chapitre 30 : un noël d’intérim

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Centre-ville de Chicago, soir du 22 décembre. Comme chaque année, le maire n’a pas lésiné sur les moyens pour rendre la ville la plus lumineuse possible. Il souhaitait lui conférer un côté magique. Le résultat est à la hauteur de toute espérance. Les lampadaires, les vitrines et les façades des boutiques sont majestueux. Les couleurs sont bien choisis, éclairant de mille feux la ville américaine. Quelques jours plus tôt, Sarah, Jamie et Shawn se sont rendus au Daley plaza, devant la mairie de la ville pour assister à l’inauguration du sapin de noël.

Ce fut un moment incroyable pour le jeune français, il n’avait vu ce type d’événement que dans les films. C’est autre chose de le vivre en vrai, de voir les gens heureux et d’écouter les chants de noël. Et d’essayer tant bien que mal de fredonner les airs des chansons sous l’œil amusé de Sarah. On se serait cru au paradis où tout le monde est gentil et tout est beau.

L’ambiance durant cette période de l’année est toujours bonne enfant. Comme si les gens étaient tous heureux et voulaient partager leurs bonheurs avec tout le monde. Même si la température est glaciale et que les vents sont violents, la population aime se balader dans la rue, tard le soir. Profiter de l’ambiance et voir les nouvelles décorations. Tout est plus beau la nuit. On peut mieux se rendre compte de la beauté de la ville avec la neige qui tombe et les étoiles dans le ciel.

Pourtant, certaines personnes ont d’autres plans et profitent de cette période magique pour enfreindre la loi. Elles ont compris que durant noël, les gens sont moins méfiants et qu’elles peuvent facilement subtiliser leurs portefeuilles. C’est le cas de deux jeunes hommes, d’environ 25 ans. Ils ont réussi à voler le sac à main à une femme, dans la rue. Ils ont agi avec rapidité et brutalité. Le cocktail parfait pour réussir dans ce métier. Ils ont vite pris la fuite et se sont réfugiés dans une petite ruelle, pensant passer inaperçus. Mais malheureusement pour eux, un individu surveillait le secteur où ils ont agi. La mystérieuse personne a tout vu depuis son perchoir sur le toit d’un immeuble. Et, il ne compte pas les laisser savourer leur méfait en paix.

Moins de cinq minutes plus tard. Un des deux voleurs est allongé sur le sol, inconscient, un hématome au niveau de son front. Tandis que son camarade s’enfuit en courant, voulant mettre le plus de distance entre lui et son agresseur masqué. Ce dernier ne tente pas de le rattraper, il sait que c’est inutile. Il peut l’atteindre sans difficulté à cette distance. Il se contente de créer une petite boule de feu dans sa main droite et s’amuse à la faire virevolter entre ses doigts. Avant de l’envoyer d’une pichenette sur le jeune en fuite.

Le voyou n’a pas le temps de comprendre ce qu’il lui arrive. Il reçoit le projectile à l’arrière de son crâne. Il s’écroule sur le sol, K.O. La boule de feu s’est désintégrée en l’atteignant, lui laissant une petite marque brune et quelques cheveux brulés. Lorsqu’il se réveillera, il ressentira un mal de crâne digne d’une terrible gueule de bois.

La mystérieuse personne qui n’est autre que Shawn, ne voulait pas le tuer, seulement le neutraliser. Il sourit sous son masque, fier de lui. Son entrainement commence à porter ses fruits, sachant de mieux en mieux doser son pouvoir. Il n’est plus l’irresponsable qui fonce dans le tas et qui laisse ses émotions prendre le dessus. Il sait qu’il ne doit pas crier victoire trop vite. L’étudiant a encore beaucoup de choses à entreprendre afin de s’améliorer, surtout sur la partie des émotions à gérer.

Shawn n’a pas écouté Max et continue à sillonner la ville, à la recherche de personnes à aider. Il ne peut pas s’en empêcher, c’est plus fort que lui. Il éprouve une sensation indescriptible lorsqu’il œuvre pour le bien d’autrui. Il n’en retire pourtant aucun bénéfice. Shawn a ainsi l’impression que même s’il a beau être le fils de Satan, il lui est toujours possible de choisir son destin et de se diriger vers la voie qu’il souhaite. C’est une maigre consolation mais cela lui suffit pour l’instant.

