chapitre 45

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Lendemain matin, agence du CAS. Peterson descend les escaliers qui mènent au service informatique, à la recherche de son collègue Thompson. Le geek en informatique est encore énervé d’avoir dû analyser à noël des éléments qui n’ont rien donné. Il est resté de permanence le 24 au soir et toute la journée du 25 décembre, les heures ont été très longues. Peterson pensait que cela lui aurait servi de leçon et que le jeune informaticien aurait adopté un caractère différent, mais ce n'est pas le cas. Thompson reste égal à lui-même. Le bras droit ouvre la porte du bureau et trouve l’informaticien, un paquet de chips à la main, faisant des tours de 360° degré sur sa chaise, l’esprit ailleurs.

- Je ne savais pas que vous étiez payé à vous la couler douce dit Peterson.

- Pas vraiment, je réfléchis !

Peterson ne sait pas pourquoi, mais il s’est pris d’affection pour le jeune informaticien. C’est le seul de l’agence qui ne s’adresse pas à lui, en y mettant les formes. Le bras droit du directeur ignore tout de la vie de Thompson et préfère que cela continue ainsi. Mais c’est le seul employé avec qui il peut parler librement, sans avoir peur que ses dires soient rapportés. Il ne le lui a jamais dit mais il le considère un peu comme son petit frère et cela depuis le premier jour où ils se sont vus. Peterson se rappelle avoir pris Thompson en pitié, lorsque l’informaticien s’est présenté. Il était tout chétif et ne semblait pas savoir où il mettait les pieds. Peterson l’avait quelque peu aiguillé afin qu’il puisse s’y retrouver. Il avait lu son dossier et il savait qu’il excellait dans le domaine de l’informatique.

- Vous avez une drôle de manière de le montrer. Cross commence à s'exciter, il attend les résultats des tests avec impatience.

Thompson arrête les moulinées de sa chaise et regarde son supérieur en levant la main droite, comme pour appuyer ses dires.

- Je vous l'ai déjà dit, je suis informaticien, pas biologiste, ni chimiste. Mais vous avez de la chance, je suis un vrai génie. On trouve de tout sur le net et j'ai appris plein de trucs trés intéressant sur le domaine. Qui sait, je pourrais peut être passé une thèse ou deux dans quelques mois.

- Evitez moi vos longues tirades, je vais finir par avoir mal au crane. Dites moi quelque chose que je peux transmettre au grand manitou. C'est tout ce que je demande.

- D'ici, ce soir, j'aurai tous les résultats.

- Très Bien, alors mettez-vous au boulot dit Peterson, avant de faire demi-tour et de sortir.

Tout en se dirigeant vers son bureau, Peterson éprouve des remords sur sa façon de parler à son collègue. Il a l'impression de ressembler de plus en plus à Cross. Il ne veut surtout pas devenir aussi froid et dénué de sentiments. Mais aujourd'hui, il a de nouvelles responsabilités et il doit pousser ses collaborateurs au maximum de leurs capacités. Tant pis s'il le prenne pour "une peau de vache". Ils doivent avancer dans leur lutte sous peine de voir le mal remportait la guerre et cela Peterson ne le permettra pas. Il remarque un jeune homme debout devant son bureau, semblant l'attendre. La personne est en costume, cheveux courts, bruns, n’ayant pas atteint la trentaine, d’allure assez svelte. Peterson passe devant lui, ouvre son bureau avant de se tourner dans sa direction.

- Je peux vous aider ?

- Oui, excusez-moi. Agent Styles au rapport. Je viens de l'agence de Sacramento. C'est mon premier jour et on m'a dit de me présenter à votre bureau, monsieur.

- Je n'ai pas vraiment le temps de jouer les maitres de stage. Referez-vous à l'officier Crawler, il vous transmettra toutes les infos nécessaires. Je vous verrai plus tard dans la journée.

- Trés bien monsieur. Puis-je vous demander si vous avez un conseil à me donner afin d'éviter des impairs dès ma première journée ?

