chapitre 7 : les pouvoirs
Avant ce jour, il n’avait jamais ressenti ce type de sensation, même après avoir pris des médicaments ou des substances hallucinogènes. Shawn ne sent plus rien, même s’il le voulait, il ne pourrait pas bouger le moindre de ses muscles. C’est comme si son corps ne lui appartenait plus. C’est une sensation très déstabilisante, qui est loin d’être agréable.
Le jeune homme n’a aucune idée de l’endroit où il se trouve. Est-ce la réalité ou est-il en train de rêver ? Il ne saurait le dire. L’étudiant a l’impression de voler dans les airs sans rien voir en dessous, c’est le vide complet, tout est obscur et sombre. Le jeune ferme les yeux afin de faire le point et d’essayer de distinguer ce qui est réel et ce qui ne l’est pas. Il n’a aucune notion du temps, comme si ce dernier c’était arrêté.
Tout d’un coup, il se rend compte qu’il n’arrive plus à voler et l’instant d’après, il fait une longue chute sans fin. En raison de la vitesse, un vent puissant lui fouette les oreilles et le visage. Il n’arrive toujours pas à distinguer le sol en raison de l’obscurité, c’est comme s’il tombait pour l’éternité dans un puit sans fond.
Shawn hurle, pris de panique, mais aucun son ne sort de sa bouche. La chute semble ne jamais vouloir s’arrêter. Il se rappelle qu’un jour, on lui a dit que quand on fait un rêve où on tombe dans un puit sans fond. Il est important de se réveiller avant la fin car si on ne le fait pas à temps, on risque de ne jamais se réveiller. D’errer éternellement, bloquer dans ce lieu et en mourir. Cette idée lui a toujours fait peur et était resté ancrée dans un coin de son esprit. Il n’avait vraiment pas besoin d’y penser maintenant.
Soudain, une voix le sort de sa torpeur. Au début, ce sont juste des murmures inaudibles mais il se sent rassuré car il comprend la langue. Shawn réussit tant bien que mal à ouvrir les yeux. Il a beaucoup de difficulté à faire ce geste aussi simple car il a l’impression que ses paupières sont collées l’une contre l’autre.
Au départ, tout est flou, comme s’il venait de se réveiller suite à une soirée bien trop arrosée. Il a l’impression qu’on lui enfonce des aiguilles dans les yeux, il grimace à cause du soleil. Malgré son état physique, Shawn réussit à distinguer un visage. Il s’agit d’un homme dans la cinquantaine, à la bouille sympathique. Cette personne est penchée vers lui et le dévisage d’un regard empli d’inquiétude.
Il n’y a plus aucune obscurité, le jeune français est de retour dans le monde réel. Il se rappelle les événements de la veille et reconnaît le lieu où il se trouve, il s’agit de la petite ruelle où il a perdu connaissance. Il s’étonne que personne ne l’a remarqué, ni a essayé de le réveiller. Shawn pousse un long soupir, rassuré d’être sorti de son cauchemar, il commençait à croire que son esprit y resterait coincé indéfiniment et que sa vie touchait à sa fin, alors qu’elle vient enfin de devenir intéressante.
L’homme à ses côtés, est un éboueur, c’est lui qui l’a découvert pendant qu’il faisait sa tournée. Il semble aussi rassuré que Shawn. Il fait ce travail depuis de nombreuses années et jamais il n’avait encore découvert de cadavres. Il ne veut pas qu’un tel événement le hante pour toujours. Il est payé pour ramasser les ordures, pas les cadavres et il souhaite à ce que cela ne change pas. Il a connu des amis dans le métier qui ont découvert des cadavres de nourrissons. Ces hommes ne s’en sont jamais remis, même après de nombreuses thérapies. L’éboueur du nom de Ted est entouré de deux de ses collègues, qui se demandent s’ils ne devraient pas appeler une ambulance.
- Vous m’avez fait la peur de ma vie ! J’ai bien cru que vous ne vous réveillerez jamais. Ça doit faire cinq minutes que je vous secoue. On a vraiment pensé que vous étiez mort.