Il se penche vers sa première victime et lui arrache des mains, le sac en cuir qu’il tenait fermement. Il espère que sa petite intervention va leur servir de leçon. Shawn se dit qu’il devrait consulter les statistiques sur la violence à Chicago, pour voir si ses actions ont changé la donne.

- La prochaine fois que vous agressez quelqu’un, vérifiez que vous êtes seul dans le coin. Ah oui, sinon joyeux noël dit Shawn à l’attention des deux jeunes inconscients.

Il entend des bruits de talons derrière lui. Shawn se retourne et découvre une femme de trente ans, vêtue d’une robe de soirée qui se dirige vers lui. Son maquillage a coulé, elle a l’air terrorisé mais continue tout de même à avancer. Il s’agit de la personne que les jeunes ont agressée.

Elle s’arrête et pousse un hoquet de stupeur en voyant cet inconnu masqué. Elle tremble de tout son corps et hésite à faire demi-tour, se demandant si elle n’est pas tombée sur un désaxé. Shawn lève les mains pour lui prouver qu’il ne lui veut aucun mal. Il lui tend lentement son sac, ne voulant pas l’effrayer avec des gestes brusques. Elle lui donne l’impression qu’elle va perdre connaissance dans ces bras. Shawn essaye de lui faire comprendre qu’il est le gentil dans l’affaire. Ce n’est pas évident, étant habillé comme un ninja. Mais il est hors de question qu’il retire son masque. Il ne se donne pas autant de mal à conserver son identité secrète pour rien.

- Ne vous en faites pas, ils ne pourront plus vous faire de mal la rassure Shawn, d’une voix douce, qu’il tente de rendre la plus amicale possible.

La femme récupère de mains tremblantes son sac, sans quitter son sauveur des yeux. Elle s’attend presque à ce qu’il lui saute dessus pour la maltraiter ou pire. Elle jette un coup d’œil derrière afin de s’assurer que la voie est libre. Avant de prendre ses jambes à son cou, en hurlant et en courant aussi vite que ses talons aiguilles le lui permettent.

Shawn la regarde partir, étonné par son comportement. Mais il sourit, amusé par la façon très maladroite qu’elle a de s’enfuir, faisant un vacarme d’enfer avec ses talons sur l’asphalte. Il pensait qu’il aurait au moins eu droit à des remerciements, mais il ne court pas après ça. Shawn reconnaît que rencontrer un homme dans un tel accoutrement en pleine nuit, dans une ruelle malfamé, aurait de quoi faire peur.

- Joyeux noël tout de même lui crie il à son attention.

Il regarde une dernière fois les deux voleurs qui commencent à s’agiter. Ils ne vont pas tarder à se réveiller et il va leur falloir un moment pour comprendre ce qui leur ait arrivé.

- Messieurs, ce fut un plaisir ! s’exclame Shawn sarcastique.

Il vérifie que personne ne traîne dans le coin, avant d’utiliser son pouvoir et de voler vers le toit le plus proche. Il commence de plus en plus à apprécier ses pouvoirs. Il adore voler dans les airs. Cela lui donne l’impression de pouvoir réaliser le rêve de n’importe quel enfant de 10 ans. Il a toujours été un grand rêveur, il a toujours voulu joué à Superman, voler à travers la ville avec une belle cape. Arrêter les méchants et retrouver la plus belle femme au monde en rentrant chez lui. Même si tout cela ne correspond pas à sa vie actuelle, Shawn continue de l’imaginer, de croire qu’un jour, il aura lui aussi droit à son happy end.

Il continue de voler de plus en plus haut, les yeux fermés et virevolte en faisant des tours sur lui-même. Des flocons de neige commencent à tomber du ciel et une brise de vent siffle aux oreilles du jeune homme, apportant un côté féerique à la situation. Shawn a l’impression d’être en transe. Il dodeline de la tête à droite et à gauche au gré du vent. Le jeune noir sourit en sentant les flocons de neige tomber sur son masque. C’est une sensation très douce et très agréable.

Il aurait aimé que Sarah soit là, qu’il puisse la prendre dans ses bras et la faire voler dans les airs comme dans les films de « Superman ». Mais sa vie est loin d’être un film et il n’a aucune envie que son amie réagisse, comme la femme qu’il vient d’aider. Shawn redescend doucement sur le toit d’un immeuble et s’assure que personne ne l’a remarqué. Puis une fois qu’il se sent en confiance, il retire son masque et se permet de respirer un bol d’air frais.