Peterson n'a qu'une hâte, celle de pouvoir s'assoir derrière son bureau, de nombreuses tâches l'attendent et il n’a pas une minute à perdre en discussion inutile. Il a trés envie de se débarrasser de ce gêneur, mais il a été un jour à sa place et sait que c’est son rôle de montrer l’exemple. Il prend donc sur lui pour faire taire l’impatience qui brûle dans ses veines, avant de dire :

- Restez à votre place, soyez toujours courtois envers vos supérieurs et si vous voulez monter dans la hiérarchie, il faudra montrer que vous en avez. On doit voir la couleur de vos tripes ! Ce ne sont qu'à ses conditions que vous deviendrez quelqu’un ici. Sur ce, je vous laisse, j'ai énormément de travail dit Peterson, avant de fermer la porte de son bureau au nez du jeune homme.

L'agent Peter Styles reste immobile devant la porte un long moment, abasourdi de s’être fait éconduire de cette façon. Au vue de ses excellents états de service, il pensait être accueilli de façon plus cérémonieuse et qu'on lui confierait un poste clef dans cette agence. A Sacramento, les personnes étaient plus ouvertes et moins stressées. Il soupire, en espérant ne pas avoir fait d'erreur lorsqu'il a demandé sa mutation pour Chicago. Il se dirige vers l'accueil afin de se renseigner sur l'emplacement du bureau de l'officier Crawler. Il se promet de prouver à Peterson qu'il n’est pas n’importe qui et qu'il peut avoir les dents longues. Il ne fera pas un an dans cette agence avant d’avoir obtenu une promotion et qui sait peut-être la place de Peterson.

Au même moment, campus de l'université de Chicago. Shawn traverse le couloir qui le mènera à sa salle de cours. Le jeune homme a à peine dormi 3 heures, trop excité par les derniers événements pour trouver le sommeil. Si le cours de ce matin n'était pas important, il serait bien resté sous la couette, il sent que ses paupières sont lourdes. Il aimerait pouvoir les fermer mais il doit surmonter sa fatigue et il doit surtout survivre à sa rencontre avec Sarah, qui va survenir dans quelques instants.

Shawn ne veut surtout pas l'éviter mais il ne sait pas quoi lui raconter pour la calmer car il est sûr qu'elle sera trés énervée. L’étudiant pensait que la nuit lui aurait porté conseil, mais pas l’ombre d’une idée à pointer le bout de son nez ce matin.

Mais il n’arrive pas à se concentrer, totalement omnibulé par sa prochaine rencontre avec la mystérieuse Lilith. Les heures semblent tourner au ralenti et 19h lui parait très loin. Il se demande tout de même s’il n’aurait pas dû contacter Cheyenne pour la prévenir. Il a l’impression de la trahir et il n’aime pas ça. Ce n’est pas comme s’il avait promis quoi que ce soit à Lilith. Il ne voudrait pas qu’à cause de lui, un incident arrive à son amie indienne.

En tournant à un croisement, il voit Sarah au bout du couloir, qui attend que le professeur arrive, Jamie à ses côtés. Les deux jeunes ont l'air aussi exténué que lui. Shawn sourit, c'est vrai qu'il n'est pas toujours évident de se remettre d’une grosse soirée en plein milieu de la semaine. La jeunesse est une partie de la vie qui passe en un éclair, alors il est bon de faire quelques écarts parfois. Il est important de pouvoir s’en souvenir plus tard avec le sourire aux lèvres. Le jeune étudiant prend son courage à deux mains et se dirige d’un pas décidé vers ses camarades.

Jamie est le premier à le voir, il lui fait un signe discret de la tête. Shawn retient sa respiration car il sait que dans quelques secondes, Sarah va tourner la tête vers lui. Et lorsqu'il croisera son regard, il espère ne pas voir ni colère, ni tristesse dans ses yeux, cela lui ferait trop mal au cœur. Il s'en voudrait profondément, même s’il sait qu’il l’aurait amplement mérité. Il se connait, personne n'a son pareil pour se torturer aussi bien que lui. Pourtant, lorsque Sarah le regarde, il ne voit rien de ce qu'il craignait, elle semble aussi naturelle qu'à son accoutumé. Du coup, il est perdu et ne sait plus comment se comporter.

