Rentrer dans sa coquille
Nous connaissons tous Caliméro. Vous savez ce petit poussin noir avec sa coquille d’œuf sur la tête qui clame jour et nuit que «c’est vraiment trop injuste ! »
Vous l’imaginez éternelle victime ? Eh bien, pour une fois, vous avez raison, son histoire est vraiment trop injuste, je vais vous la conter.
Dans une ferme du Texas, maman cane couvait ses œufs
Une fée s’était penchée sur les premiers
Bec allongé et jaune duvet
Tous avaient la plume bien née.
Face à ces bébés tout neufs
La basse cour ne se lassait de s’émerveiller
Pourtant la naissance du dernier
Provoqua fortes huées,
Son bec était court, et sa plume couleur charbon
Évoquait la trahison.
Sans autre forme de procès
La basse cour proclama qu’il le fallait chasser
Les poulets veillaient au grain
La bête noire devait être parquée.
Interdite de quitter le ghetto,
Elle ne pouvait se mêler aux oies blanches
ou blanches colombes
Le Cul Cul Clan,
Une milice tout de blanc drapée s’était même créée.
Au nom d’une supériorité revendiquée,
Elle n’hésitait pas à pratiquer quelques autodafés
Ou à embrocher quelques bronzés
C’est pour se libérer de ces chaines
Et échapper à tant de haine
Que Caliméro, criant à l’injustice,
rentra dans sa coquille.
Mais l’Histoire ne s’arrête pas là : caché dans sa coquille et tremblant de peur, le pauvre Caliméro finit par s’endormir et fit un drôle de rêve. A son éveil, il proclama : « I had a dream » …
Eh oui, vous l’ignoriez mais c’est bien lui qui a changé la face de L’Amérique et c’est également à lui que nous devons l’expression rentrer dans sa coquille !
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