Chapitre 47 : Remous annonciateurs (1/2)
ORANNE
Rester assis et profiter du spectacle. Est-ce seulement possible ?
Il lui était ardu de se détendre sur son siège. Dégoulinait de la sueur sur son front comme se crispaient ses mains sur les accoudoirs rembourrés et carminés. Oranne se serait bien dissimulée à côté de son impératrice. Guère d’attention ne lui était accordée puisque Bennenike s’orientait vers le spectacle qu’elle admirait de pleine passion.
Il y a plus important que moi. Au moins pour le moment.
Des citadins des classes riches et moyennes affectionnait s’enrichir de tels événements culturels. Ils étaient assis le long de rangées disposées en demi-cercles et observaient la scène de théâtre. Sur un plancher lustré, entre des rideaux dorés, une dizaine de comédiens interprétaient une célèbre pièce intitulée « L’insoluble meurtre ». Tous arboraient des costumes finement cousus, bariolées et riches en broderies, pour des personnages issus d’une noblesse caricaturée. S’adjoignaient des masques luisants dont les formes extravagantes appuyaient leurs caractéristiques.
Tout sauf du naturel, donc. Tel est l’objectif : attirer une noblesse et une bourgeoisie, qui s’accompagnera de quelques personnes du commun, afin de pouvoir se moquer des riches. Les uns pourront exprimer leur mépris, les autres pourront se targuer d’auto-dérision. Un divertissement agréable, pour sûr, mais à quelle fin ?
Oranne rit pourtant à plusieurs reprises à la satisfaction de sa belle-tante. Elle ignorait à quel personnage elle s’attachait le plus. Peut-être la Détective, investiguant chaque meurtre avec minutie, mais dont l’addiction à certaines drogues lui aliénait le soutien d’une partie de la population. Ou bien l’Assistant, toujours prompt à l’épauler, aux talents complémentaires couplés à une maladresse. Ou encore la famille noble en elle-même : tandis que l’Aîné ourdissait dans l’ombre en se prétendant allié de tous, la Cadette appréciait voler l’argent de ses parents afin d’éponger ses dettes aux jeux de hasard, si peu discrète qu’elle était attrapée à chaque fois. Des parents qui s’enorgueillissaient d’une grande importance et qui s’esbignaient paradoxalement sitôt qu’on leur exigeait des responsabilités. Le Benjamin était tant plongé dans ses livres que tout un chacun l’ignorait, et ses interventions intelligentes surprenait tout un chacun à chaque occurrence. Parfois s’illustraient également les personnages secondaires, à l’instar de la Cousine s’incrustant lorsque l’envie lui venait de savourer les quiproquos, ou bien le Garde, vétéran d’une guerre dont il a oublié le nom, dégainant si souvent sa hallebarde qu’il abimait sporadiquement le mobilier.
Tourner une histoire de meurtres en une œuvre comique ? Voilà un étrange choix d’écriture. À Gisde, on préfère les tragédies, car nous sommes conscients du monde dans lequel nous vivons. Ici, ils préfèrent se changer les idées.
Oranne ne cessa guère d’entretenir son hilarité. Des pléthores de situations s’y prêtèrent, aussi imita-t-elle le public dans de grands éclats de rire. Était-ce la scène où l’Aîné et l’Assistant se retrouvèrent par accident, engageant une course-poursuite au terme de laquelle le Garde les attaqua par erreur ? Était-ce celle où la Cousine offrit une bourse à la Cadette qui s’empressa aussitôt à son créancier, un ami de ladite Cousine à qui elle céda la même somme. Était-ce plutôt celle où la Détective retrouve les parents nobles en train de s’enivrer et qu’elle semonça sans vergogne même s’ils la payaient pour ses services ?
Cependant, la négociatrice fut surprise de la fin. L’assassinat de leur servant n’avait pas été résolu, et aucune véritable conclusion ne se présenta hormis une plus intense succession de quiproquos.
