chapitre 2

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Centre ville de Chicago, siège du « C.A.S ». Cross est debout dans son bureau, prés de la baie vitrée, face à une très belle vue de la ville. Depuis sa prise de possession, le directeur ne se lasse pas de ce panorama. Les grattes ciel, la végétation, le métro aérien, il est en admiration devant toute cette architecture. L’ensemble crée un climat dans lequel il se sent bien. Cross ne l’a jamais dit à quelqu’un mais il est content que toute cette histoire se déroule à Chicago. Il y a vécu de bons moments comme des soirées entre amis, des beuveries, ainsi que ses premiers flirts avec des filles. Tout a commencé dans cette ville. Mais c’est aussi à Chicago que son père a trouvé la mort. C’est à cette ville qu’il doit le fait d’être devenu l’homme qu’il est aujourd’hui.

Plus rien n’a été pareil après le décès de son père. Chicago l’a marqué, transformé et cela ne l’étonnerait pas qu’une aura maléfique gravite autour de cette ville. Pourquoi tous les événements récents conduisent à cette ville et pas une autre comme New York ou encore Seattle. Pourquoi Chicago ?

Le directeur reste immobile, hypnotisé par le panorama et plongé dans ses pensées. Il remarque à peine l’entrée de son adjoint, après qu’il ait frappé à la porte. Cross se retourne à contre cœur et se rassoit lentement derrière son bureau. Son adjoint semble être quelque peu mal à l’aise et préfère rester debout. Cross se doute que ce qu’il va apprendre, ne va pas lui plaire. Le directeur a fini par prendre l’habitude qu’on lui apporte des bonnes nouvelles suite à l’affaire de Nightmare, mais il semblerait que cela soit de l’histoire ancienne

Il était assez fier de la tournure des événements suite à cette enquête. D’une part, il a obtenu les félicitations du conseil, il n’est plus une personne non grata. D’autre part, il a pu établir un lien entre Nightmare et son enquête primordiale. Il a ainsi obtenu des crédits supplémentaires de la part du conseil. Ils sont très intéressés et veulent en apprendre davantage sur ces jeunes dotés de pouvoirs. Ils ont donné à Cross carte blanche pour faire avancer l’affaire qui lui tient tant à cœur. Il compte bien se servir d’eux aussi longtemps que nécessaire. C’est pourquoi le regard affiché par son bras droit ne lui plait pas, mais alors pas du tout.

Cross lève la tête et fixe son adjoint droit dans les yeux. Ce dernier déglutie avec peine, mal à l’aise mais réussit à soutenir le regard de son supérieur, sans ciller. Cross ne laisse rien paraitre, mais il sourit intérieurement, Peterson commence à s’endurcir et à devenir l’homme dont le directeur a tant besoin à ses cotés. Le bras droit qu’avait son père à l’époque, était le plus redoutable, le plus rusé qu’on pouvait trouver dans le milieu.

Cross a désespérément besoin d’une personne de cette trempe à ses cotés. Il en connait beaucoup qui auraient rapidement baissé les yeux ou encore qui auraient trempé leurs pantalons sous le coup du stress. Le directeur n’a pas besoin de ce type d’individus, faibles et sans intérêt.

- Vous m’apportez des bonnes nouvelles, j’espère ! s’exclame t’il sur un ton sarcastique.

- Pas vraiment, je le crains dit Peterson, avant de déposer un dossier sur la table, sans relever le ton utilisé par son supérieur.

- De quoi s‘agit-il ? demande Cross, qui soulève la première page avant de le déposer, n’étant pas d’humeur à lire un long rapport.

- De l’ensemble des renseignements que l’on a pu rassembler après les interrogatoires des hommes de Callaway. C’est à dire rien de très constructif.

- La personne qui a foutu le bordel dans l’entrepôt nous a peut être débarrassé de cet enfoiré de sorcier, mais il nous a également, fait passer pour des incapables. Peut importe les moyens, mais je le veux !

