CHAPITRE 113 : « En route vers la source mystique » « Sir Timan »
CHAPITRE 113 : « En route vers la source mystique » « Sir Timan »
Ce jour-là sir Timan n’avait répondu à la plaisanterie d’Ale que par un hochement d’épaules, conscient que son esprit pesait le pour et le contre, n’ayant que trop souvent entendu les cris de pâmoisons de ceux participant de leur plein gré à cet étrange appétit sexuel, qui seul redonne de l’énergie à maître Lee Wong Yo.
Bien sûr il ne peut pas imaginer réellement le plaisir intense qu’éprouvent ces jeunes amis, aussi c’est en y repensant une fois de plus qu’il termine par un soupir avant de reprendre sa tâche du jour.
Des quelques deux mille gardes noirs venus pour mener les recherches, il ne reste plus qu’une centaine d’hommes, les autres ayant reçu de nouvelles instructions dans le but de prévenir les futures actions venant des trois royaumes ayant créé une entente à l’encontre semble-t-il du groupe marchand.
Le reste est divisé en deux unités, l’une traditionnelle et l’autre constituées de gardes fantômes, prenant à cœur la sécurité de leur maître qui reprend à peine des couleurs après une semaine passée à dormir et à d’autres activités, qu’ils n’osent nommer de crainte d’être entendu.
Le chef des gardes termine sa tournée d’inspection comme c’est le cas à chaque demi-journée par le rapport de son officier fantôme, ce dernier amenant une nouvelle qu’il n’attendait pas avant encore plusieurs semaines d’après ses propres calculs.
- Vous êtes sûrs qu’il s’agit bien d’eux ?
- Certain messire, plusieurs de mes hommes revenus après avoir pris leurs jours de repos peuvent le confirmer.
- Avez-vous entrepris une action préventive de protection à leur sujet ?
- Si fait messire, mais je n’ai pas jugé bon de les en avertir !!
- Je comprends, mais on voit bien que vous ne connaissez pas Dri !!
- N’était-il pas le maitre espion en mission au palais de Fram ?
- Nous parlons bien de la même personne et croyez-moi ou pas, mais ce garçon n’a pas gagné ses galons en se laissant tromper par qui que ce soit.
- Qu’il le sache ou pas, de toute façon ne change rien au fait qu’ils sont tous deux sous notre protection, ils devraient se présenter à vous d’ici la fin de la journée au plus tard.
Sir Timan va pour lui faire le signe lui signifiant qu’il est libre de reprendre sa tâche quand une pensée le retient, posant alors la question qu’il s’est maintes fois posée depuis qu’il a appris qu’un prince de Fram allait rejoindre le groupe marchand.
- Un instant !! Qu’avez-vous comme renseignement sur la deuxième personne ?
- Vous voulez parler du prince Thom ?
- Hum… oui !!
- À vrai dire je suis moi-même étonné de ce que j’apprends chaque jour sur sa personne, il semblerait qu’il soit bon bretteur, habile aux arts de combat, intelligent, mais également d’un physique très intéressant.
- Comment cela ?
- D’après le recoupement des divers rapports reçus à son sujet, je dirais qu’il est de la même trempe que Sam et quasiment du même âge à un ou deux ans près, nul doute qu’ils seront tous deux de bonnes recrues pour la garde rouge.
En disant cela, l’officier fantôme ne peut s’empêcher de faire un clin d’œil de connivence avec son supérieur, ce dernier faisant en sorte de ne pas réagir alors qu’il a très bien compris l’allusion.
- Nous verrons cela en temps et en heure, il y a d’autres postes à pourvoir au sein du groupe et Dri nous est trop précieux pour cesser de l’utiliser là où il excelle.
Cette fois sir Timan termine sa phrase accompagnée du geste signifiant qu’il peut disposer, ce que l’officier fantôme s’empresse de faire avec toutefois un petit sourire en coin signifiant qu’il n’a pas été dupe un instant des réactions de son supérieur.
***/***
« Tente où loge Florian, au milieu du campement provisoire. »
Florian profite d’un des rares moments où il se retrouve seul, pour ouvrir les yeux et se lever afin de tester sa force physique, conscient de la semaine perdue et de l’épuisement de ses amis passant leurs nuits à lui faire l’amour et leurs journées à reprendre eux-mêmes des forces.