D’où le nom de la pièce, j’imagine. Un peu trop frustrant pour moi, j’ai l’impression d’être venue pour rien.
Ils applaudissaient massivement, sifflaient, jetaient des fleurs. Au salut des acteurs coïncidait l’effervescence du public qui en réclamait davantage. Bennenike acclamait avec un enthousiasme inégalé, lors duquel Oranne la jugea en tapinois.
Eux sont satisfaits, en revanche. Juste le rire sans de messages utiles. Pour se gausser de la noblesse, ils sont nombreux, mais oseraient-ils critiquer leur sacrée impératrice ? Ils ont des limites évidentes dans le processus de créativité.
Ce fut dans un triomphe que les acteurs filèrent dans les coulisses pendant que les spectateurs quittaient le théâtre. Un pareil édifice, dont le plafond en forme de dôme surmontait des colonnes d’albâtre, s’érigeait en plein centre d’Amberadie. Une merveille d’architecture à contempler à défaut de respecter ce qu’il s’y déroule à l’intérieur.
Descendant les escaliers en marbre, Bennenike interpella sa protégée à qui elle décocha un large sourire.
— Il était temps d’enrichir ta culture, déclara-t-elle. Une pièce classique, qu’ils interprètent annuellement, tant le public apprécie le voir et le revoir encore.
— J’ai bien ri, admit Oranne. Mais je garde une préférence pour les tragédies.
— Tu auras aussi l’occasion d’en voir ! Malgré les récentes instabilités, je suis persuadée que nous trouverons une autre opportunité.
Oranne cilla à défaut d’opiner. Bientôt, pense-t-elle ? Perplexe, l’impératrice caressa le haut du dos de sa belle-nièce qui en sursauta.
— Mon entourage me convient parfaitement, déclara-t-elle. J’ai certes perdu ma meilleure amie, mais elle a été vengée. Et puisque je suis assurée de ta loyauté, ma chère Oranne, je suis satisfaite à l’idée de partager certaines activités avec toi.
— Vous m’en voyez flattée.
— Bien sûr ! Tu intériorises bien tes sentiments. L’idée que ton fiancé nous a tous trahis doit sûrement te chagriner. Mon conseil est donc le suivant : fais ton deuil déjà maintenant, ainsi, lorsque je planterai sa tête sur une pique, tu auras déjà versé tes larmes.
Le ricanement de la despote acheva de terroriser Oranne. Vous ne triompherez pas, tyrane. Mon Phedeas est plus fort que vous. La marchande sentit son visage se détendre comme elle lui offrit un sourire au moment où elle fit volte-face. Toutes deux prirent des chemins opposés, vaquant à des devoirs bien distincts.
Une telle angoisse est injustifiée ! Ne craignez rien, car bientôt périclitera la tyrane. Dès que l’armée déferlera, elle vous libèrera de son joug, et vos malheurs cesseront ! Oui, je vous le garantis…
Son mutisme détonnait. Elle cheminait au milieu d’une large allée, sous les devantures et murs en plâtre, coincée entre deux hordes de citadins circulant en sens opposé. Cette kyrielle se répandait en murmures, malgré leur soumission aux devoirs du quotidien. Planait cette menace approchante dont le meneur était tout dévoilé : Phedeas Teos, considéré illégitime prétendant au trône impérial. D’aucuns décrivaient ses forces comme indomptables, composéex de milliers de mercenaires et mages prêts à détruire tout ce qu’ils chérissaient. D’autres évoquaient même une puissance monstrueuse à l’œuvre. Une ombre tapie, grandissant de jour en jour, mue en volonté annihilatrice.
Tout ceci ressemble à une piètre prophétie. S’ils connaissaient mon fiancé, ils sauraient que leurs frayeurs sont injustifiées. Enfin, je devrais juste arrêter de prêter mes oreilles à ces fadaises. Elles me déconcentrent. Me font perdre confiance au succès de notre plan si bien fomenté, quoiqu’avec quelques imprévus.
