Chapitre 37. Gustave / Entre rouge et noir
Woman in a red dress
A toi mon amour s'adresse
Émerveillé par ta beauté
Ta sensualité
Ta spiritualité
Woman in a red dress
Woman in a red dress
Que fais tu
Quand on te voit plus
Tu danses sans raison
Partout surtout où il ne faut pas
Tu danses avec passion
Même au milieu du repas
Mon tendre trépas
Claire aime le rouge. Elle est belle, très belle, et cette couleur lui va si bien.
Je marche dans la montagne, je regarde les fleurs du printemps, mais en fait je ne vois rien, je n’entends rien.
Je ne vois rien, chaque rocher n’a qu’un visage, celui de Claire, chaque nuage n’a qu’un idéal : nous conduire tous les deux au septième ciel.
C’est peut-être cela être amoureux, ou retomber en enfance.
Ou une sorte de complicité, car nous aimons les mêmes poèmes, les mêmes livres, les mêmes films.
Je peux enfin me laisser aller, laisser venir ce monde.
Laisse
Oui laisse
Ton esprit
S’envoler
Laisse
Oui laisse
La vie
Frémir
Laisse
Oui laisse
Le futur
T’envahir
Laisse
Oui laisse
Ce monde
Venir
Laisse
Oui laisse
La ronde
Tournoyer
Laisse
Oui laisse
La pluie
T’aimer
Laisse
Oui laisse
Ton petit moi
S’évanouir
Laisse
Oui laisse
Le petit roi
Gémir
Laisse
Oui laisse
L’amour
Fleurir
Le sourire aux lèvres je reviens au village et je croise Anne-Sophie.
— Gustave j’attendais ton retour.
— Comment vas-tu Anne-Sophie ?
— Alors tu la dépucelles quand ta gamine ?
— Tu es ignoble !
— Non juste réaliste, je te l’ai dit : elle préfère les filles ! A part des tripotages tu n’auras rien, mon pauvre Gustave.
Je me tais, elle devine toutes mes faiblesses, mes angoisses. Je suis heureux avec Claire, mais je ne comprends pas la réserve qu’elle conserve vis-à-vis de moi.
Anne-Sophie me donne un ultime coup de poignard :
— Et pendant que Monsieur fait des bisous, Philippe meurt.
— Je ne peux rien faire, tu le sais bien.
— J’ai séduit le colonel et il m’a parlé : les ordres sont clairs, on laisse ton père crever.
Je n’entends pas un mot de plus : je cours rejoindre Claire.
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