Chapitre 25 - partie 1

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Damien, leur proposa son propre labo pour faire l’autopsie. Il s’agissait plus un petit appartement en rez-de-chaussé qu’il avait réaménager.

L’endroit ressemblait à une véritable morgue, Faith était étonner de tout l’équipement qu’il avait qui semblait être de première qualité. Curieuse, elle se dit pour plus tard de vérifier un peu le passé de cet homme et ses finances.

Bref, la seule différence avec un de ces instituts étaient la présence non négligeable d’outil magique et de livres sur le sujet. Sa scanphère s’illuminait comme une boule disco, ce qui rassura la détective. Au moins, il ne semblait pas être un charlatan.

En attendant que le corps soit livré, elle s’obligea à passer un appel. Avec tout ce qui c’était passé, elle n’avait pas eu l’occasion de prévenir les proches. Et elle aurait bien voulu que ça dure. Personne n’aime prévenir d’un décès.

Elle sortit son téléphone de sa poche et composa le numéro qu’elle avait noté dans son carnet d’adresse.

Une voix grave répondit.

— Tu sais que tu n’es pas censé m’appeler. Ton intermédiaire c’est Douze. Bon, de l’avancement dans l’affaire ?

— Ce n’est pas pour l’homme de pierre ni pour l’affaire que je t’appelle. Un événement est arrivé et je préfère te le dire plutôt que ces crétins de journalistes ou du FCM te l’annonce.

— C’est sous tension ici, tu devrais te concentrer sur l’affaire, c’est conseil. Plutôt que perdre du temps sur…

— Fiore est morte, le coupa-t-elle.

— Et ?

Faith, resta un instant silencieuse, surpris de la réaction de son interlocuteur.

— Elle a été assassiné. C’est pas jolie à voir.

— Ça ne l’est jamais. Et en quoi ça devrait m’interesser ?

— Je pensais… comme vous avez été ensemble pendant plusieurs années que tu aurais aimé le savoir de quelqu’un que tu connai..

— Ne pense pas, ça te réussi pas. En particulier en ce qui concerne les émotions. Tu ne comprends pas les gens. Enfin, tu ne les comprends plus. Laisse ça au conseil, toi tu agis. C’est tout ce qu’on te demande, la rabroua-t-il.

Malgré son incrédulité face à ce qu’on venait de lui dire, elle repris sa contenance.

— Je vois. Désolé de t’avoir déranger alors.

Elle raccrocha. Peut-être avait-elle surestimer leur relation, pensa-t-elle, il ne semblait pas plus affligé que ça. Pourtant, ils avaient travaillé ensemble pendant des années, en parfaite synchros au point d’être si lié qu’ils sortirent ensemble. C’est lui qui lui avait présenté Fiore. C’est vrai que leur relation s’était terminé tragiquement quand Fiore fut accusé et mit en prison. Mais pourtant, malgré ceci, Faith avait vraiment cru qu’il restait encore quelque chose entre eux deux. Et c’est par respect pour cela qu’elle avait appelé. C’était une erreur semble-t-il. Dans un sens tant mieux, cette tristesse ce vide et de cet incompréhension était un sentiment qu’elle avait trop souvent vécu. Les attaches sont un fardeau bien lourd à porter quand la mort s’en mêle.

En parlant d’autre personne peu affecté, il y avait Damien. Il ne semblait pas du tout avoir réagi à l’annonce de sa mort. même si c’est une connaissance les gens réagissent toujours un peu même si ce n’est que pour suivre les convention sociale.

— Vous n’êtes pas trop triste de la mort d’une de vos clientes.

— La mort ça va ça vient… il s’arrêta de préparer la table d’autopsie et fixa la jeune femme, il fronça des sourcils et continua, je suis pas le genre de personne assez hypocrite pour pleurer une personne que je connaissais à peine. C’était une bonne cliente mais aussi une Deosma*. Je juge pas les religions des autres, mais bon. Et puis c’est une ancienne détenue. Après, elle n’a jamais fait de vague dans mon bar, donc c’est pas comme si j’avais une raison de la jeté dehors. Surtout qu’elle semblait avoir besoin cruellement de compagnie. Mais merci de vous inquiéter, finit-il ironiquement sachant que la détective le jugeait.

Faith voulu poser une autre question mais il furent interrompu par quelqu’un qui frappait à la porte. Damien semblait ravi de l'arrivée si rapide du cadavre et se dirigea prestement vers celle-ci.