- Nous travaillons dessus, mais les renseignements sont vraiment minimes.

Cross commence à bouillonner intérieurement. Il ne supporte pas que ses hommes s’arrêtent aux premières barrières rencontrées. Les excuses sont faites pour les incapables. Il se demande comment on les a formés. Il aurait deux mots à dire à leurs instructeurs. Il veut que ses agents soient capables de surmonter n’importe quelle difficulté et de découvrir ce qui se cache derrière.

A cause de ce type d’attitude, son agence aura toujours un temps de retard sur ces proies et cela Cross ne peut le permettre. S’il doit changer tous les agents qui travaillent pour lui, il est prêt à le faire. Rien n’est impossible et aucun sacrifice n’est trop gros pour lui. Surtout si ça permet de changer l’organisation de son groupe en mieux. Personne ne se mettra entre lui et ses cibles, encore moins en raison d’incompétents.

Le directeur ne se retient plus et finit par exploser de colère, sa mâchoire se crispe et son visage devient rouge. Peterson commence à reconnaitre les symptômes et reste droit, se tenant prêt à en prendre pour son grade. Dans ces cas là, il vaut mieux ne rien dire car s’il osait dire quelque chose, ce serait plus long et encore plus douloureux.

- Trouvez-moi quelque chose, bordel ! Torturez les prisonniers, s’il le faut. Je m’en contrefiche. Merde ! On est censé être l’élite et on se fait avoir par un ... gosse ! Il a commis une erreur, j’en suis sûr. Il faut juste trouver laquelle et remonter jusqu’à lui. Je suis vraiment obligé de vous apprendre votre boulot ou quoi ! Je ne tolérai aucune excuse. Est ce que c’est clair ? hurle Cross en menaçant son agent du majeur de sa main droite et en insistant bien sur les derniers mots.

- Oui, monsieur répond d’une petite voix Peterson, avant de se diriger vers la sortie.

L’agent préfère ne rien ajouter. Tout ce qu’il obtiendrait, c’est de se faire défenestrer et Peterson tient à rentrer chez lui en un seul morceau. Sa femme prépare pour le diner, son plat préféré : un chili con carne et il compte bien être présent pour le savourer.

Peterson sait que Cross a raison, mais ce n’est pas à cause d’incompétences qu’ils échouent dans leurs tâches, mais seulement car ils manquent d’informations. Comment peuvent ils mettre la main sur des jeunes qui agissent en secret, dont on ne connait ni l’identité, ni leur apparence. C’est comme retrouver une aiguille dans une botte de foin.

Chicago est une trop grande ville pour qu’ils puissent leur tomber dessus par hasard. Peterson sait qu’il ne s’agit pas de la faute de ses hommes, même avec les meilleures ressources du monde, ils ne seraient pas plus avancés. Mais il sait comment la société fonctionne, même si ce n’est la faute de personne, il leur faudra un coupable en cas d’échec. Et Peterson est sûr que le siège qu’on éjectera en premier sera le sien.

Pour le moment, le bras droit du directeur essaye de ne pas trop y penser et de se consacrer à son travail. C’est le mieux qu’il puisse faire, demain est un autre jour. Adviendra ce qui adviendra ! S’angoisser toute la journée et ne pas en dormir de la nuit ne l’aidera ni lui, ni l’enquête, alors autant s’éviter des préoccupations inutiles.

Fin d’après midi, campus universitaire. Shawn sort de sa chambre et traverse le couloir en direction de la cuisine. Après la fin des cours, il est rentré dans sa chambre et s’est écroulé comme une masse sur son lit. Le jeune homme a réussi à s’assoupir pendant deux heures, il se souvient avoir fait un rêve dans lequel il se sentait bien, en paix, mais impossible de s’en souvenir. Ce n’est pas la première fois que cela lui arrive, Shawn a beaucoup de difficultés à se rappeler de ses rêves. Sauf quand il s’agit de cauchemar traumatisant. Il préférait que ce soit le contraire, mais malheureusement ce n’est pas lui qui décide comment son cerveau fonctionne.