Un homme bouscula Oranne qui faillait en trébucher. Elle lui adressa un regard hargneux mais il lui tournait déjà le dos, empressé, bifurquant vers l’est. Qu’il retourne à ses affaires, je… suis trop faible pour vraiment riposter. La marchande s’épousseta l’épaule et s’épongea le front. Chaque foulée s’avérait plus lente que la précédente. Brûlait l’envie de fouiller les alentours dans le cas où elle était épiée.
La moindre erreur, et je finis comme Sayari. Bennenike en serait bien capable si elle apprend que… Vite, à l’auberge ! La pièce de théâtre a duré plus tôt que prévu !
Ni la transpiration, ni les frémissements ne l’endigueraient outre mesure. Elle reconnut bien vite l’établissement dans lequel elle pénétra de pleine hâte. Elle fut tentée d’emblée de se couvrir les narines tant un surplus d’alcool imbibait l’air. Toutefois Oranne avait d’autres priorités. Scafi… Où te caches-tu ? Parmi tous ces serveurs et ivrognes, tu dois bien être quelque part ! Notre conversation est urgente.
Une femme au visage couturé de cicatrices cogna l’épaule de la diplomate, ce pourquoi elle se replia davantage, évitant de croiser ses yeux. Oranne manqua encore de trébucher en se faufilant entre les tables. Plusieurs gouttes de liqueurs et de vins éclaboussaient même ses tresses. Elle n’en eut cure, trop occupée à balayer son environnement.
Scafi répondait absent. Au lieu de quoi s’illumina une autre figure familière, qui d’un signe de la main l’enjoignit à le rejoindre. Elle s’exécuta, s’installa en face de lui. Alors Oukrech se pencha au-dessus de la table sur laquelle glissa un papier plié, à côté d’un gobelet de teinte argentée.
— Toi ! s’exclama Oranne. Je me doutais bien que tu ourdissais encore ! J’espère que tu te rappelles la rudesse avec laquelle tu m’as traitée la dernière fois, alors que j’étais biturée !
— Ne parle pas trop fort, recommanda le garde. Et évidemment, je te l’avais annoncé que je contribuerais à la victoire de Phedeas. J’espère que tu as réussi à fabriquer une excuse quant à mon départ un brin précipité. Mais pas improvisé.
— Tu m’as mis dans une situation difficile. Plus le temps passe et plus je risque d’être découverte. Déjà que Bennenike m’effraie…
— Ce devrait être le contraire. Tu étais supposée gagner sa confiance, pour que tu sois lavée de tout soupçon au moment où sonnera son glas. Quoi qu’il en soit, ne t’inquiète pas, ce sera bientôt fini. Tu entends les rumeurs, pas vrai ?
— Peu accueillent mon bien-aimé comme un héros.
— C’est inévitable. Ils sont nombreux à se dresser contre le pouvoir despotique de l’impératrice, mais encore plus à l’accepter sans broncher. Ce changement représente, à leurs yeux, une perspective déstabilisante. Mais quand Bennenike l’Impitoyable et ses loyaux alliés tomberont, ils seront bien obligés de s’adapter à cette réalité. Il te faudra juste être tolérante sur le temps nécessaire. Quelques petites contributions aideront.
Oranne pianota sur la table comme ses lèvres se tordaient en une moue perplexe. Après ces épisodes de brutalité, il se targue d’éloquence ? Il est censé m’avoir suivi pour ses muscles, pas pour son cerveau.
— Un beau discours, reconnut-elle. Mais où sont les faits ?
— Sous la paume de ma main, révéla Oukrech. Cette lettre t’est adressée, je l’ai réceptionnée dès qu’elle est parvenue en Amberadie. J’ai évité qu’elle ne se trouve entre de mauvaises mains.
Des nouvelles de Phedeas ! Son cœur cogna contre sa cage thoracique à mesure que ses doigts se cramponnaient sur les bords. Hormis une serveuse à la démarche chaloupée, personne ne se situait à proximité, aussi Oranne put-elle entamer sa lecture en toute sérénité.