- Non, pas encore en tout cas réussit à articuler Shawn d’une petite voix, étranglée.
Ce dernier tente de se relever mais il ne réussit qu’à se mettre à genou, le corps traversé par de violents vertiges. Shawn grimace due à une douleur vive qui se fait ressentir à l’arrière de son crâne.
- Eh ouais, mon vieux ! Ça, c’est ce qui s’appelle une sacrée gueule de bois ! La prochaine fois vas-y mollo. Tu as un peu trop abusé ce coup-ci dit l’éboueur.
Shawn s’apprête à lui dire que ce n’était pas à cause de l’alcool, mais il se retient car il n’a ni l’envie, ni la force de raconter son histoire. Tout ce qu’il veut, c’est quitter ce lieu, de retrouver son lit et de s’y engouffrer bien au chaud.
- Merci pour tout, je vais y aller dit-il.
Shawn se concentre au plus profond de lui-même, respire un bon coup avant de se relever en prenant appui avec son bras droit. Il réussit tant bien que mal et une fois debout, souffle un bon coup afin d’essayer d’avoir à nouveau les idées claires.
Son visage est toujours pâle et ses yeux hagards, mais à part ça il semble capable de rentrer chez lui par ses propres moyens.
- Si j’étais toi, j’irai prendre un bon café, ça te réveillera dit Ted.
Shawn se contente d’hocher la tête avant de s’en aller, après les avoir chaleureusement remerciés tous les trois.
- Ah ces jeunes ! Ils n’ont plus de limites ! s’exclameTed, en le regardant partir, avant de ramasser une poubelle, à côté de lui.
Shawn ne se rend pas dans un café comme le lui avait conseillé l’éboueur, mais se dirige vers le campus. Heureusement pour lui, il est assez doué pour retrouver son chemin et cela depuis sa plus tendre enfance. On se tournait toujours vers lui lorsqu’une de ses connaissances recherchaient sa route ou lorsqu’elle ne savait plus où elle avait garé sa voiture. Shawn ne saurait expliquer s’il est doué ou si c’est lié à la chance. Tout ce qu’il peut dire c’est qu’il suit son instinct et cela dans de nombreux domaines.
Après une longue marche, il arrive à regagner le campus, malgré son état et sa démarche qui ressemble plus à celle d’un zombie qu’autre chose. Il serait incapable de dire combien de temps il a mis pour y arriver, ayant perdu toute notion du temps. Tout ce qu’il a fait, c’est mettre un pied devant l’autre, cela lui demande suffisamment d’énergie et de concentration.
Heureusement pour lui, les rues sont désertes, la ville est silencieuse, ce qui lui permet de ne pas être remarqué. L’étudiant regarde sa montre et à travers ses yeux injectés de sang, il déchiffre les aiguilles, il est près de 7 heures du matin. Il est donc resté inconscient, de nombreuses heures. L’étudiant imagine déjà le moment tant jouissif où il pourra se jeter sur son lit et s’engouffrer sous la chaleur de la couette. Le jeune noir ne demande rien d’autre.
Il rejoint le bâtiment D, complètement épuisé. Il monte les escaliers, une marche après l’autre d’un pas lourd, en s’appuyant contre la rambarde de sécurité. Il se demande où il puise son énergie pour gravir les étages et pourquoi diable il habite aussi haut. Plus il monte, plus sa tête semble peser de plus en plus lourd et comme si cela ne suffisait pas, les vertiges font leurs retours. Mais il réussit à se contrôler, à ne pas s’écrouler dans les escaliers, ni à vomir. Il sait que cela ferait désordre et il s’est suffisamment humilié pour une vie entière.
Après une période qui lui a paru interminable, il atteint enfin l’étage tant attendu, se dirige vers la droite et tombe nez à nez avec Scarlet qui sort de la cuisine, en petite nuisette. Celle-ci est très surprise, ne s’attendant pas à tomber sur quelqu’un à cette heure. Shawn ne fait même pas attention à la tenue que porte sa voisine. Il a toujours le visage pâle et les yeux rouges.