Cependant, ce n’est pas un agent du FCM mais un homme aux cheveux bruns assez contrarié.

— Sérieusement Faith, tu abandonnes un blessé.

— Qu'est-ce que tu fais Tobias ? Retourne immédiatement t’allonger. Tu n’est pas en état.

— Ouh là ! Ce n’est pas mes affaires. Je retourne préparer mon labo, annonça Damien en levant les bras comme s’il se faisait braquer.

— Eh bien me laisse pas avec un chat qui veut ma mort, continua Tobias.

— Chifer ? Tu rigoles, j’espère.

— Il s’est mis à chanter bizarrement près de moi, j’ai l’impression qu’il chantait une éloge funèbre avant de me tuer.

— Donc à cause d’un chat qui chantait, tu m’as trouvé, je sais pas comment d’ailleur, pour me le dire, plutôt que rentrer chez toi. C’est bien ça ?

— Dis comme ça, cela parait stupide, mais sur le moment c’était plus cohérent. En faite, c’est Rémy qui m’a dis où tu étais. Elle a tracé ton téléphone.

Faith leva les yeux au ciel. Elle regarda l’incube génée. Puis elle se rapprocha de Tobias et le fit entrer d’un geste brusque avant de fermer la porte derrière lui.

Le coinçant contre le mur, elle commença à lui parler à voix basse.

— Bon qu’est-ce qu’il y a ?

— Rien... bafouilla-t-il surpris de la réaction de la jeune femme.

Elle lui posa doucement la main sur le front, pour mesurer sa température. Le pauvre semblait ne plus savoir où se mettre. Embarrassé, il rougit en bredouillant :

— J-je vais bien.

— J’ai déjà entendu cela, et tu étais dans mes bras en sang avec cinq côtes cassés.

— C’est juste que, il hésita mais prit par la fièvre il avoua, quand je me suis réveillé j’étais seul et ça m’a angoissé. Je sais c’est ridicule, on dirait un gami…

— C’est pas ridicule, le coupa-t-elle avant d’insister, ça n’a rien de stupide. C’est de ma faute, je n’aurais pas dû te laisser. J’aurais dû rester à ton chevet, je suis désolé, s'excusa-t-elle le ton empreint de culpabilité.

Les deux se regardèrent pendant un moment, puis Faith lui installa un coin pour qu’il s’allonge et se repose.

Il fallut encore une demi-heure pour que le corps n’arrive.

———

De l’autre côté du téléphone qui sonnait maintenant de le vide, réclamant qu’on le raccroche, l’homme restait figé. Le regard perdu dans le vide de cette pièce surchargée d’apparat.

Dorures, tableaux, tapisserie ancienne, la pièce étouffait de son histoire luxueuse. L’homme aussi se fondait dans le décors de part sa tenue.

Un son étouffé toqua. Sans réponse, un homme aux autours semblable à ceux d’un pingouin entra.

— Monsieur ? Monsieur ? appela-t-il d’une diction parfaite.

L’homme au centre de la pièce ne réagit pas au nouvel arrivant.

Monsieur, le conseil se réunit dans une demi-heure.

Il fallut plusieurs secondes avant que l’homme ne réponde à l’intendant avec un meumeument inexpressif.

Je repasserais, monsieur, finit-il en refermant sans bruit la porte.

L’homme se retrouva de nouveau seul. Incapable de réagir. Y avait-il de toute façon une bonne manière de réagir ? Lui qui savait toujours quoi faire, se retrouvait maintenant démuni face à lui-même.

Elle n’était plus.

*Deosma = pratiquant d’un culte ancien de sorcière datant du moyen âge. Malgré son ancienneté et sa mauvaise réputation grâce à la propagande des prêtres ismarariste qui ont fait des chasse aux sorcière pour se débarrasser de cette croyance, le culte a survécu et il reste quelques pratiquants de nos jours. Subissant encore de sa mauvaise réputation les lieux de culte et les cérémonies sont assez discrète. Principalement pratiqué par des femmes, elles voyaient en la magie un don qui leur avaient été donné pour combattre les pouvoirs totalitaires et l'oppression. Cette magie était une forme ultime de liberté. A la différence de beaucoup de culte humain du moyen-âge qui voyait en la magie une forme de danger possédé par des créatures prédateur des humains.

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