Christophe et Clémence peaufinaient les derniers détails de l’achat de la maison qu’ils avaient trouvé. Les banques ne posèrent pas de problèmes, à leur grand soulagement.

Selon les corps de métiers prévus pour les travaux, sauf mauvaise surprise, le couple pouvait envisager d’emménager dès le mois de mai.

Ils étaient à l’intérieur du bâtiment, main dans la main, observant les murs qui leur appartenaient officiellement depuis deux petites heures.

— J’ai envie qu’on y soit Christophe, ce sera tellement beau !

— Moi aussi, je suis impatient !

Il fronça les sourcils puis interrogea Clémence,

— Dis-moi, Kleenex, on le prend avec nous n’est-ce pas ?

Étonnée, elle lui répondit,

— Bah, oui, c’est mon chat. Tu prévoyais autre chose ?

— Non, je l’aime bien ce matou ! C’est mon grand copain depuis le début, mais…

Elle sourit,

— Quoi ? Tes parents, c’est ça ?

— Ben, oui, ils y sont attachés aussi.

— C’est vrai, j’en ai bien conscience… Tes parents le chouchoutent énormément, au point qu’il passe parfois plus de temps chez eux que chez nous.

— Et que mes parents le considèrent comme un membre de la famille. Tu savais qu’ils achetaient du thon rien que pour lui ?!

Clémence rigola,

— Tu crois vraiment que je ne me suis pas rendu compte que mon petit chat tout svelte est devenu un gros matou rondouillard depuis qu’il passe une partie de sa vie chez tes parents ?!

Elle ajouta,

— J’en ai déjà parlé avec ta mère. J’y réfléchis… Si ça se fait, Kleenex passera peut-être ses vieux jours à Tournai.

Elle rigola puis lui expliqua,

— Ta mère est très persuasive à ce propos… « Pauvre petit chat qui devra encore s’habituer à un nouvel habitat »… Elle me fait rire !

— S’il reste chez eux, nous le reverrons régulièrement.

— Oui, je sais.

Elle soupira en souriant puis décida,

— Je crois que je vais pencher du côté de tes parents ; il se fait vieux aussi, ce matou. Cela lui fera une belle retraite.

Emballé, Christophe lui répondit,

— Je crois que mes parents seront plus que comblés si tu leur laisses le chat.

— Je pense, oui.

Clémence se colla au torse de Christophe et lui dit,

— Pour la maison et le petit chat, tout est prévu, nous n’avons plus qu’à attendre et suivre les avancées des travaux. Par contre, pour le mariage, nous sommes un peu nulle part.

— Non, pas nulle part, nous avons la date, le vingt et un août !

— Oui, en plus, on a avancé la date ! Nous sommes en mars, plus que cinq mois pour tout arranger !

— Et ta sœur, elle ne devait pas nous aider ?

— Oui, Esther attends notre feu vert, mais avec la maison, nous devons revoir les frais à baisse.

— J’ai envie d’un beau petit mariage, j’ai envie que tu sois heureuse, que toute cette journée ne soit que beauté et volupté…

— Mmh oui, la volupté, j’aime aussi… Viens ici mon cher fiancé !

Elle l’embrassa langoureusement. Christophe lui proposa,

— Dis, on ne retournerait pas chez moi ? Ce n’est pas que, mais, ce n’est pas vraiment l’endroit où j’ai envie de faire des galipettes, c’est un peu crade ici !

Clémence éclata de rire en contemplant ce qui les entourait ; quelques déchets, quelques vieux meubles dépareillés et plein de poussières.

— De fait, ce n’est pas très engageant comme endroit pour te proposer tout ce que j’ai envie de te faire…

— Oh, mais tu m’expliqueras tout cela sur le chemin, non ?

— Oui, je pourrais bien faire ça…

C’est guilleret qu’ils retrouvèrent le chemin de l’appartement de Christophe.

***