Chapitre 19 - partie 2

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Quand l’heure approcha, elles prirent une navette jusqu’à son domicile. Elles arrivèrent là-bas avec une demi-heure d’avance. En voyant l’endroit, Rémy sentit une boule dans son estomac se former. Elle hésita cent fois à ne pas s’enfuir. Mais, elle avait bien réussi à cambrioler un commissariat alors subir juste un rendez-vous avec cette tarée ce n’était rien. N’est-ce pas ? Et puis, Faith avait besoin d’elle. Il y avait des caméras devant qui observait chaque visite que recevait la folle. Faith ne voulait pas être enregistré. Il lui fallut que quelque minutes pour se reconnecter au système de surveillance de la ville grâce au malware qu’elle y avait installé quelques jours plus tôt. C’était une bonne idée d’avoir installé cette petite porte d’accès dérobée se félicita-t-elle.

Elle copia les enregistrements de la veille qu’elle fit tourner pendant que les deux femmes entraient dans la maison.

Avec une habitude certaine, Rémy vu Faith se mettre à tourner étrangement la poigné après avoir récupéré une clef sous un pot de fleurs.

Elle compta au moins trois tours à droite, un demi-tour à gauche et quatre tours à droite.

Tout était sombre dans la maison. Rémy sentit une odeur de fumée, mais pas comme une odeur de brûlé, juste de la fumée.

Sa boule qui avait disparu avec le plaisir de pirater revint en force. Pas question d’aller plus loin. Elle l’exprima bien à Faith qui se contenta de lever les yeux au ciel.

Faith, elle était plus importunée par le calme du lieu. Elle appela Fiore une première fois sans réponse. Peut-être qu’elle s’était endormie ? Ou bien elle les avait oubliés et était allée discrètement boire un verre ? Ou l’avait-elle vendu et tout ceci n’était qu’un piège ? Elle secoua la tête de déni face à cette hypothèse peu probable. Fiore avait encore un peu d’honneur malgré les restrictions de sa liberté qui lui pourrissait la vie. Et même pour retrouver certaines de ces libertés elle ne la vendrait pas. Fiore aurait trop à perdre. Faith lui ferait payer cher cette trahison, et elle le savait.

Elle erra dans le rez-de-chaussée jusqu’à arriver au fond du couloir dans la pièce du salon. Lorsqu’elle l’ouvrit, elle fut frappée par le spectacle horrible qui était figé devant elle. Elle fonça vers la femme blanche comme la neige aux teintes violette. Malgré qu’elle est reconnue de nombreux signes, elle s’agenouilla près de Fiore et prit son pouls.

Elle reposa le bras de la femme avec une lenteur et une douceur religieuse. Elle observa le corps tordu de douleur au centre du cercle dessiner. Elle vit les bougies toutes consumées qui entouraient le corps et dont émanait encore une fumée discrète. Le sang qui miroitait dans la sombre lumière qui filtrait à travers les rideaux était devenu visqueux. Mais surtout, elle observa le regard vitreux. Les pupilles étaient si minuscules que les blancs de ses yeux donnaient l’air qu’elle les avait écarquillés bien au-delà de ce qui était possible. Elle voulut imiter le geste que faisaient les gens dans ce genre de situation pour faire taire ce regard oppressant, mais elle se ravisa. Il valait mieux ne toucher à rien.

Malheureusement, Faith trop occupé avait oublié la présence de Rémy, qui s’ennuyant dans l’entrée avait fini par être pris d'inquiétude en ne voyant pas sortir Faith de la pièce.

La pauvre changeling, surprise se mit à crier en découvrant la scène à son tour.

Écrasant son visage avec ces mains qui s’empêcher de continuer de crier, pleurer, et vomir à la fois elle fuit se recroqueviller dans la cuisine. Elle ouvrit la fenêtre pour essayer de respirer de nouveau comme si l’air était devenu d’un coup vicié.

Plus calme Faith fit le tour de pièce examinant tout de manière analytique. Bien que son regard revienne sans arrêt sur le cadavre. Même quand elle ne le regardait pas, le reflet de cette image semblait gravé sur sa rétine. Au point qu’en fermant les yeux son image la hantait.

La conclusion du suicide lui était improbable. Pourquoi l’aura-t-elle fait alors qu’elles avaient rendez-vous ? En plus, Fiore s’était habitué à sa vie sous surveillance. Non ici encore, elle en était sûre ce n’était pas un suicide.

La vue du couteau amena ses pas jusqu’à la cuisine où elle se mit à chercher d’où il pouvait bien provenir. Elle y croisa Rémy la tête au-dessus de l’évier haletant les yeux tremblants. Faith ne prit pas la peine d’un mot ou d’un geste à son égard. Lorsqu'elle trouva le tiroir. Elle sortit de sa poche intérieure de sa veste, la scanphère. Celle-ci surprit de Rémy par sa luminosité. Il faut dire qu’elle que depuis aucune d’elle n’avait allumé la lumière.

Le visage de Faith se contracta à la vie de la lumière blanche. Elle se redirigea d’un pas rapide, la sphère métallique à la main dans le salon. Ici, la la sphère se mit à tourner sur elle-même à une vitesse folle en prenant de dizaines de teintes. Faith se mit alors à l’approcher de divers objets, certain la firent réagir d’autre non. Comme par exemple, un masque accroché au mur qui fit prendre aux cristaux une jolie couleur bleu nuit avec quelques teintes rouge. Finalement, elle s’approcha du cercle qui fit réagir l’objet réagit d’une teinte jaune pâle. Mais en s’approchant du corps, les pierres irradiaient de nuance de jaune et d’orange.

Fiore avait utilisé sa magie, beaucoup de sa magie. Comment se fait-il que les capteurs que la police avait installés chez elle n’avait pas réagi.

Elle s’approcha de l’un d’eux. Cependant, il fallut du temps pour le retrouver, car il était recouvert d’un tissu vert. De plus près, le tissu était en faîte bleu. Non rouge. Elle toucha la matière du tissu. Par tous les bras de N’Boarg qu’est-ce que c’était cette texture ? Et sa couleur qui changeait ? Un autre objet magique. Cela ne se peut, sinon l’appareil réagirait constamment. Alors quoi ? Elle sortit de sa poche un canif et découpa un petit morceau de taille d’un ongle.

En observant attentivement, elle conclut qu’il avait été installé il y a longtemps. En effet, le tissu qui recouvrait l’appareil avait été mis de manière minutieuse, il aurait fallu une bonne demi-heure pour chaque détecteur recouvert. Une perte de temps pour un meurtrier, mais pas pour une sorcière vivant ici et voulant pratiquer tranquillement sa magie.

Petite maligne, tu as trouvé une parade à leurs dispositifs on dirait, pensa-t-elle en souriant face à l’ingéniosité de la défunte, puis son sourire devint plus triste. “Défunte” c’était bien le mot.

Elle soupira et prit son portable et tapa un SMS :

“Viens, urgent !

si possible

8, rue des rosières

Et envoya son message.

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