Cela lui fait du bien de pouvoir enlever ce déguisement et de redevenir le jeune étudiant « Shawn ». Il a l’impression d’être un de ces dégénérés qui ont des problèmes de double personnalité. Pourtant il est comme eux. Il doit jongler avec deux personnalités totalement différentes et s’assurer qu’il gère le tout, niveau émotionnel. Il se demande si Hayden et Max savent qu’il ne les a pas écoutés. Qu’il continue à mettre son costume ridicule et à combattre le mal, tel un justicier au grand cœur. Il sourit à cette idée, se demandant s’il ne commence pas à avoir la grosse tête et s’il ne prend pas son rôle un peu trop au sérieux.

Il n’aurait jamais pensé qu’un jour, il agirait comme tous ses héros d’enfance. Et pourtant c’est bien le cas. Il aimerait pouvoir en parler à quelqu’un, excité par toutes ses actions, mais il sait qu’il doit garder cela secret, comme pour le reste de sa vie extraordinaire. S’il en parlait à qui que ce soit, ce serait l’asile direct et il est sûr qu’on jetterait la clef.

Il enlève sa veste, met ses gants et son masque dans un sac qu’il avait caché dans un coin sur le toit où il se trouve. Puis prenant le tout, il se dirige vers la porte d’accès afin de descendre l’escalier et de rejoindre la rue, comme n’importe quel individu lambda.

Shawn sait qu’il pourrait utiliser son pouvoir pour rejoindre le campus par la voie des airs. Il gagnerait du temps et pourrait encore mieux maîtriser sa trajectoire en vol. Il a réussi à prendre le coup de main, mais il lui arrive parfois de ne pas être tout à fait précis dans ses mouvements ou de dévier de sa trajectoire.

Mais il décide tout de même de rentrer en métro. Shawn ne veut pas que ses pouvoirs prennent le dessus sur sa vie et il ne doit pas se reposer uniquement sur eux. Il ne veut pas que sa part d’humanité disparaisse au profit de quelque chose de plus sombre, de plus obscur.

Il avait une vie avant de découvrir ses pouvoirs et compte bien tenter, du mieux qu’il peut d’allier son ancienne vie et sa nouvelle. Il préfère mourir plutôt que de devenir l’instrument de Satan. Personne ne prendra possession de son âme ou de son esprit. Rien que le fait d’avoir eu cette idée en tête, un frisson glacial lui traverse les omoplates.

Une fois dans la rue, Shawn se dirige vers la station de métro la plus proche, qui se situe à environ cinq minutes de marche. Le jeune étudiant regarde sa montre, il ne lui reste plus beaucoup de temps avant que le dernier métro ne circule. Il presse l’allure, ne voulant pas le rater. En tournant dans une intersection, il se retrouve à deux doigts de percuter un petit garçon. Il s’excuse d’un signe de la main avant de poursuivre sa route. Shawn ne sait pas pourquoi, mais il ressent quelque chose de bizarre par rapport à ce jeune garçon. C’est comme si son sixième sens essayait de lui dire quelque chose. D’habitude, ce dernier agi pour le prévenir d’un danger, pourtant Shawn n’a pas l’impression que ce soit le cas dans cette situation.

Le jeune noir ne peut s’empêcher, tout en continuant à marcher, de se retourner et d’étudier le garçon du regard. L’enfant a des cheveux châtains, en bataille, comme s’il ne s’était pas coiffé depuis des jours. Il mesure près d’1.30m, mince et porte un jean marron trop grand pour lui. Il donne l’impression de nager dedans. Son manteau est bleu azur, avec des images de joueurs de base-ball dessus.

Le garçon a les yeux rivés sur une vitrine de magasin. Il s’agit d’un magasin de maquette. Le garçon salive d’envie devant les différents bateaux et avions, qui sont mis en avant derrière la vitrine. Shawn se demande ce qu’un garçon de son âge peut bien faire seul à cette heure de la nuit, ne voyant aucune trace de ses parents.

Shawn finit par hausser les épaules. Il essaye de mettre un peu d’ordre dans sa vie, d’aider les gens qu’il peut. Mais ce n’est pas pour autant qu’il doit porter le malheur du monde entier sur ses épaules. Ce sacrifice serait un trop lourd fardeau à gérer. Il se peut que le garçon n’ait pas du tout besoin d’aide. Shawn accélère le pas pour rejoindre le métro, espérant arriver à temps.

