Chapitre 14

3 minutes de lecture

Orion rejoignit Uran dans le lieu indiqué, la boule au ventre, les lèvres mordillées d'angoisse, et les mains crispées agrippant son ventre. À peine la porte refermée, le ton monta d'un cran, et le vieil homme explosa de colère en frappant son bureau de ses poings.

— Qu'est-ce que c'est que ce bordel !

— Il ne m'a rien dit, balbutia le complice.

L'enragé contourna sa table de travail et s'approcha dangereusement. Les veines de ses tempes saillantes créaient des ombres inquiétantes qui rejoignaient ses sourcils. Ses muscles de mâchoire se contractèrent, et ses dents se soudèrent, sans pouvoir s'en défaire.

— Arrête de me prendre pour un idiot. Comment aurait-il pu organiser une trahison de cette envergure sans complice ? répliqua-t-il d'une voix calme mais menaçante.

— Il a dû l'organiser avec Athesy.

En un instant, Uran saisit le col d’Orion et le poussa contre le mur avec une force si brutale que son dos se fracassa violemment. Dos au mur, le Juste fut pétrifié par cette action imprévisible. Les sourcils et les lèvres tremblants, il tenta de desserrer ses poings pour se défendre, mais la peur avait paralysé son corps.

Il fuyait sans affronter, fermant les yeux pour éviter le regard sévère à quelques centimètres de son visage. Sa gorge était nouée, et il peinait à respirer. Le moindre geste de travers amplifiait dangereusement la colère du vieil homme. Celui-ci ne se gênait pas pour le rappeler.

— Si jamais j'apprends que tu me caches des choses, tu sais ce qu'il t'attend, n'est-ce pas ? N'est-ce pas !

Les sourcils d'Orion se rapprochèrent, laissant apparaître les rides du lion sur sa peau brillante de sueur. D'un bref mouvement de tête, il acquiesça en silence, évitant de croiser le regard de son interlocuteur. Ses yeux brillants menaçaient de laisser échapper des larmes, mais il se refusait de laisser ses émotions prendre le dessus. Il fixa le mur de droite, s'efforçant de garder le contrôle de lui-même.

Mais Uran était loin d'en avoir fini avec lui.

— Cet enfoiré s'est barré avec l'arme la plus dangereuse de ce monde, et elle est maintenant en totale liberté. La situation est grave. Tu as intérêt à les retrouver.

Le Sous-Lieutenant était toujours collé au mur, mais la poigne de son père s'affirma davantage, et d'un geste d'intimidation, son dos se libéra avant d'être violemment cogné une nouvelle fois contre le mur. Malgré la douleur qui lui traversait les omoplates, il refusait de céder et de répondre. Une larme s'échappa de sa muqueuse inférieure, mais il lutta pour garder le silence. Soudain, il rassembla toute sa force et se projeta vers la sortie avec tant de puissance qu'il faillit s'effondrer à genoux. Uran le vira de son bureau tout en le lançant une dernière menace.

— Dégage et arrange-moi ça !

Le jeune homme s'empressa de quitter la pièce comme si c'était une prison. La porte se claqua violemment derrière lui. Dos à la porte fermée, le visage trempé d'un mélange de sueur et de larmes, il essuya le mucus qui coulait jusqu'à sa lèvre supérieure et renifla. Puis, il utilisa la manche de sa veste pour essuyer ses larmes et se précipita la tête baissée vers une salle d'entraînement. Là, il pourrait être seul et prendre le temps de se remettre de ses émotions.

La grande salle se remplit rapidement de soldats alors qu'une foule se créait pour écouter le discours. Au pupitre se tenait une femme noire imposante, aux longs cheveux violines coiffés en quatre segments nattés, retenus par des barrettes en or. Sa bouche pulpeuse était parée d'un rouge à lèvres sombre, presque noir, qui attirait tous les regards. Ses yeux marrons étaient dépourvus de maquillage mais reflétaient une détermination sans faille. Son uniforme, mélangeant les deux couleurs de l'organisation, laissait peu de doutes quant à son identité. C'était le Général Afora, et malgré sa discrétion, chacun savait qui elle était.

Elle s'approcha du micro et entama son discours d'une voix forte et assurée :

— Dès maintenant, notre priorité est de retrouver le Général Oléone et la Lieutenante Athesy. Nous mènerons des recherches intensives à travers tout le pays pour les retrouver. Chaque heure qui passe diminue nos chances de succès, alors si vous possédez la moindre information sur leur localisation, même la plus vague, je vous en prie, partagez-la avec nous. Toute information utile sera généreusement récompensée par une somme d'argent considérable, offerte par le directeur Uran.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire hodobema ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0