Son mal de crane n’a pas disparu, juste atténué. Il se sent un peu plus frais et ses yeux sont moins rouges. Le jeune malade s’est donc bourrer d’aspirine, priant pour que cela fasse de l’effet. Il est décidé à gagner son combat contre sa migraine, peu importe le nombre de round que cela demandera. Il en viendra à bout. Il ne s’appelle pas Shawn Weaver pour rien, même s’il sait que cela ne veut absolument rien dire. Car jusqu’à présent, il n’a pas prouvé qu’il dispose d’une force de caractère, ni d’une volonté inébranlable.

A l’intérieur de la cuisine, Scarlett est assise à même la table dans une position relaxante et semble concentrée sur des notes qu’elle est en train de relire. La jeune femme relève la tête en entendant son voisin. Elle lui fait un petit sourire et le salue d’un hochement de tête. Shawn est étonné, c’est la première fois qu’il l’a voit si gentille. Il aimerait lui poser des questions, mais sa migraine ne lui permet pas de faire des phrases longues, ni de trop réfléchir.

Scarlett a changé de comportement depuis l’événement de la cassette de son groupe de musique. Shawn a fini par comprendre, sa voisine est moins sur ses gardes car il aime sa musique. S’il n’avait pas aussi mal à la tête, la situation l’amuserait beaucoup. Scarlett n’est finalement pas la gothique sans émotion qu’elle essaye de faire paraitre. Derrière cette fausse image se cache une femme qui a juste besoin d’être aimée et comprise… comme tout le monde.

Shawn préfère garder ses pensées pour lui, Scarlett serait prête à l’étrangler s’il osait lui en parler. Et dans son état actuel, il serait tout simplement incapable de se défendre. Il se contente de se diriger vers le lavabo, comme si rien n’était.

- Je ne te dérange pas, j’espère ? demande Shawn en prenant un verre avant de le remplir avec de l’eau du robinet.

- Non, du tout. Je finis de rédiger un devoir sur un peintre contemporain.

- Pourquoi tu bosses ici, tu ne serais pas mieux dans ta chambre ou dans la bibliothèque ?

- Je ne sais pas vraiment. J’ai lu un truc sur le fenshui et je trouve qu’il y’a de bonnes vibrations dans cette pièce lui répond Scarlett en bougeant son bras lentement dans le vide, comme si elle pouvait toucher les ondes dont elle parle.

Shawn se contente d’hocher la tête, son état ne lui permet pas de trop réfléchir. On lui a déjà parlé du fenshui, cette méthode asiatique qui fait fureur. Mais il n’en connait pas assez sur le sujet pour alimenter une conversation. Si cela peut aider son amie de croire en de telles choses, il ne voit rien à redire.

- Si tu le dis !

Le jeune noir prend le flacon d’aspirine que Jamie lui a donné quelques heures plus tôt et verse 3 cachets dans son verre. Scarlett le regarde avec de gros yeux, ayant du mal à y croire.

- Eh bien, on peut dire que tu n’as pas la main leste !

- J’ai l’impression d’être un zombie. Mon crâne est lourd comme une pastèque. Je ne sais plus quoi faire se lamente Shawn en soufflant de dépit.

- T’es vraiment bête ! Tu aurais dû me le dire plus tôt. J’ai pas mal de trucs. Vu l’état dans lequel je me mets pendant mes soirées, j’ai bien besoin d’un remontant.

- Scarlett tu es ma sauveuse. Si j’étais sûr que tu ne me frapperais pas, je crois que je t’embrasserai.

- N’essayes même pas en rêve ! Je veux bien t’aider, mais à une seule condition et je ne déconne pas.

- Laquelle ? demande Shawn, sourcils plissés, curieux d’en savoir plus.

- Ne jamais demander ce qu’il y’a dedans. C’est un secret mais je t’assure que tu vas être requinqué avec ça.

