Chapitre 31. Claire / Philippe
J'écoute le colonel et n'en crois pas mes oreilles. Ce que m'a dit Vincent se trouve vérifié. Je m'approche et fais la queue pour me procurer les kits, j'en demande deux autres pour Gustave et son père. J'hésite... Dois-je signaler Philippe à l’équipe militaire ? Non, me dis-je, c'est à Gustave de prendre la décision.
Je retourne vers le préfa.
— Gustave ! Me revoilà, as-tu entendu l'annonce du colonel ? Mais…
Je trouve Gustave complètement effondré, en pleurs. Que se passe-t-il ? Philippe ?
Tous les kits tombent à terre et je cours rejoindre Gustave.
— Mon pauvre Gustave !
Ses sanglots déchirent mon coeur, je le prends dans mes bras et sans protester, il s'appuie contre moi. Sa sensibilité me touche et les caresses de réconfort que je lui prodigue parviennent à calmer peu à peu ses larmes.
Il s'essuie puis pose son front dans le creux de mon cou. Je sens le souffle de sa respiration qui me chatouille, je recule mais ses bras m'enserrent.
Un léger frisson me parcourt, je ne peux m'empêcher de plonger mes doigts dans sa chevelure brune et ondulée, ses mains remontent le long de mon dos. Il lève sa tête vers moi et nous sommes à deux doigts de nous embrasser.
Mais je souris et pose un doigt sur ses lèvres en soufflant, taquine, "Il paraît que je ne m'intéresse qu'aux filles”, je lui tire la langue et dépose un baiser furtif sur son nez.
Profitant de l'effet de surprise, je me dégage et vais pour ramasser les kits. Je me souviens de l'objet de ma visite et fouille du regard la pièce en cherchant Philippe.
Je ne le trouve nulle part.
— Où est-il ?
Gustave me regarde fixement et me confie sur un ton douloureux "Ils viennent de l'emmener".
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