Le soleil brillait en ce milieu d’après-midi, ses rayons faisaient scintiller la mer saphir. Quelques oiseaux jouaient entre les nuages et les vagues, se cachant dans les hauteurs avant de plonger vers l’onde pour l’effleurer du bout des ailes. À la plage succédait une hauteur rocheuse couverte de pins dont l’ombre procurait une agréable fraîcheur. C’était là que s’étaient installés les quatre jeunes gens après une longue balade en forêt. De là où ils étaient assis ils profitaient d’une vue imprenable sur l’étendue de sable doré, et un peu plus loin leur regard portait jusqu’aux autres îles sous l’horizon. Ils discutaient tranquillement de tout et de rien, et après avoir évoqué la paix restaurée dans tout l’Empire et le quotidien dans les îles, ils en étaient venus à parler de leurs passe-temps.

« Sakura, tu construis vraiment des automates ?

- Oui, Eva, mais ce n’est pas si exceptionnel que ça. » sourit-elle.

Devant l’air dubitatif de l’autre jeune femme elle reconnut :

« Enfin, c’est vrai qu’ici il n’y a que mon frère et moi qui en fabriquons, même si nous commençons à recevoir des lettres de gens qui voudraient apprendre et nous demandent conseil. Cependant, dans le royaume d’où venait ma mère elle n’était pas la seule à en concevoir. Elle a seulement apporté son savoir dans l’Empire.

- C’est beau de se dire que ses enfants ont continué. remarqua un autre jeune homme.

- Merci, Yūta. En réalité au départ je n’étais pas sûre de vouloir reprendre son occupation, mais Akihito m’a entraînée et je ne regrette pas de m’y être mise. »

D’autant que tu as l’avantage de pouvoir le faire comme un loisir. compléta Desya pour la taquiner.

« Ça ne veut pas dire que je ne prends pas ça un minimum au sérieux ! fit-elle mine de s’offusquer. Mais il est vrai que mon frère en a fait son métier alors que je ne crée pas forcément pour nous nourrir.

- Vous n’êtes pas associés ? demanda Yūta.

- Pas vraiment. Comme Desya l’a fait remarquer, je fabrique des automates quand je suis inspirée. Par contre, j’aide quand même Akihito dans son travail. Par exemple, je prends une partie des commandes quand il y en a trop, je m’occupe de l’approvisionnement en matériaux et outils, et je lui sers parfois de secrétaire car il a un mauvais sens de l’organisation et manque d’oublier certains rendez-vous. »

Je reconnais bien là ton côté méthodique.

« Il nous arrive aussi de nous lancer des défis pour s’amuser. La dernière fois, j’avais choisi le thème baroque, et j’ai assemblé une horloge sertie de pierres semi-précieuses où de petits automates rythmaient chaque heure différemment, et lui est allé jusqu’à inventer un nouveau modèle d’Ipsa aux décorations fantaisistes.

- Mais qui fait ça comme passe-temps ? rit Eva, impressionnée.

- Si vous voulez, j’ai apporté un peu de matériel dans mes valises. Quand nous rentrerons au village je pourrais vous apprendre à fabriquer quelques mécanismes.

- Avec plaisir ! accepta l’autre jeune femme.

- Je suis d’accord ! » rechérit Yūta.

Desya sourit avant de conclure :

Motion approuvée à l’unanimité !