Orpheline de sa mère Marie Ariane (prénom peu lisible sur l'état civil) Anasthasie Ousy, à l'âge où personne ne devrait jamais l'être, elle sera déjà fortifiée par cette première fatalité qui lui imposera ce monde, alors qu'il ne s'était écoulé que 9 ans depuis sa naissance. Dans la mesure de ce bouleversement, son oncle la recueillit, elle put de cette manière faire la connaissance de cet humble receveur des postes. Ce séjour de trois ans, qui débuta comme consécutif à un malheur, se transforma en une étape partielle de sa formation intellectuelle et politique, grâce son oncle aussi humble qu'ambitieux dans son souhait de transmettre le fruit de sa propre pensée communiste et littéraire, reflétant celle des illustres.

Bien qu'il ne coule pas de source qu'un homme du peuple ait pu former une jeune fille, notamment dans un milieu ouvrier poursuivi encore par la légende de son intolérance réputée bien plus grasse que celle des honnêtes gens, si on se réfère à ce qu'on peut entendre lorsqu'on daigne mentionner le mouvement ouvrier. Au demeurant, l'intolérance au cœur du mouvement ouvrier exista, aussi indéniable et évidente que celle de toute une société patriarcale.

Éveillée par un goût de la littérature et la soif inextricable d'étudier, une autre fatalité lui rappela sa condition, sous un prétexte fallacieux. Telle une norme brutalement coercitive astreignant sa classe sociale, elle ne prendra pas le chemin de l'école et devra travailler pour espérer survivre au lendemain, à l'image de sa défunte mère qui fut probablement ménagère toute sa vie et mourut à près de trente-six ou trente-sept ans.