- Salut dit Shawn, une fois qu'il les a rejoints.

- Hello, alors pas trop dur ce matin ? demande Sarah.

- J'ai connu pire. Vous êtes bien rentré ? demande Shawn, ne sachant pas quoi dire.

- On est parti un peu après toi, la musique n'était pas génial dit Jamie.

Ce dernier tente de lui transmettre un message en langage de signe, mais en raison de la proximité avec Sarah, il a des difficultés à se faire comprendre. Shawn fronce les sourcils, n’arrivant pas à donner un sens aux mimiques de son ami. Shawn est perdu avec tous ses gestes qui n’ont aucun sens pour lui.

Shawn n'aime pas le silence dans lequel Sarah semble s'être murée. Il préférait encore qu'elle vide son sac. Le fait qu'elle ne dise rien lui fait imaginer toutes sortes d'hypothèses sur son humeur. Le problème c’est qu’il possède beaucoup d’imaginations.

- Tu t'es bien amusé Sarah ? demande Shawn, ne sachant pas quoi dire pour rompre la glace.

- Oui, beaucoup dit elle, avec un large sourire sur les lèvres.

S'il ne la connaissait pas autant, Shawn pourrait penser que tout va bien mais son sourire est trop tiré. Il sent qu'elle se force pour ne rien laisser paraître. Ils commencent à se connaitre assez bien pour déceler les tics des uns et des autres.

- Et toi, alors comment ça c'est passé avec la fille ? demande Sarah

- La fille dit Shawn, déglutinant avec peine, voyant du coin de l’œil Jamie lui faire de grands signes, paniqué

- Oui, celle avec qui tu es parti de la boite.

- On s’est un peu baladé en ville et on a pris un taxi différent dit Shawn, le mensonge tout juste trouvé.

- C'est tout ! J'aurai pensé que tu aurais des détails croustillants à nous dévoiler. Depuis que tu es arrivé, tu n'as pas encore eu de relation amoureuse. Cela doit te manquer, j'imagine.... dit Sarah

- Désolé, tu sais je suis un peu une calamité pour draguer une fille dit Shawn, en haussant les épaules.

Sarah se contente de hocher la tête avec un petit sourire au coin des lèvres. Shawn jurerait que Sarah semblait heureuse de ses déboires amoureuses, mais connaitre les pensées des femmes ne fait pas partie de ses talents. Elle remarque que le professeur vient d’arriver et qu’il est en train d’ouvrir la porte de la salle de cours. Elle fait un signe à ses camarades avant de suivre le flot d'étudiants qui entre en amphithéâtre. Shawn s’apprête à la suivre mais Jamie l'arrête d'un mouvement du bras. Une fois qu’il est assuré que Sarah ne peut plus les entendre, il pose la question qui lui brûle les lèvres :

- Bon maintenant que nous sommes entre nous, tu peux me le dire. Tu te l'aies faite ?

- Non! Je t’assure que non. C’était juste une grosse allumeuse ou alors j’ai foiré mon coup.

- ah ça c’est dur, mec !

- Oui, mais bon, je dois la revoir normalement ce soir, on verra bien.

- Tu me raconteras, je veux tout les détails mon salaud et promis, je dirai rien à Sarah dit Jamie avant de rejoindre son cours.

Shawn secoue la tête, amusé par l’excitation communicative de son ami. Puis, il s’empresse de rentrer dans l'amphithéâtre avant que le professeur ne referme la porte.

La journée suit son cours paisiblement et en fin d’après-midi, Sarah peut enfin rentrer chez elle. L’étudiante monte les escaliers qui mènent à son appartement, ravie de ne pas travailler ce soir. Elle a très envie de flâner et de se détendre tranquillement. Ce n’est pas dans ses habitudes de se reposer, elle qui a toujours mener une vie très active. Mais après la soirée d’hier, elle a besoin de recharger ses batteries. Ses piles sont à plats. Elle n’a rien trouvé de mieux que de passer la soirée avec un soda, une demi-pizza et un dvd devant lequel elle s’endormira dés les premières minutes. Un programme d’enfer ! Elle en salive d’avance.

