18. Visite matinale

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18. Visite matinale.

Le matin, Madison fut réveillée par des bruits de voix. Le ton n’était pas spécialement amical, elle tendit l’oreille et reconnu la voix de Simon, le père de Gaétan.

— Ça ne se fait pas Victor, c’est tout ! Il est hors de question que j’aille la réveiller parce que TU as envie de lui causer maintenant !

Madison ne comprit pas la réponse donnée par une voix d’homme, sourde. Il devait s’agir de Victor, son « père ». Elle entendit la réponse de Simon,

— Si ta conscience te tracasse, c’est ton problème !

Encore une réponse qu’elle ne comprit pas, puis la réponse de Simon.

— Tu laisses ma belle-fille en paix, elle est déjà assez chamboulée comme ça ! Si Chloé n’avait pas mis ces photos en ligne, tu ne te serais même pas rendu compte qu’elle était ta fille !

Une nouvelle réponse incompréhensible, suivie d’une réponse, sur un ton plus doux, de la part de Simon,

— Mais, bordel Victor ! Qu’est-ce que tu as foutu à l’époque ?! Antoine et Quentin, est-ce qu’ils sont au courant ?

Madison tendit l’oreille, mais ne comprit toujours pas la réponse de Victor. Gaétan, qui s’était réveillé entretemps, l’observa puis l’enlaça en lui disant,

— Mais quelle idée de rendre visite aux gens si tôt ! Il n’est pas sept heures du matin !

Madison soupira et se colla à Gaétan.

— J’ai pas tout compris, mais je crois qu’il vient pour me voir.

Après lui avoir donné un baiser sur le front, il lui demanda,

— Tu as envie de le voir ?

Madison répondit par un soupir. Gaétan reprit,

— Je commence à te connaître Mad, là, tu as ton air buté, celui que tu as quand tu veux aller au bout des choses… Comme lors des labos de dissections !

Elle éclata de rire puis lui dit,

— Oui, j’ai peut-être bien envie de le disséquer !

Gaétan ferma les yeux puis lui proposa,

— On pourrait descendre, tu pourrais le voir et je resterais à côté de toi, si tu veux.

Après quelques secondes de réflexion, elle lui dit,

— Non, je veux le voir seule.

— Tu es sure ?

— Oui.

— Ok, on descend alors, sinon, ils vont finir par réveiller toute la maison ! Je te préparerais un bon petit-déjeuner en attendant.

— Ça me va !

Elle sourit puis sauta hors du lit, passa un pyjama et une robe de chambre. Elle n’avait pas envie de s’habiller et voulait bien montrer qu’ici, chez les parents de Gaétan, elle se sentait « chez elle ».

Ils descendirent l’escalier au pied duquel ils tombèrent sur Simon et Victor.

Simon était en robe de chambre, il devait avoir été tiré de son sommeil par Victor qui, lui, était emmitouflé dans un grand manteau.

Simon interpella les nouveaux arrivants,

— Désolé, nous avons dû vous réveiller en discutant dans le couloir, mais Victor allait justement partir.

Madison interpella son beau-père,

— Non, s’il est venu pour discuter de certaines choses avec moi, je suis d’accord.

— Mais, Madison, tu viens à peine de te réveiller ! Voyant le regard implorant de Madison, il proposa, tu veux qu’on aille discuter dans le salon ?

— Non, je préférerais pouvoir discuter seul à seul avec Monsieur d’Outrepont.

Interdit, Simon ne sut que répondre ? Gaétan intervint,

— Laisse-les aller dans le salon papa, pendant ce temps-là, nous préparerons le petit-déjeuner !

Simon obtempéra et indiqua,

— Madison, Victor, vous savez où est le salon. Nous serons dans la cuisine.

En regardant Madison, il rajouta,

— Et toi, tu ne files plus gambader ! Tu es en pantoufles et il est tombé quinze centimètres de neige cette nuit !

Amusée, Madison le rassura et l’enlaça amicalement en lui collant une bise sur la joue.

— T’inquiète, je ne filerais pas !

Alors que Madison précédait Victor dans le salon, Gaétan demanda à son père,

— Il est là pour lui dire quoi, papa ?

Simon leva les yeux au ciel et lui confia,

— Il parait qu’il n’a pas fermé l’œil de la nuit, que ça le travaille, qu’il se sent fautif… Pff, il peut bien ; après vingt ans de secret, ça devait lui exploser à la figure un jour, non ?

Gaétan soupira puis dit à son père,

— J’espère que cela se passera bien entre eux deux.

— Je l’espère aussi. Mais j’espère surtout qu’il ne lui fera aucun mal dans ce qu’il lui dira. Je ne voudrais pas devoir la ramasser à la petite cuillère après qu’il soit partit.

Vivement, Gaétan lui répondit,

— S’il fait ça, je lui colle un pain !

Simon prit son fils dans ses bras et lui dit,

— Je pense que cela n’arrivera pas et de toute façon, user de la violence n’arrange jamais rien.

— Je sais papa, mais je ne veux pas que Madison souffre.

— Elle est forte, tu sais. Elle a assez de caractère pour tenir tête à Victor. C’est ce qui me plaît chez elle.

N’entendant aucun bruit provenant du salon, ils commencèrent à préparer le petit-déjeuner promis.

***

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