patron. (rire) Mais ça m’étonnerait fortement qu’il le fasse.
- (Frédéric intrigué) Et pourquoi donc ? Il le connaît ?
Il regarde Philippe qui le détrompe aussitôt.
- Non !! Ce n’est pas moi, j’en serais bien incapable et puis je suis bien trop vieux pour ça et Franck le PDG actuel a encore quelques années devant lui avant de prendre sa retraite.
- (Maryse heureuse) C’est sûr que celui dont on parle est bien plus jeune que toi Philippe.
- (Frédéric curieux) Ah oui !!
Il perçoit les sourires complices que les trois Aixois se lancent.
- Apparemment vous connaissez bien cette personne et lui faites confiance ?
C’est à ce moment-là que la porte s’ouvre annonçant le retour des garçons, Thomas entre le premier content de sa visite de la ville.
- (Philippe jovial) Ah !! Justement !! Quand on parle du loup !!
Frédéric et Annie comprennent immédiatement et après un bref instant d’étonnement, sourient eux aussi au jeune homme en pensant qu’il n’y a aucun risque en effet que Florian lui conteste la place un jour.
***/***
« Quatorze heures trente »
Ils sont tous les cinq devant l’entrée de la succursale bancaire et y pénètrent après que la porte automatique se soit débloquée devant eux.
Ils arrivent à l’ouverture de l’agence et c’est donc pour cette raison que la jeune femme derrière le comptoir les accueille de suite, avec le sourire de circonstance qu’elle doit auprès de la clientèle.
- Messieurs dames, je peux vous être utile ?
- (Philippe aimablement) Oui !! Nous voudrions avoir un entretien avec monsieur Meunier s’il vous plaît.
- Vous avez rendez-vous ?
- Heu !! Non, mais c’est assez urgent.
- Puis-je en connaître la raison ?
Philippe toujours souriant car elle ne fait que son travail.
- Bien sûr, c’est au sujet du petit-fils de ses deux personnes.
Il montre de la main Maryse et Michel.
- Il serait venu vous voir il y a peu de temps pour faire une demande de prêt qu’il aurait obtenu et c’est d’ailleurs pour cette raison que nous aimerions le rencontrer.
Elle se souvient très bien du petit rouquin si aimable, accompagné de ses deux copains et de ce que lui a dit Patrick à son départ.
- Vous êtes monsieur et madame De Bierne ?
- (Michel étonné) En effet mademoiselle, comment se fait-il que vous connaissiez nos noms ?
Un sourire plus du tout protocolaire illumine son visage.
- Comment oublier ce jeune garçon aux cheveux roux venant se renseigner pour un prêt et tout le reste.
Philippe amusé la voit se replonger dans ses souvenirs.
- Et pour monsieur Meunier ? Pouvons-nous le voir ?
La jeune femme revient à la réalité.
- Un instant, je vais le prévenir.
Elle quitte son siège et se dirige à l’arrière vers les bureaux vitrés refaits à neuf depuis peu, quelques petites minutes se passent quand elle réapparaît suivit d’un homme de forte prestance d’une cinquantaine d’années qui vient leurs tendre la main en souriant.
1ere année avant pâques : (4/14) (mise au point bancaire) (suite)
- Bonjour messieurs dames, ce serait un euphémisme de dire que je ne m’attendais pas à votre visite. Si vous voulez bien me suivre dans mon bureau ?
Ils le suivent tous et une fois installés confortablement sur les chaises ayant été réquisitionnées dans les bureaux voisins, la conversation peut reprendre.
Ce que ne se prive pas de faire Philippe, curieux d’apprendre les vraies raisons de toute cette histoire.
- Nous aimerions comprendre comment un garçon de seize ans a pu obtenir aussi facilement un prêt mensuel si modique soit-il ?
Patrick comprend très bien les interrogations qu’ils se posent tous.
- Mais, il n’a rien obtenu du tout !!
Philippe ayant pris le parti d’être le porte-parole.
- Je ne comprends pas ? Où a-t-il eu les deux cent euros pour acheter ses cadeaux ce jour-là ?
Patrick cherchant ses mots, afin de bien leur faire comprendre sans que cela prête à confusion.
- Disons que j’ai été touché par tout ce que m’a dit ce jeune homme et que je n’ai pas voulu lui apprendre la vérité, me doutant bien de la raison que vous aviez de ne pas le faire.
- (Philippe ahuri) Alors cet argent ?
Patrick en les regardant droit dans les yeux.
- Il est à moi personnellement.
- (Michel incrédule) Comment ça, il est à vous ?
- (Patrick s’explique) Oui à moi !! Cet argent vient de mon compte personnel, mais je me doutais bien de votre prochaine visite et de pouvoir vous en expliquer la raison.
Annie qui par son métier est habituée à juger rapidement les personnes qu’elle rencontre.
- Je pense la connaître !! Quand Florian accompagné de mes deux grands fils est venu vous voir, il a dû vous présenter ses papiers et après ça il est facile de comprendre qu’après une brève recherche sur votre banque de donnée, il vous est apparu qu’il faisait partie de vos gros clients et ne doutant pas un instant de votre intelligence, vous ne lui avez rien révélé subodorant la raison de son ignorance quant à sa fortune personnelle.
- En effet madame, cela a été exactement mon cheminement de pensée ce jour-là.
Michel impressionné par le sens du jugement et de la pertinence de cet homme.
- Et si nous n’étions pas venus vous voir ? Que ce serait-il passé ?
Patrick en regardant le vieil homme d’apparence si simple et qui pourtant représente une des plus grandes fortunes de France.
- Vous voulez sûrement parler du moment où votre petit-fils serait revenu chercher sa dotation mensuelle ?
- (Michel amical) C’est bien de ça que je vous parle en effet.
Patrick lui rend son regard amical.
- Eh bien il aurait eu son argent et les mois suivant également, jusqu’au terme des quatre années.
Maryse surprise par la réponse dont elle ne doute en aucune manière de la véracité.
- Pourquoi donc faites-vous ça pour Florian ?
Patrick cherche au fond de lui la meilleure réponse qu’il peut donner.
- C’est parce qu’il m’a…ému !!
Il se reprend aussitôt et se débarrasse de cette boule qui lui noue l’estomac.
- Oui il m’a ému, quand ce garçon m’a raconté son incroyable histoire à laquelle je n’ai pas douté un seul instant. Qu’il ne voulait pas être à la charge de ses grands-parents, mais qu’il aimerait comme ses amis pouvoir de temps en temps faire des cadeaux à ceux qu’il aime. Quand il m’a dit qu’il voulait être chirurgien et qu’il était certain que quatre ans seraient suffisants pour arriver à ses fins. Alors oui j’ai été ému, ému aussi de voir combien ses amis de l’autre côté de la vitre étaient crispés et se torturaient les mains en attendant de savoir comment j’allais sûrement le sortir manu militari de mon bureau en me moquant de lui, alors qu’il posait au même moment des yeux pleins d’espoir et de confiance sur moi.
Maryse voyant les yeux de ce brave homme devenir humide.
- Allons !!! Calmez-vous !!! Je crois que nous avons tous parfaitement compris les motivations qui vous ont fait agir de la sorte et je vous remercie de tout cœur d’avoir eu de tels sentiments envers mon petit-fils.
Frédéric qui s’était tu jusque-là.
- Bienvenu au club monsieur Meunier.
Patrick ne comprenant manifestement pas le sens de cette phrase.
- Au club ???
Annie avec son plus beau sourire.
- Oui au club !! Celui de ceux qui n’ont pas résisté à ce jeune garçon très attachant et qui s’étoffent de jour en jour.
Michel sort un stylo avec son carnet de chèque qu’il remplit rapidement et avec un grand sourire, il le tend à Patrick surpris de son geste.
- Tenez !! Je pense que ceci sera suffisant pour les quatre ans à venir.
Patrick prend le chèque et lit la somme inscrite d’une écriture assurée, son regard éberlué revient sur le vieil homme.
- Mais !! C’est beaucoup trop !! Cent mille euros ?
