14.     Message à Christophe.

 

Coucou, je sais qui est mon père, je l’ai rencontré. Je gère ça, je vous raconterais à mon retour. Je reste quelques jours chez les parents de Gaétan.

Christophe était nerveux, il montra le message à Clémence. Il tenta de la joindre, mais ne put que laisser un message sur le répondeur de Madison.

— Christophe, elle indique qu’elle gère, fais-lui confiance.

— Clem, elle a toujours été tourmentée par cette question. Qui est-ce ? Elle l’a rencontré… Dans quelles circonstances ?!

— Relax, je ne suis pas inquiète. Elle ne veut pas être jointe, mais au moins, elle nous a indiqué la nouvelle. Attendons de voir à son retour.

— Tu as raison, je suis désolé.

— Ne le sois pas, on est sur les nerfs ces derniers jours, c’est normal.

Il la regarda, à la fois anxieux et profondément amoureux de la femme allongée sur son lit. Il ajouta,

— Non, je reste désolé, je prends la mouche alors que toi, tu arrives à rester zen, malgré ce qui s’est passé.

Elle tendit une main vers son compagnon en lui répondant,

— Je tente de relativiser autant que je peux Christophe.

Il attrapa sa main et s’assit à côté d’elle.

— Comment tu te sens, toi ? Ça fait une semaine maintenant. Tu as encore mal ?

— Je crois que tout se remet en route, selon le gynéco, nous pourrons retenter les choses dans trois petites semaines.

Elle lui caressa la main, il s’allongea contre elle. Il posa une main sur son ventre en murmurant,

— J’espère qu’il tiendra, la prochaine fois.

— Je l’espère aussi Christophe. Du fond du cœur.

Il lui caressa le visage puis l’embrassa tendrement.

Elle se souvint du moment où elle lui avait annoncé qu’elle avait du retard ; il était tout fou !

Elle lui avait demandé de ne pas annoncer la grossesse avant qu’ils ne soient surs que tout allait bien pour l’embryon, mais il avait malgré tout prévenu sa mère qui improvisa une petite fête et voulut l’annoncer à Madison.

Clémence l’en dissuada, prétextant qu’elle préférait attendre l’échographie des douze semaines pour être sure. Mathilde, ayant connu ce genre de mésaventures, accepta de garder la nouvelle secrète.

Quatre semaines plus tard, Clémence faisait une fausse-couche précoce en sortant de son travail. Elle fut hospitalisée à Bruxelles, Christophe, décomposé, accouru à ses côtés. Esther lui rendit visite, très peinée pour sa sœur. Ses parents, par contre, ne prirent même pas la peine de répondre au message qu’elle leur adressa à ce sujet.

En convalescence à Tournai, Clémence eut l’occasion de pouvoir en parler avec sa belle-mère. Ses liens avec cette dernière n’en furent que renforcés.

Pour Clémence, son compagnon était le plus choqué des deux ; il ne s’attendait vraiment pas à ce que cela leur arrive, à eux. Pour lui, une grossesse, ça se passait bien, c’était un moment de pur bonheur… Mais, Dame Nature en décidait parfois autrement.

En revenant au présent, elle lui proposa de se concentrer sur un autre de leurs projets ; l’achat d’une maison.

— Viens, tentons de revoir nos critères, demain, nous devons visiter deux autres maisons, il faut que nous soyons en forme et à l’affût des bonnes occasions.

Il lui adressa un sourire triste, mais acquiesça.

***