- Avant, j’aurai été très sceptique. Mais là dans mon état, je suis preneur de n’importe quoi ! Tout ce que je veux, c’est que cette migraine disparaisse.

Avant même que Scarlett n’ait eu le temps de se lever pour aller chercher son remède miracle, Sarah fait son apparition. Shawn est agréablement surpris de la voir, d’habitude elle ne lui rend jamais visite dans sa résidence. Son amie n’ait encore jamais rentré dans sa chambre, qui actuellement n’est pas du tout présentable. Shawn sait qu’il doit trouver un moyen pour l’empêcher d’y accéder. Mais son cerveau, qui tourne au ralenti, ne l’aide pas beaucoup pour trouver une idée de génie.

- Sarah, content de te voir. Je viens juste de me réveiller.

- Je m’en doutais bien, tu as oublié de passer dit elle, sur un ton de remontrance.

Shawn réfléchit quelques secondes, avant de se rappeler tout d’un coup qu’il lui avait effectivement promis de passer à son appartement après les cours. Le jeune français fait la moue, se demandant comment diable à t’il pu oublier une telle chose. Passer du temps avec Sarah, ça ne devrait jamais être oublié. Peu importe l’état dans lequel il se trouve. Surtout qu’elle aurait sans aucun doute était au petit soin pour lui. Il s’en veut terriblement. Il est encore passé à côté d’une superbe occasion.

- J’ai complètement zappé, j’étais à l’ouest, je pensais juste à dormir. Je suis vraiment désolé.

- Je te pardonne pour cette fois. Je me suis dit qu’avant d’aller bosser. J’allais te ramener un sirop qui est assez puissant. Normalement, tu seras remis sur pied en moins de deux dit-elle, avant de déposer un petit sac prés de Shawn.

- Je ne sais pas comment te remercier Sarah. C’est vraiment sympa d’avoir fait le déplacement. Tu n’aurais pas dû te donner cette peine.

- Arrête de dire des bêtises ! Eh puis je n’avais pas remis les pieds dans une résidence universitaire depuis l’année dernière, ça me rappelle des bons souvenirs. C’était plutôt cool ! s’exclame Sarah sur un ton nostalgique.

- Tu loges en ville ? demande Scarlett

- Oui, un peu au nord du centre-ville.

- Tu sais, tu ne manques rien, les résidences universitaires, ce n’est pas si terrible que ça.

- Pourtant, ça à l’air d’aller pour vous.

- On ne se plaint pas trop, les voisins ne sont pas trop relou et on est à l’intérieur de la fac, ça permet de ne pas être à labours le matin dit Scarlet.

- C’est clair, ça a des bons cotés. Désolé, je dois y aller, sinon je vais être en retard. Soignes-toi bien et à demain dit Sarah à Shawn.

- Je te raccompagne dit-il.

- Non reposes toi, ordre de l’infirmière dit Sarah avant de faire un signe de la main à Scarlet et de s’en aller.

Shawn la regarde s’en aller avec un petit sourire béat sur les lèvres. Il est vraiment content d’avoir Sarah comme amie, il n’en existe pas deux comme elle. L’étudiant ne voudrait la remplacer pour rien au monde. Peu de personnes feraient le déplacement, même de très bons amis. Malgré son état, il remarque Scarlett qui le dévisage avec insistance. Le jeune noir se tourne vers elle et finit par demander :

- Quoi ?

- Rien, je trouve juste que tu as des bonnes amies dit-elle en insistant bien sur le féminin du mot.

- On est juste ami dit Shawn, en haussant les épaules, comme s’il s’agissait d’une évidence.

Tout en sachant qu’il ne peut tromper personne et encore moins Scarlett, avec sa faculté à analyser les gens.

