Chapitre 5
Cette impression de déjà-vu sans intensité. Il y a des mots qui blessent, d’autres qui tuent. Et comme une mauvaise nouvelle n’arrive jamais seule. Mickael débarque tambour battant comme un chien dans un Molky. Ouvrant mes volets, aérant la pièce qui n’avait vu le jour depuis une semaine, perturbant ma noirceur et cette complaisance du malheur à laquelle je m’étais habitué. Et tout cela pour me cracher sa reconnaissance. Me croyant telle une ordure ayant saboté son couple, pour finalement comprendre que ce n’était qu’un stratagème ayant pour but de resouder leur relation. Sa naïveté m’écœure. Leur naïveté m’écœure, leur bonheur m’écœure. Alors je pris un ton sérieux, un ton de psychologue aguerri et d’homme sage pour lui dire que cette relation était vouée à l’échec. Elle ne l’aime pas, elle l’idéalise et un jour elle aura conscience de la réalité. Peut-être demain, peut-être après un mariage et trois gosses, mais elle prendra conscience de la réalité. La réalité d’un homme ignoble qui n’a aucun désir d’amour, un lourdaud lâche et infâme. Capable du pire, jamais du meilleur. « Tu la rendras triste, et quand tu comprendras que c’est uniquement par ta faute que sa vie se résume à un échec sentimental alors tu comprendras. Tu me comprendras. »
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