The others (deuxième partie)
Il est prés de minuit à Chicago et la fête d’halloween continue de battre son plein. De nombreux événements sont organisés un peu partout à travers la ville. Le centre ville est décoré de bannières et d’épouvantails. De nombreuses citrouilles sont parsemées devant les bâtiments. Une grande partie de la population joue le jeu, paradant avec des déguisements en tout genre. S’amusant, tout en profitant pour récolter le plus de confiseries possibles. Les bars et discothèques sont bondés. Cette soirée est synonyme de fête, d’amusement mais ce n’est pas le cas pour tout le monde. Le climat qui règne à l’intérieur de l’église saint Joseph est tout autre.
Le révérend Alessandro vient d’entendre la première partie de l’incroyable histoire du jeune homme assis à ses cotés. Il remercie le seigneur d’être le seul de garde ce soir dans la paroisse. Cela aurait été compliqué de garder le secret sur la présence de Shawn.
Au fond de lui, Alessandro a le sentiment que ce que raconte ce garçon est bel est bien la vérité. Même si son histoire est inexplicable, il lit dans ces yeux de l’innocence mais aussi de la terreur. Le révérend lui tend un verre d’eau. L’étudiant assoiffé, le remercie d’un signe de la tête avant de le boire d’une traite.
- Merci, je commençais à avoir la gorge sèche remercie Shawn d’une voix rocailleuse.
- Tu en veux un autre ?
- Non merci, ça ira. Je préfère continuer mon histoire, si ça ne vous dérange pas trop.
Alessandro hoche la tête, comprenant que le jeune homme veut en finir avec tous ses souvenirs. Qu’il souhaite laisser le passé derrière lui, afin de se sentir libéré et à nouveau lui-même. De la même façon, que ses paroissiens qui viennent raconter leurs péchés dans le confessionnal. Ils viennent obtenir le pardon du seigneur. Mais en même temps le fait de parler leur fait du bien. De ne plus avoir à garder leur fardeau pour eux seul, de ne plus ruminer leurs sombres pensées.
- Que c’est il passé le lendemain à ton réveil ?
- Les choses ne se sont pas améliorées, loin de là ! soupire Shawn, en faisant la moue.
Shawn observe les vitraux qui parcourent une partie du plafond. Cet endroit réussit à la détendre pendant quelques instants. Le jeune homme a souvent côtoyé les églises durant son enfance lorsqu’il était au pensionnat. Mais à aucun moment, il n’a souhaité faire les démarches pour être baptisé ou pour sa première communion. On lui a souvent posé la question sur ses croyances religieuses. Shawn s’est toujours considéré comme un agnostique.
Il croit qu’il y’a quelque chose d’autre, mais cela s’arrête là. Il ne cherche pas plus loin. Les églises ne lui ont jamais fait aucun effet, restant seulement en admiration devant le travail des architectes. Mais pourtant aujourd’hui, il sait qu’il existe des entités supérieures. Sa foi est apparue très récemment et depuis, il ne voit plus les églises de la même manière. Le jeune homme se concentre tout en fermant ses yeux, afin de se replonger dans les derniers évènements qui ont changé sa vie pour toujours.
Après sa folle escapade nocturne, Shawn tente avec difficulté de trouver le sommeil. Il a l’impression d’avoir bu des dizaines de cafés. Il ne s’est toujours pas remis des récents événements et son corps encore moins. Il peut sentir son cœur battre très fort dans sa poitrine, si fort qu’il a l’impression que son organe vital va exploser en raison de la tension accumulée. Shawn a beau tenter de faire le vide en lui, il n’arrive qu’à somnoler pour se réveiller en sursaut quelques instants plus tard, en sueur. Il ne se sent pas du tout reposé. Le jeune homme pourrait être debout en train de réfléchir à la situation, qu’il obtiendrait le même résultat. Au moins, il est sûr d’une chose, c’est qu’il n’est pas en train de faire un cauchemar. Jamais jusqu’à présent il n’a autant souffert physiquement. Il peut à peine bouger sans grimacer de douleur. Son corps tout entier le fait souffrir. Lui rappelant la dure réalité, il n’a rien d’un super héros.
