La fugue
Ce matin, je vois la petite fille partir à l’école. Je me lève et j’aboie, remuant la queue, qu’elle sache que je suis heureux de la voir. Quand elle me voit, elle sourit et se dirige vers moi pour me caresser. Je suis trop content. Mais la grosse bonne femme sort au même moment en hurlant.
-Ne touche pas ce sac à puces !
-Oui maman.
-Je t’ai à l’œil. À ce soir Zoé.
-À ce soir maman.
La petite fille reprend sa route, la tête basse et moi, j’ai le cœur brisé. En relevant la tête, je remarque que le portail est resté ouvert, sans hésiter, je me faufile et me retrouve dans la rue, libre. Il y a des voitures partout. Plein de gens qui marchent dans tous les sens, qui parlent fort, enfin ça, j’ai l’habitude avec l’autre grosse bonne femme.
Je ne sais pas où aller. Me voilà perdu dans ces rues, à devoir, encore une fois, passer la nuit dehors, enfin ça aussi, j’ai l’habitude.
Je déambule sur le trottoir, passe devant plein de maisons, des allées d’arbres, une école. Je m’arrête et regarde les enfants jouer, au loin, je vois la petite fille. Elle va tellement me manquer. Il ne faut pas qu’elle me voie, elle va être assez triste comme ça en rentrant ce soir.
Je continue ma route jusqu’à une forêt à la sortie de la ville. Je suis épuisé. Je m’allonge en boule contre un arbre. Qu’est-ce que je vais devenir maintenant.
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