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« Nous sommes arrivés il y a une semaine, et nous n’avons toujours rien trouvé. » soupira-t-elle.
Il esquissa un sourire.
« Patience, Lucie, celui que nous recherchons est très prudent.
- Ça, oui. C’est un expert, même. D’ailleurs je lui adresserai mes compliments avant de le tuer. »
Un temps passa. Tous deux marchaient dans les rues de la capitale. Le ciel se couvrait peu à peu, mais l’atmosphère était encore agréable.
« Mikio ?
- Oui ?
- Tu ne m’as jamais parlé de ta famille. Tu ne m’as pas beaucoup parlé de toi, en fait.
- Tu dis cela parce que tu m’as raconté une bonne partie de ta vie. » plaisanta-t-il.
Il essayait de cacher le fait qu’il était déconcerté.
« Un peu, oui. » confirma-t-elle sans s’en rendre compte.
Il hésita. Il fit mine d’observer le décor de maisons à colombages pour se donner du temps, puis déclara :
« J’ai eu un passé… compliqué.
- Tu n’es pas obligé de me raconter. C’est juste que d’habitude, tu es assez mystérieux et taciturne. Et tu connais ma nature curieuse.
- En effet. » confirma-t-il avec une pointe d’amusement.
Un autre silence passa.
« J’ai grandi dans une famille roturière. commença-t-il. La majeure partie de mon enfance a été relativement normale, mais… mon père m’a abandonné.
- Je suis désolée. dit-elle, sincèrement touchée.
- Je ne dois ma survie qu’à ma mère, continua-t-il, car nous vivions dans un climat difficile. Cependant tout cela me semble lointain, à présent. »
À nouveau, aucun des deux ne parla. Elle reprit :
« La première fois que je t’ai vu, je me suis demandé si tu n’étais pas un prince. Tu as toujours une attitude si noble. »
Légèrement surpris, il ne répondit rien mais esquissa un sourire, et ils continuèrent leur marche.
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