Shawn reconnait qu’il a mis son corps à rude épreuve. Il a des écorchures sur la peau et a passé un long moment dans sa salle de bains à enlever les morceaux de verre. Sous le coup du stress, il n’avait ressenti aucune douleur, mais ce n’était que de courte durée. Le jeune casse-cou a découvert des bleus sur sa peau et ressent des courbatures à différents endroits. Il a l’impression d’être passé dans un mixeur et comprend mieux les personnes qui se plaignent lorsqu’ils souffrent d’arthrite. Des douleurs dans les muscles peuvent faire souffrir le martyr. Il a l’impression d’être rouillé de partout.
Le jeune français sait qu’il devrait se lever au lieu de rester dans son lit sans trouver le sommeil. Les cours ont déjà débuté, mais malgré tout, il n’est pas décidé à bouger le petit orteil. Les cours ne sont plus une priorité, en tout cas pas aujourd’hui. Il a d’autres préoccupations dont il doit d’abord s’occuper.
Mais la vérité, c’est qu’il n’a aucune envie de tomber nez à nez avec Sarah. Shawn n’est pas en état de subir une autre confrontation. Il n’a pas encore digéré leurs discussions de la veille. Il n’aime pas l’idée de rester cloitrer chez lui, de peur de rencontrer une de ses connaissances. Mais malheureusement, aucune idée lumineuse ne lui vient à l’esprit.
Tandis que Shawn tente de retrouver les bras de Morphée pour un sommeil réparateur, un grand nombre d’étudiants ont déjà rejoint leurs salles de cours. Dans l’amphithéâtre de sociologie, Sarah est assise au premier rang. Les yeux braqués sur la porte d’entrée, observant chaque personne qui en passe le pas. Elle n’ose pas se l’avouer, étant trop fière pour le reconnaitre, mais elle s’en veut énormément de sa dernière conversation avec son camarade.
La jeune femme n’arrive pas à croire que les événements aient pris une telle tournure. Elle aurait dû écouter Jamie et mettre de l’eau dans son vin, au lieu de foncer tête baissée. Elle n’a même pas réussi à faire sortir Shawn de ses retranchements, à l’obliger à se confier. Tout ce qu’elle a fait, c’est créer une plus grande crevasse entre eux. Sarah ne voit pas comment elle va pouvoir la reboucher. Elle a beau se creuser les méninges à la recherche d’une solution miracle, aucune ne lui vient à l’esprit. Cela la plonge dans un profond désarroi. Elle a très envie de se pendre au bout d’une corde, cela lui permettrait d’éviter de se comporter comme une idiote.
L’étudiante ne sait pas comment s’y prendre pour s’excuser et rattraper le coup. C’est la première fois qu’elle se sent si mal. D’habitude, elle ne revient jamais sur ces décisions, étant plutôt du genre franc du collier. Pourtant dans ce cas précis, elle ne peut s’empêcher d’être terriblement angoissée. Elle ne sait pas comment elle doit réagir et a surtout peur que Shawn s’éloigne encore plus d’elle. Qu’il ne lui adresse plus jamais la parole. Sarah sait qu’elle ne le supporterait pas, cela lui briserait le cœur. En même temps, elle l’aurait bien méritée. Tout est de sa faute ! Shawn n’a jamais rien fait contre elle, c’est même plutôt le contraire. Toujours présent dans les moments difficiles. Elle aurait dû faire l’effort de le comprendre et de lui laisser son jardin secret. Mais non ! Il a fallu qu’elle monte sur ses grands chevaux et qu’elle gâche tout. C’était plus fort qu’elle et elle le regrette amèrement. Mais il est trop tard pour avoir des regrets, le mal est fait. Sarah essaye d’évacuer les idées noires de sa tête.
Elle fait la moue lorsque le professeur Matthews fait son entrée dans l’amphithéâtre, avant qu’il ne ferme la porte derrière lui. Son dernier espoir a disparu. Shawn ne sera donc pas présent ce matin et elle sait qu’elle en est la responsable. Le professeur pose ses affaires sur son bureau, avant de se tourner vers ses étudiants et de prendre la parole :
- A la fin du cours, je serai à votre disposition, si vous avez des problèmes concernant le devoir pour la semaine prochaine.
Matthews regarde les élèves dans la salle et remarque l’absence de Shawn. Il a beau ne pas connaitre tous ses étudiants, le Français n’est pas passé inaperçu. Il faut dire que son entrée ratée de la veille ne l’a pas aidé à se faire discret. Le professeur se tourne vers Sarah avec un air interrogateur sur le visage. L’étudiante a beau ne pas être concentrée sur le cours, plongée dans ses pensées. Elle finit par sentir le regard posé sur elle. Sarah relève les yeux et ébauche un sourire timide.
