Il quitta le château. Dehors, le ciel était gris. Il suivit les rues de la ville jusqu’à une place peu fréquentée. Là, un homme le rejoignit et lui donna une lettre en passant avant de s’en aller. Lui aussi continua son chemin sans s’arrêter. Tout en marchant il rangea la missive dans sa sacoche et se dirigea vers les quartiers pauvres de la ville. Il suivit pendant plusieurs minutes les rues sombres et tortueuses, jusqu’à une maison indifférenciable des autres. Après s’être annoncé, la porte s’entrouvrit ; une jeune femme vérifia son identité, ouvrit et le laissa entrer.

« Alors ? demanda-t-elle une fois qu’elle eut refermé.

- Je dois bientôt partir. Mais j’ai un message pour toi.

- Ah. Des directives ?

- Que veux-tu que j’en sache ? » sourit-il.

Il ouvrit sa sacoche, en sortit une lettre exactement identique à celle qu’on lui avait donnée, et la lui tendit. Elle la prit et alla la poser sur la table.

« Je dois m’en aller, à présent. reprit-il.

- Bonne chance.

- Ça devrait aller. »

Il quitta la maison. Dehors, de plus en plus de nuages s’amoncelaient dans le ciel. Il marcha jusqu’à l’endroit où se trouvait son cheval, se mit en selle et partit. Alors qu’il arrivait près des portes de la ville, une petite fille s’approcha de lui et tendit la main. Elle était vêtue d’une robe élimée, ses grands yeux étaient déjà cernés. Il ne put s’empêcher de ressentir de la tristesse en la voyant et lui donna une pièce. Elle lui sourit puis s’éloigna, disparaissant dans l’une des ruelles sombres. Après un instant il reprit son chemin et quitta la ville. La pluie commença à tomber, bientôt à verse.