La douce nuit
J'ai affronté cette douce nuit, de mes pas tremblants de ne savoir où se poser, aveugle de mes sens fatigués et amputé du Sens qui m'apparaît, en ces jours étranges, comme la plus grande des supercheries.
Les rires ne suffisent plus, et l'avenir, éternelle évidence, prend feu quand mes yeux se pose sur lui.
Je me souviens de ce vieil homme, cette douce apparition autrefois rassurante, nous promettant que le futur sera beau, puisque battit par moi et mes frères, par nos rêves et la beauté.
Il ne se rendait pas compte, pauvre vieillard, que mes frères s'adonnaient au culte de la bêtise et du mensonge. Et que, face aux affres de l'existence, ils se mettaient à sourire.
Et de tes pleures, et de tes cris, que tu lances à l'agonie, perdu dans le spleen infini, dans cette grande désespérance, il n'y a ni Dieu ni mère pour soulager ta souffrance.
Oui, je sais, il danse et aime sans comprendre, celui qui de ses doutes n'en a jamais fait l'écoute. Il sourit et rit à la folie et cela lui suffit.
Oui, je sais, ils sont vulgaires à ne jamais donner de rime pour se plaire, à la regarder, elle, comme il contemple le ciel, sans se dire qu'il est sottise de croire en l'impossible.
Mais toi, tu es ici, loin des magnifiques et de leurs magies, à supporter le mal, à se contenter du sale.
Et toujours à soulever tes plus frêles espoirs qui s'efface, plongé dans ces nuits de tempêtes, où personne ne vient à ton aide.
Et demain le jour, et demain la nuit.
Et demain le bruit, et demain la comédie.
Demain, oui, c'est la vie qui reprend vie.
Alors que fais-tu là, mon ami ?
Annotations
Versions