C’est l’heure, oui c’est maintenant. Le moment où tout se joue. Le moment où je brille de ma réussite, où tout me souris, ou alors, à l’inverse, le moment où je perds tout, tout ce que j’ai construit s’effondre, me laisse sans rien, mes proches voudront surement me soutenir mais ils ne seront que de lointaines voix, sans effet, sans rien. Tellement d’enjeux pour un événement ! La vie de mes rêves, de mes passions, ou une vie vide. Vidé de son essence, déserté par la joie et la bonne humeur, déserté par l’espoir. Ce n’est plus une vie ça. C’est la mort. Sur cette rencontre repose ma vie ou ma mort. Mais, l’issue de cette rencontre repose sur moi. Je serais maître de ma vie ou maître de ma mort. Tout dépend de moi. Je n’ai pas le droit à l’erreur ! L’adrénaline bouillonne en moi, menace de jaillir de mon corps tels des geysers près des volcans. La fureur, la détermination transpercent mes yeux et tout ce qu’ils croisent. Mes muscles sont bandés, mes mains tremble, de joie ? de peur ? non d’excitation ! Je suis prêt ! Je le sais, ça fait des mois que je me prépare à ça ! Des mois que je sue sang et eau pour parvenir à une telle maîtrise, une maîtrise qui me permettra de surpassé toutes les embûches qui se dressent entre moi et ma vie, toutes épreuves qui ne chercheront qu’à m’éloigner de mon rêve. C’est mon rêve, mon objectif ! Et je ne laisserais personne m’empêcher de l’atteindre ! Je ne me laisserais pas faire !

Derniers préparatifs, les bandes, les protections, quelques conseils de dernières minutes, des encouragements, du bourrage de crâne. Ovation générale dans la salle, j’ai beau me dire que c’est pour moi, une petite voix au fond de mon esprit me chuchote que ce n’est pas pour moi, ce n’est que pour Lui. C’est pour Lui que les personnes applaudissent à tout rompre, pour Lui qu’ils ont des étoiles dans les yeux. Ce n’est pas grave. Je m’en fou. A la fin, ce sera pour moi. Ce sera pour moi le tonnerre d’applaudissement, pour moi la lueur admirative dans le regard ! J’avance d’un pas assuré et je fends la foule, avec mon corps, avec mon regard, avec mon esprit, avec mon rêve ! J’avance et à chaque pas, mes oreilles se ferment et n’entendent plus que ma respiration haletante, plus que le bruit de mes pas, cadencés sur le sol, qui tracent ma route, à travers la foule, vers mon objectif, mes espoirs et mes rêves, vers ma vie, vers mon futur !

Dernières étapes. Les consignes. Les gants. Le protège dent. Et je monte sur le ring. Je me mes face à mon adversaire. Je lui tape dans les gants, c’est le salut. Le gong. Le début du combat. Le combat de mes rêves ! Car après, après ma victoire, je serais champion ! Champion du monde ! Et je pourrais regarder la photo de mon père sur la cheminée et lui dire bien en face ce que je n’ai pas pu lui dire avant qu’il parte.

-          Ça y est papa, j’ai réussis ! J’en suis au même niveau que toi ! Je t’ai rejoint ! Nous sommes pareils.