Il leur est reconnaissant d’être à ce point aussi soucieux de sa santé, Sam étant de loin celui qui l’aide le plus à retrouver de l’énergie sans pouvoir s’en expliquer la raison, mais le fait est pourtant là et il en a pris entièrement conscience.
Florian passe l’heure qui suit à étudier les rapports envoyer par ses espions, définissant déjà une nouvelle stratégie pour contrer ce qui sera bientôt inévitable, voire inéluctable, en effet il semblerait qu’un nouveau royaume se soit joint aux trois autres alors que les premières mesures qu’il a prises ne commencent qu’à peine à avoir des retombées positives sur le peuple et la noblesse d’Efri, les premiers en recevant de quoi soigner et nourrir leur famille, les seconds en commençant à manquer des produits de luxe dont ils sont friands.
Il en est là à préparer la suite de son plan, quand deux choses pour le moins bizarres se font alors ressentir, l’une par son esprit et l’autre par son corps.
Florian n’ose croire que ce soit ce à quoi il pense sur le coup, cela signifierait alors qu’il recouvrerait rapidement son énergie et surtout ses pouvoirs.
Une grimace prend vite la place du sourire d’espoir à peine esquissé, les deux sensations quoique persistantes restent bien trop faibles encore.
Malgré tout le fait que cela arrive démontre que quelque chose se met lentement en place, sa première pensée va comme de bien entendu vers son arme secrète qu’il a révélée au dernier moment alors que son instinct lui conseillait expressément de le faire.
Le « Kannn » serait-il encore après toutes ses années à sa recherche, si oui cela irait dans le sens de la prédiction venant de ce monde, d’une chose noire immense recouvrant le ciel en emportant deux d’entre eux hors du monde.
Alors que l’une des deux sensations semble s’affaiblir, l’autre bizarrement lui fait éprouver l’effet contraire, lui laissant à penser que quelque chose ou quelqu’un se rapproche de lui et que ce quelque chose ou ce quelqu’un aura un impact puissant sur l’apport d’énergie nécessaire à sa survie sur ce monde.
Son esprit pourtant a retrouvé une lucidité qu’il n’avait plus ressentie depuis fort longtemps, lui rappelant alors les paroles du grand chaman quand il lui a expliqué sa version de ce qu’il était, dans cette version il était question de cinq nourriciers qui apporteraient l’énergie nécessaire à leur maître pour qu’il assume sa destinée.
Florian relève un à un les doigts de sa main droite placée devant ses yeux, comptabilisant ceux de ses amis qu’il pourrait qualifier de « nourriciers ».
En premier viennent comme de bien entendu, Sam et Tim, puis Nam et Nok toujours sans hésitation de sa part, cette dernière arrive quand il s’agit de nommer le dernier et qui finalement ne lui montre que quatre doigts levés.
Florian sans réellement savoir pourquoi n’arrive pas à mettre Ben dans la liste bien que le garçon participe depuis quelques semaines à sa remise en « condition », il hésite encore quelques secondes avant de libérer sa main sans avoir remonté le cinquième doigt.
La conscience lui vient alors que Ben soit destiné à Alexandre et du coup en y repensant, il n’est plus aussi sûr pour Nam et Nok avec qui son ami a dès qu’il le peut des relations toutes aussi intenses que celles que lui connaît avec eux et du coup tout s’explique, sa priorité en plus de retrouver Kim va également pour la recherche d’autres « nourriciers » aussi bien pour lui que pour ses deux amis et ce dans le but que chacun y trouve son compte.
Sa pensée en reprenant le terme de nourricier le gêne quelque peu pour très vite prendre toute sa signification, lui donnant alors une nouvelle pièce à l’immense puzzle qui constitue l’énigme de sa présence dans l’univers.
Les heures passent, Florian ayant repris sa place à son bureau pour poursuivre ses plans, quand Sam apparaît devant lui tout souriant et déjà heureux rien qu’à la pensée des plaisirs qui vont une nouvelle fois être les siens, se retrouvant quelque peu surpris de voir son maître encore aussi énergique alors que la journée touche pourtant déjà à sa fin.
Sans s’en rendre compte il avance sans bruit jusqu’à se retrouver derrière son maître, posant son menton dans le creux de son épaule droite avec une extrême douceur, mais qui pourtant n’est pas suffisante pour éviter le réflexe de surprise venant de celui qu’il chérit de tout son cœur depuis son plus jeune âge et qui du coup lui referme la bouche d’un claquement de dents des plus douloureux.
- Aïe…
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