- (Michel sourit) Il y en a une partie pour vous rembourser les mensualités de Florian et le reste vous permettra de pouvoir aider d’autres jeunes gens qui n’ont pas la chance que nous avons et qui seront je pense très heureux d’un geste de leur banquier pour arriver à concrétiser leurs rêves d’avenir.
Patrick a les mains qui tremblent quand il se lève pour raccompagner ses visiteurs jusqu’à la sortie, en les remerciant une nouvelle fois de leurs générosités et leurs assurant du bon emploi qu’il fera de cette dotation si généreuse.
1ere année avant pâques : (5/14) (CHU quelques semaines plus tard)
Florian aide cet après-midi-là au service gériatrie, les infirmières ont appris à le connaître et surtout à reconnaître son utilité dans le service car pour elles quand il est là, la vie s’en trouve beaucoup plus facile.
Elles peuvent accomplir leur travail sans être sans cesse interrompues par les sonnettes des chambres que les personnes âgées actionnent pour un oui ou pour un non, juste pour passer l’ennui.
La vue de ce jeune garçon en blouse blanche et à la bille de clown, qui passe d’une chambre à l’autre sans jamais se lasser et avec toujours une petite phrase amusante, les distrait en constituant la meilleure thérapie possible à leur grand âge.
Denis Malvile le chef du service de gérontologie, ne voyait pas d’un très bon œil au début le fait de se faire imposer ce gamin en pensant et sûrement à juste titre, qu’il n’avait rien à faire à cet âge-là dans un service hospitalier quel qu’il soit et encore moins dans le sien.
Avec le temps pourtant, il finit par reconnaître qu’il a eu tort et que Florian est d’une aide précieuse rien que par sa présence et améliore nettement l’état mental des patients en fin de vie pendant les quelques heures qu’il passe avec eux quasiment chaque semaine.
***/***
René vient de terminer une opération délicate et prend cinq minutes de pose un café fumant à la main, quand il aperçoit Denis entrant dans la salle.
- Psitt !! Oh !! Denis !! Par ici !!
Reconnaissant son ami, un large sourire se dessine sur ses traits visiblement fatigués quand il se sert également un café pour le rejoindre quelques instants plus tard.
- Comment va René ?
- Bah !!! Comme d’habitude mais c’est plutôt dur en ce moment, le manque de personnel tu comprends ? Toujours à la limite de ne pas pouvoir suivre et ça m’agace. Et toi ? Tu parais crevé ?
- C’est vrai !! Vivement les vacances !! Mais cet après-midi ça va c’est plus calme.
- Tu as de la chance parce que moi il va falloir que j’y retourne et je n’ai pas Flo avant demain pour m’aider
- (Denis sursaute) « Flo » ?? Tu parles du gosse ?
- (René amusé) Pas si gosse que ça mais oui je parle bien de lui, mais dis-moi ? Ce n’est pas toi qui faisais tout un scandale l’année dernière à cause de lui ?
- (Denis rit) J’étais con je le reconnais, d’ailleurs si c’est cool cet après-midi c’est justement parce qu’il est là-haut avec les filles.
-
-
- (René sourit) Je comprends, donc tu as changé d’avis alors ? Je vais te dire un truc qui en ferait hurler plus d’un, mais j’ai hâte de le voir en situations réelles et crois-moi je sens bien qu’on en prendrait tous plein la vue.
- (Denis songeur) Explique moi pourquoi je ne suis pas scandalisé par ce que je viens d’entendre ?
- (René sérieux) Parce que tu sais bien que j’ai raison, tu sais je me suis un peu renseigné sur lui. Je veux dire sur ce qu’il se passe à la fac et du peu qui en ressort c’est assez surprenant et je pèse mes mots.
Denis regardant son ami dans les yeux.
- Je suis au courant, mon « grand » est en troisième année et c’est un des principaux sujets de discussion que nous avons à table.
- Oulla !!! Simone doit faire des bonds à vous entendre parler crémerie sans arrêt !! Bonjour l’ambiance !!
- Eh bien tu vas être surpris mais même pas, je dirais même que si nous sommes trop longtemps sans en parler c’est elle qui remet la conversation sur le tapis tant elle est intriguée par tout ce que nous en racontons.
En se levant car l’heure tourne et son temps de pause est terminé.
- Je me demande où tout ça va mener, bon !!! Nous verrons bien !!! En tous les cas vivement demain.
René repart alors d’un bon pas vers les urgences, arrivé là-bas tout est relativement calme mais cela ne dure pas longtemps car peu de temps après la sirène retentit, appelant toutes les personnes disponibles de l’hôpital à rejoindre son service.
Son téléphone sonne, il écoute la personne à l’autre bout du fil et quand il raccroche après quelques secondes, son visage est transformé et l’appréhension de ce qui l’attend se lit dessus à livre ouvert.
Un énorme carambolage vient de se produire sur l’autoroute près de la sortie
Cormontreuil, un car scolaire a percuté de plein fouet une semi-remorque qui s’est mise en travers de la chaussée.
Tout ça à cause de l’endormissement au volant du chauffeur, qui au dernier moment en voulant éviter la rambarde s’est mis en travers de la route.
Les pompiers sont déjà à pieds d’œuvre et les premières ambulances ne devraient plus tarder à amener les plus jeunes des enfants occupant le bus, les autres plus âgés ainsi que les adultes étant dispatché au mieux dans les cliniques de la ville.
Plusieurs infirmiers accourent devant l’entrée avec les lits roulants, d’autres préparent les salles blanches en vue des besoins urgents qui vont suivre.
Quelques chirurgiens déjà présents et disponibles arrivent en courant ainsi que quelques internes, René voit bien qu’ils seront trop peu et demande à la secrétaire de rappeler en les bipant les confrères en congé ou en repos.
Les premiers fourgons arrivent toutes sirènes hurlantes et se garent devant la porte dans de grands crissements de pneus, pour René c’est le signal qui ne trompe pas d’une catastrophe qui s’annonce et d’une nuit sans sommeil.
Florian entend bien l’appel mais il doit rester avec les personnes âgées qui s’agitent, croyant certainement à une alerte incendie.
Les infirmières curieuses tentent d’en savoir plus et finissent par apprendre que de nombreux enfants blessés par un terrible accident, sont conduits directement en salle des urgences et qu’il y a panique à bord là-bas.
L’infirmière-chef raccroche le téléphone en se dirigeant vers lui la mine sombre.
- René a besoin de toi Florian, il aimerait que tu le retrouves en bas rapidement.
- Entendu !! Mais ça ira pour vous ?
- (Elle sourit) Faudra bien !!! Vas-y, je crois que c’est le souk en bas.
Je quitte rapidement le service et quelques minutes plus tard, je me présente devant René visiblement soulagé de me voir.
- Te voilà « Flo » !!! Organise-moi tout ça tu veux bien ? je dois aller en salle d’opération, essaie de nous envoyer les plus touché !!
1ere année avant pâques : (6/14) (cité U)
Marc bosse depuis tôt le matin afin de rattraper son retard sur les cours, retard dû à son manque de motivation car Alexie lui manque de plus en plus et ils n’ont pas les moyens l’un comme l’autre de passer autant de temps qu’ils voudraient à se parler au téléphone et les texto ne sont pas donnés non plus.
Donc Marc est en plein boum, quand des coups puissants qu’il connaît bien frappent à sa porte.
- Entre Flavien, c’est ouvert !!!
Comme il ne voit pas la lumière du couloir, il pense qu’il ne l’a pas entendu et se tourne pour l’autoriser à nouveau à entrer, quand il sursaute en voyant son ami dans l’encadrement de la porte.
Celui-ci en bouchant quasiment l’intégralité avec sa carrure de molosse.
- Putain !! Tu m’as foutu les jetons !!
Flavien pas peu fier de son effet.
- Tu m’as bien dit d’entrer non ?
- Ouaih !! Mais pas de rester planter là à remplacer la porte !!
- Ce n’est pas de ma faute si c’est tout petit ici non ? Aller !! Tu as assez bossé pour aujourd’hui, tu viens ? On sort un peu se dégourdir les jambes.
Marc regarde encore la somme de travail qu’il lui reste à faire, mais se dit qu’une heure de détente avec son ami ne lui ferait pas de mal non plus.
