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Il quitta la tente de l’infirmerie et fit quelques pas au-dehors. Il avait besoin d’air après les heures qu’il venait de passer à soigner. La vue du sang et des plaies ne le dérangeait pas, mais il était las.
« Tu m’as l’air bien fatigué. »
Il reconnut la voix et se tourna vers le nouvel arrivant.
« Gavriil, cela faisait longtemps. »
Il était légèrement étonné ; il savait que le Chasseur avait rejoint la ligne de front, mais ne l’avait jusqu’alors pas croisé.
« As-tu encore de l’énergie ? reprit celui-ci.
- Ça dépend pour quoi.
- Une petite mission dangereuse chez l’ennemi ? »
Pris de court, le jeune homme ne sut que répondre. À ce moment, quelqu’un l’appela :
« Sei ! »
Kiyonari les rejoignit, et salua le soldat d’élite.
« Chevalier Andreï.
- Tu peux m’appeler Gavriil, répondit le Chasseur avec un sourire, je n’attache aucune importance aux titres de noblesse.
- C’est étonnant, mais comme vous voulez. Sei, dit-il en s’adressant à l’autre jeune homme, tu as bientôt fini ton service ?
- À la tombée de la nuit, dans une heure. Pourquoi ?
- Je demandais juste en passant. Tu travailles beaucoup en ce moment.
- Avez-vous quelque chose de planifié dans les prochaines heures ? s’enquit Gavriil.
- Non, pourquoi ? répondit Kiyonari.
- Moi non plus, mais je préfère réfléchir. ajouta le pharmakon.
- À quoi ? questionna son ami.
- Je recherche des soldats susceptibles de m’accompagner pour une mission.
- Laquelle ?
- L’exfiltration du général Kojima.
- Rien que ça ! s’exclamèrent les deux jeunes soldats.
- À la tombée de la nuit vous aurez tous deux rempli vos obligations, et nous pourrons mettre au point un plan et y aller. Cela ne prendra que quelques heures ; si vous acceptez.
- Pourquoi nous ? voulut savoir Sei.
- J’ai pensé que choisir deux recrues de l’Académie Impériale, qui plus est les meilleurs élèves de la promotion pourrait se révéler un choix judicieux.
- Il n’y aura personne d’autre ? interrogea Kiyonari.
- Non.
- Vous êtes confiant. Qu’en pensent les autres généraux ?
- J’ai le statut de combattant libre, ce qui signifie que je n’ai à répondre de mes actes que devant le Général. Et il m’a pour ainsi dire donné toute latitude pour cette opération. »
Un silence s’installa alors que les deux jeunes gens réfléchissaient. Puis ils répondirent exactement en même temps :
« C’est d’accord ! »
Le Chasseur esquissa un sourire.
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