Il s’arrête à côté d’elle, appuie sa tête contre le mur, ce qui lui apporte un peu de réconfort, avant de pousser un long soupir, épuisé par l’ascension des escaliers. Scarlet ne peut s’empêcher de sourire en voyant son voisin dans un état proche du coma. Elle sait ce que c’est, car durant les soirées arrosées avec ses amis, elle finit souvent dans le même état.
- On dirait que la soirée a été rude ou alors tu n’es vraiment pas habitué aux nuits blanches dit la jeune fille.
- On pourrait parler plus tard ? Là je suis vraiment crevé, je ne tiens plus debout dit-il d’une voix d’outre-tombe.
- Je vois ça !
Shawn s’arrête devant une porte, sort son trousseau de clef et s’apprête la glisser dans la serrure. Mais juste avant de le faire, il entend derrière lui Scarlet qui se racle la gorge, pour attirer son attention. Le jeune homme se tourne lentement vers elle, comme si cela lui coûtait un effort surhumain de pivoter son corps.
Celle-ci essaye de ne pas rire mais elle a vraiment du mal à se retenir, tant elle trouve la situation comique.
- Juste pour info, ce n’est pas ta chambre dit-elle.
Shawn regarde à nouveau la porte et voit qu’elle a raison, il acquiesce de la tête, ne voulant rien rajouter pour ne pas paraître plus ridicule qu’il ne l’est. Même s’il se demande s’il n’a pas déjà atteint le seuil de non-retour sur ce point. L’étudiant s’arrête devant le numéro 66, il vérifie deux fois le numéro afin d’être sûr, puis il ouvre la porte.
- A plus tard dit-il à Scarlet.
- Fais de beaux rêves !
Shawn rentre dans sa chambre et enlève à la va vite sa veste.
- Home sweet home !
Puis il se laisse tomber sur le lit qui grince sous son poids. Il pousse un long râle de soulagement, c’est comme s’il n’avait jamais connu extase plus fort. Il ferme les paupières et deux secondes plus tard, il est déjà au pays de morphée.
Quelques heures plus tard, en plein cœur du centre-ville se trouve un quartier résidentiel paisible du nom de « Longtom ». Il se trouve dans le North side, qui est le coin chic de Chicago. Il regroupe les quartiers résidentiels les plus prospères de la ville et contraste avec le West Side. On y trouve la bourgeoisie huppée, les jeunes cadres et les artistes immigrés. Le quartier est composé de plusieurs petits immeubles de 5 étages environ.
Le coin est calme et les habitants aiment l’ambiance qui s’y trouve. C’est dans cette zone qu’ont élu domicile Sarah et Jamie. C’est la première qui a trouvé une annonce par hasard dans un journal qu’avait laissé un client du bar sur le comptoir. Elle a tout de suite craqué pour l’appartement et à tout fait pour l’obtenir. Le patron du bar où elle travaille connaissait le responsable de l’agence immobilière et il a pu appuyer sa candidature. Sans ce coup de pouce, Sarah était sûre de passer à côté de cette belle opportunité. On ne loue pas ce type de logement à des étudiants.
L’appartement est assez vaste et bien agencé, avec deux chambres, un grand salon, une belle cuisine et une grande salle de bain. La baie vitrée du salon donne sur une rue adjacente et la vue est assez sympathique. On peut voir un petit parc où des enfants viennent jouer à la balançoire et au toboggan.
Sarah n’aurait jamais pu payer le logement toute seule, le loyer étant trop excessif. La jeune fille a pensé mettre une annonce pour une colocation mais quand elle en a parlé à Jamie, ce dernier lui a dit qu’il était partant pour vivre avec elle. Tout se passe très bien entre eux, ils se connaissent depuis longtemps et c’est comme s’ils étaient frères et sœurs. Ils n’ont jamais été attirés l’un envers l’autre. Et souvent, ils n’ont pas besoin de parler pour se comprendre.