- Bon ok !! Mais pas longtemps, j’ai vraiment un sacré retard à rattraper.
Il enfile rapidement une veste bien chaude et ses chaussures, puis rejoint Flavien dans le couloir d’où ils partent ensemble pour se détendre un peu à l’extérieur.
L’après-midi est froide mais d’un froid sec très supportable, quelques centaines de mètres plus loin ils assistent au ballet des véhicules de pompiers et des ambulances.
- (Flavien) Purée !! On dirait bien qu’il y a eu de la casse.
- Et pas qu’un peu vu ce qui passe devant nous comme ambulances.
Flavien réfléchit un instant puis se décide.
- Je suis O négatif tu sais et j’ai l’impression qu’ils vont avoir besoin de sang, l’hôpital n’est pas loin, tu viens ?
Marc pas dans son assiette d’un seul coup.
- Si tu veux, mais ne t’attends pas à ce que je fasse comme toi.
Flavien déjà parti d’un bon pas, s’arrête en le fixant dans les yeux.
- Et pourquoi ça ?
Marc gêné d’avouer sa peur.
- Je n’aime pas les piqûres !!
Il capte le début de foutage de gueule de Flavien.
- Te marre pas c’est vrai !! La dernière fois, je suis tombé en papillote.
Amusé par le terme.
- Tiens donc !! En papillote tu dis ? Moi j’aurais dit les pommes mais si tu préfères les papillotes !!
- En attendant appelle ça comme tu veux, l’effet reste le même.
Flavien regardant le corps si frêle de son ami.
- De toute façon je ne sais pas où ils iraient t’en chercher du sang, tu ne dois pas en avoir des masses là-dedans.
- Très drôle !! Aller bouge-toi si tu ne veux pas arriver après la bataille.
C’est en mode footing qu’ils prennent le chemin du CHU, les véhicules d’interventions sont toujours aussi nombreux et un début d’embouteillage se forme non loin d’eux.
Ils perçoivent l’agitation des chauffeurs et les vagues formes debout à l’intérieur des véhicules commençant sûrement à donner les premiers soins.
C’est le grand branle-bas de combat apparemment car une fois arrivée sur les lieux, ils ont un mal fou pour trouver quelqu’un d’assez posé pour les renseigner.
Seule la carrure imposante de Flavien réussit à faire stopper une jeune femme en blouse blanche.
- Excusez-moi madame !! Je suis donneur de sang, j’ai le groupe universel !!
- Oui et donc ??
- alors je me demandais si je ne pourrais pas vous aider.
Elle sourit devant ce grand gaillard fort plaisant et d’une musculature impressionnante.
- Au bout du couloir, vous sortez et vous traversez le patio puis c’est en face et ensuite il y a des panneaux qui indiquent le chemin.
En prenant le chemin indiqué, ils passent devant la salle où les premiers blessés sont déposés en attendant qu’ils soient ventilés vers les différents services qui pourront s’occuper d’eux au mieux pour leur apporter les soins dont ils ont besoin.
Ils voient un jeune homme aux cheveux roux qu’ils reconnaissent tout de suite, semblant donner les ordres et mettre un peu de discipline dans cette pagaille, envoyant les plus touchés en urgence vers les différents chirurgiens et aidant aux soins des autres.
Ils se regardent un moment, n’en croyant par leurs yeux et voyant que plusieurs personnes commencent à les observer de travers en les prenant sans doute pour des voyeurs, ils décident de poursuivre leur chemin en gardant la vision de Florian se faisant obéir sans problème par tous ces adultes n’attendant que ses instructions dans ce capharnaüm de cris et de pleurs.
1ere année avant pâques : (7/14) (CHU)
Les premiers parents arrivent complètement paniqués, cherchant des yeux leurs enfants et commencent à gêner l’arrivée des dernières ambulances.
Le service d’ordre arrive pour en endiguer l’afflux et commence à les regrouper gentiment dans une autre salle, leur promettant de leurs donner les nouvelles tant attendues au fur et à mesure qu’elles leur seront accessibles.
Du personnel est alors monopolisé afin de s’occuper d’eux pour les approvisionner en sandwiches et boissons tout en continuant à leurs parler mais aussi pour les rassurer afin d’éviter un nouvel affolement de leurs parts.
Pendant ce temps-là, je me fais une idée de l’importance des dégâts occasionnés par cet accident d’autocar et je commence à me mettre au travail afin de fixer la priorité sur les plus touchés.
Le tri est très difficile à faire quand il s’agit d’enfants car leurs pleurs ne reflètent pas toujours le degré de souffrance réel.
Comme il y a quatre chirurgiens, je mets donc les quatre plus atteints en premier et ainsi de suite jusqu’aux derniers qui n’ont que des « bobos » assez impressionnants quand même, mais qui ne mettent pas leurs vies en péril.
Petit à petit la salle se vide et quand je passe dans le couloir, je m’aperçois très vite qu’il va y en avoir pour la nuit à soigner tout ce petit monde.
Ne voulant pas laisser les derniers sans soins trop longtemps, j’appelle deux infirmières qui m’aident alors au nettoyage et à la désinfection des plus grosses plaies.
D’après mon analyse, les deux premiers enfants de chaque groupe ont réellement besoin de soins rapides.
Mais personne n’est encore arrivé en renfort depuis la demi-heure que je suis là, un dernier véhicule se gare et des portes claquent, quand un infirmier arrive et crie.
- Vite !! De l’aide pour transporter cette enfant, elle a les deux jambes brisées !!
Deux brancardiers accourent alors et les aident à y allonger la petite fille qui hurle de douleurs, une de ses jambes ayant une fracture ouverte plutôt malsaine et l’autre commençant à enfler, montrant bien qu’elle aussi est atteinte.
Il reste une salle de libre mais toujours aucun nouveau chirurgien pour l’occuper, je vois très bien que les blessures de la gosse sont très graves et qu’il faut agir rapidement car ce n’est pas tant la fracture ouverte qui m’inquiète, mais plutôt l’autre jambe enflée au niveau du haut de la cuisse qui me laisse craindre une hémorragie interne.
Les brancardiers installent la gamine sur la table d’opération et je remarque le regard inquiet des deux infirmiers venus avec l’enfant, l’anesthésiste passe à ce moment-là et comprend lui aussi qu’il n’y a pas de temps à perdre, Je prends alors la décision qui pourrait ne pas avoir à engager le processus vital de cette gamine.
- (D’une voix ferme) Péridurale !! Vite !!
- (L’anesthésiste) C’est le mieux je crois oui.
Pendant qu’il s’occupe d’endormir la partie inférieure du corps, une infirmière arrive et pose un petit paravent pour ne pas que la fillette assiste à l’intervention chirurgicale car elle restera consciente de ce qu’il se passe autour d’elle jusqu’à la fin.
La souffrance s’arrête petit à petit ainsi que ses cris perçants et quand je m’approche d’elle, je lis dans ses yeux une peur panique du fait de se retrouver là.
Le haut de sa cuisse bleuit de plus en plus et je les vois tout hésitant, attendant je ne sais quoi qui ne risque pas d’arriver par l’opération du Saint-Esprit si personne ne fait rien.
René arrive en courant, alerté sans doute par une des personnes du service, il ausculte brièvement l’enfant.
- Il faut faire vite c’est une question de minutes mais je n’ai pas le temps car j’en suis au même point de l’autre côté.
Il me regarde.
- Tu t’en sens capable ?
- (Sans hésiter) Bien sûr !!
Il hésite, puis sourit en lisant en moi ma détermination.
- Alors fais-le !!
Il s’adresse aux infirmiers.
- Et vous assistez le au mieux, de toute façon si nous ne faisons rien cette jeune fille…
Il voit le regard avide de celle-ci posé sur lui.
- …Enfin !! Vous me comprenez.
- (Surpris) Vous êtes sûr que c’est ce que vous voulez ?
René me fixant dans les yeux.
- Oui j’en suis sûr et j’ai confiance en toi alors ne tarde plus, vas-y !!!
Ayant obtenu l’autorisation, je n’hésite plus et donne les ordres nécessaires alors que tous déjà s’activent à préparer le matériel d’intervention, je regarde la petite fille par le haut du paravent et je lui fais un clin d’œil, puis je me cache derrière et réapparais en ne laissant passer qu’un œil.
