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Le crépuscule amenait la nuit par touches, répandant sa lumière dorée sur tout le paysage. Les deux soldats étaient sortis pour admirer le coucher de soleil sur le camp.

« Nous avons de la chance de nous en sortir à si bon compte pour notre première guerre. Tu ne trouves pas, Sei ?

- Elle n’est pas encore finie, mais tu as raison. Je préfère que mes premières armes se soldent par une victoire plutôt qu’un accablant revers.

- Le commandant dit que ce n’est qu’une question de temps avant que les royaux ne déposent les armes. Tout sera bientôt terminé, j’ai hâte.

- Ton métier te lasse déjà, Kiyonari ? plaisanta son ami.

- Non, mais commencer à mériter mon salaire par un conflit international s’est avéré assez éprouvant. Je ne dirais pas non à un peu de repos.

- Tu as hâte de revoir ta sœur ?

- Oui, ces derniers temps elle m’envoie de plus en plus de lettres en m’ordonnant presque de gagner au plus vite.

- Elle m’a tout l’air d’avoir un sacré caractère.

- Plutôt, en effet. Le fait d’être né dans une famille prestigieuse n’y est pas étranger.

- Tu te complimentes au passage ?

- Tout à fait ! »

Les deux jeunes gens sourirent avant de reporter leur attention sur le paysage.

« Oh, regarde ! »

Sei suivit des yeux la direction que lui indiquait son camarade. Non loin d’eux arrivait une troupe, marchant d’un pas régulier entre les tentes. Lorsqu’elle passa devant eux ils observèrent ses membres avec curiosité. Si les premiers portaient l’uniforme ordinaire de l’Armée, tous leurs subordonnés étaient vêtus de couleurs plus sobres auxquelles s’ajoutait un brassard blanc. Le détail le plus remarquable demeurait cependant leurs visages cuivrés qui renvoyaient par éclats les derniers rayons du jour. Les soldats d’élite avaient bien reconnu le bleu nuit qu’ils arboraient, il s’agissait des unités les plus récentes arrivées sur le théâtre des opérations, essentiellement composées d’automates. Elles avaient peu participé aux combats car elles devaient encore faire leurs preuves mais l’état-major avait décidé de leur donner peu à peu un plus grand rôle. En effet, à mesure que les prototypes s’amélioraient leur efficacité s’accroissait et permettrait bientôt de les envoyer dans des missions dangereuses afin de limiter les pertes humaines. Il fallait reconnaître que leur concepteur avait réalisé des prouesses sur ces machines : elles se mouvaient désormais de façon plus régulière et acquéraient plus rapidement des compétences, les rendant aptes à rivaliser avec un humain.

Alors que la troupe s’éloignait Sei remarqua :

« Il faudra vraiment que je dise à Tōru à quel point son travail est incroyable.

- Transmets-lui aussi mes félicitations. » sourit Kiyonari.

Son ami acquiesça pensivement, encore captivé par la vision de ces androïdes de métal. L’autre reprit :

« Au fait, comment va Evedin ?

- Bien, je devrais l’envoyer faire sa révision dans peu de temps.

- Avec un peu de chance la guerre sera finie avant même que tu ne l’aies récupéré. »

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