- Bébé, dis une fois de plus un merveilleux mensonge... Une caresse et je m'enflamme!

Orion adorait répéter cette phrase. Il savait qu'il vexait Keiko chaque fois qu'il la prononçait. 

Blottie dans ses bras, elle fit semblant de ne pas l'entendre.

Elle repensait à comment ils en étaient arrivés à devenir amants. Pour elle ce n'était qu'un perpétuel coup d'un soir. Une pâle copie de sa vie passée.

Qui durait depuis combien de temps déjà? Une semaine? Un mois? Elle ne saurait le dire.

Mais pas pour lui.

Lui etait toujours tiraillé entre son amour et sa haine pour elle. 

Chaque compliment, chaque acte romantique étaient doté d'une pique sarcastique qui la blessait.

"Tes mains sont comme une flamme, tes paumes, la plus douce des douleurs" n'est qu'un léger exemple parmi tant d'autres.

Ils n'avaient pas appris à vivre ensemble, l'entraide a été obligatoire. Surtout pour elle.

Comme dans cette vieille émission, une homme et une femme, pratiquement nu dans un endroit désert. A la différence qu'ils n'étaient pas envahi d'une multitude de bestioles mortels et plutôt bien entouré par les ressources nécessaires à leurs survies.

Et petit à petit ses habitudes ont commencé à la rappeler à l'ordre. Laisser les ténèbres la guider vers la lumière. Sa jeune vie de débauche n'était plus à un partenaire près.

Elle s'abandonna à ses vieilles pulsions, laissa ses rêves se perdre et sentit la température monter.

Lorsqu'elle s'offrit à lui pour la première fois, elle ne put s'empêcher de regarder les lucioles, un million de petites bêtes nourrissant la lumière mourante et se sentit ramener à la vie.

- Dans tes yeux, je vois quelque chose en quoi croire, lui avait avoué Orion.

Elle était resté silencieuse, se promettant de ne plus refaire cette erreur.

Le soir suivant, elle se faisait la même promesse.

Celui d'après également.

Elle sentait la chaleur quand ils entraient en collision, comme une fièvre qui est si bonne.

Aucun soir il ne fit le premier pas mais elle l'entendait l'appeler, elle l'entendait l'appeler de si loin à l'intérieur de lui-même.

Orion se sentait si vivant, les caresses  de Keiko étaient comme les rayons du soleil, brûlant sur sa peau mais cela l'excitait encore.

Elle et lui, survivants de la même espèce et seuls à danser sur le soleil.

Chaque soir, comme un vaisseau spatial filant dans la nuit, ils se perdaient dans les lumières infinies.

Pour combien de temps encore?

Finalement les ressources illimitées de leurs parents n'étaient pas suffisantes pour les retrouver. 

Et ils avaient également perdus espoir de voir d'autres naufragés débarqué sur leur île.

Comme chaque soir, elle essaya de s'endormir pour oublier cette mélodie qui revenait en permanence mais cette fois, ce fût différent.

- Les diamants sont éternels, nous n'avons besoin que de ce soir, lui dit-il en la retournant sur le dos.

Il l'embrassa fougueusement.

Elle fut surprise qu'il prenne les choses en main.

- Nous sommes des tremblements monumentaux capables de geler la vitesse de la vie.

Elle se demandait pourquoi il parlait de façon si énigmatique, mais l'envie de se laisser aller et surtout de le laisser faire était tellement forte...

- Tout comme des particules tombant du ciel sur les étoiles. Alors bébé, dis moi une fois de plus un merveilleux mensonge

La perspective d'une nuit mémorable se dessinait...

- Une caresse et je m'enflamme