D’une voix imitant Bugs Bunny.
- Quoi de neuf docteur !!!
1ere année avant pâques : (8/14) (CHU)
La petite fille d’abord surprise, commence à sourire et cherche du regard si elle peut m’apercevoir car je me suis caché aussitôt pour réapparaître de l’autre côté du paravent.
En imitant « TITI » cette fois.
- Oh, oh !!! J’ai cru voir un « ros » minet !!
Elle éclate de rire en faisant se retourner les infirmiers surpris, maintenant que tout est prêt je commence à m’occuper de la jambe qui me parait la plus gravement atteinte.
J’entrecoupe mes interventions en passant tantôt un œil tantôt les deux de l’autre côté du paravent, la fillette en pousse des cris de joie à chaque fois qu’elle me voit et quand je m’occupe de sa jambe elle surveille les yeux ronds le paravent, cherchant à savoir de quel côté je vais me montrer.
Une heure plus tard environ, René termine son acte chirurgical et laissant son assistant terminer les plâtres, il entre dans la pièce d’à côté où un spectacle pas banal se déroule.
Une petite fille morte de rire s’amuse comme une folle des pitreries d’un Florian déchaîné, les infirmier(e)s les yeux pleins de larmes tentent coûte que coûte de rester stoïques et de l’aider du mieux qu’ils peuvent, malgré les crises de fou rire qui les prennent par intermittence.
Je ne l’ai pas vu entrer et je termine une dernière grimace en poussant un « pas glop pas glop », apparaissant devant l’enfant avec des yeux ronds et rieurs couronné par ma touffe de douille en pétard, elle repart de plus belle et je sais que je suis un moment tranquille avant qu’elle n’éprouve le besoin que je recommence.
Aussi je m’attaque à l’autre jambe dont la fracture ouverte fait apparaître les os, ceux-ci ayant traversé la chair.
***/***
René reste silencieux pour ne pas se faire remarquer, mais surveille un à un les gestes que Florian exécute sur la jambe de l’enfant.
Une fois les os remis en place et après avoir vérifié minutieusement qu’il ne reste aucune esquille d’os à l’intérieur de la plaie, il le voit placer et visser la broche qui maintiendra l’ensemble le temps que l’os se renforce et se ressoude.
***/***
Toujours entrecoupé par quelques grimaces que l’enfant attend comme à chaque fois avec impatience et suivit de son rire communicatif, je referme les chairs et les sutures pendant que l’infirmier prépare les bandages sur lesquels nous allons lui plâtrer les deux jambes.
Pendant qu’ils s’occupent à lui couler ses plâtres, je m’amuse avec elle pour lui faire oublier un instant le terrible accident dont elle a été une des pauvres victimes.
Quand je vois que tout est quasiment en ordre, je parle à l’infirmière restée près de nous et en s’essuyant les yeux rougis d’avoir trop rit, elle quitte la salle pour revenir quelques instants plus tard avec plusieurs mètres de rubans de toutes les couleurs.
Je place les rubans en y faisant de gros nœuds comme pour les paquets cadeaux puis satisfait de ma prestation, je retire le paravent avec une dernière grimace à la fillette en lui montrant ses deux jambes aux plâtres décorés comme des bottes de noël au pied d’un sapin.
L’enfant pousse un « Oh » ravi, pendant qu’elle est conduite avec son râtelier où est suspendue une poche de sang en salle de réveil le temps que l’anesthésie cesse de faire effet.
C’est une fois de retour dans la salle, après m’être lavé les mains et débarrasser des vêtements souillés, que je me rends compte enfin de ce que je viens de faire.
René s’approche de moi, un grand sourire aux lèvres et d’une main amicale me fait ce qui m’insupporte le plus car ils n’ont réellement pas besoin de ça, il m’ébouriffe les cheveux en me félicitant chaleureusement.
- Bravo mon garçon !! Ce que tu viens de faire là… C’est du jamais vu !!
- Bah !!! Quand même, ce n’était pas très compliqué !!
- (Ahuri) Si tu le dis !! Bon !! Puisque tu es là, tu vas pouvoir continuer à nous aider.
Il s’adresse à l’infirmière.
- Merci de nettoyer la salle et de préparer le prochain patient (Il sourit) du docteur De Bierne, s’il vous plaît.
Le plus jeune des deux infirmiers, un jeune homme nommé Maxime.
- Pouvons-nous rester pour l’assister docteur ?
René fixe les deux garçons, les yeux encore rougis des larmes de rires déversées précédemment.
- Bien entendu, ce soir toutes les bonnes volontés sont réquisitionnées et comme en plus ça a l’air de bien vous amuser.
Il repart alors d’un bon pas pour sa prochaine intervention, voyant que la salle n’est pas encore tout à fait prête il décide d’aller se prendre un bon café encore fortement perturbé par ce à quoi il a été témoin.
Frédéric qui arrive sur ces entrefaites, s’approche de lui en s’excusant du retard.
- Je n’ai jamais vu une telle pagaille, impossible de circuler. Tu parles d’un carambolage, à la radio ils annoncent déjà cinq morts. Chez vous ça va ?
- On peut dire ça oui, si je te dis qu’en deux heures nous avons très certainement sauvé cinq gosses dont deux à qui je n’aurais pas donné cher de leurs peaux. Le mien avec une rate éclatée, tu te rends compte un gosse d’à peine dix ans !!
- Et tu crois qu’il s’en remettra ?
- Je pense oui, je suis intervenu juste à temps. Encore un qui pourra brûler un cierge à la sainte Vierge.
- Il a surtout eu de la chance de tomber sur toi, mais tu me parlais de deux cas non ?
- Oui !! Une petite fille de six ans avec une hémorragie interne au haut de la cuisse et les deux jambes cassées, l’une d’elles avec fracture perforante.
René sourit en sachant très bien que le docteur Frédéric Viala loge chez lui le jeune Florian depuis plus de six mois déjà.
- Et tiens-toi bien, celui qui l’a opéré l’a remise à neuf en moins de deux heures.
- Cela ne m’étonne pas, tu t’es fait une très bonne équipe. (Il réfléchit) Deux heures tu dis !!! Ce doit être un bon alors !!!
- On peut dire ça oui et un très bon en plus, tu sais ce qu’il m’a répondu quand je l’ai félicité ? Eh bien textuellement que ce n’était quand même pas bien compliqué !!
- Dis-moi qui c’est !! Je le connais peut-être de nom.
René amusé imite la tête de Florian en ébouriffant ses cheveux et en poussant un très sonore.
- « Glop !! Glop !! »
Faisant se retourner de surprise toutes les personnes présentes dans la salle de repos.
Frédéric se demande d’abord si son ami n’est pas soudainement devenu fou, avant de comprendre.
- Non !!! Pas lui !!!
Voyant le hochement de tête souriant de René.
- Florian !!!
1ere année avant pâques : (9/14) (CHU)
Malgré tout l’histoire fait un grand bruit dans l’établissement, difficile de faire passer sous silence ce qui est parti tout azimut comme un effet de poudre.
Robert décide alors de réunir le personnel avant qu’ils ne quittent l’établissement, afin de leur parler sérieusement des risques qu’encourt le jeune Florian si ses « exploits » s’ébruitent en dehors de l’hôpital.
Aussi est-ce pour entendre ce qu’il a à leur dire, qu’ils sont tous venus malgré l’heure tardive et la fatigue occasionnées par les soins donnés aux victimes de l’accident durant tout l’après-midi ainsi qu’une partie de la soirée.
Robert en tapant des mains pour se faire entendre.
- Allons !! Allons !! Un peu de calme s’il vous plaît !! Il n’y en a pas pour longtemps. Si j’ai tenu à vous parler à une heure aussi tardive, c’est avant que vous rentriez chez vous et que vous racontiez cette histoire à tous vos proches. Les conséquences pour Florian pourraient (Il insiste) Je dis bien pourraient, être néfastes pour lui !!
Voyant leurs incompréhensions.