- Mademoiselle Butler. Sauriez-vous pourquoi ce cher monsieur Weaver est absent ? Peut être nous a t’il concocté une nouvelle entrée furtive dont il a le secret ?
- Je l’ignore monsieur.
Le professeur hoche la tête mais ne semble pas convaincu pour autant. Pour lui, la jeune étudiante en sait plus qu’elle ne veut bien le reconnaitre, mais il n’est pas là pour jouer les inspecteurs de police. Si Matthews a souhaité travailler en université, c’était pour enseigner à des adultes responsables. Si un étudiant ne veut plus venir à ses cours, c’est son droit. Ce n’est plus le lycée où les cours sont obligatoires. Chacun est libre de vivre sa vie comme il le désire.
- Dites-lui, que même s’il n’est pas obligé de faire acte de présence. Il devra me remettre son devoir en temps et en heure. Je n’accepterai aucune excuse !
- Je lui transmettrai l’information dit Sarah, en baissant les yeux, gênée.
Matthews acquiesce de la tête avant de se tourner vers les autres étudiants et de changer de sujet.
- J’aimerai bien savoir où tu es Shawn ! s’exclame en silence Sarah, avant de sortir un bloc note de son sac.
Elle sait pertinemment qu’elle ne va pas réussir à se concentrer de toute la journée. Comme quoi, éprouver des sentiments mène toujours à la souffrance. Au moins avec la solitude, on ne blesse jamais les autres. Sarah se promet de retenir la leçon, la prochaine fois qu’elle éprouvera un béguin pour quelqu’un. Un de ses cousins lui avait dit un jour, que la solution fasse à la solitude, c’est de prendre un chien ou un chat. Elle a toujours cru qu’il plaisantait, mais elle se dit que ce ne serait finalement pas une si mauvaise idée.
Le problème, c’est qu’entre ses études et son travail au bar, elle n’aurait pas beaucoup de temps à lui consacrer. Ce serait encore un acte égoïste, comme la façon dont elle a traité Shawn. Sarah pousse un soupir en se rendant compte que quoi qu’elle fasse, toutes ses pensées finissent par revenir vers son camarade absent.
Après avoir survécu à un cours de sociologie de trois heures sur le paradigme atomistique (définit par Max Weber). Sarah peut enfin rejoindre l’extérieur, afin de respirer un bol d’air frais et se changer les idées. Elle marche en direction du lac, ayant besoin de se dégourdir les jambes.
Sarah croise son colocataire, qui se balade en skate, des écouteurs sur les oreilles. Il fait un joli dérapage devant elle, manquant de peu de la percuter. Mais la jeune femme a l’habitude, Jamie lui fait toujours le même numéro. Et jusqu’à présent, il a toujours exécuté parfaitement ses gestes.
- Eh ! tu tombes bien. Justement c’est toi que je cherchais dit-il.
- Pourquoi, il y’a un souci ?
- Je reviens de chez Shawn. Ses volets sont fermés et personne ne répond. J’ai même été jusqu’à coller mon oreille à la porte et je n’ai entendu aucun bruit. Griffin n’a pas de news et il se fait du souci. Apparemment hier soir, il n’avait pas l’air dans son assiette.
- Tu m’étonnes ! s’exclame Sarah, en se mordant la lèvre inférieure, rongée par un sentiment de culpabilité.
La réaction de sa meilleure amie n’échappe pas à Jamie et il n’aime pas la voir dans cet état. Elle semble si vulnérable, sur le point de craquer et d’éclater en sanglot. Alors que c’est pourtant la fille la plus pétillante qu’il connaisse. Sarah a toujours un sourire aux lèvres, prête à diffuser autour d’elle sa joie de vivre inébranlable. Il voudrait la prendre dans ses bras et la réconforter tant bien que mal. S’ils étaient seuls dans leur appartement, c’est ce qu’il s’empresserait de faire. Mais là, au milieu de la faculté, entouré de nombreux étudiants, il se retient. Sarah n’apprécierait pas, trop gênée.
- Je ne veux pas jouer les curieux. Tu sais que ce n’est pas mon genre. Mais dis-moi ce qui s’est passé hier soir ? Je n’ai pas pu te capter depuis.
Sarah se mord la lèvre inférieure, se sentant terriblement coupable et mal à l’aise. Mais elle sait que s’il existe une personne à qui elle peut se confier, sans avoir peur d’être jugée, c’est bien Jamie. Et la jeune américaine sait que cela lui ferait du bien d’en parler à quelqu’un. Au lieu de se torturer l’esprit comme elle le fait depuis des heures.