Cimetière de Graceland, il se trouve dans le nord de la ville de Chicago, dans un quartier assez vivant. Il est facile d’accès grâce au métro aérien qui passe au-dessus, en direction du Loop, longeant tout le côté sud de la ville. Ce cimetière date de 1860 et a conservé son côté victorien, qui attire de nombreux touristes. Certaines célébrités de différentes époques sont enterrées à cet endroit. Mais de moins en moins de familles utilisent ce terrain pour leurs défunts, ils en préfèrent d’autres, qui ont un design un peu plus moderne ou plus éloignés du centre-ville.

La principale occupation des gardiens de nuit, est de refouler des jeunes adolescents qui entrent par effraction. Ces derniers sont souvent en manque de sensations fortes ou sont là pour faire des séances de spiritisme. Mais malheureusement ce n’est pas le cas des intrus de ce soir et le gardien Hamilton l’apprend à ses dépends.

Il longe le cimetière, suivi de très prés par deux individus qui le pousse sans ménagement. Hamilton a une entaille sur le front et du sang coule le long de son visage, imprégnant de couleur rouge vermillon, le col de sa chemise blanche.

Tout en avançant, il jette de rapides regards sur le coté afin de voir si un passant se trouve de l’autre coté de la barrière afin qu’il puisse l’aider. Mais les environs sont déserts et les murs sont trop hauts pour qu’il soit visible. Le gardien maudit sa malchance, tout en se dirigeant vers l’allée Highland où se trouve la tombe que recherchent ses agresseurs. Il n’a pas compris ce qui lui était arrivé. Il faisait sa ronde nocturne lorsque les deux jeunes lui sont tombés par surprise dessus. Le gardien n’a pas eu le temps de se défendre. L’un d’eux l’a attaqué et l’a coupé au visage. Hamilton n’a même pas vu la lame du couteau.

Il a cru que sa dernière heure était venue. Il se promet que s’il s’en sort en un seul morceau, il chérira chaque seconde de son existence. Il est totalement à leur merci, vu l’agilité et la jeunesse de ses agresseurs, ils ne lui laissent malheureusement aucun échappatoire. Ils l’ont roué de coups et ordonné qu’il les emmène à la tombe d’un certain Austen. Se sachant en mauvaise posture, il décide d’obtempérer, ne voulant pas les énerver, ni être brutalisé à nouveau. Rien qu’en voyant leurs visages, il a tout de suite compris qu’il s’agit d’individus dangereux. Hamilton est trop prés de la retraite pour jouer aux héros.

Ses deux agresseurs ne sont autres que Devon et Ethan. Ils arrivent devant la tombe du feu psychologue Austen. Celle-ci est assez simple, rien qu’une petite pierre tombale à même le sol avec le nom gravé dessus. Le reste du terrain occupé n’est qu’un tas de terre. Le C.A.S n’allait pas utiliser leurs fonds monétaires pour la tombe d’un de leurs adversaires. Si cela ne tenait qu’à Cross, le cadavre de Myrick aurait été jeté dans une fosse commune.

Devon jette brutalement le gardien au sol, d’une poussée dans le dos. Hamilton s’écroule au sol, mordant la poussière. Il pousse un râle de douleur avant de se tourner vers eux :

- Je vous en conjure laissez moi partir, vous êtes arrivés là où vous vouliez. Il fait nuit, je suis trop vieux pour ces conneries. Je n’irai pas voir la police, je vous le jure.

- Tu sais ce qu’on dit, le monde se divise en deux catégories. Ceux qui tiennent un pistolet chargé, et ceux qui creusent. Alors creuses dit Devon avant de jeter au sol une pelle qu’il avait emmené avec lui.

- Et dépêche-toi s’il te plait ! On n’a pas toute la nuit dit Ethan d’une voix faussement amicale, frissonnant en raison du froid.

Une quinzaine de minutes plus tard. Pendant que le gardien s’affaire à creuser la tombe, afin de déterrer le cercueil, les deux jeunes jouent aux cartes. Ils rient et s’amusent comme si de rien n’était. Ils ne prennent même pas la peine de surveiller Hamilton, sachant qu’il n’a aucune chance de s’enfuir. Ethan tient le paquet de carte, il en tire une, donne le paquet à son camarade qui en tire une à son tour. Ils se montrent les cartes et Ethan sourit. Sa carte est une reine de pique tandis que celle de Devon n’est qu’un 5 de trèfle. Devon jette sa carte au sol et insulte son camarade, ne supportant pas de perdre.

