« Encore à peindre un paysage ? » demanda Sergey.

Sans s’interrompre, Desya acquiesça. Il aimait créer des aperçus issus de son imagination, ou tout simplement reproduire des lieux qu’il avait vus. L’art l’aidait à faire le vide dans son esprit.

« Et cette fois-ci, reprit Sergey, est-ce un endroit réel ? »

Non, j’imagine.

Chaque touche de son pinceau ajoutait une feuille vermeil, un reflet pourpre à la surface du lac, une nuance écarlate à l’astre diurne, une ombre carmin sur le sol.

« Tu as toujours été doué pour ce genre d’horizons. D’ailleurs, ça fait longtemps que je ne t’ai pas vu utiliser tes crayons. »

Mon bras n’est pas totalement guéri, alors j’utilise mes pinceaux. C’est plus simple.

« Ah, c’est vrai. À ce propos, ça fait plusieurs jours que Nikita ne nous a pas contactés, j’espère qu’il s’en sort avec sa mission. Je ne m’inquiète pas, mais je suis curieux de savoir ce qu’il fait. »

Desya posa son pinceau avant de conjecturer :

À mon avis, il doit encore être en train de s’amuser à manœuvrer les conjurés sans même qu’ils s’en aperçoivent.

Sergey esquissa un sourire.

« Oui, c’est plus que probable. Il va avoir de sacrées anecdotes à nous raconter quand il reviendra. »