Ton absence me défigure.

Telle la faim dans mon ventre,
Elle creuse dans mon âme
Un gouffre
où je disparais
tant chaque miette de moi y meurt,
évaporée.
J’ai beau y hurler ton nom,
à pleins poumons,
en toutes directions :
Seul me répond
le noir écho
de l’abandon.

Quand nous nous retrouverons,
laisse donc couler en moi
une pensée, un souvenir,
une image, un désir,
une main, une caresse,
un sein, une fesse,
un instant, une éternité,
une émotion, un baiser,
un rêve de nous,
un peu de ton tout,
une juxtaposition en désordre et sans point final
de ce qui te définit
et nous unit,
pour qu’au fil de notre temps partagé,
des particules de toi
puissent sédimenter.
Ainsi, même au plus profond
du gouffre de ton absence,
j’aurai toujours
quelque chose

à aimer.