« Mon amour,
Nos efforts seront bientôt récompensés. Te connaissant, vivre au sein de ce palais doit être terrifiant, si pas davantage. Ma tante est une horrible personne qui doit être renversée, mais tu le savais déjà. C’est pour cette raison que j’ai réuni un maximum de sympathisants : mages déchus, mercenaires et indépendantistes constituent un front incoercible. Il me permet de détourner les troupes impériales et d’avancer lentement mais sûrement vers la capitale. Nous rencontrons de l’opposition en chemin, et il est très probable que tout le monde soit déjà informé de ma rébellion. Pas de quoi nous arrêter, rassure-toi ! D’ici deux semaines, tout au plus, nous atteindrons en Amberadie. Pour que notre conquête soit couronnée de succès, je t’enverrai une autre lettre avec des instructions particulières. J’espère que tu réussiras cette mission, puisque tu as échoué à assassiner Ulienik et Renys.
Nous nous retrouvons bientôt,
Phedeas Teos. »
Du baume emplit Oranne en découvrant les ultimes mots. Pesaient cependant quelques phrases d’impactantes significations. Mais avant même de les appréhender, Oukrech lui arracha la lettre des mains et la déchira.
— Au vu du contenu, se justifia-t-il, il vaut mieux être prudents.
Épaules voûtées, proche de s’affadir, Oranne contempla les morceaux sans piper mot. Elle se mura dans un silence que son interlocuteur savourait.
— Les ruptures sont toujours difficiles, compatit une serveuse derrière elle. Une petite coupe de vin pour vous changer les idées ? Nos prix sont abordables, comme votre ami pourra le confirmer !
— Vous avez vu cette lettre ? s’inquiéta Oranne, tremblante.
— Hein ? Non ! Mais vu votre tronche, ça ne peut être que ça ! Courage, c’est une épreuve difficile. L’alcool aide à s’en remettre, parole d’habituée !
Oranne inclina négativement la tête. La serveuse repartit un brin déçue, bien qu’elle sifflotât sur son parcours, ce qui arracha un ricanement à Oukrech. Moque-toi donc, je suis confuse. Phedeas m’accorde-t-il encore sa confiance ? Le doute est permis.
— Oh, tu es triste ? se gaussa Oukrech. Phedeas avait exigé une simple tâche de toi, pourtant tu as échoué.
— Assassiner des enfants n’est jamais facile, murmura Oranne. Et il s’est déçu de moi, j’ai le droit de l’être pour lui aussi. Il existe des moyens moins cruels de regagner nos droits…
Oukrech faillit fracasser son poing sur la table mais se retint au dernier moment. Le cœur de la marchande rata alors un bond.
— Tu dois réaliser quelque chose, souffla-t-il. Quand il arrivera, Phedeas n’épargnera pas Renys et Ulienik. Par leur simple existence, ils menacent sa légitimité.
— La mort est une solution trop extrême ! objecta Oranne. Je vais réfléchir à d’autres moyens de les écarter.
Un grondement s’éveillait. Inspirant, le visage strié de profonds sillons, Oukrech dévisagea crûment Oranne, laquelle se retrouva encore plus désorientée.
— Persuade Phedeas si tu en as les capacités, proposa-t-il. Et si l’opportunité se présente… En attendant, tu dois faire profil bas.
— C’est ce que je fais depuis des mois ! râle Oranne, peu intimidée. Encore un peu de patience…
— Et le trône sera à toi ? Une position à mériter. En es-tu seulement digne ?
Une ardente énergie tourbillonnait en elle. Je ne suis pas une conquérante. Mais je me bats pour que l’Empire Myrrhéen devienne plus juste. Posant ses coudes sur la table, Oranne se redressa, fixa son interlocuteur avec détermination.
— Phedeas et moi sommes indissociables, affirma-t-elle. Je serai impératrice à ses côtés, quoi qu’il arrive. Oukrech, mettons nos différends de côté pour le bien commun.