- Eh merde ! T’as encore gagné. Tu as vraiment une chance de cocu, mon vieux.

- Qu’est ce que tu veux, je suis le meilleur.

- Profite de ton succès tant que ça dure lui dit Devon, sur un ton rageur, tel un mauvais perdant.

Hamilton est en sueur et commence à se sentir mal. Une douleur lancinante le fait souffrir au niveau du cœur. Il est épuisé et ne sent plus ses forces. Ce n’est plus de son âge de faire autant d’exercices. Mais lorsque sa vie est en jeu, l’être humain est capable d’exploit incroyable. Les deux jeunes ne lui ont pas donné de l’eau, ni la possibilité de se reposer. Au moment où il se sent défaillir, il frappe une surface dure avec sa pelle. Il enlève la terre sur le coté et finit par déterrer un des coins du cercueil.

Il se tourne vers les jeunes, qui ont abandonné leur jeu de cartes et qui se trouvent au-dessus de lui, alertés par le bruit. Il n’a pas le temps de se poser de questions que Devon l’attrape par le col de sa chemise, le sort du trou et le pousse sans ménagement sur le sol. Hamilton sait qu’il s’agit peut-être de sa seule chance de s’enfuir. Mais il se tourne vers Devon qui lui jette un regard si glacial, que cela le paralyse littéralement .Il se sent incapable de faire le moindre geste.

- Ce n’était pas trop tôt dit Ethan en sautant dans le trou.

- Génial, il va falloir se salir ajoute Devon, en poussant un soupir dégoûté, avant de sauter à sa suite.

Un quart d’heure plus tard. Les deux jeunes sont debout, devant la tombe saccagée. Leurs vêtements sont sales, maculés de boue. Devon s’essuie le front en sueur avec le dos de sa main droite, ne voulant pas se salir le visage. Il sourit, satisfait de la petite mise en scène qu’il a mis en place avec son camarade.

- Voilà, tout est fait. J’ai apporté la petite touche finale. Je me demande quel va être leur réaction ? On aurait dû mettre une caméra pour voir ça dit Ethan.

- Ils comprendront qu’on ne rigole pas. Tous les pions sont en place. Le jeu peut débuter et je compte bien les massacrer tous.

- Le C.A.S dispose de beaucoup de moyens pour nous mettre le grappin dessus. Il ne faut pas les sous estimer.

- Ils sont loin d’être infaillibles et je le prouverai.

Ayant fini leur travail, les deux jeunes commencent à se diriger vers la sortie, lorsqu’ils se rappellent la présence du gardien. Ce dernier s’est réfugié derrière une autre tombe, ne faisant pas de bruit et espérant que les deux jeunes l’oublieraient.

- J’avais presque oublié cet insecte dit Devon, avec un petit sourire sadique sur les lèvres.

Le gardien se relève et se place devant la tombe saccagée. Il joue son va-tout et lève les bras en l’air, les implorant sur un ton larmoyant.

- Je vous en prie, laissez-moi partir. Je ne pourrai jamais vous identifier. Je ne peux pas vous nuire.

- Il n’a pas tord au fond, il ne peut rien contre nous dit Ethan, sur un ton nonchalant.

- Oui, c’est vrai, Je vous en prie ! s’exclame t’il entre deux tremblements.

- La ferme, tu m’irrites les oreilles dit Devon, ne supportant plus ses jérémiades.

Le jeune homme pointe un doigt vers le gardien et quelques secondes plus tard un filament de feu perfore le crâne du vieil homme. Le filament a la même vitesse qu’une balle et a traversé sa tête comme du beurre. Le gardien n’a pas le temps de comprendre ce qui lui arrive, qu’il est déjà mort. Un trou fumant entre les deux yeux. Il s’écroule comme une masse dans le trou qui servait de tombe, à feu docteur Myrick.

- Pas mal joué ! Il a déjà sa tombe toute prête dit Ethan, un large sourire sur les lèvres.

- Tu aimes leur donner une lueur d’espoir alors que tu sais qu’on doit aller jusqu’au bout.

- Je ne suis pas un sadique pour rien dit Ethan, avec un sourire machiavélique.

Les deux jeunes s’empressent de se diriger vers la sortie du cimetière, le jour ne va pas tarder à se lever.

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