CHAPITRE 145 : « Aix en Provence » « Tomoya »

Les deux semaines qui suivirent furent l’occasion pour les deux amants de découvrir leurs corps, passant le plus clair de leur temps, soit au lit, soit le nez plaquer au hublot du poste de commandement.

Pourtant vint le moment ou l’envie d’arriver enfin au terme du voyage, pour l’un afin tout simplement de rentrer chez lui et pour l’autre de découvrir cette planète aux mœurs archaïques, devint plus forte que de contempler l’espace.

Aussi décidèrent-ils d’entrés tous deux en stase pour passer l’attente, se retrouvant en orbite autour de la lune l’instant d’un clignement de pupille.

Le transfert jusqu’au sol lunaire, utilisant ensuite l’appareil les amenant dans le bon décalage horaire où se trouve la navette, puis l’atterrissage là où elle se retrouvera une nouvelle fois dissimulée, se fait rapidement et laisse bientôt le jeune couple en plein milieu de la petite forêt provençale.

Ils marchent en suivant la route qu’ils ont rejoint non loin du lieu d’atterrissage jusqu’à croiser quelques promeneurs, Tomoya laissant Richard qui parle mieux que lui le Français demander son chemin.

- Excusez-moi !! Pourriez vous nous indiquer dans quelle direction se trouve la ville la plus proche ?

La jeune fille la plus près d’eux semble s’éveillée soudainement au son de la voix, tellement elle était à admirer la beauté des deux garçons, elle pointe timidement le doigt dans la direction opposée de leur marche.

- Par-là !! Compter un petit quart d’heure à pied.
- Merci !!

Un tour d’horizon rapide sur le groupe de promeneur presse alors Richard à ne pas s’éterniser, il pousse amicalement Tomoya dans la direction indiquée.

- Allons-y !! Aller on se bouge !!
- Hein… ah oui !! Merci et bonne promenade à vous !!

Tomoya attend d’être hors de vue pour demander la cause de sa précipitation à Richard.

- On aurait pu discuter un peu avec eux, pourquoi tant de d’empressement à vouloir partir ?
- Tu n’as donc pas vu comment ils nous mangeaient des yeux ?

La réflexion fait sourire le jeune prince qui n’y a pas vraiment fait attention, du simple fait de l’habitude qu’il a depuis longtemps d’un tel comportement envers lui.

- Va falloir t’y faire ou alors il ne fallait pas te mettre avec un gars aussi attirant !!
- De quoi ? Parce que tu t’imagines peut-être que c’est pour toi ?

La discussion animée pleine de piques sur qui des deux est le plus beau, les amène au final devant l’entrée d’un petit village provençal typique.

Richard semble perdu devant ce qui pour lui est un retour au moyen âge, Tomoya par contre cherche des yeux une boutique d’où il pourra téléphoner pour demander de l’aide.

Son attention se fige sur une devanture où se mélange harmonieusement divers produits de la région, il envoie un léger coup de coude à son ami avant de s’y rendre d’un bon pas.

- Allons là-bas demander de l’aide.

La femme tenant la boutique qui les regardait déjà depuis leur apparition dans sa rue, sent son cœur s’accélérer quand elle les voit se diriger dans sa direction, reconnaissant pour les deux garçons une beauté physique peu commune.

C’est donc sans vraiment se forcer qu’elle répond positivement à la demande du grand blond aux magnifiques yeux en amandes, lui montrant du doigt l’appareil téléphonique sur le comptoir de la boutique.

- Pourriez-vous nous aider, nous ne sommes pas de ce pays, ni même de ce continent et j’ignore comment faire une recherche de numéro.
- Qui voudriez-vous appeler ?

Tomoya hésite car il a plusieurs possibilités en tête, pour finalement prendre le plus sûr pour lui.

- L’ambassade du Japon. Mais avant cela quelqu’un qui pourra nous accueillir le temps qu’on vienne nous chercher.
- Vous pouvez me donner son nom que je fasse la recherche ?
- Je ne sais pas son nom de famille, juste son prénom Jean Baptiste, il a repris le cabinet de psychologie du docteur Espinach à Aix en Provence.
- Voyons voir ça alors, cela ne devrait pas être bien difficile à trouver !!

La femme préfère utiliser son ordinateur, un sourire lui venant aux lèvres rapidement montre qu’elle a le renseignement et c’est d’une écriture rapide qu’elle note le numéro du cabinet et le tend à Tomoya.

- Vous pouvez déjà appeler votre ami le temps que je fasse les recherches sur l’ambassade.
- Merci madame.

Tomoya compose le numéro, une voix d’homme mur lui répond une fois passer la case secrétariat, il ne lui faut que quelques mots pour qu’ensuite il puisse raccrocher avec la promesse qu’on va venir les chercher.

En effet il ne leur faut guère patienter longtemps avant qu’un taxi vienne se garer devant la boutique et les emmène jusqu’au cabinet du fameux Jean Baptiste.

Un homme dans la quarantaine les accueils alors tout sourire, les emmenant directement à l’étage où ils découvrent un studio accueillant.

- Vous pourrez vous installer ici le temps que tout soit prêt pour votre retour.
- Merci beaucoup pour votre accueil !!
- C’est incroyable comme vous ressemblez à votre père, vous l’a-t-on déjà dit ?
- Depuis peu, oui !!
- Ah… C’est vrai, j’ai appris votre histoire qui n’est pas banale avouez le ! Ha ! Ha !

Le regard de Jean Baptiste se reporte avec curiosité vers Richard, cherchant dans ses souvenirs déjà lointains à qui il pourrait ben ressembler, s’avouant vite vaincu avec le sourire.

- Je n’arrive pas à reconnaitre vos origines, ne trouvant pas de ressemblance évidente d’avec mes amis.
- C’est on ne peut plus normal puisque Richard n’est pas d’ici.
- Qu’entends-tu par « pas d’ici » ?

Tomoya se contente de lever les yeux au ciel.

- Non !!! Vous venez de l’Imperium ? Ne soyez pas étonnés si je vous en parle, je rencontre mes amis très souvent en visio conférence ou pendant les vacances, je n’ignore donc pas grand-chose des derniers évènements. Par contre…

Jean Baptiste regarde sa montre et va ensuite jusqu’au pc installer dans le salon, il se retourne vers les deux garçons en le mettant en route.

- Il va être l’heure pour parler avec vos amis, je les ai avertis de votre présence en prenant une petite marge d’erreur sur votre arriver.

La visio conférence s’ouvre immédiatement, montrant une longue table où tous ou presque des amis de Tomoya y sont déjà installés, les yeux avidement fixés sur l’écran leur faisant face.

Une conversation au début difficile à suivre du fait que chacun y allant de sa propre question, pourtant le calme se fait relativement vite pour qu’enfin quelque chose d’audible et de compréhensible en ressorte.

Les deux interrogations primordiales portent comme on pouvait s’y attendre sur le sort des disparus et la présentation de Richard, ce dernier se retrouvant à son tour fortement étonner de se voir déjà intégrer au groupe avec en prime certaines allusions venant de ceux avec qui Tomoya est en relation, disons le plus sentimentales.

Pourtant le regard de Richard revient fréquemment sur deux des garçons présents autour de la table, ceux-ci l’attirant par bien des manières, autant physiques que de leur façon d’être.

L’un au charme certain, semblant endormi et complètement à l’ouest depuis le début de la visio, tandis que l’autre d’origine incontestablement asiatique comme l’est Tomoya démontre d’une vivacité d’esprit peu commune en plus du même physique accrocheur que son prince.