— Ta loyauté est faillible. Et puisque tu prétends tant aimer ton fiancé… Qui est cet homme avec lequel tu passes ton temps dans cette auberge ?
Oranne déglutit. Il le connait. Il nous a espionnés. Espèce de… L’insistance du garde la contraignit à s’exprimer, tant ses membres se crispaient à la simple évocation de Scafi. Un comploteur de l’ombre m’empêche de comploter dans l’ombre… Par fierté personnelle ? Qu’a-t-il à perdre si je partage la victoire avec Phedeas ?
— Réfugié de Doroniak, dévoila-t-elle. Victime de l’indifférence du pouvoir. Il a traversé tout le pays, a mené un groupe divisé jusqu’à la capitale, avec de nombreuses pertes en chemin. Le soutien de l’impératrice et ses subordonnés n’est que factice. Il m’a fait beaucoup de peine, donc j’ai décidé de collaborer avec lui.
— La question était rhétorique. Tu viens de confirmer que tu te sers de lui.
— Non ! C’est juste que…
— Peu importe. La problématique est tranchée.
Oranne écarquilla des yeux. Elle dut s’agripper à sa chaise pour ne pas basculer.
— Tu as discuté avec lui ? fit-elle, estomaquée.
— Ça va de soi, confirma Oukrech. Vous n’êtes pas très discrets ! Il a suffi de me présenter, et nous avons terminé ce que vous avez commencé.
— Comment ça ?
— Souviens-toi des contributions que j’ai mentionnées. Scafi tenait, pour reprendre ses propos, à devenir le porte-parole des opprimés, des oubliés de l’empire. Tu lui avais supplié d’attendre.
— Il t’a dévoilé toutes ces informations ? Elles étaient confidentielles !
— Je peux être très convaincant, quand je m’y mets. Le bougre s’impatientait, à force de guetter ton retour.
— Bennenike m’a terrifiée, d’accord ? Ce complot révélé m’amènerait à des représailles… Rien que d’y songer, j’en ai froid dans le dos.
— Trop couarde pour sauver l’empire, je constate. Scafi a plus de cran que toi… et moi aussi.
Un pareil dédain exhorta Oranne à déglutir. Peut-être qu’une coupe de vin ne serait pas de refus, finalement… Où est cette indiscrète serveuse ? Toutefois le temps n’était plus à la galéjade, comme le signalait la mine grave de son interlocuteur.
— Qu’entends-tu par là ? bredouilla-t-elle.
— Ouvre tes mirettes ! s’emporta Oukrech. Je t’ai remplacée dans ton rôle d’intermédiaire. Au vu de l’arrivée imminente de Phedeas, autant que la population soit de son côté.
— Tu as affirmé toi-même qu’elle devrait s’adapter !
— Oui, et j’ai précisé l’existence de contributions.
— De Scafi ? Il s’expose à de graves dangers s’il s’exprime sur la place publique !
— Ça ne l’a pas arrêté, loin de là.
La diplomate s’essuya le front du revers de la main. Intenses tremblements et frissons l’ébranlaient, la maintenaient immobile. Et cet enfoiré se pavane avec un large sourire… Se rend-il seulement compte de son erreur ? Il paiera !
— Je ne peux pas le laisser courir ce risque ! s’exclama-t-elle. Où est-il ?
— Toujours dans la capitale, révéla Oukrech. Près du centre, pour impacter le plus de personnes possibles. Je n’en sais pas plus : il est parti il y a une heure.
— Je ne te remercie pas.
Oranne tira sur ses manches en se levant brusquement. Tant pis si son ancien garde du corps la dévisageait d’un air flegmatique, sirotant sereinement son alcool, elle presserait le pas. Et c’est moi l’incapable ? Phedeas devrait mieux choisir ses amis ! Sur son passage se bécotait un jeune couple qu’elle bouscula sans gêne. Un tonnerre d’injures l’assena au moment où elle claqua la porte.
Annotations
Versions