- Je ne pensais pas avoir été trop dure, je lui ai juste dit ce que je pensais. Mais je crois qu’il l’a mal pris. Je l’ai un peu quitté précipitamment.
- Te connaissant, tu n’as pas dû y aller avec le dos de la cuillère !
Sarah fait la moue, se sentant encore plus coupable après la remarque de son meilleur ami. Elle ouvre la bouche, voulant se défendre. Mais Jamie l’arrête avant que le moindre son n’en sorte.
- Eh ! Ce n’était pas une critique. Ce qui est fait est fait. Je suis sûr qu’il va revenir de lui même. C’est un grand garçon. On devrait lui faire confiance.
La jeune fille acquiesce de la tête et arrive même à sourire à son meilleur ami. Sarah aimerait partager son enthousiasme, mais elle a beaucoup de difficultés. Elle donnerait tout pour que tout redevienne comme avant. Qu’elle puisse revoir Shawn et qu’elle le voit sourire avec son regard empli d’innocence. Rien ne pourrait lui faire plus plaisir, mais malheureusement, la vie n’est pas aussi simple.
Après cinq heures de repos agité, Shawn doit se rendre à l’évidence, il n’est pas prêt de trouver le sommeil. Pas avec les mille et une questions qui tournent sans fin dans sa tête. Cela lui provoque d’ailleurs une sacrée migraine. Shawn avale trois aspirines et tente de faire le vide en lui en utilisant les techniques apprises pendant son unique cours de yoga, mais sans grand succès.
Il s’écroule comme une masse sur son lit et se masse les tempes, dans le but de stimuler ses cellules grises.
- Je n’y comprends rien ! Qu’est ce que Myrick foutait las bas ? C’était qui ces flics qui tiraient comme si on était dans un western et surtout c’était qui ces 3 gars, putain ?
Shawn pousse un long soupir, épuisé psychologiquement avant de frapper d’un coup de pied la poubelle qui se trouve à ses pieds. Afin d’évacuer sa colère. La poubelle roule sur le sol, répandant de nombreux papiers un peu partout. Shawn ne pense même pas à les ramasser, trop concentré sur ses interrogations.
- Cela fait beaucoup de question sans réponses, c’est le flou total !
Le jeune étudiant commence à déprimer sur son triste sort, ne voyant pas d’échappatoires. Lorsqu’il entend des bruits suspects venant de sa porte d’entrée, comme des sortes de grattements. Il plisse les sourcils, curieux et avance lentement vers la porte. Le jeune noir respire un bon coup, compte jusqu’à trois avant de l’ouvrir d’un mouvement rapide. Le poing levé, prêt à l’abattre sur le premier intrus qu’il croisera. Il regarde à droite et à gauche, mais le couloir est vide. Il aurait pourtant juré que quelqu’un se trouvait juste derrière sa porte.
- Génial, maintenant je deviens totalement parano. Il ne manque plus que la camisole et ce sera juste parfait !
Au moment où il s’apprête à refermer la porte, Shawn remarque un bout de papier sur son paillasson. Le jeune étudiant s’empresse de le ramasser et jette un dernier coup d’œil dans le couloir, avant de s’enfermer à double tour dans sa chambre.
Il déplie le papier, une personne a écrit avec un marqueur noir :
« Si tu veux en savoir plus, rend toi à cette adresse : 21 Kingston street ».
Shawn plisse les sourcils, la personne n’a pas pris la peine de le signer. Ce qui ne l’aide pas beaucoup, il ne sait pas quoi faire, totalement perdu. Il relit à nouveau le court message et réfléchit tout en faisant les cents pas dans sa chambre. Il observe avec attention l’écriture sur le document. Il jurerait qu’il s’agit de la même personne qui avait laissé un mot après l’agression de Griffin. Il ne peut pas s’en assurer, ayant jeté le papier, mais son instinct lui dit que tout est lié.
Il pousse un long soupir, ne supportant plus de tourner en rond, tel un zombie dans sa chambre. Il a besoin de s’oxygéner, de prendre l’air, sinon il risque d’imploser. Une fois décidé, Shawn ramasse sa veste et sort précipitamment de sa chambre, En espérant ne rencontrer aucun de ses voisins. Il ne se sent pas d’humeur à faire la conversation avec quiconque.
