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Toute la nuit j’avais attendu son retour. Seconde après seconde, je ne souhaitais qu’une seule chose : revoir Maman. De cette attente, naquît en moi une fulgurance littéraire : « Maman, que ce doit être cruel que d’être une horloge et de t’aimer… » Là-dessus, j’ouvris les yeux et compris que je m’étais endormi. Rien ne fut si simple pour me replonger dans les bras de Morphée afin de rêver d’elle, de me soulager de son interminable attente. Ce ne fut pas si long ce que je croyais être une éternité. Il devait être environ sept heures du matin, le train de mon sommeil m’avait réveillé en gare.
Sur le quai de mes désirs, elle était là, m’ayant rejoint à mes cotés sur notre lit de quiétude, dans notre chambre, la claire fontaine. Là, où dans un ciel bleuté l’on pouvait encore distinguer les étoiles scintiller au dessus des montagnes ancestrales de Haute-Savoie, ma mère était de retour chez nous, au DEUS EX MACHINA, le visage apaisé par je ne sais quel soulagement. Dès lors, je priais DIEU pour que jamais elle ne me quitte une seconde fois.
Près de moi, son corps dormant tout contre le mien, je sentais sa présence chaude et bienveillante. Son parfum doux et enivrant me donnait par instants le frisson. De cette alliance superbe et exquise, je ressentais l’atmosphère sereine que j’allouais à cette belle matinée d‘été. Apaisé par tant de beauté que seul DIEU sait donner en offrande pour les splendeurs de nos deux cœurs amoureux, j’allais me rendormir en paix avec l’espoir de retrouver ma mère, cette bienfaitrice aux cheveux dorés.
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