Chère Shynar,

Tes lettres m’apportent toujours de la joie, peu importe ce que tu y racontes, ne te fais pas de soucis à ce sujet !

De mon côté, les nouvelles sont un peu meilleures. Le Général a mis en place un plan de reprise des terres du nord, qui a débuté avec succès. Le moral de l’armée s’en trouve amélioré. Avec mes compagnons d’armes, nous avons rejoint la ligne de front pour accompagner l’Empereur, car on nous a avertis que des traîtres avaient infiltré nos lignes. Notre mission est donc de les trouver, tout en protégeant notre souverain. À ce propos Lucie s’est évadée, ce qui a rendu à Nikita sa liberté de mouvements. Je me demande ce qu’elle cherchera à faire, mais aucun de nous n’est inquiet à ce sujet.

J’ai une autre information qui pourrait t’intéresser. Une fois que la guerre sera finie, le Lieutenant nous a promis qu’il nous obtiendrait des permissions. Cette perspective nous a tous redonné de l’énergie, car ce serait nos premières vacances depuis longtemps. Pavel et moi avons bien sûr prévu de revenir au village, et nous avons hâte de revoir tout le monde ! Et je ne te cacherai pas qu’il y a une personne que j’espère retrouver en particulier… C’est d’ailleurs pour cela que je joins à ma lettre une jonquille, la fleur des retrouvailles à venir. À présent, j’attends avec impatience la fin des conflits, et – tu vas être contente – j’ai trouvé une vraie raison d’être sage. Par contre, je ne garantis pas que je ne risquerai pas ma vie, car il semble que plus l’enquête pour démanteler le complot progresse, plus les dangers s’accumulent. Mais ne t’en fais pas, je suis tout à fait en mesure de les surmonter, surtout étant donné que je suis avec mes frères d’armes.

Je dois écourter ma lettre pour les rejoindre, nous allons discuter de notre stratégie.

Porte-toi bien, prends soin de toi, et transmets mes salutations à ton père et à Rimsky.

Et n’oublie pas que je t’aime !

Je t’embrasse,

Sergey