Pour le pire...
Cœur sec, aride, desséché, vide, froid. Mots meurtriers, phrases assassines, main leste, tout ce qu’elle obtient, après le biberon, le lit, les vêtements, la nourriture. Jamais un mot gentil, un geste tendre. Des bras qui vous entourent, qui vous bercent, qui vous réconfortent, qui vous protège du monde, une main douce, rassurante, séchant vos larmes… Impensable.
Au fil du temps, au fil des cris, des vociférations, chaque fois, se retrouver abandonné, l’esprit morcelé, fracassé, brisé en mille morceaux, éparpillé, et chaque fois, un petit bout de perdu, puis un autre, et un autre encore.
Au final, avant même de connaître son nom en entier, de savoir écrire son prénom, avant même d’avoir conscience de son existence, elle oublie cette part d’elle-même, cette émotion qui régit le monde.
Elle oublia l’amour.
Merci. Grâce à toi, cette absence est une carapace. Une carapace qui me protège de toi, qui me protège des tiens, de ceux qui comme toi transmettent le mal, la souffrance.
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