- Réfléchissez cinq minutes et vous comprendrez vite ou je veux en venir, ce garçon a sûrement un don pour la médecine mais il est encore très jeune et n’est sûrement pas préparé à être jeter à la tête des médias, aussi je vous le demande pour son bien de rester discret sur ce qu’il s’est passé aujourd’hui.
Un long moment de silence suivit d’un brouhaha de conversations, quand enfin une des personnes dans la salle lève le doigt pour demander la parole.
Robert en haussant les sourcils, curieux.
- Oui Daniel, je t’écoute.
- Il y a juste un truc que je ne comprends pas Robert ? Tu nous demandes de rester discrets et nous on veut bien !! Mais discret sur quoi ? Qu’est ce qui s’est passé aujourd’hui ?
Il s’adresse à son voisin.
- Tu as compris quelque chose toi ?
- En fait non !! J’attendais que quelqu’un m’explique ce qu’il se passe.
Robert sourit en comprenant la décision collégiale qui vient d’être prise.
- Eh bien messieurs, puisque je vous ai convoqués pour ne rien vous dire et qu’il ne s’est rien passé, je vous souhaite à tous une bonne nuit en vous remerciant d’être venu ne pas m’écouter.
Petit à petit la salle se vide et ne reste bientôt plus avec Robert que les quelques chefs de service qui étaient présents ce jour-là et auxquels il a demandé de rester encore un peu.
- Bon !! Messieurs !! Maintenant que nous voilà entre nous, j’aimerais avoir votre avis sur les suites à mener.
René qui y a déjà beaucoup pensé depuis tout à l’heure.
- Je propose que nous lui constituions une équipe et qu’il puisse exercer disons relativement secrètement dans l’établissement.
Robert a lui aussi pensé à une solution similaire.
- Déjà il faudrait trouver des volontaires et ensuite dans quel service l’affecter ?
- (René) Pour les volontaires je ne crois pas que ce soit un problème. Quant au service je pense que son équipe devrait être multiservice, afin de donner un coup de main là où le besoin se fera sentir.
- (René) Et puis n’oublions pas que le matin il a cours et que ses disponibilités sont réduites à quelques heures tout au plus par jour.
Il repense à quelque chose.
- Il faudra également penser à le rémunérer car ce garçon comme j’ai pu m’en rendre compte a les poches vides.
Frédéric sourit, mais préfère ne rien dire car s’ils apprenaient ça !!!
- Peut-être que déjà le mieux serait de lui en parler vous ne croyez pas ? Je suis plutôt bien placé pour savoir que ses matinées sont bien remplies, il y a des spécialistes réputés qui viennent spécialement lui donner des cours depuis la rentrée.
- (Une voix) Quelqu’un pourrait-il me dire ce que ne sait pas faire ce garçon, depuis tout à l’heure je vous écoute et j’ai l’impression qu’on parle d’un martien.
René reconnaissant son ami.
- Ah !! C’est toi Jordan !! C’est vrai que tu ne le connais pas encore ? Eh bien je te le présenterai la prochaine fois qu’il sera là et tu comprendras très vite de quoi nous parlons tous.
***/***
Pendant ce temps Flavien et Marc discutent dans la chambre de ce dernier, ils ont entendu ce qu’il se disait sur Florian car quand Flavien s’est présenté pour donner son sang, il a entendu deux infirmiers parler de lui et ce qu’ils en ont dit même s’il connaît l’intelligence exceptionnelle de « Flo », dépasse quand même son entendement.
- (Marc) Tu y crois toi à tous ses racontars ?
- (Flavien) Ils avaient pourtant l’air sûr de ce qu’ils disaient.
- (Marc) Tu t’imagines à sa place toi ?
- (Flavien en riant) Dans quelques années si tout va bien pourquoi pas, c’est le but de notre formation non ?
- (Marc) Je suis d’accord avec toi, à vingt-cinq ans oui mais pas à seize et demi.
- (Flavien) Fais-moi penser d’en parler à Sébastien, ça pourrait l’intéresser.
- (Marc) Comment ça ?
- (Flavien) Je crois que son copain Sylvain a une petite sœur paraplégique et que les médecins du cru ne lui donnent pas beaucoup d’espoir de remarcher un jour.
- (Marc) Et tu crois que « Flo » pourra y changer quelque chose ?
- (Flavien) A en croire tout ce qu’on a entendu aujourd’hui c’est une possibilité oui, ou tout du moins donner son avis et dire s’il y a un espoir ou pas.
Marc en baillant.
- Demain tu me fais penser d’en parler à Florian, nous verrons bien ce qu’il dira. En attendant je suis claqué et je ne vais pas tarder à me pieuter.
Flavien baillant lui aussi en écho à son ami.
- T’as raison je te laisse bonne nuit « squelettore »
- (Marc) Bonne nuit « hulklore »
1ere année avant pâques : (10/14) (Thillois)
Sébastien est réveillé depuis un moment déjà mais il est encore très tôt car la clarté du jour n’entre pas encore dans la chambre, il sent derrière son dos le corps tout chaud de Sylvain collé au sien.
La soirée d’hier comme quasiment toutes les soirées depuis qu’ils ont sauté le pas a été chaude, ça n’empêche pas Sébastien d’avoir encore une grosse envie à soulager.
Le sexe de Sylvain est au repos entre ses fesses qu’il commence à remuer doucement, caressant le pénis de son copain et le transformant rapidement en la belle matraque qu’il apprécie chaque jour qui passe davantage encore.
***/***
Les quelques minutes de sexe débridés qui ont suivi le réveil de Sylvain et celles nécessaires ensuite pour se remettre de leurs émotions mais également pour constater les dégâts sur le drap du dessous qui a reçu toute la manne de Sébastien.
Sylvain pas fier.
- Je crois qu’on va se prendre une sacrée dose si ma mère voit ça !!
- (Sébastien) D’autant plus que ce n’est pas la première fois que ça arrive.
Sébastien regarde le drap tout tâcher.
- il faudrait penser à protéger le lit avec une serviette.
- (Moqueur) À condition de ne pas se faire violer dans son sommeil !!
Clin d’œil de Sébastien.
- en attendant profitons que nous sommes seul pour nettoyer ce bazar.
Pendant que Sylvain s’occupe du linge, Sébastien est descendu préparer le petit déjeuner.
Sa sœur et Mélanie dormant encore et les parents de son ami étant déjà au travail, il ne prépare donc que pour eux deux.
Sylvain repense à son réveil de ce matin et sa libido repart en flèche en lui collant le sexe au nombril aussi quand il voit son copain légèrement penché lui tournant le dos, c’est plus fort que lui et il descend prestement son pantalon de pyjama tout en faisant de même de celui de Sébastien.
***/***
Les deux garçons après ses quelques minutes de pur délire sont maintenant repus niveau sensations et se donnent un baiser tout en tendresse, ils en ressentaient le besoin après ces joutes viriles dont ils viennent d’être les acteurs.
***/***
Carole remonte doucement les marches jusqu’au palier de l’étage en essayant de ne pas faire trop de bruits, elle est encore toute secouée par la scène à laquelle elle vient d’assister sans le vouloir du fait qu’elle était descendue juste pour se prendre un verre d’eau.
Voir les deux garçons en pleins ébats et la façon qui lui a semblé très brutale dont ils se sont comportés lui donne à réfléchir sérieusement sur ce qu’elle avait jusque-là pu imaginer de l’amour entre deux hommes, voire même de l’amour tout court.
Elle qui est plutôt fleur bleue voyait ça avec beaucoup plus de tendresse, comme elle aimerait que cela soit pour elle quand elle passera le pas et qu’enfin elle pourra vivre sa première fois.
En tous les cas il n’y a plus de doutes sur qui des deux garçons tient la culotte et quelque part ça lui fait bizarre d’apprendre que c’est son frère qui a le rôle passif.
Elle serre les dents en repensant à ce qu’elle a vu pénétrer son frère et elle fait une grimace amusée en pensant à ce qui l’attend si la taille du sexe des garçons est proportionnelle à leur corps, car si c’est le cas !!! Ouille ! Ouille ! Ouille ! Pense-t-elle quand son cerveau lui renvoie l’image de Flavien.