- Ok, je vais aller voir ça de plus prés, ce n’est pas comme si j’avais mieux à faire ! soupire t’il.
Une fois arrivé en bas de son bâtiment, il court à travers le campus, pressé de mettre le plus de distance entre lui et ce lieu. C’est la première fois qu’il ressent ce sentiment. Mais il a un grand besoin de solitude. Un sentiment de colère commence à germer dans son cœur et il n’a pas envie d’être agressif envers quiconque. Il a juste besoin de prendre l’air et d’obtenir des réponses à ses questions.
Il espère juste que la personne qui lui a transmis le message en aura. Car dans le cas inverse, il ne sait pas comment il pourrait réagir si on s’est encore amusé avec lui. La colère pourrait grandir en lui et éclater. C’est un sentiment qu’il n’a jamais connu aussi violent. C’est comme si une bombe était à deux doigts d’exploser en lui. C’est assez déstabilisant, mais en même temps très stimulant. Son taux d’adrénaline augmente, lui donnant l’impression d’être en forme alors qu’au fond de lui, il est en vrac. Il devrait plutôt se reposer au lieu de faire le tour de la ville, à la recherche de réponses. Mais c’est plus fort que lui. Il sait qu’il est têtu et que ce trait de caractère lui coutera cher un jour. Mais c’est trop tard, il ne peut plus et ne veut plus faire machine arrière.
Tout en continuant à courir à travers la ville, Shawn essaye de faire le point sur la situation. De savoir exactement où il en est dans tout ce micmac. Deux personnes qui ont à peu prés son age ont essayé de le tuer et des flics qui ressemblaient à des agents du FBI ont tenté de l’arrêter. Mais d’un autre coté, un mystérieux sauveur l’a aidé ainsi que son ancien psychologue. C’est un véritable puzzle à démêler. Shawn sent qu’il va devoir encore remuer ces méninges, s’il veut apercevoir la lumière au bout du tunnel.
Sans s’en rendre compte, Shawn a traversé la moitié de la ville, perdu dans ses pensées. Il se retrouve comme par magie en face de la rue Kingston. Alors qu’au départ, il n’avait aucune idée de l’endroit où se trouvait cette adresse. Elle se situe dans le quartier très connu de « Wicker Park », au nord ouest de la ville.
C’est un coin qui a beaucoup de charme, qui attire une importante population d’artiste, ainsi que des magasins de mode, des restaurants branchés et des bars lounges. De nombreux touristes viennent s’y balader pour voir les maisons luxuriantes. Shawn n’y avait encore jamais mis les pieds, même si on lui avait déjà parlé des bars fameux qui s’y trouvent.
- Comment je me suis retrouvé là !
Shawn hésite à poursuivre sa route, se demandant s’il ne devrait pas prendre le premier avion. Et mettre le plus de distance possible entre lui et cet enfer. Mais au fond, il sent une force nouvelle l’envahir et tout d’un coup il se sent mieux, presque apaisé. Tous ses doutes ont disparu et il se sent prêt à affronter l’adversité. Si le destin l’a amené jusqu’ici, c’est qu’il doit y avoir une raison. Son instinct lui dit de ne pas abandonner. En même temps, il n’a pas grand-chose à perdre si ce n’est sa vie, qui ne doit pas valoir grand-chose. Alors quitte à y passer, autant y aller à fond, sans regrets !
L’étudiant serre ses poings et s’engage dans la rue. Il ne marche pas plus de 10métres, la maison au numéro 21 est la deuxième sur sa droite. Il reste un petit moment devant, évaluant le pour et le contre une dernière fois. Se demandant s’il est véritablement prêt à entendre la vérité, aussi dure soit elle. Le vouloir est une chose, mais l’obtenir est tout autre. Son rythme cardiaque s’accélère, il sent son cœur battre la chamade dans sa poitrine. Shawn continue à l’observer, la maison n’a pas l’air différente des autres.
Elle est grande, de couleur blanche, bâtie sur deux étages. Elle dispose d’un garage et on peut apercevoir une balançoire à l’arrière, dans un jardin qui semble assez vaste. Shawn se demande où il est tombé et s’il ne s’agit pas d’une plaisanterie. Il s’attendait plutôt à une maison isolée ou à une vieille bâtisse abandonnée et insalubre. Alors que là, il est devant tout ce qu’il y’a de plus familiale comme maison. Le jeune homme s’attend presque à voir un adulte en sortir avec un enfant dans les bras.
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