La jeune fille revient de son footing quotidien, Sarah en fait une fois par semaine pendant environ 1 heure, d’une façon assez intensive. Jamie a voulu s’y mettre aussi, mais il a vite oublié l’idée car il lui était impossible de suivre le rythme. Et puis pour lui, courir ne sert à rien, sauf si on est poursuivi par quelqu’un ou un animal. Il préfère jouer les fainéants, surtout qu’il a une image de glandeur à préserver.
Lorsqu’elle était au lycée, Sarah était dans un club d’athlétisme mais c’est fini maintenant. Elle préfère courir sans contrainte, juste pour son plaisir et ne pas rentrer dans l’univers impitoyable et malsain de la compétition pour sportifs professionnels.
L’appartement ressemble presque à un loft. L’année précédente, l’étudiante était logée sur le campus, mais elle ne regrette pas son choix, même si elle doit se lever un peu plus tôt que les autres pour aller à la faculté. Ça lui permet au moins d’être proche de son travail et de pouvoir mettre un peu de distance avec l’ambiance qui règne sur le campus.
Dans le salon se trouve un écran plat de plus de 100cm avec en face un canapé confortable dans lequel les étudiants s’endorment, parfois. C’est un petit nid douillet, sans prise de tête pour les deux vieux amis. Ils ne se crient jamais dessus par rapport aux tâches ménagères, ils le font chacun leur tour sans que l’autre n’est besoin de dire quoi que ce soit. Ils ne pouvaient pas rêver meilleure cohabitation.
Sarah s’installe dans le salon et étire ses muscles une dernière fois tandis que Jamie qui vient de se lever, sort de sa chambre et la regarde avec des yeux à peine ouverts.
- Ce que tu fais est tout simplement inhumain ! Je me demande comment tu y arrives, surtout après une soirée comme celle d’hier ? demande Jamie, ne comprenant pas comment elle fait pour tenir debout.
- J’ai des ressources cachées dit-elle, avec un sourire empli de malice.
- C’est ce que je vois. Moi, mon planning de la journée est moins intense. Je compte rester affalé toute la journée devant la télévision comme un vrai légume et récupérer doucement. Je commence à me faire vieux, je récupère moins vite qu’avant.
Jamie se dirige vers la cuisine et se sert une tasse de café bien fort. Sarah le rejoint et s’installe en face de lui sur la table ronde où ils prennent la plupart de leurs repas. Elle porte sa main sur son front dégoulinant de sueur.
- Moi je suis claquée ! Je vais prendre une bonne douche bien chaude dit Sarah.
- Ouais, je crois que tu en as bien besoin dit Jamie en la regardant transpirer.
La jeune femme se lève et au moment où elle va passer la porte de la cuisine. Elle s’arrête et se retourne vers Jamie en plissant les sourcils. Jamie connaît ce signe, cela signifie que quelque chose la préoccupe ou qu’une question est restée sans réponse. Il n’a pas le temps de lui demander quel est son souci, elle a déjà commencé à parler :
- Je me demande ce qui est arrivé à Shawn, il a disparu subitement, sans rien dire.
- Tu as bien vu, on l’a cherché mais ce n’est pas évident de retrouver quelqu’un dans toute cette foule. Tout ce qu’on peut espérer c’est qu’il se soit au moins bien amusé.
- Ouais, de toute façon, je le verrai demain en cours, mais bon c’est dommage ! La soirée avait bien commencé quand on était tous les trois.
Lorsque Sarah se tourne vers son ami, elle remarque tout de suite qu’il fuit son regard et qu’il n’arrive pas à retenir un large sourire d’ébaucher ses lèvres. Sarah pousse un soupir, elle sait très bien ce à quoi pense son ami, elle le connaît depuis longtemps. Mais elle lui pose tout de même la question. Sarah connaît les réactions que Jamie peut avoir dans certaines situations avant même qu’il réagisse. Ils se connaissent par cœur, aussi bien l’un que l’autre.
- Qu’est ce que tu veux me dire encore ?
- Rien, je t’assure dit Jamie, faisant l’innocent.
