Derniers instants

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Tandis que la confusion envahissait un peu plus son esprit, il réalisa soudain. C’était la mort qui couvrait peu à peu son corps.

Bien qu’il ait si longtemps cherché à la repousser, le déni laissait maintenant place à ce terrible constat. Les drogues, des bandages, le repos, les sermons et les espoirs ne seraient pas suffisants. Ils ne l’avaient probablement jamais été.

Mais pourtant, il continua de croire. Cet avenir qu’il avait entrevu, ce désir de vivre, tout ça ne pouvait pas être ainsi foulé par cette sordide réalité ! Après tout, il n’avait jamais rien fait pour mériter cela. Il n’avait pas vécu ses longues années, mornes pour la plupart, appris toutes ces choses, aimé et détesté ces jours, pour que tout cela finisse ainsi.

Bien sûr, il n’était pas quelqu’un de parfait. Il se savait paresseux et colérique, aussi, un peu. Mais de là à mourir si loin du grand âge, et d’une façon si stupide et incérémonieuse. Ce n’était pas juste. Si la justice existait, si un être supérieur pouvait se pencher sur lui en cet instant, un mieux lui serait accordé à coup sûr. N’importe quoi mais quelque chose qui le tirerait de cette situation.

Mais voilà, il allait mourir maintenant. Il le savait. Si seulement la nature n’était pas si mal faite. Si seulement il avait pu vivre quelques années, quelques mois, ou même quelques jours de plus, tout aurait pu être différent. Il aurait fait tellement mieux. Il aurait été quelqu’un. Peut-être pas quelqu’un de grand, mais au moins quelqu’un de meilleur.

Toutefois, il en était ainsi. Dans quelques minutes, il cesserait de respirer. Son sang ne circulera plus dans ses veines et se refroidira. La colère, la tristesse ou quoique ce soit d’autre n’allait rien y changer. Peut-être qu’on le pleurera un peu ? Peut-être qu’une belle inconnue, passant devant le cimetière un jour, lirait son nom sur sa tombe. Où serait-il enterré d’ailleurs ? Près de ses parents, dans le sud ? Il n’y avait vraiment pensé auparavant.

Avant la fin il se souvint de quelque chose qu’on lui avait dit il y a bien longtemps. Sa mère ou sa grand-mère probablement. "Vivre c’est aimer, sans forcément être aimé en retour, mais au moins aimer."

Ça au moins, il avait pu le faire.

Ça le rassura un peu.

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