1ere année avant pâques : (11/14) (un midi à la fac)
Flavien et Marc sont pour une fois les premiers arrivés à la cantine, ils s’assoient dans le fond de la salle et s’attaquent à leurs repas, ne voulant pas attendre plus longtemps de peur que ça refroidisse.
Les jumeaux ne tardent pas à arriver à leurs tours et viennent prendre place à table après un bref bonjour, se plongeant directement le nez dans leurs assiettes.
Quand ils arrivent au dessert, Flavien est tout pensif car il comptait bien voir comme chaque midi son copain Florian et ça lui fait tout bizarre qu’il ne soit pas là.
- Vous avez vu « Flo » ce matin ?
- (Marc) Non mais c’est normal, tu sais bien qu’il suit des cours particuliers.
- (Carole) Ce n’est pas son habitude de nous laisser sans prévenir.
- (Marc) Au fait les jumeaux !! Ça tombe bien que Florian ne soit pas là à midi, justement on a entendu un truc sur lui et avant de lui en parler, on aimerait bien que Sébastien en touche deux mots à son pote.
- (Sébastien) Sylvain ?
- (Flavien) À moins que tu en aies eu d’autres depuis l’autre fois !!
Carole amusée et troublée par Flavien.
- Bah !! Là ça ne risque pas d’arriver.
- (Sébastien) Et vous lui voulez quoi à Sylvain ?
Flavien raconte alors à ses amis ce qu’il a entendu pendant la soirée à l’hôpital.
Une fois terminé Flavien voit les visages incrédules des jumeaux et se dit qu’il aurait autant eu de mal à y croire s’ils n’en avaient pas été plus ou moins témoins.
- (Carole sidérée) Vous êtes sûr les gars !!!
- (Flavien) En tout cas c’est ce que nous avons entendu et connaissant la réputation du gnome ici, je suis enclin à croire qu’il y a certainement une grosse part de vérité dans tout ça.
- (Marc) Et puis de toute façon qu’est-ce qu’on risque ? Au mieux c’est que du bonheur pour la famille de ton pote et au pire ça ne changera rien à ce qu’ils savent déjà.
- (Sébastien) Ouaih !! Peut-être !! Et puis après tout pourquoi pas !! J’en parlerai à Sylvain ce soir.
Ils voient que plusieurs garçons sortent précipitamment de la cantine bientôt suivit par d’autres, quand l’un d’entre eux se dirige droit vers Flavien le visage décomposé.
- Flavien !!! Il faut que tu viennes vite !!! Il y a ton pote qui va se faire tabasser.
- (Flavien surpris) Quel pote ?
- Le petit rouquin, il y a une bande de taré qui lui sont tombés dessus juste à l’entrée du campus !!
Il ne faut pas lui en dire plus pour que Flavien accompagné de Marc et des jumeaux, prennent leurs jambes à leur cou et se dirigent là où le garçon leur a dit qu’ils trouveraient Florian.
Un attroupement commence à se faire avec en son centre un petit gars qu’ils reconnaissent aussitôt, cerné par quatre grands gaillards qui viennent de je ne sais où mais sûrement pas de la faculté vue la dégaine qu’ils trimbalent.
Les lascars voyant l’attroupement que leurs présences sur les lieux attire, commencent à se regarder en se demandant s’il ne vaut pas mieux pour eux s’éclipser avant de trop attirer l’attention sur eux.
Mais c’est sans compter sur le petit rouquin qu’ils ont voulu racketter et qui maintenant les nargue en prenant une position de boxeur, faisant des moulinets avec les poings fermés en les invectivant.
***/***
Florian a bien vu Flavien arriver et ça le rassure, mais il ne va quand même pas se laisser marcher dessus par cette bande de ploucs.
- Aller !!! Venez bande de dégonflés !!
Les quatre gars s’arrêtent et se retournent, regardant sidérés le gamin leur montrant les poings en les traitant de dégonflés.
Celui qui apparemment est le meneur s’avance alors d’un pas, ne voulant pas perdre l’autorité qu’il s’est forgé au sein de sa bande en se laissant traiter de tous les noms par un môme qui doit encore pisser au lit.
Il balance alors son poing en direction du visage du gosse mais manque de tomber quand celui-ci ne rencontre que du vide, un grand coup de pied au cul le fait se retourner et retomber nez à nez avec le même « gosse » qui a repris sa position de départ, les deux poings devant le visage.
- C’est tout ce que tu sais faire ducon !!
Furieux le mec fonce sur Florian qui se jette à ses pieds, le faisant s’étaler les quatre fers en l’air sous la risée des étudiants qui commencent à bien s’amuser de le voir foutre la honte au gars qui devient furax et appelle ses copains à la rescousse.
Ils foncent sur lui tous les quatre et c’est la course-poursuite pendant quelques secondes, secondes nécessaire à « Flo » pour aller se réfugier derrière la carrure impressionnante de son grand copain.
- Je te les laisse « Flav », sinon je vais les mettre en miettes !!
Les jeunes les entourant qui ont entendu ses paroles éclatent de rires et Flavien pendant un moment reste sur le cul en hésitant à répliquer, car les quatre gars sont déjà sur eux prêts à en découdre.
Le hic dans tout ça c’est qu’ils ne savent pas à qui ils ont à faire et en moins de temps qu’il n’en faut à Florian pour citer la racine complète de pi, ils se retrouvent chacun dans la position inconfortable du gars qui vient de s’en prendre une et qui se demande encore comment c’est arrivé.
Carole qui vient d’assister à toute la scène est subjuguée par la parfaite maîtrise et le corps d’athlète de ce grand gars dont elle éprouvait pour lui au tout début une profonde amitié, mais qui au fil des jours se renforce dans un amour certes naissant mais déjà très fort.
1ere année avant pâques : (12/14) (Espoir)
Après la discussion qu’a eue Sébastien avec Sylvain sur Mélanie, suite aux révélations que lui ont faites Flavien et Marc, Sylvain arrive cet après-midi-là devant le CHU et respire plusieurs fois profondément avant d’oser entrer dans l’établissement.
Sébastien a mis son copain, un certain Florian au courant de sa visite et donc normalement celui-ci devrait ne pas être surpris de le voir.
La porte automatique s’ouvre devant lui et il entre dans ce lieu où il ne s’est plus jamais senti bien depuis l’accident privant sa sœur de la motricité de ses jambes.
Une femme souriante en le voyant hésiter s’avance vers lui.
- Bonjour jeune homme, vous cherchez quelque chose ou quelqu’un peut être ?
- Heu !! Bonjour madame, oui en effet je cherche un ami ou plutôt l’ami d’un ami que je devrais pouvoir trouver ici.
- Pouvez-vous me dire son nom ?
- Oui bien sûr !! C’est Monsieur De Bierne.
- De Bierne ? Je ne connais pas !
Elle voit passer un collègue.
- Hé !! Ludo !! Tu connais un De Bierne qui travaille ici toi ?
- Non ça ne me dit rien !!
Il va pour repartir puis se retourne.
- Attends un peu ce ne serait pas le nom de famille de « Flo » par hasard ? Il me semble bien l’avoir entendu être appelé comme ça par René.
Sylvain se rappelle d’un coup du prénom.
- Ce doit être lui, je pense.
Il voit les deux visages changer et devenir méfiant, l’impression est étrange mais il en mettrait sa main à couper que depuis qu’ils ont prononcé son prénom, ils sont devenus plus secret et moins enclins à être aimable envers celui qui apparaît maintenant comme un curieux.
- (La femme) Et vous lui voulez quoi si ce n’est pas indiscret ?
- Je voulais le rencontrer pour discuter avec lui du cas de ma petite sœur et mon ami m’a dit qu’il était d’accord pour qu’on se voie, que le mieux étant donné son emploi du temps serait que je vienne ici pour lui parler.
La femme retrouvant un semblant d’amabilité.
- Je vais aller le prévenir vous êtes monsieur ?
- Dufour !! Sylvain Dufour mais dites-lui que je viens de la part de Sébastien Merlot son copain de fac.
Quand il prononce le mot fac, le sourire revient sur les lèvres de la jeune femme.
- Je ne serais pas absente longtemps, restez ici je reviens.
