Chapitre 41. Gustave / Rage
Je ne me reconnais pas. Par nature, je suis un homme doux , paisible, « un vrai Bouddha » disent mes amis.
Et là j’ai… la rage !
La rage
L’outrage
L’exaspération
Face aux humiliations
La tentation
De la destruction
Me conduiront
Pour de bon
À m’égarer
Me détourner
De ce chemin
Qui est le mien
Ma quête
La conquête
Du sens
D’une présence
Peu de temps
Quelques instants
De présence
D’immanence
Me suffisent
En toute franchise
Pour oublier
Pour dépasser
La rage
L’outrage
L’exaspération
Face aux humiliations
Non décidément cela ne marche pas.
Habituellement relire ce poème m’apaise, mais là rien, nada.
J’ai envie de crier, hurler, tuer.
Je respire, profondément et je tente de remettre un peu d’ordre dans mon esprit.
Le plan de mes amis n’a pas fonctionné. Claire a réussi à voir Philippe et confirmer nos pires soupçons : il est agonisant, intransportable et le médecin attend, avec impatience , sa mort pour en savoir plus.
Le pire est venu après, les soldats ont tiré sur Vincent, sur un civil désarmé !
Ils l’ont raté, mais une balle perdue a blessé Claire à l’épaule.
J’ai couru pour la sauver.
On s’est retrouvé tous les quatre, avec Pearl et Vincent, dans la maison de Claire.
Heureusement, Pearl a de solides talents d’infirmière et Claire est sauve et… prisonnière.
Au petit matin, les militaires sont venus la chercher pour la mettre en prison. J’ai voulu me battre , mais Claire m’a supplié de ne rien faire, si je l’aimais, vraiment.
Claire a essayé de se disculper, mais les chasseurs ont dit qu'on l’avait vue et dénoncée.
On ? Anne-Sophie ? Je la sais prête à tout pour éliminer une rivale !
Je me raisonne : elle n’est pas stupide : en agissant ainsi, elle me perdrait pour toujours.
Je relis le mot qu’un gamin vient de m’apporter.
« Gustave, pourquoi ne m’avoir rien dit ? J’avais réussi à négocier avec le colonel , pour que tu puisses rendre visite à Philippe. C’est trop tard ! Je vais essayer de revoir le colonel, pour qu’il n’applique pas la loi martiale et sauver ton amoureuse. SURTOUT : NE FAIS RIEN !
Signé : Une femme qui t’aime bien plus que tu ne le crois. »
Je me sens perdu, perdu, perdu !
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