Jamie fait la moue, en secouant négativement la tête, comme s’il ne savait pas du tout ce que sous entendait sa camarade. Mais malheureusement pour lui, Sarah est loin d’être dupe et surtout elle sait que son meilleur ami est un très mauvais comédien et un menteur médiocre. Elle lui a déjà conseillé de prendre des cours de théâtre à l’université, mais Jamie a toujours refusé. Lui disant que c’est elle qui est trop aveuglée pour voir son incroyable talent pour la comédie. Sarah ne lui a plus rien dit depuis ce jour, ne voulant pas briser ces illusions, même si en son for intérieur, cela la fait bien rire.
- Accouches ! Je te connais trop.
Jamie finit par hocher la tête, il sait qu’il est préférable pour lui de capituler s’il ne veut pas en entendre parler toute la journée. Sachant que quand Sarah fait son regard pincé, cela signifie qu’elle est en mode têtue et qu’elle continuera à le harceler jusqu'à ce qu’il crache le morceau.
- Je trouve que tu t’intéresses beaucoup à ce type.
Sarah ne s’en rend pas compte tout de suite, mais elle s’empresse de répondre, sur la défensive.
- C’est normal, il m’a aidé alors que personne ne lui avait demandé dit-elle en essayant d’être la plus convaincante possible et de se convaincre elle-même par la même occasion.
- Il y a plus que ça, j’en mettrai ma main à couper dit Jamie, loin d’être dupe.
Sarah secoue négativement sa tête et fait mine de ne pas savoir ce que sous-entend son ami. Mais au fond, elle sait qu’il ne se trompe pas, la jeune fille ne peut pas le convaincre si elle n’est pas convaincue elle-même. Elle finit par tout lui dire, même si elle aurait aimé garder cela pour elle… pour son jardin secret.
- Ok, je confesse ! Il est mignon et il me plait bien. Mais tu sais quoi, je préfère l’avoir comme ami, j’en ai un peu marre des complications amoureuses. Au début tout est beau, mais à la fin c’est toujours chiant, ça gâche tout. Et surtout, j’ai envie de l’aider à s’adapter. Cela ne doit pas être évident de se retrouver ainsi loin de tout. Pourquoi ? Tu ne l’aimes pas ? demande-t-elle en insistant bien sur les derniers mots.
- Eh, on se calme papillon ! Je le trouve vraiment sympa. Je suis sûr que c’est quelqu’un de bien s’empresse de dire Jamie, lorsqu’il voit que Sarah le regarde avec de grands yeux.
- C’est le cas, j’en suis sûr dit Sarah, catégorique.
- Tu as l’air bien sûr de toi dit Jamie, en souriant d’un air malicieux.
- Bon je vais prendre ma douche dit Sarah avant de se lever, voulant couper court à la discussion. Elle en profite pour prendre au passage une pomme qu’elle croque à pleine dents.
Tout en se dirigeant vers la salle de bain, la jeune fille réfléchit à cette conversation. Sarah est obligée de reconnaître que Jamie a raison, elle ne devrait pas s’emballer autant pour quelqu’un qu’elle connaît à peine. Cela ne lui ressemble pas du tout. Elle pourrait compter sur les doigts d’une main le nombre d’heures qu’elle a passé en compagnie de Shawn. D’habitude Sarah est plutôt du genre méfiant, n’accordant sa confiance qu’à un petit nombre de personne. Elle a été trop déçue dans le passé et préfère avoir très peu d’amis mais être vraiment complice et pouvoir compter sur eux en toutes circonstances. Et même en agissant ainsi, elle a souvent été déçue. Mais pourtant, elle meurt envie d’accorder cette confiance au jeune français.
Au plus profond d’elle, Sarah sent qu’elle peut compter sur lui, qu’il sera là pour elle et qu’il serait honoré de la compter comme amie. Mais en même temps, elle se demande si elle ne réagit pas ainsi en raison de son attirance par lui. Est ce qu’elle ne réfléchirait pas avec son cœur plutôt qu’avec son cerveau. Elle doit bien avouer qu’elle serait incapable de répondre à la question pour le moment¸ tout est confus dans sa tête. La jeune femme se dit qu’après une douche bien fraîche, elle aura peut-être les idées un peu plus claires… en tout cas, elle l’espère.
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