Ce gars doit en imposer pour que les gens réagissent de cette façon, pense-t-il en surveillant d’un œil les allées et venues incessantes qui animent la salle en lui donnant le tournis.
Il voit un tout jeune garçon déboucher d’un couloir et qui après avoir jeté un regard dans la salle, le remarque et se dirige droit vers lui.
Le gamin qui ne doit pas avoir dix-huit ans est trop mignon pense-t-il en admirant son corps svelte et son visage ravissant surmonter d’une touffe de cheveux d’un roux magnifique, mais qui doit avoir eu un grave problème un jour en rencontrant un peigne se dit-il en souriant.
Quelle n’est pas sa stupeur quand le gamin s’arrête face à lui, un sourire jusqu’aux oreilles et qu’il lui demande.
- C’est toi le pote à « Seb »
- Heu !! Oui c’est bien moi.
Il lui tend la main.
- Moi c’est Sylvain et toi tu es ?
- Florian mais mes amis disent « Flo ».
Il croit halluciner.
- Non !!! C’est toi ??
Je ris en voyant sa tête.
- Là tu vois c’est l’effet Kisscool !!! Il t’a dit quoi de moi « Seb » pour que tu tires une tronche pareille ?
- Heu !! Rien en fait juste que quand il m’a dit que tu étais un pote de fac, je te voyais plus âgé c’est tout
- Bah non tu vois mais parlons plutôt de ce qui t’amène, ah !! Je vois que tu as pensé aux radios ?
Sylvain lui tend la grande enveloppe.
- Tiens !!!
- Viens !! Suis-moi, nous allons regarder ça de plus près.
Sylvain reste collé au gamin qui apparemment connaît tous les couloirs comme sa poche et qui les mène dans une pièce avec l’éclairage mural nécessaire à la bonne vision des radios.
Il voit le gosse clipper celles-ci une à une puis revenir à la première et commencer à les visualiser.
Il ne lui faut que très peu de temps avant qu’il ne les range et lui rende l’enveloppe.
- Je pense que c’est faisable, je n’ai rien vu qui pose un réel problème.
Une bouffée de chaleur monte au visage du jeune homme et un énorme espoir lui noue l’estomac.
- Tu es sûr ?
- J’en suis certain !! Bien sûr il va falloir faire un scanner pour s’en assurer, mais ça ne devrait pas poser de problèmes.
Sylvain se rappelle des paroles de ses amis sur ce jeune garçon.
- Je te crois alors, comment procède-t-on maintenant ?
- Demande à tes parents de ramener le dossier médical complet de ta petite sœur et nous verrons ensuite avec quel chirurgien elle se fera opérer, est-elle déjà venue dans cet hôpital ?
- Oui, Mélanie a des séances de Kiné deux fois par semaine avec le docteur Minne.
Je me tape le front.
- C’est noté, nous verrons avec lui pour qu’il la prépare au mieux.
Je vois ses yeux s’élargir de stupeur.
- Un problème ?
- Heu !! Non !! Juste que ça me fait bizarre de parler comme ça de ma sœur avec quelqu’un qui paraît si jeune.
- (Amusé) Paraît ???
- (Sylvain rit) Oh, oui !!!
Je comprends très bien ce qu’il veut dire.
- Bah !! Ce qui compte c’est que Mélanie remarche un jour. Parles-en à tes parents et demande-leurs de prendre contact avec monsieur Mercier, j’irais lui en toucher deux mots dans la journée.
1ere année avant pâques : (13/14) (Chez les Viala) (Quelques jours plus tard)
Aurélien a le cœur qui bat très vite quand il raccroche le téléphone, sa communication avec Chloé lui donne un grand espoir quant à leur rapprochement vers une relation plus sérieuse.
Quand elle lui a demandé s’il serait également à Aix pour les vacances de Pâques et qu’il lui a répondu que c’était prévu comme ça avec les grands-parents de Florian, son exclamation de joie lui a été droit au cœur.
Aussi c’est avec un sourire amoureux aux lèvres qu’il s’en retourne rejoindre ses frères au salon, ceux-ci le voyant arriver le visage rayonnant de bonheur comprennent immédiatement qui était au bout du fil depuis plus d’une heure avec lui.
- (Guillaume) Alors comment va Chloé ?
- (Aurélien) Très bien, elle vous donne le bonjour.
Reprenant ses esprits.
- Comment tu savais que c’était elle ?
- (Damien) Tu as un tatouage sur le front marquer « Chloé je t’aime ».
- (Aurélien amusé) Très drôle !! Ah ! Ah ! Ah !
- (Guillaume) En voilà donc deux de caser sur quatre.
- (Aurélien) Bah !! Vous avez le temps d’y penser vous deux, à votre âge il n’y a pas le feu au lac.
Pendant ce temps-là dans le bureau de Frédéric, une conversation dès plus sérieuse a lieu entre lui et Florian.
- (Frédéric soucieux) Tu te rends bien compte de ce que tu me demandes de faire ?
J’essaie de le rassurer.
- Je suis certain que tu en es capable et Robert dit que tu es le meilleur chirurgien de l’établissement.
- (Frédéric) J’ai visionné plusieurs fois les différentes radios et les images du scanner tu sais !! Bien sûr ce doit être faisable mais c’est au millimètre et je n’ai pas les mêmes certitudes que toi sur mes possibilités.
- Alors c’est moi qui l’opérerai !! Mais il faut que ses parents croient que c’est toi qui auras pratiqué l’intervention
- (Frédéric) Tu en as déjà parlé à Robert ?
- Oui et il est entièrement d’accord avec moi pour que je ne sois pas cité pour l’instant et que les actes que je pourrais réaliser avec son consentement, devront toujours être attribués à un chirurgien du service concerné.
- (Frédéric) Alors je te fais confiance, tu te rends compte où j’en suis avec toi à trouver normal qu’un garçon de seize ans puisse réaliser un acte chirurgical aussi insensé. Je ne connais pas dix personnes dans le monde qui oseraient même essayer de le tenter.
Je me lève et vais l’embrasser.
- Merci de ta confiance.
***/***
L’après-midi suivant, ils se retrouvent dans le bureau de Robert qui valide officiellement l’acte chirurgical sur Mélanie par le docteur Frédéric Viala et officieusement qu’il ne soit que l’assistant de Florian et de son équipe.
Il n’a pas été difficile de la constituer d’ailleurs, puisque les deux infirmiers ainsi que l’infirmière qui étaient présents lors de l’intervention sur la fillette se sont portés volontaires auprès de Robert sitôt connu l’éventuelle formation de celle-ci.
Les voilà donc en chemin pour voir Mélanie et ses parents, profitant que celle-ci soit à une de ses séances de kiné.
Jordan voit arriver Robert et Frédéric accompagner d’un gamin qui viennent très certainement pour le voir car sitôt qu’ils l’aperçoivent, ils changent de direction pour venir vers lui.
- (Robert) Ah !! Jordan !! Pourrions-nous vous prendre quelques minutes de votre temps.
- (Jordan curieux) Bien entendu !! D’ailleurs je n’attends pas mon prochain patient avant un bon quart d’heure.
- Fort bien !! Ah oui !! Je vous présente, je ne pense pas que vous vous connaissiez. Voici le docteur Viala nouvellement arrivé parmi nous et Florian De Bierne qui prépare ses diplômes de médecine, mais peut-être en as-tu déjà entendu parler ?
Jordan en souriant au petit rouquin.
- Il faudrait être sourd mais j’avoue que je ne m’imaginais pas voir un garçon aussi jeune derrière le « Flo » dont tout le monde parle ici.
Un homme assez âgé marchant difficilement malgré la canne qui l’aide à avancer, arrive à ce moment-là et s’adresse à Jordan en s’excusant auprès des autres.
- « Dan » ta secrétaire m’a dit que tu avais un instant de libre alors je me demandais si tu ne pourrais pas t’occuper de ma jambe, depuis ce matin c’est l’enfer.
- (Jordan) P’pa !! Tu vas devoir attendre un peu, je n’en ai pas pour longtemps alors va t’installer en attendant.
Il reporte son regard sur son directeur.
- De quoi voulez-vous me parler ?
