« — Bas les masques, chers citoyens ! Ne vous laissez pas abuser par ces discours vides ! Les politiciens, là, regardez leurs yeux, percez la surface de leur visage, voyez au fond de leur regard ; derrière leur masque de dirigeants inquiets. Ne voyez-vous pas leurs attentes, leurs désirs ? Ils veulent le pouvoir ! Et bientôt ils vous laisseront tomber ! Alors, chers compatriotes… Ne vous laissez plus abuser par leurs masques…

Une brillante réussite pour ce personnage que personne n’attendait. Il a pu séduire les cœurs de bon nombre de ses concitoyens, lui permettant de gravir, en très peu de temps, les échelons du pouvoir. — C’est comme s’il savait, comme s’il avait un troisième sens. Comment vous dire ? Gaspard N., il sent les choses. Il perçoit les plus infimes détails. Il semble réfléchir à toute vitesse, come s’il avait une armée de conseillers derrière lui. Mais l’homme est pourtant seul, il est juste brillant.

— Gaspard N. ? Vous ne pouvez pas décrire un tel esprit. Il a toujours trois ou quatre coups d’avance sur vous. Ce n’est pas étonnant qu’il en soit arrivé là. Des gens comme lui, c’est rare. Je suis même étonné qu’il n’ait pas fait carrière avant ça !

Des avis dithyrambiques sur ce jeune ministre qui était pourtant encore inconnu il y a deux ans. Jusqu’où ira l’engouement ? Seules les années nous le diront… »

Leur doigt pressa le bouton OFF de la télécommande.

Les Gaspards s’installèrent bien confortablement au fond de leur canapé.

— Pas mal le coup des masques, dirent-ils en cœur…