Ségolène arriva, accompagnée de Maximilien, les bras chargés de viennoiseries.

Simon et Adeline les accueillirent puis interpellèrent Gaétan pour savoir où était passée Madison.

— J’espère qu’elle n’a pas repris la poudre d’escampette ! S’exclama Ségolène.

Gaétan sourit,

— Non, elle est remontée pour envoyer un message à son cousin.

Un peu inquiet, Simon demanda à son fils,

— Dis, au fait, est-ce que sa famille est au courant pour Victor ?

— Non, enfin, oui, ils savent que Madison connaît maintenant son père, mais je crois qu’à part sa mère, personne n’est au courant de rien de son côté.

— Ah.

— Oui, sa mère est un peu spéciale.

Curieuse, Ségolène lui demanda,

— Tu l’as déjà rencontrée ?

— Non, c’était prévu pour Noël, mais elle n’est pas venue… Elle n’a contacté sa sœur, chez qui Madison vit actuellement, que le lendemain de Noël, en prétextant qu’elle n’avait pas la possibilité matérielle de revenir en Belgique, qu’elle était coincée en France avec des amis.

Gaétan leva les yeux au ciel et rajouta,

— Je peux vous dire que le cousin de Madi, sa compagne et l’oncle André n’étaient pas mécontents de son absence.

Victor intervint,

— Visiblement, elle ne s’est pas améliorée avec les années…

Ségolène soupira. Adeline interpella son fils,

— Tu n’irais pas voir si ça va pour elle ?

— Ok, j’y vais

Il fila à l’étage pendant que les autres s’installèrent autour de la table.

De son côté, Madison avait pris le temps d’écouter les messages vocaux laissés sur son téléphone portable.

Elle souriait du soutien évoqué par chacun. Après réflexion, elle envoya, à tous, le même message ;

Je vais bien, ne vous inquiétez pas. J’aurais certaines choses à régler avec maman à mon retour. Je vous expliquerais. Je vous embrasse tous.

Gaétan passa la tête dans sa chambre et lui demanda,

— Ça va ? Tout le monde est là, tu viens manger ?

— Oui, j’arrive. J’ai juste envoyé un message pour les rassurer… Ils m’ont envoyé sept messages vocaux et trois messages écrits !

— J’imagine ! Tu leur balances que tu as retrouvé ton père et puis, tu ne leur réponds plus… C’est un peu normal qu’ils se posent des questions.

Elle se leva et se lova contre lui, puis, avec vigueur, elle lui dit,

— Vient, on va voir ce que tout cela va changer ou non dans ma vie !

Le petit-déjeuner fut joyeux, Ségolène se renseigna un peu plus sur les études que menait Madison, Victor semblait apaisé.

Ségolène quitta la salle à manger pour répondre à un appel téléphonique puis réintégra la pièce en claironnant :

— Bon, pour ce midi, vous êtes tous attendus chez nous ; Chloé va préparer un spaghetti Bolo géant avec les amis encore présents. Et je crois qu’elle compte, aussi, vider une partie de notre cave à vin !

Songeur, Victor glissa,

— C’est vrai qu’il y a quelques Chianti que nous pourrions déguster avec les pâtes.

Madison sourit, elle aimait cette ambiance, cela lui faisait penser aux moments qu’elle avait connus lorsqu’elle vivait, plus jeune, avec son cousin ; des rires et des fêtes improvisées.

Elle soupira, Gaétan la prit dans ses bras et s’enquit,

— Ça va ? Tu soupires…

— Oui, je vais bien, j’aime cette ambiance Gaétan.

Elle le regarda, quelques larmes coulaient sur ses joues. Il les essuya, le front soucieux. Elle précisa,

— C’est de joie qu’elles coulent, ces larmes. Je suis heureuse d’enfin savoir d’où je viens… Et de savoir que, tout compte fait, même si je suis un accident voulu par ma mère, je n’ai pas été rejetée, contrairement à ce qu’elle m’a toujours raconté.

Il l’enlaça puis lui glissa,

— Je t’aime ma demi-Ardennaise !

Il gloussa puis lui lança, en boutade,

— Tout s’explique, c’est pour ça que tu es plus douée pour les bestiaux que pour les chats au cours d’anatomie.

Elle rigola doucement dans ses bras. Oui, ce devait être ses racines ardennaises qui s’exprimaient !

***