« Je m’ennuie. déclara-t-il.

- Sergey, répondit son frère, cela fait seulement une semaine que nous sommes partis. À quoi t’attendais-tu ?

- De l’action ! Quelque chose d’intéressant !

- Comme quoi, par exemple ?

- Je ne sais pas. Mais autre chose que juste voyager.

- Comme je te le disais tout à l’heure, attend un peu. Les problèmes arriveront bien assez tôt. Et si tu cessais de retomber en enfance dès que tu n’as rien de mieux à faire, la situation ressemblerait au moins à quelque chose.

- Comme je te l’ai dit plus tôt, répliqua Sergey, je serai sérieux quand la mission le deviendra. Et je ne retombe pas en enfance.

- C’est vrai, rétorqua Pavel, tu ne l’as jamais quittée.

- Et toi, en as-tu eu une ? Tu as toujours été si sérieux.

- Il fallait bien quelqu’un pour montrer l’exemple quand Anton n’était pas là.

- Mais bien sûr.

- Bref, cessons d’évoquer ces souvenirs. Nous avons mieux à faire.

- En l’occurrence ? s’enquit Sergey.

- Nous préoccuper de ces rumeurs.

- Celles concernant le prétendu complot ?

- Cela me paraît évident.

- Les gens manquent d’imagination, tout de même.

- Que veux-tu dire ?

- Quand ils intriguent, c’est toujours pour les mêmes raisons.

- Parce que tu en vois d’autres ? demanda Pavel, légèrement sarcastique.

- Pas vraiment. En outre, ils se servent toujours des mêmes moyens.

- Dis-toi que cela nous facilite la tâche.

- Je sais ce dont j’ai besoin : d’originalité !

- Je penses que tu n’en manques pas.

- Merci. »

Il y eut un silence.

« Au fait, reprit Sergey au bout d’un moment, est-ce que…

- Quoi ?

- Non, oublie. Cela n’avait aucun rapport et mieux vaut attendre.

- Parce que tu trouves que notre conversation a une grande logique ?

- Non. Mais n’en parlons plus.

- Si tu veux. »