Elle ouvre à peine la porte d’entrée de son appartement qu’elle entend plusieurs voix provenir de son salon. Sarah soupire silencieusement de dépit. Elle peut dire adieu à sa tranquillité, tout en espérant que Jamie n’a pas organisé une grosse soirée dans l’appartement. Elle le trouve en grande discussion avec Griffin. L’informaticien est concentré sur le pc portable de Jamie. Ils sont assis en tailleur à même le sol, une bouteille de vodka bien entamée traine à leurs côtés.

Affalée sur le canapé, Scarlett est également présente. Elle passe son temps à zapper à l’aide de la télécommande sur les différentes chaînes de musique. Elle semble profondément s’ennuyer, aucunement intéressée par la conversation des deux garçons. Sarah ne peut cacher sa surprise de voir les voisins de Shawn chez elle et encore plus pour la jeune gothique, qui déteste créer des liens amicaux. Sarah se demande ce que son meilleur ami a pu inventer pour qu’elle accepte de venir. Scarlett remarque l’étonnement sur le visage de Sarah et lève les deux bras en l’air, comme pour se décharger de toutes fautes. Elle ajoute :

- Je ne voulais pas te déranger, mais mon cours de musique a été supprimé. Je devais attendre mes potes pendant près d’une heure dehors et Jamie a insisté pour que je vienne.

- On ne pouvait pas la laisser mourir dans le froid. Le gentleman que je suis, ne pourrait pas vivre avec ça sur la conscience dit Jamie, sur un ton cérémonieux.

Sarah ébauche un petit sourire discret au coin des lèvres, son ami n’arrête jamais de la surprendre. Ce dernier ne peut pas s’empêcher d’en faire toujours des tonnes lorsqu’il veut attirer l’attention d’une fille. Elle lui a pourtant expliqué à plusieurs reprises que ce n’est pas toujours la bonne méthode à utiliser. Encore moins avec une fille comme Scarlett, mais Jamie reste Jamie, il n’a pas l’intention de changer. C’est d’ailleurs ce qui fait son charme. Mais sans être mauvaise langue, Sarah n’est pas sûr que la gothique soit intéressée par le profil de son camarade. L’avenir dira si elle se trompe ou pas.

- Pas de soucis lui dit Sarah.

- Mais bon, je ne serai jamais venue si les deux crétins n’avaient pas insisté lourdement pour que je vienne dit Scarlett, insistant sur le mot lourdement.

- Elle ronchonne toujours comme ça mais une fois qu’on l’a connaît, on arrive à la décrypter .En fait, elle vous aime bien mais elle ne le montrera jamais dit Griffin, sans se retourner.

- La prochaine fois, évites de l’ouvrir si c’est pour dire des conneries de ce genre, tu nous rendras service rétorque Scarlett, en lui jetant un regard noir.

- Waouh ! Si tes yeux pouvaient envoyer des éclairs, Griffin n’existerait plus dit Jamie, appréciant ces joutes verbales, désireux de compter les points.

Sarah se sert un verre de limonade qui traînait sur la table avant de se rapprocher et de jeter un coup d’œil sur l’ordinateur. Elle est toujours impressionnée lorsqu’elle voit un informaticien en pleine action. Elle est vite perdue, Griffin travaille sur plusieurs fenêtres en même temps. Il tape des algorithmes à une vitesse incroyable. Cela ressemble à du charabia pour la jeune étudiante, elle a l’impression d’être dans un remake du film « Matrix ».

- Je peux savoir ce que vous trafiquez les gars ?

- Tu te rappelles que je t’avais dis que mon pc était super lent. Je pensais que c’était dû à un virus. Du coup, j’en ai parlé à Griffin, il parait que rien ne lui résiste ! J’ai voulu le tester.

- Je me suis permis de faire quelques petites améliorations afin de booster le système dit Griffin, fier de lui.

- Ce gars là est un génie. Il m’a parlé de sites interdits qu’il a réussi à pirater, ça m’intéresse grave dit Jamie, en tapotant l’épaule de son camarade.

- C’est cool ! Ça me va du moment que le FBI ne débarque pas chez nous en défonçant les fenêtres.