- (Robert) D’une éventuelle opération sur la jeune Mélanie Dufour.
- (Jordan) Et en quoi puis je être utile ?
- (Robert) Elle aura besoin au préalable d’une certaine préparation musculaire que Florian nous a demandée.
Jordan fixant le jeune garçon.
- Qu’est-ce que tu connais en kinésithérapie pour savoir ce qui est bon pour Mélanie.
Je ne veux pas le braquer contre moi aussi je décide de faire autrement.
- Je pourrais m’occuper de votre père pendant que Frédéric vous explique tout ça.
Robert amusé devant la tête de « Dan ».
- Faisons comme ça !! Aller « Dan » !! Allons dans ton bureau et laissons Florian te convaincre de son savoir-faire.
Pendant que Robert et Frédéric suivent Jordan pas rassuré de laisser un gamin s’occuper de son père, je me dirige vers le vieil homme qui a le regard fixé sur moi depuis un moment.
- Bonjour monsieur, je m’appelle Florian et j’ai l’impression que vous avez besoin d’une bonne séance de massage.
Suis alors une conversation à bâton rompu entre le garçon et le vieil homme, pendant que Florian s’occupe de la jambe qui a été il l’apprend très vite, mise en miette lors d’un accident de la route.
L’homme qui se prénomme Ian, lui explique pourquoi il le détaillait de la sorte en lui parlant de son compagnon qu’il a connu très jeune et qui avait à l’époque les cheveux aussi roux que les siens.
Jordan lui n’en revient pas de ce que les deux hommes assis près de lui dans son bureau lui racontent, bien sûr il a eu écho du jeune garçon qui ferait des miracles dans les différents services où il a été accueilli, d’abord avec réticence puis rapidement avec les bras grands ouverts pour ne pas dire maintenant qu’il y est attendu avec impatience.
1ere année avant pâques : (14/14) (Jour J)
Mélanie se sent bien, les massages spéciaux que lui donne son kiné depuis un mois lui remusclant certaines zones de son corps bien précises en vue de son opération qui doit avoir lieu demain en fin de journée.
Jordan applique point par point les instructions qu’il a reçues et ne peut que constater l’amélioration sur les muscles dorsaux de la fillette ainsi que sur ceux de ses cuisses.
Il repense souvent à sa sortie de son bureau après qu’on lui a expliqué qu’un gamin de pas encore dix-sept ans allait opérer Mélanie et qu’il avait le soutien de sa hiérarchie pour le faire, il a pensé un instant que le monde devenait fou et c’est seulement quand il a vu son père se tenant droit sur ses jambes en riant comme un ado avec ledit jeune homme, qu’il commença à comprendre et à prendre au sérieux toutes les rumeurs qu’il a entendues sur son compte.
Depuis ce jour et chaque semaine qui passe, son père retrouve Florian pour une séance de kiné dont il ressort détendu toutes traces de douleurs disparues.
Bien sûr sa jambe ne retrouvera jamais sa mobilité de jadis, les tendons et les muscles s’étant atrophiés depuis bien trop longtemps mais le fait que la douleur s’estompe est déjà une extraordinaire avancée.
***/***
André et Fabienne accompagnés par Sylvain sont en entretien avec Frédéric qui leur présente Florian comme son fils, intéressé lui aussi par la médecine et plus particulièrement par la chirurgie, qui aime beaucoup l’assister quand il a des moments de libre.
Bien sûr Sylvain n’est pas dupe depuis qu’il a bien compris que tout ce qui se rapporte à ce garçon n’est pas aussi simple que ça semble l’être au premier abord.
André n’osant encore pas y croire.
- Et vous êtes sûr que cette opération ne se fait pas trop tôt ? C’est pourtant ce qu’un de vos collègues nous a affirmé.
Frédéric qui en a suffisamment parlé avec Florian.
- Je vous assure que non, la lésion se trouve dans une zone qui n’a pas de rapport direct avec la croissance de votre enfant donc il n’y a rien qui empêche d’intervenir maintenant.
- (Fabienne émue) Notre Mélanie retrouvera-t-elle l’usage de ses jambes ?
Frédéric se voulant réconfortant.
- C’est le but de cette intervention madame et si nous insistons pour qu’elle se fasse maintenant c’est que Mélanie est prête, vous en avez parlé avec le docteur Minne ?
- (André) Oui bien sûr et il nous a confirmé que la préparation musculaire qu’il donne à notre fille depuis un mois l’aidera beaucoup pour sa rééducation.
- (Frédéric) Donc si vous êtes d’accord, il ne reste plus qu’à signer les documents donnant les autorisations nécessaires.
Une fois toutes les formalités réglées, la famille Dufour rentre à la maison en laissant la jeune fille qui doit rester à l’hôpital n’ayant pas le droit de rentrer avec eux du fait qu’elle doit suivre un régime alimentaire spécifique avant l’intervention du lendemain.
La journée suivante ne lui parut pas trop longue, de nombreux examens suivit par la visite de ses parents lui font passer les quelques heures qui la rapprochent de l’opération à une vitesse folle.
Aussi quand le moment arrive de la faire descendre en salle blanche, elle en est la première surprise.
Mélanie voit le médecin souriant qui lui injecte un produit dans le bras en lui parlant avec douceur alors qu’elle sombre rapidement dans un sommeil artificiel.
Dans la salle d’attente, Sylvain et ses parents attendent, n’ayant pas voulu suivre les conseils du personnel d’aller se détendre le temps qu’on les appelle quand tout sera terminé.
Sylvain décide de se dégourdir les jambes et passe devant l’ascenseur au moment où celui-ci s’ouvre en laissant sortir un homme visiblement pressé, il ne peut s’empêcher de regarder à l’intérieur et se fige en reconnaissant Florian accompagné d’une jeune infirmière vêtue tous deux de blanc comme le personnel hospitalier.
Quand la porte se referme, il regarde l’afficheur et constate qu’il les emmène au sous-sol où se trouvent les blocs opératoires.
Florian arrive avec Émilie l’infirmière dans la pièce où déjà « Max » et Julien les deux autres infirmiers de « son » équipe s’affairent autour de la table d’opération où Mélanie est étendue sur le ventre, déjà branchée aux différents appareils de surveillance.
Frédéric est là lui aussi pour assister sans rien dire à ce qui sera pour lui la plus extraordinaire journée de sa vie, il voit toute la dextérité et l’extrême compétence avec laquelle Florian opère.
Aucune parole ne vient perturber le silence uniquement rompu par les bips ! bip ! des appareils électroniques.
Deux longues heures passent ainsi, jusqu’au moment où le garçon terminant les dernières sutures se retourne et enlève son masque, dévoilant un magnifique sourire de satisfaction alors que sa voix brise le silence de la pièce.
- C’est bien les gars !! Vous pouvez la transporter en salle de réveil et lui mettre un corset, prévenez l’anesthésiste pour qu’il reste près d’elle. Nous repasserons la voir tout à l’heure.
C’est seulement une fois qu’ils ont quitté la salle, que Florian soit sorti des vestiaires après s’être nettoyé et débarrassé des vêtements souillés de sang, que Frédéric sort enfin de son mutisme.
- Crois-tu qu’elle pourra remarcher normalement ?
- Bien sûr, sinon à quoi aurait servi cette intervention ?
- Tu es très fort fiston, je n’avais encore jamais vu une chose pareille.
- Bah !!! Tu en aurais fait autant.
- Je ne pense pas non !! Je t’ai bien observé tu sais et jamais tu n’as hésité, tu savais précisément quoi faire à chaque instant alors que je n’aurais certainement pas su par où commencer. Les dommages qu’avait subis le corps de cet enfant étaient trop grands pour l’expérience que j’en ai et je t’assure que je n’aurais jamais pu faire ce que tu as fait ce soir.
Il me prend dans ses bras et m’embrasse le front.
- Tu es un sacré petit bonhomme le sais-tu ?
- Heu !! Tu peux enlever le « petit » s’teu plaît !!! Ça fait trop gamin.
Frédéric les yeux devenant humides d’émotion.
- Bien sûr mon « grand » !!
Fin du tome 1 (suite tome 2 « Raphaël»)
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