Je lis et rature
Lentement mes doigts se déposent sur le cahier
Pour la première fois, ils se mettent à douter
Est-ce que ma foi s'est tout à coup évaporée ?
Avec tendresse, ils effleurent le grain du papier
Délicate ivresse de la flamme ravivée
Belle promesse, de pouvoir ainsi me livrer.
Sans plus attendre, plume plonge dans l'encrier
Pour répandre en cascade le flot de mes pensées
Perdues dans les méandres de critiques glacées.
Tout s'accélère soudain, mots s'étalent en entiers
Plus aucun frein, je peux m'exprimer sans hésiter
Mon histoire enfin prend vie, je l'ai tant espéré.
Alors je me lance, j'ose et publie mon billet
Avec courage, j'expose un conte insensé
Ma vaporeuse prose emplie de banalité.
Sur le bouton je clique, le tout premier lecteur
Tu lis, tu critiques et te montres peu subtil
Vent de panique souffle sur ma terre fragile.
Je suis venue me perdre ici cherchant un ailleurs
Déposant mes poésies et récits perfectibles
Je m'amuse des mots, j'écris est-ce si terrible ?
Est-ce faiblesse de crayonner avec son cœur ?
De sans cesse gribouiller de façon malhabile
La forme paresse pendant que le fond s'exile.
Je lis et rature ainsi compose Attrape rêve
J'écris avec désinvolture, expose sans filtres
Ainsi folles tournures arrosent mes chapitres.
Attrape rêve
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