- Ne t’en fais pas pour ça, je maîtrise dit Griffin, avant de lui décocher un clin d’œil, sûr de lui.

- Si tu le dis ! Bon, je vous laisse, je suis vraiment claquée. Bonne soirée à tout le monde dit Sarah, avant de prendre congé.

Elle ouvre la porte de sa chambre avant de s’écrouler de tout son poids sur son lit. La jeune femme pousse un petit soupir d’aise, se sentant tout de suite mieux. Elle a envie de s’enrouler dans les couvertures et de ronronner comme un félin. Par contre, elle sait qu’elle peut tirer un trait sur ses plans pour la soirée. Ce sont les joies de la colocation comme elle le dit souvent. C’est génial quand on veut partager des moments, mais c’est souvent difficile lorsqu’on souhaite se retrouver seul. On ne décide pas toujours de tout.

Quelqu’un frappe trois coups à sa porte. Sarah a à peine le temps de se redresser avant que Jamie entre dans sa chambre.

Sarah lui jette un coussin en plein visage que le jeune homme n’a pas le réflexe d’esquiver.

- Tu aurais pu attendre que je te dise de rentrer, j’aurai pu être nue, crétin !

- On habite ensemble depuis assez longtemps pour te dire que je connais parfaitement ton corps dit il, un large sourire aux lèvres.

- J’hallucine ! Qu’est ce que tu voulais me dire avant que je finisse par t’étrangler pour de bon.

Jamie s’assoit sur le lit à coté d’elle, avant de la regarder avec le plus grand sérieux.

- Je dois avouer que j’ai été très étonné de ta réaction ce matin.

- Quelle réaction ? demande t’elle, jouant les innocentes.

- Tu sais très bien où je veux en venir. Hier soir, tu ne m’as pas décroché un seul mot pendant qu’on rentrait de la boite de nuit. Ce matin, je m’attendais à ce que lui rentre dedans et pourtant tu étais d’un calme olympien. Mais ça ne prend pas avec moi ! Je te connais par cœur. Qu’est ce qui se passe dans ta petite tête ?

Sarah s’agite un peu, faisant la moue, n’ayant pas très envie d’en parler. Mais elle réalise que c’est son meilleur ami qu’elle a en face d’elle. Ils se connaissent depuis si longtemps qu’ils n’ont plus de secrets l’un pour l’autre.

- J’ai eu peur, c’est tout ! J’ai juste eu peur ! s’exclame t’elle d’une petite voix.

- Peur de quoi ?

- La dernière fois que je me suis énervée contre Shawn, il a pris son sac et était sur le point de partir. Je ne veux pas que ça se reproduise. Je préfère prendre sur moi et éviter toute dispute.

- Je te comprends mais l’indifférence dont tu as fait preuve ce n’est pas non plus la solution. Shawn avait l’air vraiment mal à l’aise.

- Des fois, je ne sais pas comment réagir avec lui. Tout est si complexe !

- C’est peut être l’amour qui parle, on est toujours complètement crétin quand on aime.

- Est-ce que c’est vraiment ça, je n’en sais rien. Je n’arrive pas à m’auto analyser.

- Alors laisses tes amis le faire ! Je peux te dire, sans me tromper que tu es dingue de lui et il n’est pas insensible à ton charme. Ça c’est certain. Je me demande juste ce que vous attendez ? Vous perdez tellement de temps.

Sarah pousse un long soupir en abaissant les épaules, épuisée par tant de tension.

- Je suis sûr que tu dois me trouver ridicule ! s’exclame t’elle.

- Un peu j’avoue. J’ai parfois l’impression que tu nous fais un remake de la série Dawson.

Jamie ne peut s’empêcher d’éclater de rire et pour toute réponse, il reçoit un deuxième cousin en pleine face.

- Sors de ma chambre, avant que je me lève ! s’exclame Sarah, prenant un air faussement menaçant.

A peine son colocataire sorti de sa chambre que Sarah retrouve le sourire et secoue la tête, amusée, en repensant à la dernière phrase de son ami.

- Je lui en donnerai moi du Dawson ! s’exclame t’elle avant de s’affaisser dans son lit et de fermer ses yeux, prête pour une petite sieste.

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