- Oh ! Mais je n’ai rien dit, tu n’as pas besoin de te justifier mon gars ! s’exclame Scarlet avec un sourire moqueur aux lèvres

Shawn secoue la tête, il se rend compte qu’il s’est empressé de se justifier. Il s’est trahit tout seul comme un débutant. Il sait qu’il doit s’en aller avant de dire des choses qu’il va très vite regretter. Le jeune malade se lève de la table et se dirige vers la sortie, tout en montrant le sachet que lui a remis son amie.

- Je vais prendre ce médicament et je vais me coucher, je suis dead ! s’exclame t’il.

- Tu n’as plus besoin de mon remède miracle alors. Fais de beaux rêves et essayes de ne pas salir les draps, ok !

- Tu sais que tu es marrante quand tu veux !

Scarlett lui jette un large sourire ironique avant de se lever à son tour, afin de récupérer un livre dans sa chambre. Elle lui tapote l’épaule en passant à coté de lui.

- Si on ne peut même plus plaisanter dit elle, à moitié sérieuse.

Le soir même, la nuit est tombée depuis plus de 5 heures, la lune est bien présente et éclaire un ciel très sombre. Au sud du centre ville, se trouve un vaste espace vert appelé Grant park. C’est un endroit très fréquenté par les touristes et qui fait la renommée des habitants. On y trouve les musées les plus fameux de la ville, comme le Field muséum (réputé, pour avoir le squelette entier d’un T-Rex du nom de Sue), l’aquarium John shedd ou encore le Adler planétarium. Un peu plus au nord, on accède au millenium park, un autre lieu très apprécié par les habitants. Surtout pendant l’été, avec des concerts et des projections de films en plein air. En face du Grant park, se trouve une épicerie qui est ouverte 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.

Un homme en sort, tout sourire, tenant dans sa main un véritable trésor. Il s’agit d’une bouteille de vin. L’homme a mendié toute la journée prés d’un arrêt de bus afin d’amasser assez d’argent pour acquérir ce présent.

Il s’agit d’un sans-abri du nom de Ben, âgé de 27 ans. C’est un jeune qui a été mis à la porte de chez ses parents, il y’a plus de 3 ans. N’ayant aucun diplôme, il vit depuis dans la rue, en espérant qu’un jour son avenir sera meilleur, mais il ne fait rien pour y remédier.

Ben marche dans la rue, en chantonnant, décidé à rejoindre ses amis d’infortunes qui ont élu refuge dans le Grant Park pour la nuit. Il traverse la rue et s’engouffre dans le parc, lorsque soudain des bruits derrière lui attirent son attention. Ben se retourne mais ne voit rien de suspect, juste des feuilles qui s’agitent sous la brise du vent. Il pousse un soupir de soulagement, rassuré qu’il ne s’agit pas d’agresseurs.

Le jeune homme connait beaucoup de ses camarades qui se sont fait agressés, certains sont même morts. Ben n’est pas un grand sportif, il ne s’est jamais battu et espère ne jamais en arriver à de telles extrémités. Il préfère tout de même se hâter et accélère la cadence, n’aimant pas trop les surprises. Surtout que ce quartier de la ville n’est pas très recommandé la nuit.

Ben arrête de chantonner et trottine aussi vite que ses jambes le lui permettent. Le sans abri n’est plus très loin de son camp, au moins une quinzaine d’autres sdfs se trouvent à moins de 100 mètres. Il se sentira plus rassuré lorsqu’il les aura rejoints. Mais sa fuite est de courte durée, il marche à peine 20 mètres avant de remarquer une ombre sous ses pieds qui n’est pas la sienne.

Ben fait volte face avant de hurler, les yeux grands ouverts. Terrifié, comme s’il se trouvait en face d’un démon ou du diable en personne. Le jeune homme essaye de se protéger le visage avec ses mains, en pure perte. La bouteille de vin qu’il tenait chèrement entre ses mains, tourbillonne dans les airs avant de s’éclater en mille morceaux sur le sol. Ben est soulevé du sol, comme s’il était aussi léger qu’une plume. Il pousse un long cri qui s’achève brusquement quelques secondes plus tard.

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